Le 14 juillet 2011, c'était la 221ème célébration de la fête nationale française. C'était aussi la 10ème édition du festival alsacien LEZ'ARTS SCENIQUES. Un festival qui se distingue par son éclétisism... son écléctisit... bon, le panel varié de groupes qu'il propose, quoi. Cette édition 2011 n'aura pas dérogé à la règle, avec des styles proposés allant du Death Metal au slam, en passant par la pop indé, le pur hip-hop et le rock gothique. Histoire de ne pas trop perturber les auditeurs et de ne pas tout mélanger (quoique ça aurait été tentant pour voir le résultat, surtout au niveau du public!), les styles auront tout de même été cloisonnés pendant les 3 jours qu'a duré le festival. Le 14 juillet aura donc été une journée dévouée au grand Mitöl. "Mince, un tel festival pas trop loin de chez moi, c'est tentant". Malgré mon inexpérience des concerts et des festivau... des festivals (pardon), je décide donc de zapper le défilé à la télé et de m'équiper de mon véhicule pour faire les grosso-modo 140 bornes séparant mon coin paumé de Moselle de Sélestat (67, le Bas-Rhin, l'Elsass quoi dis-donc). J'étrenne d'ailleurs mon nouveau véhicule avec ce petit voyage, et grande nouvelle par rapport à mes dernières pérégrinations festivalières, ce véhicule est équipé de la clim! Sauf qu'au départ, j'ai dû la mettre en position chauffage : ça caillait! Le temps des derniers jours a été quelque peu frais et pluvieux, mais ce 14 juillet aura heureusement été ensoleillé, avec des températures agréables en cours de journée. Heureusement car sinon... j'y reviendrai un peu plus tard. Par contre, au diable le GPS étourdi, j'y vais au feeling (mais un grand merci à Google Maps). Bon faut s'y retrouver dans les routes alsaciennes (bardées de rond-points jusqu'à plus soif, il devait y en avoir 15 entre Saverne (dont le col à l'entrée est assez... hard) et Molsheim, soit un peu plus de 10 bornes...), mais sinon ça va. Je débarque donc à Sélestat un peu avant 14 heures, horaire qui correspondait au début des hostilités.
Mais comme je suis un poissard fini, j'ai eu les pires difficultés à récupérer mon pass à l'entrée, à cause de moult malentendus entre l'orga, Greg et moi. Du coup, je loupe une grooosse partie du début de la journée garnie de décibels, à savoir le show d'ABSURDITY et la moitié de DEATH ANGEL. C'est fort dommage pour les premiers, régionaux de l'étape, que j'avais bien appréciés sur album. De loin, j'ai donc juste pu entendre leur performance en reconnaissant quelques morceaux et surtout les vocaux bien puissants. Faute de mieux, je vous renvoie donc vers la chro de leur premier album réalisée par mes soins pour en remettre une couche sur ce groupe très prometteur, pratiquant une sorte de Death à la fois groovy et mélodique fusionné avec une ambiance industrielle. J'espère les revoir un jour pour pouvoir vous en parler plus en détail. En ce qui concerne DEATH ANGEL, j'avais espéré prendre une baffe vu que je n'aime pas des masses sur album, mais bon tant pis. Pour les 4-5 morceaux que j'ai pu voir, ça envoyait pas mal sur les parties les plus rapides, avec un chanteur particulièrement énergique qui saute un peu partout sur la scène, et des zicos qui ont une présence appréciable. Les passages un peu plus "calmes", après les déferlements de Thrash Bay Area à toute berzingue, auront eu du mal à me convaincre, et je pense que je n'aurais pas apprécié le set complet (n'aimant de toute façon pas la voix du chanteur). Mais comme mise en bouche pour le public, ce genre de Thrash semble bien taillé comme il faut.
