J'arrive sur le site juste avant le concert de HANGMAN'S CHAIR à 10h30 sous la Terrorizer Tent. Un avantage lié à mon pass VIP, car les festivaliers qui voulaient les voir arriveront au fur et à mesure du concert, l'ouverture des portes et l'entrée des gens prenant toujours beaucoup de temps... Du Doom/Stoner pour se réveiller le matin c'est particulier comme mise en jambes, mais appréciant énormément la musique des Parisiens de HANGMAN'S CHAIR (leurs deux albums sont des tueries), je rentre tout de suite dans leur univers lent et dépressif. Le son est très bon, et la prestation excellente, avec notamment un batteur qui cogne comme si sa vie en dépendait et un chanteur dont la remarquable voix me fait penser à celle du grand Dax Riggs de feu-ACID BATH. Trente minutes de set c'est forcément très (trop) court, mais ils nous gratifient quand même d'un nouveau morceau, à paraître sur leur prochain album (qu'ils enregistreront cet été). Ce groupe est grand, c'est une certitude.
Un pote me dit de venir jeter une oreille à VALIENT THORR qui joue juste après sur la Main Stage 1. Il me les « vend » en me disant que ce sont des Américains qui font une espère de mélange entre MOTÖRHEAD et la N.W.O.B.H.M. Et c'est effectivement le cas. Je dois avouer que je suis plutôt agréablement surpris, leur zique est éminemment sympathique, ainsi que leur attitude sur scène. Mention spéciale à leur chanteur, au look de Viking, qui s'est amusé à carrément venir dans le public (via une avant-scène, nouveauté de la Main Stage 1 cette année, qui permet aux musiciens de se retrouver à trois mètres du public) et improviser une chorégraphie... Fun!
Le même pote me conseille de voir THE DWARVES sur la Main Stage 2, me disant que c'est un groupe Punk culte qui est là depuis longtemps, cité en référence par beaucoup, et comptant parfois dans ses rangs Nick Oliveri (KYUSS / QUEENS OF THE STONE AGE). Je m'exécute et assiste à leur prestation, sans connaître leur répertoire, qui m'apparaît plaisant mais un peu linéaire (Punk old-school oblige). Le chanteur est bien agité du bocal, n'arrête pas de déconner entre et pendant les morceaux, et ira slammer dans le public à plusieurs reprises. Un petit bonus étonnant viendra égayer leur concert : des danseuses sexy cracheuses de feu!
Le show de THE ANSWER m'apporte ensuite une bonne dose de Classic Rock de grande qualité. Un set enthousiasmant, avec un florilège de leurs deux albums. Cormac Neeson a non seulement une sacrée voix (Robert Plant n'est pas loin) mais aussi une présence scénique impressionnante, un vrai frontman qui se donne à fond! Qui plus est, Neeson n'hésite pas à sortir l'harmonica de temps à autre et le groupe à taper un petit Blues, ce qui est forcément appréciable. J'ai hâte d'entendre leur troisième album (dont ils nous offriront un extrait) qui sortira à la rentrée.
Direction la Terrorizer pour ne pas rater CHURCH OF MISERY. Qui me mettent là aussi une bonne claque. Ces japonais adeptes d'une musique lourde et torturée nous servent un show à la mesure de leurs albums, un régal de Sludge bien barré! Avec un chanteur particulièrement taré, les yeux exorbités, totalement possédé (se mettant même des coups de micro sur la tronche!). Un groupe définitivement à part.
Le temps jusqu'à présent frisquet et nuageux laisse désormais place à une pluie abondante pendant le concert d'ALTER BRIDGE. Un show très pro et bien exécuté, malgré un son capricieux (le vent y est pour beaucoup), axé sur leurs morceaux qui poutrent le plus. Myles Kennedy a vraiment une superbe voix. Mais les conditions climatiques, avec une pluie et un vent de plus en plus forts, me gâchent le plaisir et m'empêchent de totalement apprécier leur concert.
Je me réjouis de me diriger à l'abri vers la Terrorizer pour voir THE DAMNED THINGS. Par contre je suis forcément déçu de ne pas voir Scott Ian sur scène (retenu aux States pour assister à l'accouchement de sa femme), Rob Caggiano est donc le seul guitariste d'ANTHRAX de la partie. J'aime beaucoup l'album « Ironiclast » de ce supergroupe (composé aussi du batteur, du bassiste et du guitariste de FALL OUT BOY), et le rendu en live est heureusement à la hauteur. Une excellente prestation, avec une mention au chanteur de EVERY TIME I DIE qui assure comme il faut.
