Une petite rasade de Death Metal ça ne fait jamais de mal et ça n'a jamais tué personne, on ne va donc pas se gêner pour s'en foutre plein la panse, surtout quand on a ABORTED et DECAPITATED au programme. Je suis donc sorti de ma caverne pour aller traîner ma casquette au beau milieu d'une horde de chevelus et de barbus en tout genre. Je n'entendrai le premier groupe que de l'extérieur : ARCHSPIRE. Ca semblait correct mais pas transcendant pour autant. Etant bien incapable d'en dire plus je ne ferai pas plus de commentaire. La soirée débute vraiment avec CYANIDE SERENITY, groupe de Grands-Britons si j'ai bien tout suivi qui tape dans un death metalcore chaloupé et énergique. C'est propre, ça joue correctement, ça groove mollement et ça bastonne gentiment mais ça manque de professionnalisme et tout n'est pas toujours super super carré. Le chanteur compensera ça par une bonne humeur et un bon esprit « à la cool » en rattrapant le coup tant bien que mal. Les mecs occupent la scène et développent un bon jeu de scène avec duel de grattes et pose de guitar heroe un poil ridicule vu le style pratiqué mais bon, ça passe malgré tout. Maintenant on a largement fait le tour de la chose en deux morceaux du coup on en profite pour aller squatter les canapés, et écouter la fin de leur set, sans surprises, assis sur un canap' en sirotant un petit coca. Un groupe de première partie qui restera, à mon avis, cantonné à ce statut ad vitam aeternam. Mais bon ils avaient l'air sympa et content d'être là. C'est bien pour eux.
Une petite pause et les Italiens de FLESHGOD APOCALYPSE déboulent et ils se sont mis sur leur 31. Queue-de-pie, nœud pap et corpsepaint. Ça faisait un peu ambiance « Au Théatre ce soir présente : Jacqueline Mailla dans FLESHGOD APOCALYPSE ! » Le groupe, que je ne connaissais que de nom présente donc un mix de death black sympho avec une vraie inspiration classique apportée par divers claviers et arrangements. Bon, on va le dire tout de suite, je ne suis pas client du tout de toute cette partie de leur son rehaussée par de nombreux passages en voix claire et backing heavy qui plus est. Par contre, les partie plus metal avec grosses grattes, grosses voix et grosse batterie envoient bien le boudin comme il faut. Une spéciale dédicace au batteur qui envoie de bonne rafales de double et prend les choses en mains sur les titres les plus lourds et mid tempo. L'ensemble fait parfois penser à du Akercoke ou du Samael pour les titres les plus lents. Voire à un sous-Behemoth à d'autres moments. Un set mitigé donc même si le groupe marque des points par sa tenue de scène et ses parties vraiment death qui tabassent sacrément. Encore une fois, un excellent batteur qui est pour beaucoup dans la puissance déployée par le groupe. Dans la salle ça commence à bouger gentiment et on trouve quelques fans dispersés dans le Glaz'art.
Pendant la petite pause syndicale entre les groupes l'ambiance monte doucement car on sait qu'on va maintenant s'enfiler une bonne grosse tranche d'ABORTED qui, sur scène, ne déçoit pratiquement jamais. ABORTED c'est un groupe que j'ai toujours bien aimé et que j'ai découvert par hasard à l'époque de « Engineering The Dead » parce que le groupe était cité dans les crédits de plusieurs groupe hardcore belge de l'époque. Depuis je les ai vus plusieurs fois et jamais je n'ai été déçu. Je ne l'aurai pas été cette fois non plus. ABORTED retourne le GLaz'art en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Une ouverture sur « Dead Reckoning » / « Coronary Reconstruction » ça calme direct. Sven tient la scène et le public dans le creux de sa main et épate une fois encore par ses capacités vocales. Derrière, le line-up bute et les titres les plus anciens, sortis de « Engineering The Dead » et « Goremaggedon » sont de sortie et mettent le public en ébullition. Ken, martèle son kit comme un mort de faim et les riffs fusent comme en 14. Sven, très à l'aise vocalement, envoie le bois et discute avec le public, à la cool. Dans le public ça s'anime enfin un peu et on voit naître quelques pogos à l'ancienne et un petit Wall Of Death des familles. Puis bon des morceaux comme « The Holocaust Incarnate » ou « Meticulous Invagination » font toujours leur petit effet. Comme le petit nouveau « Global Flatline » d'ailleurs. Si tous les titres du prochain album sont de ce gabarit, ça va chier dans les ventilos. Seul bémol, le set trop court mais bon, c'est toujours le problème avec ce genre de plateau. Franchement sur ce coup-là, j'en aurais bien repris pour un dollar. Surtout que j'attendais « Nailed Through Her Cunt » qui n'est jamais venu ABORTED ne joue clairement pas dans la même catégorie que les trois groupes d'ouverture, là on est dans le haut du panier de la scène death. Petit coup de gueule sur le merch au passage. Les T-shirts fluos Impericon c'est bien beau mais à un moment va falloir se rendre compte que passé 15ans, c'est quand même bien vilain. En plus y'avait pas le t-shirt "Fuck Dubstep".
Une petite pause pour reprendre ses esprits et se remettre de la claque venue de Belgique pour se manger la torgnole venue de Pologne. Si ABORTED fait figure de char d'assaut, DECAPITATED sera le rouleau compresseur de la soirée. On te fout la tronche sous l'eau et on ne te la ressort que cinquante petites minutes plus tard. Entre-temps les Polonais ont assommé tout le monde avec leur Death puissant et racé. DECAPITATED, qui jouera devant une assistance plus faible que les Belges, il semble qu'une partie du public soit venu surtout pour le metal et ils en sont un des patrons. Sur scène ça ne bouge pas des masses, ça déborde pas de charisme, le jeu de scène est simple, dépouillé et le chanteur ressemble plus à un crust qu'à un vrai deatheux mais alors bordel ça envoie du sapin. Vogg, avec un très beau maillot de l'équipe de France de foot acheté à Cli Cli, envoie des riffs avec une classe et une maîtrise peu commune. Krimh tabasse ses peaux et assure le rythme. Rapide et carré. Non vraiment y'a rien à redire. DECAPITATED avance droit devant et ça détruit tout sur son passage en débutant les hostilités par « The Knife » (il me semble ?) et « Day 69 » on est tout de suite sur de bons rails. Un petit « Mother War » et « 404 » plus tard, on ramasse ses cervicale et on finit à genoux sur le doublette infernale « Winds Of Creation » et « Spheres Of Madness ». Voilà, la messe est dite. Au revoir et à bientôt. Dans deux styles différents, ABORTED et DECAPITATED s'imposent haut, très haut la main, en faisant, chacun à leur façon, la leçon. J'ai adoré ABORTED, groupe dont je suis fan quoi qu'il arrive mais DECAPITATED m'a mis une bonne tannée. A la polonaise.