Avant de rentrer plus en détail sur le reste des groupes, passons sur l'organisation du festival en lui-même. L'orga a de l'expérience et ça se sent, vu qu'elle a été tout simplement impeccable et irréprochable. Que ce soit au niveau des entrées, des stands pour s'abreuver (ici par le biais de jetons à se procurer dans un stand à part, à utiliser auprès d'un bar très large pour éviter l'engorgement) ou pour se nourrir (nourriture très variée), des stands de merch (même si le chapiteau alloué était assez étroit) ou des WC. Pas de bousculades ou de divers foutoirs à signaler. Les scènes sont placées de part et d'autre d'un champ suffisamment grand pour que l'assistance présente se mette à son aise. Il y a donc une grande scène (Main Stage) et une autre plus petite (Stage 51), les groupes alternant leurs passages d'une scène à l'autre, sans temps mort (il n'y aura eu aucun retard à part... CRADLE OF FILTH dont ce n'était pas le jour de chance mais on y reviendra). La Main Stage est également dotée de deux grands écrans à gauche et à droite, diffusant des images filmées en direct sur la scène histoire de profiter un max des zicos en gros plan (surtout Simone d'EPICA héhé, seul ARCH ENEMY préférera diffuser ses propres visuels avec notamment les paroles des refrains pour le public). Bref, une orga en béton armée. Ce qui n'aura pas été le cas du sol devant les scènes : le terrain était en effet assez boueux, témoin des jours de pluie précédents, et certains endroits salissaient bien le dessous des pompes (mes Kappa neuves! bon dieu!). Je n'ose imaginer le carnage que ça aurait pu donner si la pluie avait été de la partie... une partie du terrain avait d'ailleurs été recouverte de paille, ce qui dégageait une odeur très... campagnarde près de la Stage 51. Comme tout était bien en place et que le beau temps aura tenu le coup jusqu'au bout de la soirée (malgré quelques nuages légèrement menaçants), il ne reste plus qu'à déguster ce que les groupes invités ont à nous proposer.
Pendant que DEATH ANGEL terminait son show sur la Main Stage, GRAND MAGUS prendra place sur la stage 51 en arborant un fier drapeau suédois en déco de scène. Le trio mené par JB Christofferson (qui, avec ses lunettes de soleil et son crâne reluisant, avait de faux airs de Rob Halford) essayera de convaincre le public sous un soleil de plomb avec son Heavy/Doom. Pas du tout calé ni fan de ce style, j'ai suivi le début du set par curiosité. Ça a bien commencé avec l'excellent "King Slayer" plutôt rythmé avec des riffs en béton et un JB très bien affuté au niveau des vocaux. Ce même JB était en forme et vannera le public (pas forcément acquis à la cause du grand Doom) à plusieurs reprises. Mais n'étant pas rodé au style, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le set, surtout dès que le tempo se fit plus soutenu. J'ai donc préféré m'éclipser au bout de 4 morceaux (mais le son résonnait assez pour qu'il soit entendu sur tout le site) et aller faire un tour du côté des stands de merch et de skeuds (Listenable était présent, mais aussi un stand d'occase bien fourni, notamment en vinyles pour les amateurs).
Le premier grand nom de la soirée prendra ensuite place sur la Main Stage et il s'agira des Finlandais de KORPIKLAANI. Grand nom ? Pour le public présent cela ne fait aucun doute, vu le nombre impressionnant de T-shirts à leur effigie observables dans l'assitance (je n'ai jamais eu l'occasion de constater l'engouement « pagan viking folk » sur le terrain, eh bien c'est chose faite…) Le quintette fera donc son show avec un public très largement acquis à sa cause. Pas en ce qui me concerne, ayant lâché le groupe après Tales Along This Road (2006, il commence à dater d'ailleurs) en constatant qu'il avait perdu sa créativité en larguant un album insipide tous les ans. Et sur scène, c'est à mon sens la même recette que sur album : les morceaux plus dansants et les fameuses chansons « à boire » font leur effet (elles y sont toutes passées : "Vodka", "Tequila", "Beer Beer"), provoquant des jolis mouvements dans le pit, mais pour le reste j'ai trouvé le set assez longuet et ennuyeux, les autres morceaux plus anecdotiques ne fonctionnant absolument pas (z'auraient pu jouer "Väkirauta" !). Le set aura même été clôturé par un morceau instrumental de 10 minutes issu de je-ne-sais-plus quel album, ce qui aura été une fausse bonne idée. La communication avec le public aura été assurée par les deux guitaristes particulièrement sympathiques, mais les autres zicos auront été plus discrets, notamment l'accordéoniste (!) un peu effacé qui n'aura pas esquissé un sourire depuis son côté de la scène. De bons moments avec les parties plus speed ou dansantes (notons aussi une reprise de "Iron Fist" de MOTÖRHEAD en hommage à Michael « Würzel » Burston), mais sinon je n'ai pas été convaincu. Une bonne partie du public aura apprécié (et se pressera à la séance de dédicaces un peu plus tard) mais KORPIKLAANI a prêché aux convertis.