Une interview avec le grand Jean-Paul Gaster de CLUTCH (backstage où je croiserai Ginger Fish, Pepper Keenan et... Philippe Manoeuvre!?) et un report au bus presse me feront malheureusement manquer la quasi intégralité du show des géniaux MAXIMUM THE HORMONE (dont le début semblait alléchant!) et les 3/4 du concert (arrrgh!!) de ce grand groupe qu'est THE CULT. J'arrive pour les trois derniers morceaux du CULT, le temps de voir que Ian Astbury a bien mangé à la cantine ces derniers temps, qu'il bouge toujours comme une vieille folle, et qu'il arbore deux queues de renard très seyantes. Néanmoins il n'a rien perdu de sa voix exceptionnelle. Je me console à l'écoute de ces énormes cartons que sont « Wild flower », « She sells sanctuary » et « Love removal machine ». Et Astbury de se prendre pour un punk à la fin du concert (suivi en bord de scène par Rob Zombie et John 5), en jetant son pied de micro sur la batterie de John Tempesta (qui a donc dû se manger la grosse caisse dans la jambe!)...
L'appel du Stoner se fait sentir sous la Terrorizer avec KARMA TO BURN. Qui me met, une fois de plus, une bonne grosse claque. Leur Stoner instrumental est définitivement à voir en power-trio, plutôt qu'avec Daniel Davies de YEAR LONG DISASTER à la seconde guitare. Et c'est toujours un grand plaisir de se prendre ce son en pleine gueule, ces riffs, ce groove putain! Ça fait du bien.
Je repars requinqué pour affronter la météo toujours aussi pourrie, et voir DOWN sur la Main Stage 1. Je suis un gros fan du groupe de New-Orleans, c'est la quatrième fois que je les vois, mais là je dois dire que c'est le moins bon concert que j'ai vu d'eux... Un son à chier, avec une batterie trop en avant, et surtout où sont les guitares bordel (celle de Kirk étant quasiment inaudible)?! Et même si Anselmo reste un grand frontman, je regrette franchement de le voir se contenter de gueuler comme un goret tout le long (joli massacre vocal sur "Stone the crow" et "Bury me in smoke" d'ailleurs!), sachant qu'il est capable de beaucoup mieux quand il veut (comme sur la tournée de 2008 où il était au top). Et même si leur nouveau bassiste, Pat Bruders, (de CROWBAR) ne démérite pas, Rex me manque... Alors OK le groupe s'amuse (et vas-y qu'on joue l'intro de "Black diamond" de KISS, que Jimmy Bower se met un soutif ramassé sur scène, ou qu'on jamme en famille à la fin du show avec notamment Woody, le gratteux de CORROSION OF CONFORMITY), mais ça ne suffit pas. Sans compter que c'est la troisième fois que DOWN vient en France en trois ans, et qu'il serait grand temps qu'ils nous proposent du neuf au niveau compos, plutôt qu'une setlist avec 2/3 de morceaux du premier album!
IGGY AND THE STOOGES (juste après MESHUGGAH, c'est ça les joies du Hellfest!) est là pour nous donner une bonne dose de Rock N' Roll garage à l'ancienne. Certes c'est pas toujours très carré (aaah ce batteur souvent aux fraises...), mais Iggy Pop reste le même agité sur scène (à 63 ans!), et continue de se contorsionner et de bouger dans tous les sens. Puis le répertoire est évidemment culte, et entendre des classiques comme "Raw power", "Search & destroy", "I wanna be your dog" ou "No fun" est forcément jouissif.
Passons maintenant à LA claque de cette première journée du Hellfest : CLUTCH. Au fait, peut-on m'expliquer le choix de programmer le meilleur groupe de Heavy Rock actuel sur la plus petite scène du Fest?! Résultat, la Terrorizer Tent est pleine à craquer, on se retrouve serrés comme des sardines, et beaucoup de gens assistent aussi au concert aux abords de la tente... Comme au Hellfest 2009, CLUTCH met tout le monde d'accord, avec une setlist de rêve, sorte de best of de leurs quatre derniers albums (avec seulement un petit "Immortal" issu de "Pure Rock Fury"). Ils nous assènent une leçon de Rock, de feeling (ils n'hésitent pas à partir en jam) et de GROOVE!!! A propos, l'immense Jean-Paul Gaster est pour moi ni plus ni moins que le John Bonham de sa génération, quel batteur!! Neil Fallon est toujours aussi charismatique et se montre parfait au chant (son timbre chaud et rocailleux me rappelle d'ailleurs celui de Rickey Medlocke de BLACKFOOT); et les deux autistes, Tim Sult et Dan Maines, incarnent véritablement le son de CLUTCH. L'accueil du public est à la hauteur, une ambiance de feu! Très différent d'il y a deux ans, où j'étais un des rares (avec quelques Anglais) à chanter les paroles aux premiers rangs, ce qui prouve que le groupe a fait du chemin en France au niveau popularité. Il était temps. Car je persiste et signe, CLUTCH est clairement le plus grand groupe de Heavy Rock actuel.
