La dernière décennie du vingtième siècle a apporté son lot de bouleversements dans le microcosme du thrash metal : retournement de vestes à patch, jeans qui passe du slim au XXL… inexplicablement frappés par une large déchirure au niveau du genou, tondeuses qui s’excitent pour une nuque propre et sans bavures : l'heure est au questionnement pour les principaux acteurs du genre. Pensez, après toutes ces joyeuses années 80 où les compteurs ont été méchamment passés dans le rouge, du cultissime "Reign in Blood" de SLAYER à l'overburné "Bonded by Blood" d'EXODUS en passant par le sulfureux "Extreme agression" de KREATOR, peut-être est-ce le moment de définir une nouvelle ligne de conduite pour la décennie suivante.
Choisis ton camp camarade !
Ce qui vient à l'esprit de prime abord pour la majorité de ces formations, c'est de perpétuer la tradition, tranquillement, sereinement, afin de satisfaire la frange la plus conservatrice des fans, exigeante au demeurant. Mais voilà, au début des années 90, la donne est changée : le grunge fait ses premières incursions dans les charts et convertit de nombreuses têtes blondes au charme du son de guitare saturé, et, de l'autre côté de l'échiquier, le death metal rameute ceux et celles qui recherchent des sensations musicales plus extrêmes. Ajoutez à cela les premiers signes du déferlement annoncé de ce que l'on appelait la fusion et vous obtenez un contexte peu favorable au status quo stylistique.
D'autant plus que les ténors du barreau métallique, METALLICA et MEGADETH en tête de liste, dictent la marche à suivre aux masses avec leurs mètres-étalons respectifs sortis en 1991 et 1992. Pas forcément évident de prendre la bonne décision.
Which side are you on ?
Il y a tout d'abord le camp des "lâcheurs", qui choisissent de délaisser les terres thrashisantes pour une incursion vers des horizons plus heavy. Certains s'en tirent d'ailleurs avec les honneurs. Je les évoquais précédemment, METALLICA et son album du même nom sont couronnés d'un succès médiatique incontestable et le duo de Dave achève sa mue stylistique sur un "Countdown to Extinction" du meilleur tonneau.
D'autres s'en sortent moins honorablement, même s'il leur reste encore un (doigt de) pied dans la maison Thrash. TESTAMENT la joue heavy calibré avec son cinquième album, "The Ritual", qui se paie même le luxe de balancer un titre radio friendly (Argh, "Return to Serenity") qui blesse au passage le coeur des fans mais fait couler les larmes sur les joues des donzelles en fleur. FORBIDDEN, quant à lui, s'emploie à définir un style bien plus sombre que sur ses précédents albums avec un "Distortion" considérablement moins technique et dont l'efficacité n'est pas toujours au rendez-vous... ANTHRAX signe quant à lui une évolution vers un style plus consensuel, presque groove, dont les derniers apparats thrash sont planqués derrière une prod' en béton armé. Restent les vocalises du petit nouveau, John Bush, qui font leur petit effet, mine de rien.
Cette famille compte également en son rang quelques échecs. Le "Force of Habit" d'EXODUS, sans ligne directrice claire, laisse à désirer d'un pur point de vue musical (malgré la douzaine de minutes épiques du morceau "Architect of Pain"). Je vous épargne ANNIHILATOR et son "Set the World on Fire" du plus mauvais goût (guimauve) qui scelle la destinée d'un groupe pourtant si prometteur quelques années plus tôt.
D'autres formations choisissent l'expérimentation vers de nouvelles contrées, tel KREATOR et son "Renewal" aux consonances indus' du meilleur effet. A mon sens, c'est le groupe qui s'en tire le mieux, même si certaines critiques de l'époque ont sanctionné ce revirement qui n'était pas à leur goût. Pourtant, des morceaux aussi épiques et éclairés que "Karmic Wheel" ou "Renewal" justifieraient presqu'à eux seuls l'achat de cet album iconoclaste.
