Quel dilemme en ce mercredi 23 novembre 2011 : Scorpions ou Machine Head ? Pour moi le choix a été vite fait, et cela s'est confirmé quand Klaus Meine a été obligé d'annuler sa prestation la veille à Tours. Je pars donc en direction de la salle du Zénith, à porte de Pantin, pour assister à un show au package éclectique et assez différent de ce qui est présenté habituellement. Lors de leur dernier passage en Hexagone, Machine Head avait embarqué Hatebreed, Bleeding Through et All Shall Perish. Eh bien cette fois-ci, Darkest Hour, Devildriver et Bring Me The Horizon ont été réquisitionné pour tourner en Europe avec les Californiens.
Lors de mon entrée dans le Zénith, la bande à Dez s'arrête de jouer, serais-ce un signe ? Malgré le peu d'intérêt que j'ai pour Devildriver, j'aurais quand même souhaité les voir plus haut dans l'affiche. Sous-entendu : j'aurai voulu que Bring Me The Horizon échange sa place avec Devildriver… ou Darkest Hour. Ce qui s'en suit me paraîtra terriblement injuste puisque je ne comprends pas le set de la bande d'Oliver Sykes. Je n'ai pas compris leur musique, leur état d'esprit sur scène et surtout ce qu'ils foutaient là. Loin de contribuer aux clichés du genre, comme « oh des connards à mèches, barrez-vous, je vous déteste, vous êtes que des pédales », je préfère clarifier.
Comment on peut faire gober Bring Me The Horizon à des fans excités ? De mon point de vu, le pari osé de mettre les Britanniques si haut dans l'affiche ne remporte pas un franc succès. Peut-être qu'à travers Europe, ils reçoivent des louanges, mais ce n'est pas à Paris qu'ils vont avoir leur plus gros fan base.
Leur prestation a été un supplice auditif, vraiment trop bruyant et bordélique pour être pris avec le recul. Le public sera d'ailleurs unanime et montrera des signes de lassitude pendant le show des jeunes Anglais. Avec un son assourdissant, Bring Me The Horizon n'aura pas lâché pendant ses 45 minutes de spectacle et même si le Zénith ne semble pas apprécier, l'énergie aura été au rendez vous. La prochaine fois, passez en headline tour avec une affiche correspondante, ça vous évitera de vous faire conspuer ou cracher dessus. Show dispensable.
Les spectateurs de ce soir ont en partie déboursé 45€ pour voir la tête d'affiche de ce « Eighth Plague Tour » : Machine Head. Les Californiens ne sont pas étrangers à la populace de ce soir, on remarquera avec beaucoup de bonheur que la salle est bondée de monde, avec un public de tout âge. Les premières notes de « A Diary of Madman » d'Ozzy Osbourne sonnent le moment où Machine Head s'apprête à monter sur scène et dès que les lumières s'éteignent, des « Machine Fuckin' Head » retentissent. Dave McClain, qui arbore un t-shirt Kiss, s'installe derrière ses fûts, rapidement suivi par ses compères qui font monter la pression avec « I Am Hell » tiré d'Unto the Locust, le dernier bébé des mecs d'Oakland. Robert Flynn s'impose comme un grand frontman, il fait ce qu'il veut de son public et le sait.
Malgré quelques défauts techniques sur les deux nouveaux morceaux qui font guises d'ouverture, la machine est rodée et démonte la fosse avec « Imperium ». De bout en bout, le public creusera son trou et ne montrera aucun signe de fébrilité durant le set.
Phil Demmel montre encore beaucoup de talent et n'hésite pas à user des clichés du guitar hero avec son acolyte Rob Flynn. Les deux se nargueront lors de leurs soli, et malgré la fatigue physique palpable des Californiens, ils montreront beaucoup de bonne humeur. Le robuste Adam Duce fait sa vie dans son coin, il dégomme sa basse avec prestance et s'adonne à des chœurs épiques sur les nouveaux morceaux. On se souvient tous des nombreux ratés que le bassiste a pu faire lors des tournées de « The Blackening ». Cet album sera présenté à juste titre avec « Aesthetics of Hate », où Rob demande de faire un maximum de bruit pour « notre frère, votre frère, Dimebag », « Beautiful Morning » ou l'hymne qu'est devenu « Halo ».
Le matos scénique prévu à l'effectif colle parfaitement à cette nouvelle tournée : plusieurs écrans sur présentes sur lequel les différents artworks font leur apparition au fil du show. D'ailleurs, le quatuor n'hésitera pas à lancer un « Bulldozer » du plus bel effet. Ce morceau me fait terriblement chier sur CD, mais en live, ce n'est pas la même histoire. La musique de Machine Head prend beaucoup plus d'ampleur lors des shows, les nouveaux morceaux prennent une autre dimension et des classiques comme « Old » et le mastodonte « Davidian » ne font que foutre une tarte monumentale aux mosheux.
Diary of a Madman
(Ozzy Osbourne song)
I Am Hell (Sonata in C#)
Be Still and Know
Imperium
Beautiful Mourning
The Blood, the Sweat, the Tears
Locust
This Is the End
Aesthetics of Hate
Old
Darkness Within
Bulldozer
Ten Ton Hammer
Halo
Davidian
Rappel:
Halo
Davidian
Machine Head est une bête de scène et le prouve encore une fois. Les Californiens s'installent encore en grand dans le Zénith et Rob en profitera pour prouver son intérêt à cette salle qui les avait accueillies plus de 15 ans auparavant en première partie de Slayer. Les spectateurs font partie des éléments qui ont fait de ce show ce qu'il était : une véritable boucherie. Malgré des critiques partagées, Unto the Locust montre un groupe en plein essor, qui compte encore en mettre plein la vue et ne laisse personne sur le carreau. Même si les gaillards étaient exténués et on fait quelques erreurs, ils ont été là où on les attendait.