ELEGEION - Odyssey Into Darkness (Candlelight) - 28/07/2012 @ 21h07
Quelques lignes flatteuses de la part de Laurent Michelland associées à une demi-page de pub dans Metallian, il ne m'en a pas fallu plus pour tenter ma chance et partir à la découverte de l'une des dernières signatures Candlelight du moment: Elegeion. L'aura du label anglais aurait à elle seule pu suffire (Emperor et Opeth étant signés chez eux), mais ce qui a aiguisé ma curiosité, c'est l'origine du groupe: l'Australie. En effet parliez-moi de hard (AC/DC, The Angels) d'alternatif (Silverchair) ou d'artistes comme Nick Cave et j'aurais eu de quoi suivre, mais à cette époque la scène metal locale se résumait à un gros point d'interrogation pour moi. Va pour Elegeion donc, qui plus est dans un style que j'affectionne,
le gothic doom atmosphérique à chanteuse.
En 1993 le guitariste Anthony Kwan fonde du côté de Melbourne 2 projets distincts: Greydawn (black/death) et Transcendence (doom metal). La Demo du dernier cité attire l'attention de Candlelight... et de leurs nombreux homonymes (au moins 5 contemporains). Renommée Elegeion, la formation, qui se résume au tandem Anthony Kwan/James Wallbridge, a enfin la possibilité d'enregistrer dans des conditions pro ce premier EP. Du processus de composition à la promo atteignant la France au printemps 1998, le chemin de croix de cette... odyssée aura duré 3 ans. Mais leurs efforts en valaient la peine, car plus qu'un tour de force, cet EP est une réussite totale, un véritable coup de maître. Explications.
La musique d'Elegeion est belle, terriblement belle, une beauté intense, troublante et noble qui vous happe dès les 1ères mesures et vous emmène, hors du temps, sur les chemins de l'introspection. Avant ma découverte de cet EP, un seul enregistrement m'avait laissé ce genre de sentiment, il s'agit de Sorrow le 1er EP de The 3rd and the Mortal. C'est vous dire le niveau... Pour vous situer Odyssey Into Darkness, je le range entre The Gathering époque Mandylion et The 3rd and the Mortal période Kari Rueslåtten. Elegeion partage avec les Norvégiens cette base doom, cette profonde mélancolie et un magnétisme hypnotique assez impressionnant.
Cet EP est addictif, 15 ans après sa puissance d'évocation demeure intacte.
J'évoquais plus haut les difficultés des Australiens à finaliser cet enregistrement, mais un autre point mérite attention, car il ne fait que mettre un peu plus en valeur la qualité de la musique d'Elegeion. A l'écoute d'Odyssey Into Darkness, on perd la notion du temps et les considérations matérielles de type "2 morceaux + une intro pour 24 minutes de musique" n'ont aucun sens. Néanmoins il faut le savoir ce sont des musiciens de session qui entourent le duo Anthony Kwan (guitares et 'sardonic laments') et James Wallbridge (basse). En 3 mots: sobriété, feeling et classe, c'est ce que m'inspire le travail de ces musiciens qui se fondent totalement dans l'ensemble, notamment Matt Baulch (claviers) et Jacinta Parsons (violon).
Une mention tout de même pour Natasha Martincic, dont le chant émotionnel et troublant hantera vos nuits, et pour Myles Barlow, qui a effectué, en plus de ses parties de batterie, un travail subtil et soigné sur la production, avec des prises sons 'nature' et un mixage parfait. Les parties de guitares d'Anthony Kwan, alternant entrelacs mélancoliques et pesanteur doom, illustrent parfaitement cette réussite hors norme, où rien ne manque et chaque chose est à sa place. Pour finir sur une anecdote, le morceau Etiolation m'a toujours fait penser aux premières mesures de Blackened de qui vous savez. Certes le mood est différent mais le traitement du son sur les guitares est identique. Etonnant non?
Odyssey Into Darkness avait tout pour casser la baraque. J'ignore qui du groupe ou du label est responsable de ce gâchis, mais cet EP est passé inaperçu et Elegeion est retourné en hibernation (et à l'autoproduction) pour de longues années. C'est injuste parce qu'outre ses qualités intrinsèques, cet EP a essuyé les plâtres pour toute une génération de groupes australiens affiliés gothic doom au rang desquels Avrigus, Virgin Black, Chalice et d'autres. Je ne saurais que trop vous conseiller d'investir dans cet EP si vous le croisez, mais par contre faites gaffe, la suite discographique d'Elegeion est loin de posséder le niveau d'inspiration et de feeling qui font d'Odyssey Into Darkness un incontournable. Bonne chasse.