Enfin, il y a les "Tradis", qui choisissent de perpétuer la tradition thrash sans compromis. C'est le cas de SLAYER qui signe un pur bijou avec "Divine intervention". Je pense aussi à DARK ANGEL avec l’intense "Time does not Heal" ou DESTRUCTION qui sitôt son "Cracked Brain" sorti fin 90 sombre malheureusement dans un anonymat dont il ne se relèvera jamais vraiment. EXHORDER n’est pas en reste et propose une oeuvre speed/thrash féroce, "The Law", qui craque les coutures d'un jean trop étroit pour ses attributs virils, déjà dévoilés sur le cultissime "Slaughter in the Vatican" deux ans plus tôt. N'oublions pas non plus HEATHEN qui, avec son "Victims of Deception" s'attire de nombreux fans qui louent sa puissance de feu et son côté obscur mêlés à une indéniable maîtrise du manche pour un rendu que certains qualifient de suite logique du "And Justice for All..." de qui vous savez. A titre personnel, même si quelques similitudes peuvent y être décelées (durée moyenne des morceaux, production clinique), je ne me risquerais pas à cette comparaison. Les indécrottables NUCLEAR ASSAULT ferment quant à eux la marche avec un « Out of Order » au titre malheureusement prédestiné…
Et puis...
Il y a Overkill, certainement le plus mesuré de tous ces groupes dans l'évolution stylistique, néanmoins pas en reste pour balancer lui aussi un album-rupture après quatre galettes ancrées dans le thrash pur jus sans additif.
Premier changement notable, le départ de Bobby Gustafson, l'impétueux lead guitariste ayant décidé de boucler ses valises pour d'autres horizons. Cadeau bonux, ce n'est pas un mais deux gratteux qui le remplacent sur "Horrorscope" et force est de constater que ce partage des tâches fait mouche tant la qualité des compositions est au rendez-vous, l'inamovible duo Blitz/Verni restant fidèle au poste pour mener ces jeunes recrues à bon port. Deuxième changement : l'atmosphère, celle-ci est ici bien plus sombre, solennelle et mesurée que sur les précédents méfaits. Troisième changement, ou plutôt évolution, les vocalises du père Blitz. Elles sont toujours aussi délicieuses je vous rassure, le gosier du gus étant vraisemblablement toujours bien arrosé de cigarettes et de Four Roses, mais la palette d'émotions qu'il charrie est plus fournie qu'auparavant. Celui-ci sait se faire menaçant quand il le faut, modulant avec une étonnante aisance son timbre aussi bien dans les aigus que dans les graves. Le sentiment qui prédomine est le changement : le groupe cherche une nouvelle voie, plus réfléchie, moins immédiate.
Le plus bel exemple est ce "Coma" d'ouverture, rageur et mélodique, ciselé avec amour, tout en finesse avec cette intro aux allures de calme avant la tempête. Je n'oublie pas non plus les mélodies entêtantes des "Infectious" et surtout "Thanx for Nothin" qui ont fait de moi un chanteur de douche haï à jamais par tout le voisinage !
"I'm a wartime killer. (killer!)
Ya know what I am.
I'm a peacetime killer! (killer!)
Doin' the best, best that I can !"
« Tu vas la fermer ta g… ! »
Comment faire l’impasse également sur ces notes de piano inquiétantes qui introduisent "Bare Bones" avant de laisser place à un enchaînement guitares/batterie des plus sauvages ! Le style du groupe est mature, les influences sont nombreuses, cette fois, c’est sûr, le thrash débridé n'est plus une fin en soi. OVERKILL se risque même au mid-tempo sur "New machine" avec une efficacité des plus probantes, avant de repartir à mi-morceau sur un style plus cavalier. Chassez le naturel...
La seule petite faute de goût que je déplore est cet instrumental, "Frankenstein", qui nuit quelque peu à l'homogénéité générale de l'album. Pourquoi le groupe a choisi d'inclure une reprise d'un groupe blues/rock (EDGAR WINTER BAND en l'occurrence) à ce moment précis m'a toujours surpris, à tel point que je zappe systématiquement ce titre avant de passer au point culminant de cet album démoniaque : le tiercé gagnant "Live Young Die Free" / "Nice Day...for a Funeral" / "Soulitude". Cet enchaînement forme un tout à couper le souffle, brassant une puissance riffesque et une diversité rythmique bluffante, le tout agrémenté de solos héroïques… cette quinzaine de minutes constitue à mon humble avis l'une de ces deuxièmes parties d'album qui appartiennent aux grands instants de grâce métallique.
Quant à la production, celle-ci n’a pas pris une ride, le son est ample, massif, tout en restant authentique pour un résultat proche de la perfection. Comme disent nos amis angliches : Flawless.