Se profile ensuite un concert que j'attendais impatiemment (étant grand fan du bonhomme) : ROB ZOMBIE. L'ami Rob s'est déplacé avec de magnifiques décors de scène (backdrops de King Kong, Boris "Frankenstein" Karloff, Lon "Werewolf" Chaney), pieds de micro en squelette et look morbide habituel, mais c'est tout. Nous n'avons pas droit à son vrai show (avec écrans vidéo, pyrotechnie à gogo, monstres en tous genres, etc), celui que seuls les Américains peuvent voir... Et les Anglais, car son show au Download Festival cinq jours plus tôt proposait tout l'attirail cité précédemment. Faudra m'expliquer pourquoi les fans anglais (qui avaient déjà eu droit à une tournée de ROB ZOMBIE chez eux en février dernier) sont plus privilégiés que les autres fans européens?? D'autant que, contrairement à ce que Rob nous a dit pendant le concert (où il prétendait avoir joué une seule fois en France il y a vingt ans), il ne s'est jamais produit chez nous! L'entrée en matière de ce show tant attendu se fait sur « What lurks on Channel X? », un obscur morceau de « Hellbilly Deluxe », pas vraiment le titre idéal pour ouvrir un concert... Heureusement le reste de la setlist est excellent, avec notamment trois classiques de WHITE ZOMBIE, ainsi qu'un petit « Pussy liquor » tiré de la BO de « House of 1000 corpses ». La prestation des musiciens est très bonne. Faut dire qu'il est bien entouré avec ce taré de Ginger Fish à la batterie (ex-MARILYN MANSON), Piggy D à la basse (sorte de Nikki Sixx version Horror Metal) et le virtuose John 5 à la guitare (irréprochable bien entendu)! Zombie, par contre, n'est pas exempt de tout reproche : il parcourt la scène de part en part, mais est très vite essoufflé (c'était déjà le cas à l'époque de WHITE ZOMBIE) et se retrouve à chanter un mot sur deux... Sans compter le fait que sa majesté s'est clairement foutue de notre gueule en ne jouant qu'1 heure 10 au lieu de l'heure et demie initialement prévue!? D'autant plus rageant que certaines tueries ("Feel so numb", "House of 1000 corpses", "The devil's rejects", "The lords of Salem") n'ont pas été interprétées. Bref, à mon grand regret, ce concert de ROB ZOMBIE au Hellfest n'a malheureusement été qu'un pétard mouillé...
Bien cramé par cette première journée intense, avec un dos en bouilli me faisant comprendre que je suis resté debout quasiment non-stop depuis 10h du matin, je me traîne à 1h vers la Terrorizer pour le dernier concert de ce vendredi, à savoir MONSTER MAGNET. J'étais ravi de voir un des maîtres du Stoner Rock sur scène, et leur set à la fois pêchu (car ça reste du Hard Rock) et hypnotique (tendance psyché) me semble excellent. Mais je ne tiendrai malheureusement pas jusqu'au bout, et irai gentiment rejoindre mes pénates au bout d'une demi-heure de concert (shame on me, mais là je m'endormais sur place!). Non sans passer jeter un oeil à la Rock Hard Tent par curiosité, et tenir deux morceaux de MAYHEM, leur revisite de Hamlet version Black Metal me laissant totalement de marbre...
SAMEDI 18/06
En ce samedi, je me la joue beaucoup plus cool, et n'étant pas spécialement intéressé par l'affiche du début de journée, je glande un peu avec trois potes au camping (et une bouteille de notre ami Jim B.). Je finis par me pointer sur le site pour UFO (THE HAUNTED ayant été reporté) sur la Main Stage 1. Et ça fait plaisir de voir que ces vétérans en ont encore sous la semelle (leur dernier album, « The Visitor », est d'ailleurs remarquable). Phil Mogg a toujours une belle voix, Vinnie Moore a réussi à adapter son style de shredder au feeling bluesy du groupe, manque juste à l'appel le grand Pete Way à la basse pour que la fête soit complète. Mais là aussi, quel plaisir d'entendre des classiques de ce grand nom du Hard Rock anglais comme « Lights out », « Rock bottom » et « Doctor doctor »!
