Allez, embrayons de suite sur ce qui était pour moi l'intérêt de cette soirée, à savoir voir BEHEMOTH avec son survivant leader, Nergal. Pour ceux qui n'aurait pas suivi, avant d'être élu pilier du X-Factor polonais, ce cher Nergal a quand même passé de sacrés mauvais moments à combattre une leucémie, qu'une greffe de moelle aura réussi à vaincre. C'est donc un miraculé que nous allons voir ce soir, et on va vite découvrir que s'il a perdu ses cheveux, il n'en a pas pour autant perdu la rage.
Dark Rabbit: Le lapin voyageur est sur Paname et il était hors de question de louper le retour de BEHEMOTH en France. Malheureusement comme mon camarade Boz, je n'ai pas pu non plus voir les premiers groupes et rater MISERY INDEX m'a bien cassé les carottes. Tant pis pour ma gueule !!!!
Du coup, je débarque en plein set de LEGION OF THE DAMNED qui il faut bien l'avouer m'en touche une sans bouger l'autre. Leur Thrash balisé me laisse de marbre mais apparemment ils ont des fans. Même si je trouve leur musique toujours autant linéaire et peu passionnante, je dois bien reconnaître que sur scène c'est plutôt efficace. Franchement ça joue carré et c'est puissant, ça me ferait presque taper du pied et bouger la tête mais au bout du compte, j'ai un mal fou à faire une véritable différence entre les différents titres. Ce n'était pas aujourd'hui que j'allais me payer toute leur disco !
Break bières et rosé, et j'attends le groupe pour lequel je suis venu. On pouvait craindre de l'état de forme du frontman mais non on va assister à un gros show réglé à l'américaine. Rien ne sera laissé au hasard. Ca envoie du blast made in Pologne avec une fougue et une précision aux millimètres. Certes, on peut parfois trouver l'ensemble un peu linéaire mais une fois qu'apparaît une ligne mélodique héritée du Black, on se retrouve pris aux tripes ! De plus, comme l'a déjà dit mon camarade Boz, il n'y a pas que la musique qui est carré mais le visuel est lui aussi vraiment travaillé. Outre les costumes, Nergal sort ses masques et se donne en spectacle. Loin du Black des débuts, BEHEMOTH est devenu une machine de guerre scénique d'un professionnalisme invraisemblable. Du coup, ça manque peut-être d'un brin de folie, de déchéance blasphématoire. On sent un petit côté aseptisé dans cette prestation même si Nergal reste impliqué tout le long du set. Au final, même si vous n'aimez pas la musique du groupe, il faut au moins une fois assister à ce son et lumière de tous les instants. On en prend plein les yeux et plein les oreilles et le lapin fut finalement rassuré sur l'avenir du groupe après les avaries médicales du maître à penser de cette locomotive polonaise. Pour moi, un très bon retour qui m'a bien claqué mes vieux tympans décatis !
Après l'entretien de mon cancer des poumons et de ma cirrhose du foie, il était temps de se placer pour les vieux briscards du Broutal Death, d'une certaine façon les papas de toute cette scène, j'ai nommé CANNIBOULE ! Bon allez j'avoue, je ne suis pas le plus grand fan même si j'ai un bon paquet de leurs skeuds à la maison et puis j'étais content de les revoir car ça faisait une paie que je ne les avais pas vus ! On a eu des hauts et des bas. D'abord une drôle de sensation, alors que j'ai toujours été amateur des vocalises du camarade Corpse Grinder, ce soir-là je l'ai trouvé à côté de la plaque comme si le chant était décalé par rapport à la musique. Comme si on avait collé ce growl linéaire sur un tempo différent. Et puis si j'aime l'ami George c'est aussi pour sa versatilité et là franchement j'avais l'impression d'entendre une litanie assez répétitive. Il faut reconnaître que pas mal de titres restent d'une grosse efficacité sur les cervicales ! Difficile de résister à certains breaks d'autant plus que derrière ça joue technique sans que ce soit non plus la folie. On se trouve quand même un cran en dessous au niveau de l'intensité par rapport à BEHEMOTH. Il faut dire que ça blaste vachement moins aussi d'où cette légère impression de mollesse qui finit par me prendre à un moment et non cela n'est pas dû à l'alcool avalé ! Peut-être est-ce dû au fait qu'il s'agisse d'une remise en route et que vu leur âge avancé nos vieux brutaux ont besoin de dérouiller tout ça ou alors est-ce dû à la fatigue de l'enregistrement du dernier essai de leur discographie pléthorique. J'espère juste qu'il ne s'agit pas de la lassitude liée à la routine qui risquerait de transformer le groupe en l'ombre de son glorieux passé.
Je suis quand même bien dégouté d'avoir manqué MISERY INDEX mais dans le même temps je suis content d'avoir vu un BEHEMOTH très en forme ! Pour les ancêtres, l'avenir nous dira s'il s'agissait d'un petit écart ou d'une crise plus profonde. Que de suspens dans le monde du Broutal ! A suivre…