Rédigé par : forlorn | 1997 | Nb de lectures : 2943
Cet EP reflète la beauté injustement méconnu et secrète dans laquelle trop peu de personnes s'y délecte. Il n'a rien à envier aux groupes cités ci-dessus que j’apprécie tout autant. Merci pour la découverte !
forlorn Membre enregistré
Posté le: 27/02/2014 à 23h58 - (30618)
Ajout du player bandcamp de ce superbe mais méconnu EP.
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le gothic doom atmosphérique à chanteuse.
En 1993 le guitariste Anthony Kwan fonde du côté de Melbourne 2 projets distincts: Greydawn (black/death) et Transcendence (doom metal). La Demo du dernier cité attire l'attention de Candlelight... et de leurs nombreux homonymes (au moins 5 contemporains). Renommée Elegeion, la formation, qui se résume au tandem Anthony Kwan/James Wallbridge, a enfin la possibilité d'enregistrer dans des conditions pro ce premier EP. Du processus de composition à la promo atteignant la France au printemps 1998, le chemin de croix de cette... odyssée aura duré 3 ans. Mais leurs efforts en valaient la peine, car plus qu'un tour de force, cet EP est une réussite totale, un véritable coup de maître. Explications.
La musique d'Elegeion est belle, terriblement belle, une beauté intense, troublante et noble qui vous happe dès les 1ères mesures et vous emmène, hors du temps, sur les chemins de l'introspection. Avant ma découverte de cet EP, un seul enregistrement m'avait laissé ce genre de sentiment, il s'agit de Sorrow le 1er EP de The 3rd and the Mortal. C'est vous dire le niveau... Pour vous situer Odyssey Into Darkness, je le range entre The Gathering époque Mandylion et The 3rd and the Mortal période Kari Rueslåtten. Elegeion partage avec les Norvégiens cette base doom, cette profonde mélancolie et un magnétisme hypnotique assez impressionnant.
Cet EP est addictif, 15 ans après sa puissance d'évocation demeure intacte.
J'évoquais plus haut les difficultés des Australiens à finaliser cet enregistrement, mais un autre point mérite attention, car il ne fait que mettre un peu plus en valeur la qualité de la musique d'Elegeion. A l'écoute d'Odyssey Into Darkness, on perd la notion du temps et les considérations matérielles de type "2 morceaux + une intro pour 24 minutes de musique" n'ont aucun sens. Néanmoins il faut le savoir ce sont des musiciens de session qui entourent le duo Anthony Kwan (guitares et 'sardonic laments') et James Wallbridge (basse). En 3 mots: sobriété, feeling et classe, c'est ce que m'inspire le travail de ces musiciens qui se fondent totalement dans l'ensemble, notamment Matt Baulch (claviers) et Jacinta Parsons (violon).
Une mention tout de même pour Natasha Martincic, dont le chant émotionnel et troublant hantera vos nuits, et pour Myles Barlow, qui a effectué, en plus de ses parties de batterie, un travail subtil et soigné sur la production, avec des prises sons 'nature' et un mixage parfait. Les parties de guitares d'Anthony Kwan, alternant entrelacs mélancoliques et pesanteur doom, illustrent parfaitement cette réussite hors norme, où rien ne manque et chaque chose est à sa place. Pour finir sur une anecdote, le morceau Etiolation m'a toujours fait penser aux premières mesures de Blackened de qui vous savez. Certes le mood est différent mais le traitement du son sur les guitares est identique. Etonnant non?
Odyssey Into Darkness avait tout pour casser la baraque. J'ignore qui du groupe ou du label est responsable de ce gâchis, mais cet EP est passé inaperçu et Elegeion est retourné en hibernation (et à l'autoproduction) pour de longues années. C'est injuste parce qu'outre ses qualités intrinsèques, cet EP a essuyé les plâtres pour toute une génération de groupes australiens affiliés gothic doom au rang desquels Avrigus, Virgin Black, Chalice et d'autres. Je ne saurais que trop vous conseiller d'investir dans cet EP si vous le croisez, mais par contre faites gaffe, la suite discographique d'Elegeion est loin de posséder le niveau d'inspiration et de feeling qui font d'Odyssey Into Darkness un incontournable. Bonne chasse.
Rédigé par : forlorn | 1997 | Nb de lectures : 2943