Une intro hilarante (le morceau « Training montage » de la BO de ROCKY 4, preuve de leur bon goût!) annonce le concert de MUNICIPAL WASTE. Concert qui fait l'effet d'un triple espresso sur le public du Hellfest! Faut dire que leur crossover Thrash Punk (influences D.R.I., S.O.D., early SUICIDAL TENDENCIES) est particulièrement pêchu et festif. Un groupe et un concert très réjouissants, dont je retiendrai notamment cette première prise de contact du chanteur avec le public : un magnifique "Bon-fuckin'-jour!!"
J'étais curieux de voir cette nouvelle mouture de THIN LIZZY. Dans laquelle on retrouve trois membres originaux (Scott Gorham, Brian Downey et Darren Wharton), et trois "nouveaux" : le fidèle Marco Mendoza (basse), Ricky Warwick au chant (ex-THE ALMIGHTY) et Richard Fortus (guitariste de GUNS N' ROSES). Tous les tubes sont là (« Jailbreak », « Whiskey in the jar », « Cowboy song », « The boys are back in town », « Rosalie ») et l'interprétation est de qualité, malgré un son capricieux (une constante sur les main stages depuis le début du Fest, le vent n'aidant pas il faut dire...). Warwick s'en sort très bien, avec sa voix éraillée mais pas trop. A l'arrivée je passe un moment très plaisant, THIN LIZZY ayant un des plus grands répertoires de l'histoire du Hard Rock.
Re-pause et passage au bus presse, pour revenir avant BLACK LABEL SOCIETY. Le concert sera plutôt bon dans l'ensemble. Mais j'ai du mal à supporter la voix hyper nasillarde qu'a adoptée Zakk Wylde depuis quelques années (on dirait une mauvaise imitation d'Ozzy...), lui qui avait pourtant une très belle voix (remember le fabuleux album de PRIDE & GLORY!). Malgré ça la setlist fait mouche (difficile de résister à « Funeral bell », « Bleed for me », « Suicide messiah » ou « Stillborn »), et le public est au rendez-vous. Mais pourquoi nous infliger à chaque fois un solo de guitare qui ne sert à rien (j'aurais préféré avoir droit à un morceau de plus à la place de ces longues minutes), pure démonstration technique sans aucun feeling!... A noter, pour le fun, que Zakk s'est pointé sur le premier morceau, "Crazy horse", avec une coiffe de chef indien (hommage à son idole Ted Nugent?).
J'écoute KREATOR de loin (déjà vu sur scène) pendant que je me restaure, leur prestation sonnant comme le châtiment habituel, du grand Thrash qui ne fait aucun prisonnier!
Et je m'apprête ensuite à assister au concert de la tête d'affiche du soir : SCORPIONS. Show qui sera malheureusement lui aussi une semi-déception. Comme ROB ZOMBIE la veille, SCORPIONS a joué moins longtemps que prévu (1h35 au lieu d'1h55). Et pour une tournée d'adieu je pensais qu'ils nous offriraient une setlist best of qui couvrirait leur longue carrière, au lieu de ça ils nous ont servi pas mal de titres récents et seulement quelques vieux classiques : « The zoo », « Holiday », « Blackout », « Dynamite » (avec solo de batterie du très exubérant James Kottak), « Big city nights », et bien entendu « Still loving you » (où tout le public du Fest était évidemment à fond) et « Rock you like a hurricane ». Un peu léger pour un concert censé célébrer leur carrière... Dommage. D'autant que le public s'était déplacé en masse pour cette tête d'affiche, le site étant archi-bondé pendant le show de SCORPIONS!
Heureusement que le concert suivant m'a quelque peu sauvé une journée finalement assez morne. Je tenais absolument à voir TRIPTYKON, leur album sorti l'an dernier étant à mes yeux un vrai chef-d'œuvre. Et j'ai bien fait de me pointer à 1h du mat' sous la Rock Hard Tent! Ils attaquent d'entrée avec « Procreation (of the wicked) » de CELTIC FROST. Deux autres vieilles perles de CF seront aussi jouées : « Circle of the tyrants » et « Babylon fell ». Ainsi bien sûr que des morceaux de "Eparistera daimones", avec un son parfait, et des lights au diapason. Du Doom extrême bien malsain, qui m'a donné l'impression d'assister à une messe noire musicale, avec Tom Gabriel Warrior en maître de cérémonie. Un grand moment de ce Hellfest 2011.