Vous l’aurez donc compris, 21 ans presque jour pour jour après sa sortie, "Horrorscope" reste l'Alpha et l’Omega de la carrière d'OVERKILL, un Himalaya que celui-ci n'aura jamais pu gravir à nouveau… malgré quelques tentatives plus récentes ("Irondbound" et "The Electric Age") qui avaient laissé entrevoir un avenir plus radieux pour le groupe.
Rédigé par : TarGhost | 1991 | Nb de lectures : 3654
Pas forcément le meilleur comme c'est dit, les premiers ont aussi des avantages par rapport à celui-ci, mais il assure bien quand même.
Niederwoet IP:89.85.119.56 Invité
Posté le: 09/09/2012 à 08h14 - (28020)
LA grande classe cet album ! Vraiment je prends mon pied à chaque écoute. Pour moi c'est le meilleur d'OVERKILL....
vincesnake Membre enregistré
Posté le: 09/09/2012 à 10h50 - (28024)
J’aime beaucoup cette période où le Thrash tentait de se renouveler pour survivre. Comme tu le dit dans cette très bonne chronique, pas mal de groupes s’en sont sortis avec les honneurs à commencer par cet « Horroscope » qui est surement un des meilleurs d’Overkill et du Thrash des années 90!
mydrin Membre enregistré
Posté le: 09/09/2012 à 11h40 - (28026)
un "classique" à posséder absolument, génial cet album, j'ai "usé" la K7 :-)
Niederwoet IP:89.85.119.56 Invité
Posté le: 09/09/2012 à 11h55 - (28027)
Et j'oubliais : le "Set the world on fire" d'Annihilator est un bon album, pas guimauve pour un sou.
vsgreg Membre enregistré
Posté le: 09/09/2012 à 14h12 - (28032)
Chouette introduction de la chronique TarGhost.
J'ai pour ma part jamais dirigé cet "Horroscope" qui a pour énorme défaut de sortir après "The Years of Decay", disque ultime de OverKill pour moi.
C'est avec Horrorscope qu'OverKill a commencé à mettre plus de power dans son thrash et à 17 ans .... j'ai pas aimé ça du tout !
Faudrait que je lui redonne une chance !
Morbid Tankard Membre enregistré
Posté le: 09/09/2012 à 22h09 - (28042)
Album absolument sublime !! Leur meilleur disque. Un chef-d'oeuvre absolu.
Mr Perfect IP:195.132.82.243 Invité
Posté le: 09/09/2012 à 22h32 - (28043)
le tiercé gagnant "Live Young Die Free" / "Nice Day...for a Funeral" / "Soulitude".
Alors la bravo.
Ironmaster IP:5.49.28.215 Invité
Posté le: 28/01/2013 à 20h18 - (28828)
Comment résister à des titres bien speed/thrash comme coma, bare bones, thanks for nothing, le rampant horrorscope et le sublime final mélodique des 3 derniers titres comme dit plus haut
Un album énorme!
hammerbattalion Membre enregistré
Posté le: 02/02/2013 à 13h53 - (28837)
Il est presque parfait cet album!
yorick IP:80.215.41.26 Invité
Posté le: 04/09/2013 à 08h32 - (29793)
targhost je kiffe tes chroniques !
tout est bien résumé ici...bien vu.
avec les remembers de firlorn vous faites une belle équipe, j ador cette rubrique. Continuer!
Lucien Membre enregistré
Posté le: 06/09/2013 à 17h18 - (29798)
mon groupe favori !!!
jaquouille Membre enregistré
Posté le: 18/05/2014 à 09h56 - (30924)
le dernier album du groupe qui en jette... après le monumental The Years of Decay, l'album est plutôt très bon à excellent
rien à voir avec la suite...
J.N. Membre enregistré
Posté le: 18/05/2014 à 12h38 - (30927)
Pas le meilleur album du groupe, mais ça envoie quand même. Par contre j'ai une nette préférence pour les deux derniers albums que je trouve plus direct.
dances of death IP:109.129.27.43 Invité
Posté le: 19/05/2014 à 22h03 - (30934)
Très bon album... mais je lui préfère quand même the years of decay.
hammerbattalion Membre enregistré
Posté le: 27/06/2016 à 23h21 - (31951)
J'adore ta kro, mon premier Overkill, refilé par mon cousin qui l'avait acheté et ne supportait pas les vocaux, 25 ans!!