Après GRAND MAGUS et son Doom bien pesant, c'est SPIRITUAL BEGGARS qui prendra place sur la stage 51 avec un style nettement plus old-school. L'occasion d'apercevoir pour la première fois de la soirée la tignasse rougeâtre de Michael Amott mais aussi de découvrir un groupe que je ne connaissais que de nom. Leur Stoner très 70's (les claviers kitsch en sus) fonctionnera surtout grâce au chanteur Apollo Papathanasio, ultra-motivé et très en voix, qui aura porté le show. Mais tout comme pour GRAND MAGUS, le style pratiqué par les Suédois n'a aucun effet sur moi et j'ai rapidement décroché, surtout que le son très « Stoner » saturait pas mal. Je suis quand même resté proche de la scène jusqu'à profiter de la petite surprise, à savoir l'apparition de JB Christofferson qui viendra chanter sur un morceau. Là aussi, les amateurs du style auront apprécié, les autres auront regardé par curiosité ou seront allés faire un tour au bar.
Mais l'intérêt de la majorité du public se sera bien vite reporté sur le prochain groupe qui ornera la Main Stage, et une nouvelle fois les T-Shirts à leur effigie auront été de sortie, je veux bien sûr parler d'EPICA. Les zicos bien motivés (notamment le guitariste/growler particulièrement heureux d'être là) auront bien chauffé le public, jusqu'à ce que la très attendue Simone Simmons débarque sur scène au milieu du premier morceau ("Resign to Surrender" il me semble). Le show aura donc été carré, pro, une véritable mécanique bien roulée (je ne parle pas de… enfin si un peu quand même), réglé au millimètre jusqu'aux headbangs synchronisés et aux cheveux roux de Simone qui volent bien au vent. N'ayant suivi que de trèèèèès loin la carrière discographique du groupe, je ne ferai pas de commentaire sur le choix des morceaux, si ce n'est que les quelques singles étaient bien présents et le public aura de ce fait été dans le coup. Le groupe semble tout de même mettre l'accent sur ses morceaux les plus rentre-dedans, avec force growls et riffs quasi-death, ce qui m'a plutôt surpris. Mais la superbe voix opératique de Simone aura bien été l'attraction principale du set, même si j'ai eu un peu de mal car ce style de « Metal à chanteuse » m'a gavé avec le temps. La donzelle se sera même essayée à la communication en français avec le public (avec plus ou moins de réussite : « J'espère que… Lalalala okay ! I Have to work my french a little bit more… »), communication au top comme de bien entendu. Bref un set rondement mené, hyper propre (même si le son était assez gras pour le style par moments) et donc assez « Nuclear Blast » en somme (je sais que ça vous a fait jaser, j'en remets une couche avant que la première ne sèche) mais ça n'est pas un reproche, bien au contraire. Pour les non-fans du groupe comme moi, ce fut un show agréable à suivre (et puis Simone, elle est sacrément jolie quand même…) mais sans plus.
Les Marseillais de DAGOBA prendront la suite des évènements sur la Stage 51. Le Cyber-metal maousse costaud doit bien faire son effet en Live, c'est ce que je me suis dit. Et bah il y a pas à torcher, DAGOBA aura causé le pit le plus violent de la soirée. Le public se laisse guider par un Shawter harangueur à souhait, et tout y passera : double Wall of Death, circles-pit, pogos bien vifs, des slammeurs de partout, jet de chaussures sur la scène, etc… le show aura donc été particulièrement explosif comme de bien entendu. Mais c'est surtout l'ambiance qui aura primé, car pour le reste je chipote un peu mais on entendait trop peu la guitare et surtout la caisse claire de Franky, et je n'ai pas été convaincu à 100% par le choix des morceaux (beaucoup de What Hell Is About et de Poseidon, et pas forcément les meilleurs morceaux à mon gôut, manquait également des morceaux cultes de l'éponyme comme "Another Day" ou "Something Stronger"). Mais le show aura été puissant et salvateur, et d'un côté c'est tout ce qui compte. Paf!