DIMANCHE 19/06
SUP n'avait pas une place évidente à midi sur la Main Stage 1. C'est pas l'idéal de jouer en plein jour pour un groupe de Dark Metal... Mais ils ont assuré. La réponse du public a été bonne et, malgré l'absence d'ambiance particulière sur scène (les shows de SUP étant notamment ponctués de projections vidéo), rien que le fait de réentendre des morceaux du cultissime "Anomaly" ou de leur excellent dernier album ("Hegemony") suffit à mon bonheur. D'autant plus que SUP est malheureusement beaucoup trop rare en live ces dernières années. Une belle prestation d'un groupe unique.
Juste après, je me pointe à la Terrorizer où RED FANG rencontre un grand succès. La tente est pleine et le public très enthousiaste, preuve du buzz grandissant autour de ce groupe. Leur dernier album, "Murder the mountains", m'a beaucoup plu, et ils confirment sur scène tout le bien que je pense de leur Heavy Rock Stoner. Un groupe à suivre de très près.
Pause buvage de coups et report au bus presse, pour me retrouver ensuite devant la Main Stage 1 et DUFF Mc KAGAN'S LOADED. Leur dernier disque, "The Taking", est vraiment plaisant. Et même si la très grande majorité du public présent ne connaît pas ces morceaux, l'ambiance est bonne, et le groupe très efficace pour nous faire taper du pied et des mains sur leur Hard Rock punky. Duff a la classe, chante bien, et nous gratifie à la fin d'une cover des MISFITS, "Attitude" (déjà reprise à l'époque de GUNS N' ROSES), et d'un petit "It's so easy" des GUNS qui met forcément le public en transe!
Re-passage au carré VIP (qui me fera manquer le concert de GHOST, tant pis) pour une interview avec une de mes idoles : John Garcia de KYUSS! Je suis tellement sur mon nuage après cet entretien, que je flânerai pendant un bon moment, et regarderai de loin les sets de CAVALERA CONSPIRACY (comme SOULFLY il y a deux ans : très moyen!) et d'ANATHEMA (groupe que j'apprécie beaucoup, dans le cadre du Hellfest c'est même reposant, mais de jour en plein air ça perd pas mal de son charme...).
Je redescends enfin sur terre pour le concert de MR. BIG. Qui, contre toute attente, me met une petite gifle. Ils ont judicieusement axé leur setlist sur leurs titres les plus Hard (avec notamment un « Colorado bulldog » qui fait très mal). Sans compter deux reprises de très bon goût : « Shy boy » de David Lee Roth (Billy Sheehan ayant joué dans le passé avec Diamond Dave) et « Baba O' Riley » des WHO. Par chance ils ne nous ont pas infligé leur ballade mondialement connue « To be with you »... Et puis quel niveau technique chez Paul Gilbert (guitare) et Billy Sheehan (basse), très très impressionnants! Eric Martin n'est pas en reste, exécutant parfaitement ses parties de chant, avec en plus une énergie exemplaire. Une vraie belle surprise.
Le concert de JUDAS PRIEST est forcément très attendu. Autant ils ne m'avaient pas totalement emballé au Zénith de Paris en 2009, autant là j'ai vu un groupe qui avait de nouveau faim. Est-ce la perspective de cette tournée d'adieu, ou le sang frais apporté par l'adjonction de Richie Faulkner (irréprochable à tous points de vue) en remplacement de K.K. Downing, je ne sais pas. Ce que je sais c'est que Rob Halford était cette fois en forme vocalement, et que la setlist était à tomber. Avec notamment des vieilles pépites comme « Never satisfied », « Starbreaker » ou « Blood red skies », et deux des meilleurs morceaux de PRIEST (qu'ils n'avaient pas joués au Zénith) : « Beyond the realms of death » et « Victim of changes » (monumental!). Halford nous a offert un défilé de ses plus belles vestes en cuir, et le groupe nous a gratifié d'un vrai show, avec décors de scène et pyrotechnie. J'aurais malgré tout aimé que JUDAS soit vraiment en tête d'affiche (même regret pour TWISTED SISTER l'an dernier), et puisse jouer plus longtemps. Surtout quand je vois certains titres qu'ils jouent aussi sur cette tournée et qu'ils n'ont pas pu interpréter au Hellfest : « Heading out to the highway », « Diamonds and rust », « Turbo lover », « The sentinel », « Electric eye »... Mais bon, j'arrête de faire mon râleur, et je m'estime déjà chanceux d'avoir pu assister à ce concert mémorable. Et une chose est sûre : JUDAS PRIEST sort par la grande porte.