Overkill vient de plier le Hellfest, une grosse fessée au "big four". Vive Overkill!
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Ce qui vient à l'esprit de prime abord pour la majorité de ces formations, c'est de perpétuer la tradition, tranquillement, sereinement, afin de satisfaire la frange la plus conservatrice des fans, exigeante au demeurant. Mais voilà, au début des années 90, la donne est changée : le grunge fait ses premières incursions dans les charts et convertit de nombreuses têtes blondes au charme du son de guitare saturé, et, de l'autre côté de l'échiquier, le death metal rameute ceux et celles qui recherchent des sensations musicales plus extrêmes. Ajoutez à cela les premiers signes du déferlement annoncé de ce que l'on appelait la fusion et vous obtenez un contexte peu favorable au status quo stylistique.
D'autant plus que les ténors du barreau métallique, METALLICA et MEGADETH en tête de liste, dictent la marche à suivre aux masses avec leurs mètres-étalons respectifs sortis en 1991 et 1992. Pas forcément évident de prendre la bonne décision.
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Il y a tout d'abord le camp des "lâcheurs", qui choisissent de délaisser les terres thrashisantes pour une incursion vers des horizons plus heavy. Certains s'en tirent d'ailleurs avec les honneurs. Je les évoquais précédemment, METALLICA et son album du même nom sont couronnés d'un succès médiatique incontestable et le duo de Dave achève sa mue stylistique sur un "Countdown to Extinction" du meilleur tonneau.
D'autres s'en sortent moins honorablement, même s'il leur reste encore un (doigt de) pied dans la maison Thrash. TESTAMENT la joue heavy calibré avec son cinquième album, "The Ritual", qui se paie même le luxe de balancer un titre radio friendly (Argh, "Return to Serenity") qui blesse au passage le coeur des fans mais fait couler les larmes sur les joues des donzelles en fleur. FORBIDDEN, quant à lui, s'emploie à définir un style bien plus sombre que sur ses précédents albums avec un "Distortion" considérablement moins technique et dont l'efficacité n'est pas toujours au rendez-vous... ANTHRAX signe quant à lui une évolution vers un style plus consensuel, presque groove, dont les derniers apparats thrash sont planqués derrière une prod' en béton armé. Restent les vocalises du petit nouveau, John Bush, qui font leur petit effet, mine de rien.
Cette famille compte également en son rang quelques échecs. Le "Force of Habit" d'EXODUS, sans ligne directrice claire, laisse à désirer d'un pur point de vue musical (malgré la douzaine de minutes épiques du morceau "Architect of Pain"). Je vous épargne ANNIHILATOR et son "Set the World on Fire" du plus mauvais goût (guimauve) qui scelle la destinée d'un groupe pourtant si prometteur quelques années plus tôt.
D'autres formations choisissent l'expérimentation vers de nouvelles contrées, tel KREATOR et son "Renewal" aux consonances indus' du meilleur effet. A mon sens, c'est le groupe qui s'en tire le mieux, même si certaines critiques de l'époque ont sanctionné ce revirement qui n'était pas à leur goût. Pourtant, des morceaux aussi épiques et éclairés que "Karmic Wheel" ou "Renewal" justifieraient presqu'à eux seuls l'achat de cet album iconoclaste.
Enfin, il y a les "Tradis", qui choisissent de perpétuer la tradition thrash sans compromis. C'est le cas de SLAYER qui signe un pur bijou avec "Divine intervention". Je pense aussi à DARK ANGEL avec l’intense "Time does not Heal" ou DESTRUCTION qui sitôt son "Cracked Brain" sorti fin 90 sombre malheureusement dans un anonymat dont il ne se relèvera jamais vraiment. EXHORDER n’est pas en reste et propose une oeuvre speed/thrash féroce, "The Law", qui craque les coutures d'un jean trop étroit pour ses attributs virils, déjà dévoilés sur le cultissime "Slaughter in the Vatican" deux ans plus tôt. N'oublions pas non plus HEATHEN qui, avec son "Victims of Deception" s'attire de nombreux fans qui louent sa puissance de feu et son côté obscur mêlés à une indéniable maîtrise du manche pour un rendu que certains qualifient de suite logique du "And Justice for All..." de qui vous savez. A titre personnel, même si quelques similitudes peuvent y être décelées (durée moyenne des morceaux, production clinique), je ne me risquerais pas à cette comparaison. Les indécrottables NUCLEAR ASSAULT ferment quant à eux la marche avec un « Out of Order » au titre malheureusement prédestiné…
Et puis...