Le clou de la soirée aura pour moi été ARCH ENEMY. Alors oui, l'intérêt pour le groupe a décliné depuis quelques temps et les détracteurs se font plus nombreux (l'habituelle rengaine du « c'était mieux avec Liiva »… je ne vais pas m'étendre dessus car on pourrait y passer des heures et ce n'est pas ce qui nous intéresse ici). Bon il faut dire que leur dernier album en date, Khaos Legions, est plutôt anecdotique et lorsque le set commença par "Yesterday Is Dead and Gone" (avec le visuel de scène issu du dernier disque), je m'attendais à avoir affaire à un groupe à fond dans sa promo. Et puis au début on entendait pas assez Angela. Mince alors ! Mais il fallait le temps que tout se mette en place. Et avec un public à nouveau acquis (toujours les T-Shirts en masse), il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que l'explosion commence. Mince, ce groupe est quand même capable de pondre des hymnes particulièrement jouissifs, et il y aura eu tout ce qu'il faut : "Revolution Begins", "Ravenous", "Dead Eyes See No Future", "My Apocalypse", "We Will Rise", "Nemesis", et surtout l'inattendu (je sais pas s'ils le jouent d'habitude) "I Am Legend / Out for Blood", un de mes morceaux préférés ! Le seul groupe qui m'aura fait vibrer à 100% de toute la soirée, et croyez-moi il en faut pour me faire bouger de manière significative. Angela assure, harangue le public avec ses gestes vindicatifs, et même si le discours est centré sur le thème du dernier album (« You are all the true rebels ») ça fonctionne à mort avec une assistance ultra-énergique. Certes, il y a toujours les leads des frangins Amott un peu partout ("No Gods, No Masters") et j'aurais bien pris un ou deux morceaux de Rise Of The Tyrant en plus ou à la place de certains du dernier opus (et aussi un tas de titres de Anthems Of Rebellion, mais je crois qu'ils n'en jouent plus du tout donc je n'ai pas trop compté là-dessus), mais le set a été parfait. Chacun en pensera ce qu'il en voudra, trouvera que c'est trop stérile (moi c'est EPICA que j'ai trouvé trop stérile, chacun son truc) ou trop attendu mais moi, j'ai pris mon pied comme jamais. Un show qui m'a plus ou moins réconcilié avec le groupe. Excellent !
Après une débauche d'énergie d'une bonne heure, je vais me restaurer (avec des knacks, Elsass oblige!) alors que NASHVILLE PUSSY joue sur la Stage 51. J'ai suivi leur set de loin, leur hard-rock'n'roll m'avait l'air fort sympathique bien qu'assez répétitif. Le chanteur, avec son look et sa voix de redneck, était plutôt amusant et tentait de convaincre le public avec des chansons sur le Whisky (oui, c'est ce que j'ai compris…). Une curiosité, cool mais loin d'être inoubliable.
Un des autres groupes assez attendus fut HELLOWEEN. Alors oui, moi le Heavy/Power/Speed ça ne m'intéresse pas, je ne pouvais donc qu'être surpris. Bah j'ai beaucoup aimé ! Le show était impeccable, bien entraînant, avec un solo de batterie assez impressionnant, et une participation du public au top : Andi Deris jouera avec l'assistance à plusieurs reprises, tentant de communiquer en français en demandant s'il employait les bons mots (!), faisant répéter les paroles et notant même la performance du public (!), tout en vannant son batteur au passage. L'Homme aux cheveux gris est un vrai showman, avec une gestuelle impeccable et une présence vocale qui n'est plus à démontrer, quitte à centrer toute l'attention sur lui. Un show très « Metal » où le groupe aura joué des morceaux forts (bien évidemment, je ne connais rien de la disco mais ce que j'ai entendu faisait son effet) et même un medley de "The Keeper of the Seven Keys" / "Halloween" / "The King for A Thousand Years" (car en effet, les trois morceaux totalisent 45 minutes). Un show parfait qui m'aura plutôt captivé, le groupe se faisant même désirer en attendant 5 bonnes minutes avant de revenir pour un rappel (alors que pas mal de monde était déjà parti de l'autre côté du site pour MADBALL, trop prévisible !). Très cool !
Il y avait foule de chevelus à Sélestat ce 14 juillet. D'où ma question initiale : « qui va être intéressé par MADBALL ? ». Un des groupes majeurs du Hardcore se contentera de jouer sur la Stage 51, ça ne choque pas les coreux ? Mais c'est pas grave, on respecte. Respect, respect, respect, c'est bien une des valeurs du Hardcore (avec la famille) et Freddy Cricien est bien bloqué là-dessus. Moi aussi je respecte, même si le HxC et moi ça fait deux. Donc comme HELLOWEEN, je ne pouvais qu'être surpris. Et là aussi, ça bute ! Energique à 200%, Freddy saute partout et met le public en feu, réussissant l'exploit d'avoir le pit le plus large de la soirée (le plus violent restant celui de DAGOBA), avec mêmes quelques pratiquants de KDS ! J'ai été surpris par la violence et la rapidité de certaines parties, ce qui aura fait taper du pied une bonne majorité de l'assistance, moi y compris. Un show direct, agressif et survolté, même s'il aurait eu encore plus d'effet au début de l'après-midi plutôt qu'à minuit. Bref, tout bonnement excellent même si on est pas xCoreuxx (pourtant c'est l'amateur de xOranginax et de xCarolax qui parle).