Ayant déjà vu ELECTRIC WIZARD deux fois sur scène, je fais l'impasse sur leur concert à la Terrorizer et préfère bien me placer pour le show d'OZZY OSBOURNE. Il est l'heure et l'habituelle intro « Carmina Burana » retentit dans les enceintes de la Main Stage 1. Et c'est parti pour un best of des familles de la carrière solo d'Ozzy (dont quatre titres de "Blizzard of Ozz" et aucun du dernier album), des morceaux toujours aussi imparables (à part ce dispensable « Road to nowhere » qu'Ozzy s'obstine à garder dans sa setlist). Les reprises de BLACK SABBATH sont forcément au rendez-vous, et les cinq titres de SABBATH joués ce soir-là sont autant de grands moments, mention particulière au monstrueux "War pigs", assurément un des grands souvenirs de ce Hellfest 2011! Le Ozzman est accompagné d'un groupe de tueurs, avec notamment Tommy Clufetos à la batterie (dont la frappe me fait penser à Tommy Lee) et le virtuose Gus G. à la gratte. Rien à redire sur le jeu de guitare de ce dernier (dont le solo est bien moins chiant que celui de Zakk Wylde la veille), ce qui n'est pas exactement le cas pour Ozzy... Il est vocalement à la peine sur la plupart des morceaux. Mais on lui pardonne, tant il se donne à 200% et n'arrête pas de haranguer le public. Et sa bonne humeur communicative le rend aussi extrêmement attachant. Il aime profondément ses fans, and we love you too Ozzy!
Cette soirée et ce Hellfest 2011 se termineront par la messe Stoner dite par le plus grand groupe du genre : KYUSS. Manque évidemment Josh Homme à l'appel, mais le guitariste qui le remplace s'en tire très bien. Avec le même son typique de l'époque, mais aussi une touche personnelle, illustrée notamment par ces jams dans lesquelles le groupe n'hésite pas à partir. La setlist est irrésistible (« Gardenia », « Thumb », « One inch man », « El rodeo », « Green machine »!) et John Garcia chante comme un dieu. Je suis complètement cramé par ces trois jours de Fest, mais je me dis néanmoins que je suis en train de vivre un moment unique, un concert culte. Merci à Garcia, Oliveri et Bjork d'avoir ressuscité le répertoire de KYUSS sur cette tournée, les fans comme moi qui ne les avaient jamais vus sur scène ont pu combler ce manque.
Seul petit bémol : pourquoi avoir casé un immense groupe comme KYUSS sur la Terrorizer Tent? La tente était bien sûr pleine à craquer, et le groupe aurait pu -et mérité de- jouer devant plus de monde...
Comme d'hab' je repars exténué du Hellfest, mais avec des images plein la tête. Si je devais faire mon top 5 des meilleurs concerts de cette édition, je dirais : 1) CLUTCH 2) KYUSS 3) JUDAS PRIEST 4) TRIPTYKON 5) OZZY OSBOURNE. J'ai le sentiment que ce cru 2011 était sans doute un léger cran en dessous des deux précédents Hellfest. Mais je n'irai pas non plus jusqu'à dire qu'il s'agissait là d'une édition de transition, la qualité de l'affiche restant quand même parmi les meilleures en Europe! Un énorme merci à toute l'équipe du Hellfest pour... TOUT! On a vraiment de la chance d'avoir un festival comme celui-là en France. J'ai hâte d'être au Hellfest 2012, sur un nouveau site (deux fois plus grand), et de voir le festival s'agrandir encore plus (en gardant j'espère une dimension humaine). J'imagine que ces changements ne seront que bénéfiques, et que le Hellfest gardera la même ligne de conduite sur le choix des groupes, avec une affiche toujours éclectique et pointue.
A titre personnel, s'il pouvait y avoir SEBASTIAN BACH et DANZIG (deux artistes cultes qui ne sont pas venus en France depuis une éternité) au programme du Hellfest 2012, je serais le plus heureux des hommes!... :)