Les gars de Garance/Extreme Live sont des gens sympas et altruistes avec ça. Voyant que, comme moi, bon nombre de personnes aimeraient se rendre à New York mais n'en ont pas les moyens, ils ont décidé de réagir. Si tu ne peux pas aller à New York, c'est New York qui viendra à toi. C'est donc une trilogie hardcore qui déboule à Paris pendant ces deux mois de vacances.
Le premier épisode débutait ce mardi avec AGNOSTIC FRONT. Accompagnés pour l'occasion des locaux de STREET POISON et des punks rennais de TROTSKIDS. Alors ouais comme Madball, AGNOSTIC FRONT vient squatter tous les ans à Paris, mais cette année, le Front n'envahit pas le Nouveau Cas' mais La Maroquinerie, ça change un peu. Puis surtout, contrairement à d'habitude, le bande à Miret débarque avec un excellent album sous le bras, du coup on est venu à moitié pour les vieux classiques, comme d'hab mais aussi pour entendre live les petits nouveaux. Histoire de voir si le rendu est aussi bon que sur album.
Je pense qu'on peut dire que oui.
D'abord STREET POISON que je loupe. En effet je rentre dans la salle alors que les lumières se rallument et que tout le monde sort prendre l'air d'un jeudi soir humide et presque pluvieux. Dommage pour eux, et pour moi, parce que sur le papier, leur son est plus fait pour me plaire que celui des TROTSKIDS. Partie remise donc et j'espère les revoir à l'occasion.
Du coup ben je profite de l'entracte comme on disait dans le temps pour revoir de vieilles têtes et discuter vite fait avec quelques potes et potesses présents dans la salle. On remarque d'emblée que le public n'est pas le même que pour Madball, plus d'old school et même quelques keupons éméchés cette fois. Moins de tough guys aussi qui préfère le moshpit au singalong.
Mais place à la musique et au keupon franchouillard quand les TROTSKIDS déboulent sur scène au son de la musique de Benny Hill. Je ne suis pas fan/expert en punk mais là comme ça, je dirais que les Rennais jouent une musique à classer entre le punk anglais et les VRP. Voilà pour les références issues de ma maigre culture keuponne. Les gars ont de la bouteille, ça se voit et se sent, ils sont à l'aise sur scène et le chanteur discute avec le public, fait des vannes avec les poivrots du premier rang. Bon esprit, bonne ambiance même si le public est clairement venu pour Agnostic Front, du coup ça ne remue pas trop malgré tous leurs efforts.
Musicalement je pense que c'est un peu trop punk old school pour le public majoritairement hardcore du jour. Toutefois le son est bon et les morceaux passent correctement malgré le côté franchouillard assumé du truc. On devine toutefois des lyrics fleuris au travers du titre des chansons « M.S.T », « Secoue Plus Fort », « L'Amour Anal » entre autres. Voilà le programme pour une bonne demi-heure de punk.
Ca ne m'a pas transcendé parce que trop éloigné de mes goûts personnels, mais je me suis pas emmerdé grâce à leur gouaille et leur communication. Maintenant, « Place à un petit groupe américain. Ils sont pas mal. Check it out. » dixit le chanteur des Trotskids
Interlude un poil longuet avant la venue d'AGNOSTIC FRONT mais finalement les lumières s'éteignent et le thème des « Guerriers De La Nuit » a.k.a « The Warriors » résonne dans une Maroquinerie toute acquise aux New-Yorkais. Un « Can You Dig It ! » scandé par Stigma plus tard, le set comment par « City Streets » extrait du nouvel album, qui gagne encore plus de pêche joué sur scène. Les morceaux issus de « My Life My Way » serviront de fil rouge au show, car pas moins de six extraits en seront joués ce soir. Entrecoupés des classiques du groupe comme « Eliminator » qui arrive juste après.
Le son de La Maro est excellent, vraiment, et le groupe malgré son statut de vétéran affiche une belle forme. Surtout Stigma, plus facétieux que jamais, qui grimace, parle et balance ses riffs comme un jeunot de vingt ans. Il ferait un excellent président des Etats Unis, espérons qu'il se représente dans trois ans. Roger Miret occupe bien l'espace, mais rien d'étonnant pour un mec qui a dû naître sur une scène.
L'ordre des morceaux est tout bouleversé et on a droit à l'enchaînement culte « For My Family », « Friend Or Foe », « Victim In Pain » en milieu de set là où on a plutôt l'habitude de le voir en clôture.
Mais le groupe est avant tout là pour défendre l'excellent petit dernier. On remarque un Mike Gallo en très bonne forme qui assure des backings parfait. Miret demande au public d'acheter, voler ou télécharger « My Life My Way », peu importe du moment qu'on l'écoute. La scène est ouverte, du coup c'est la foire au slam et la scène est envahie façon Suicidal Tenencies pour un « Gotta Gotta Go » devenu légendaire avec le temps. Comme je l'avais prédit « My Life My Way » et « Us Against The World » s'installent en bonne place, et pour longtemps, sur la setlist d'un groupe qui parvient encore à innover.
Le groupe se retire sur « Addiction » avant de revenir pour un rappel au double effet kiss cool. Premier effet, une reprise survoltée du « Blitzkrieg Bop » des Ramones, deuxième effet, un « More Than A Memories » tout en émotion pour Mike Gallo.
Voilà, j'ai l'impression de radoter mais comme pour Madball, AGNOSTIC FRONT sur scène c'est juste la classe et on ne s'en lasse pas.
J'ai l'impression que le groupe non plus. Surtout que, d'après Roger, ils devraient être de retour en début d'année prochaine. Pas de doute, on en sera.
AGNOSTIC FRONT SETLIST.
• City Streets
• The Eliminator
• Dead to Me
• My Life My Way
• That's Life
• For My Family
• Friend or Foe
• Victim In Pain
• A Mi Manera
• Peace
• Crucified
• Us Against the World
• Gotta Go
• Riot Riot Upstart
• Now and Forever
• Take Me Back
• Addiction
• Encore:
• Blitzkrieg bop
• More Than a Memory