Lundi soir, 5 décembre 2012, Lyon, Ninkasi Kao.

Un IMMENSE Merci à Eric/OZIRITH (http://www.ozirith.com ) pour les superbes photos et les contraintes temporelles imposées...

Ce fut le chaos. La guerre totale, et nos cervicales remercient Trenkill et les Femâles, assos responsables de cette soirée haute en décibels.

Petit retour sur l'étape lyonnaise de ce "Decimation of Europe Tour"


Situés dans le sud lyonnais, près de Gerland, la salle du Ninkasi Kao est l'une de mes préférées sur l'agglomération des gones. Plus chaleureuse que celle du Transbordeur, elle est également très appréciée pour sa bière artisanale, brassée sur place, goutû et au prix très abordable (pour une bière artisanale en plus).
Certes, la bière ne fait pas tout, mais c'est un aspect important et non négligeable quand on se rend à un concert.
L'autre aspect important, pour se rendre à un concert, est l'aspect trajet. ; aspect que j'ai totalement sous-estimé, et dont je payes l'addition ''cash' : à cause des récurrents soucis de circulation des agglomérations grenobloise et lyonnaise, j'arrive au Ninkasi sur les coups de 20h, et rate donc les deux premiers groupes, ARCHPIRE et CYANIDE SERENITY.
Pas trop grave, certes...

A peine entré dans la salle, les lumières s'éteignent. Pas le temps de prendre ma dose de houblon, le quintet italien de FLESHGOD APOCALYPSE, vêtu de costumes dépiécés, débute son concert. N'ayant jamais vu le groupe en vrai, je n'avais aucun à priori quant aux aptitudes scéniques du groupe, bien que souvent décriées par les fans de Metal de la Mort. J'étais curieux de découvrir le groupe, et je ne fus pas déçu...!

Si l'aspect symphonique est bien présent sur les planches, via l'utilisation des samples et la présence du clavier, j'ai trouvé que le côté brutal et ravageur était assez bien retranscrit. Et le Brutal Death des italiens m'a ainsi semblé plus violent, justement, que sur album.

Le son n'était malheureusement pas extraordinaire, et tout n'était pas audible, sans parler de réglages un peu fastidieux au début ; mais cela sera contre balancé par une prestation quasiment irréprochable, avec un batteur qui a superbement assuré, et le bassiste dont le chant aigu (peu facile à reproduire par moment) a été de mon point de vue bien assuré.
35 minutes qui défilent assez vite, une énergie et une ambiance plaisante, des musiciens qui m'ont semblés carrés et motivés : et voilà un Ju agréablement surpris par FLESHGOD APOCALYPSE.
Du coup, hop petit passage au stand du groupe, histoire de rattraper les lacunes discographiques...

Un détour au stand de merch' me permet de contempler les multiples modèles de Tee-shirts Aborted, et surtout Decapitated ; sans albums à vendre par contre, ce qui a du décevoir quelques fans.
La bière Ninkasi ambrée elle, en revanche, ne déçoit jamais. Simple mais efficace.
Une valeur sure, tout comme le groupe suivant, l'une des deux têtes d'affiches de la soirée : ABORTED.

Le groupe est en forme, et heureux d'être là. Sven, le hurleur charismatique, qui mène son groupe contre vents et marées depuis plus de 15 ans, est véritablement la colonne vertébrale du groupe ; et c'est en frontman accompli qu'il harangue la foule du Ninkasi.

Sven semble vraiment content d'être en France, et au-delà du rapprochement linguistique, c'est peut être aussi parce que la France a toujours réservé un accueil digne de ce nom au groupe. Le public ne s'y trompe pas, et dès les premières notes, la fosse entre en ébullition.

ABORTED est une machine de guerre rodée et dont l'expérience scénique est réelle, mais toujours sincère. Et viscérale.


J'ai pris une groooooosse baffe durant la petite heure de prestation de nos belges préférés (à égalité avec notre Seb), car l'énergie déployée fut à l'image de la musique du groupe : ultime.

ABORTED est plus qu'une valeur sure en concert, c'est l'assurance de passer un excellent moment, de s'en mettre plein les tympans, et de faire travailler tous les muscles de son corps. Cervicales, quadriceps, mollets, trapèzes, biceps, deltoïdes, abdos : un concert d'Aborted passé dans la fosse, permet d'éliminer rapidement et dans la bonne humeur les litres de bières et les 2 kébabs ingurgités plus tôt.

Et permet surtout de passer un excellent moment, convivial et surpuissant !