Attardons-nous maintenant sur le gros dossier de la journée : CRADLE OF FILTH. Le groupe s'est fait attendre, et alors que tous les autres groupes démarraient dans la seconde suivant la fin du show précédent, les ingés son étaient un peu à la bourre et procédaient à quelques réglages alors que le pit était déjà en place (du coup, certains voulaient voir les ingés son nus…). La bande à Dani (qui est vraiment petit, tiens) débarque finalement, et la… catastrophe se met vite en place, enfin presque. Le son des micros est horrible, que ce soit celui de Dani ou celui de la claviériste (pas très sexy au passage avec sa robe en cuir, rendez-nous Ashley Jurgemeyer !). Soit on entend rien, soit ça sature, surtout quand Dani nous sort ses râles suraigus que j'ai trouvé particulièrement horripilants (dommage car ses vocaux plus graves tiennent vraiment la route). Le premier morceau aura donc été une bouillie anarchique sans nom (je n'ai même pas reconnu le morceau en question !), les lights auront buggé pendant un petit moment, et Dani (qui selon certains témoignages était complètement bourré, ce qui ne se remarquait pas trop, étant parfaitement en place au niveau de ses vocaux) s'énerve sérieusement auprès des ingés son en balançant de rage plusieurs bouteilles d'eau. Dommage car le reste du set aura été bien mené, avec un choix des morceaux assez judicieux (les cultissimes "Her Ghost in the Fog" et "Cruelty Brought Thee Orchids", le plus rentre-dedans "The Principle of Evil Made Flesh", le tube bien efficace "Honey and Sulphur") et un batteur très en vue. Mais l'ambiance fut assez tendue, l'assistance se vida au fur et à mesure du set (placé plutôt en retrait au début, j'ai bien dû avancer de 20 mètres en une heure). Et Dani, en voulant assurer le show, se vautre en ne parvenant pas à motiver le public plus que de raison (se contenant de lancer des « What the fuck ? C'mon ! Make some noise ! »), fera même tomber son pied de micro à un moment, et surtout sera le seul showman de la soirée à ne pas daigner sortir un mot de français (alors que d'autres ont fait de sacrés efforts !). Sale contexte, et sortie en catimini à la fin du set sans saluer le public, rien. Sifflets et bronca prévisibles, et remue-ménage en backstage à prévoir (Dani, mis au sol par un agent de la sécu, terminera sa soirée au poste). Mauvaise soirée pour Dani et un set qui aurait pu être très intéressant se transforme en pantalonnade. Vraiment dommage…
Ayant du chemin à faire pour le retour et voulant un peu éviter l'afflux de monde à la sortie (bon ceci dit, pas mal étaient déjà partis et d'autres ont eu la même idée que moi), je zappe ANDREAS ET NICOLAS qui ne m'intéresse que très moyennement (et puis les canards ça me fait peur. les singes aussi. oups). Le chemin du retour aura été aisé malgré la nuit et la fatigue (surtout musculaire après avoir longtemps debout sans trop bouger), il faut dire que dans l'autre sens la direction Nancy/Metz est indiquée très tôt alors qu'à l'aller, Sélestat était indiqué très tard... Enfin bon, tout le monde s'en fout de mes soucis de route alors il est temps de tirer un bilan de cette journée. Au niveau de l'orga, c'est du tout bon (hormis mes petits tracas à l'entrée) et ça donne envie de revenir et surtout de conseiller à tout le monde d'y faire un tour à l'occasion, surtout ceux qui pensent que les orgas de festival sont hard en général. Au niveau de l'affiche globale, il y en a pour tous les goûts et il est donc difficile d'apprécier l'affiche dans sa globalité, mais vu le rythme infernal des passages il est de bon ton de pouvoir prendre des pauses avec un petit fond sonore. Malgré des groupes un peu/beaucoup (rayez la mention inutile selon votre niveau de tolérance) "trendy", les sets ont été dans l'ensemble rondement menés, avec un public qui aura bien rendu la pareille. Du pro, du carré, du tout bon, avec un son excellent même si des légers temps d'adaptation sont toujours nécessaires. Côté groupes en particulier, ARCH ENEMY aura été pour moi vainqueur par KO, et DAGOBA et MADBALL complètent le podium. Dans la zone de relégation, KORPIKLAANI et NASHVILLE PUSSY ne m'auront définitivement pas convaincu (l'éclectisme aura montré ses limites avec ces derniers), et CRADLE OF FILTH aura trop souffert de ses quelques démêlés avec la bonne étoile. Quoi qu'il en soit, j'ai passé une très bonne journée dans le 67 et il me tarde de découvrir l'affiche de la prochaine édition!