Il y a Overkill, certainement le plus mesuré de tous ces groupes dans l'évolution stylistique, néanmoins pas en reste pour balancer lui aussi un album-rupture après quatre galettes ancrées dans le thrash pur jus sans additif.
Premier changement notable, le départ de Bobby Gustafson, l'impétueux lead guitariste ayant décidé de boucler ses valises pour d'autres horizons. Cadeau bonux, ce n'est pas un mais deux gratteux qui le remplacent sur "Horrorscope" et force est de constater que ce partage des tâches fait mouche tant la qualité des compositions est au rendez-vous, l'inamovible duo Blitz/Verni restant fidèle au poste pour mener ces jeunes recrues à bon port. Deuxième changement : l'atmosphère, celle-ci est ici bien plus sombre, solennelle et mesurée que sur les précédents méfaits. Troisième changement, ou plutôt évolution, les vocalises du père Blitz. Elles sont toujours aussi délicieuses je vous rassure, le gosier du gus étant vraisemblablement toujours bien arrosé de cigarettes et de Four Roses, mais la palette d'émotions qu'il charrie est plus fournie qu'auparavant. Celui-ci sait se faire menaçant quand il le faut, modulant avec une étonnante aisance son timbre aussi bien dans les aigus que dans les graves. Le sentiment qui prédomine est le changement : le groupe cherche une nouvelle voie, plus réfléchie, moins immédiate.
Le plus bel exemple est ce "Coma" d'ouverture, rageur et mélodique, ciselé avec amour, tout en finesse avec cette intro aux allures de calme avant la tempête. Je n'oublie pas non plus les mélodies entêtantes des "Infectious" et surtout "Thanx for Nothin" qui ont fait de moi un chanteur de douche haï à jamais par tout le voisinage !
"I'm a wartime killer. (killer!)
Ya know what I am.
I'm a peacetime killer! (killer!)
Doin' the best, best that I can !"
« Tu vas la fermer ta g… ! »
Comment faire l’impasse également sur ces notes de piano inquiétantes qui introduisent "Bare Bones" avant de laisser place à un enchaînement guitares/batterie des plus sauvages ! Le style du groupe est mature, les influences sont nombreuses, cette fois, c’est sûr, le thrash débridé n'est plus une fin en soi. OVERKILL se risque même au mid-tempo sur "New machine" avec une efficacité des plus probantes, avant de repartir à mi-morceau sur un style plus cavalier. Chassez le naturel...
La seule petite faute de goût que je déplore est cet instrumental, "Frankenstein", qui nuit quelque peu à l'homogénéité générale de l'album. Pourquoi le groupe a choisi d'inclure une reprise d'un groupe blues/rock (EDGAR WINTER BAND en l'occurrence) à ce moment précis m'a toujours surpris, à tel point que je zappe systématiquement ce titre avant de passer au point culminant de cet album démoniaque : le tiercé gagnant "Live Young Die Free" / "Nice Day...for a Funeral" / "Soulitude". Cet enchaînement forme un tout à couper le souffle, brassant une puissance riffesque et une diversité rythmique bluffante, le tout agrémenté de solos héroïques… cette quinzaine de minutes constitue à mon humble avis l'une de ces deuxièmes parties d'album qui appartiennent aux grands instants de grâce métallique.
Quant à la production, celle-ci n’a pas pris une ride, le son est ample, massif, tout en restant authentique pour un résultat proche de la perfection. Comme disent nos amis angliches : Flawless.
Vous l’aurez donc compris, 21 ans presque jour pour jour après sa sortie, "Horrorscope" reste l'Alpha et l’Omega de la carrière d'OVERKILL, un Himalaya que celui-ci n'aura jamais pu gravir à nouveau… malgré quelques tentatives plus récentes ("Irondbound" et "The Electric Age") qui avaient laissé entrevoir un avenir plus radieux pour le groupe.
Rédigé par : TarGhost | 1991 | Nb de lectures : 3654