La nouvelle version du line-up (dont vous aurez le détail via une petite interview de Sven, très bientôt sur votre webzine préféré) est bien en place et bien rodée, les musiciens assurent leur prestation sans problème, les deux guitaristes et le bassiste bouge bien, mais c'est définitivement Sven qui tient la scène.

Avec un talent fou, un charisme certain, et surtout un bagou énorme : le sourire aux lèvres entre les morceaux, les yeux révulsés durant les refrains, le chanteur chauve est partout sur scène, et communique impeccablement entre les morceaux.
Il en en profitera même pour lancer une dédicace aux Benighted, en déclarant que « Benighted a sorti l'un des tous meilleurs albums de Brutal Death cette année », ce qui est la stricte vérité.

Durant 50 minutes, l'énergie ne retombera pas, et le groupe démontrera une fois de plus son incroyable talent pour mettre le feu dans une salle de concert.

Une fosse surexcité ; une setlist variant entre les deux albums cultes du groupe ("Engineering The Dead" et "Goremageddon") et les plus récents morceaux ("Globale Flatline", tiré du nouvel album, et des titres issus de l'Ep "Coronary Reconstruction"), et occultant volontairement "Slaughter and Apparatus" et "Strychnine 213" ; un son puissant, clair et équilibré ; et sans oublier le plus important, un excellent groupe de Brutal Death, motivé et au taquet : voilà, vous avez ici tous les ingrédients pour passer un excellent moment !

Et ce fut le cas : excellent concert et superbe prestation des ABORTED ! Une tuerie, simple, sans prétention, mais terriblement efficace.
Aborted m'a tuer.
Irréprochable, tant scéniquement que musicalement, le groupe a fait honneur à sa réputation.

Un détour du côté du houblon, un changement de plateau et de balances plus tard : et les cultissimes polonais de DECAPITATED entrent en scène, sur une intro légèrement électro.
Les jeux de lumières furent globalement, tout au long du set, très bien gérés et variés, et c'est sous un halo lumineux éblouissant que les 4 membres débutent leur concert.



C'est bien évidemment l'album du retour, "Carnival Is Forever", qui va occuper une place centrale dans le concert de ce soir, avec pas moins de 5 titres.

Les ex-futurs espoirs du Death Metal vont déployer toute leur énergie pour écraser les auditeurs, littéralement portés par la prestation sans faille de Krimh, le batteur ayant la lourde tâche de faire oublier Vitek, et secondé par un Vogg véritable virtuose.

Pas facile à assimiler, en raison d'un aspect technique et déstructuré, le Death innovant des polonais va remplacer la frénésie constatée pendant ABORTED par une séance de headbangue ininterrompue ; moins de folie et de violence, mais plus de concentration et d'attention.

Excepté Rafał, le beugleur, qui viendra à plusieurs reprises dans la fosse tout en continuant à hurler, pour essayer de motiver la foule, les autres membres sont plus statiques, mais concentré sur leurs instruments, nous faisant au passage admirer leur doigté et leurs aptitudes.


Bien aidé par l'adorable ours, qui leur sert de chanteur (lui-même bien aidé par sa bouteille de Jack ...), DECAPITATED va délivrer une superbe prestation, carré et surpuissante.
Même si je déplore légèrement, à titre personnel, l'absence de communion avec le public, et surtout l'absence d'accroche en live...
La preuve, ce sont les rares anciens titres joués (dont ''Winds of Creation') qui déclencheront les plus gros pogos.
Les morceaux plus récents, illustrant le potentiel du groupe et sa capacité d'évolution, passent difficilement l'épreuve du live à mon sens. Non pas en raison de leur qualité, mais plutôt de leur technicité.

Plus clinique, moins efficace, ils permettent difficilement de mettre la même ambiance qu'Aborted, en raison d'un côté haché et déstructuré. Et pas facile d'headbanguer en rythme, lorsque justement les contretemps sont légions. Mais le style de Death joué n'est pas non plus le même...

Il n'empêche que si la folie va progressivement retomber dans la fosse, le public restera jusqu'au bout pour acclamer un groupe efficace et foutrement talentueux. Peut être plus adapté, à juste titre, pour une fin de soirée, le set de DECAPITATED fut néanmoins excellent, pour peu que l'on réussisse à se laisser captiver par ce groupe.
Prestation irréprochable et dévastatrice des DECAPITATED, pour clore cette soirée en beauté.

Setlist Decapitated
The Knife
Day 69
Pest
United
Post(?) Organic
Mother War
Homo Sum
404
Winds of Creation
Spheres of Madness



S'il y a bien une affiche Death metal en cette fin d'année à ne pas manquer, c'est définitivement « The Decimation Of Europe Tour », avis aux Toulousains, Nantais et Parisiens !