Alors que je roulais en direction de Clisson, je me disais que peut-être, à force, j'allais finir par me lasser du festival. Peut-être que de trop kiffer, à un moment on se la raconte ? Est-ce qu'un jour je serai blasé des concerts ? Humm... en tout cas, cela sera pas pour cette année.
Vendredi soir : RAINFEST
- Hey dis donc, il est pas cuit ton machin, là... moi je bouffe pas ça, je veux pas chopper la chiasse...
- Ah mais tu as raison de le dire...
Un festivalier à un vendeur de sandwichs
Eh oui la nourriture ne va vraiment pas en s'améliorant, pas plus que les prix d'ailleurs. Je me doute bien qu'un emplacement au Hellfest ne doit pas être donné mais 7 euros pour un petit Kebab/frites merde....
Mais bon la bouffe n'est pas le sujet principal... même si comme moi tu débarques hyper tard sur le site avec rien dans le bide.
C'est donc devant DAGOBA que j'ai commencé MON Hellfest. Si l'année précédente j'avais commencé fort avec Swallow The Sun, cette année cela sera Mère Déception qui se pointera la première. Motivés, les Marseillais l'étaient assurément, mais desservis par un son de merde et une guitare « tronçonneuse », DAGOBA peinera à convaincre.
Pas de difficulté cependant pour KRISIUN qui atomisera le monde présent avec son brutal death si savoureux. La prestation est intense d'autant plus qu'elle est particulièrement jouissive au vu de la pluie qui tombe dehors... hum c'est cool d'être abrité.
Comme de fait exprès, la pluie a cessé pour MAXIMUM THE HORMONE, groupe japonais que je ne connais que très peu. Et là, c'est la première bonne surprise du festoche. MTH pratique une musique déjantée, festive et très énergique. A l'image de NAO, sa charmante batteuse, le groupe interrogera le public par sa fougue débridée et mettra très rapidement une ambiance du tonnerre. Bien que n'entravant que dalle à ce qu'ils racontaient (et je pense pas que j'étais le seul) les Japonais m'auront convaincu de me pencher un peu plus sur leur discographie...un super bon moment.
Je loupe le début de The Cult pour arriver en milieu de leur prestation. Pas super fan du groupe, je reste néanmoins impressionné par la prestation du taciturne Billy Duffy, guitariste solide et rigoureux qui envoie du gros, gros son sur sa Les Paul blanche. Bien frais ce concert !
Ce qu'il y a de très intéressant avec The Cult c'est que la prestation du combo est quasi en tout point opposée à celle de Wattie et de sa bande, qui débarqueront quelques minutes après la fin de la prestation des Anglais.
Il ne faudra pas longtemps aux festivaliers pour comprendre que « The Exploited » n'est pas venu pour rigoler. Au vu des pogos qui accompagnent les hymnes du vieux Wattie, il est clair que le public n'a pas l'intention de décevoir les Écossais en jouant les petits bras. Aussi bourrins qu'un troupeau de bœufs, le groupe ne s'embarrasse pas de fioriture à l'image de « Sex and Violence » qui m'étonnera toujours de par son caractère primaire... voire primitif. M'enfin ils sont pas connus pour être des poètes, non ? J'aurais préféré pour ma part plus de chansons de « The massacre » avec par exemple ma petite préférée, « Sick Bastard ». Un set néanmoins sans pitié.
A ce moment du festival, je commence à comprendre ce que cela veut dire de voir un concert sous la pluie, moi, qui avait eu le luxe de ne jamais connaître ça. Cette putain de pluie me gâchera le concert de Down, occupé que j'étais à essayer de m'abriter. Emmené par un Phil qui semble un peu balade (il se mouchera de façon très « discrète » à plusieurs reprises) les affreux feront raisonner avec « Stone The crow » les terres clissonnaises pendant de longues minutes après la fin de leur set.
Premier petit tour au V.I.P histoire de poster quelques news et de me rendre compte une fois de plus que cet endroit n'est définitivement pas mon préféré du fest'. L'atmosphère "privilégié" me fatigue très vite et je suis toujours sidéré de voir à quel point certaines personnes sont là en parfaits touristes... sauf quand il s'agit de picoler gratos : là, il y a du monde qui se presse. L'avantage certain est par contre de ne pas poireauter pour avoir une binouze. Rapide coucou à Seb, Ju et Steph et me revoilà reparti en quatrième vitesse... Uméa est dans la place !
A chaque fois que je dis que je préfère le « vieux » Meshuggah au « nouveau » Meshuggah, on me regarde comme si j'étais un martien. Il y a personne d'autres qui pense comme moi ? Je dis pas que le combo a perdu ses couilles, mais pour moi, la période entre « None », « Destroy... » et « Chaosphere » représente ce que le groupe a fait de meilleur. C'est ici la troisième fois que je vois le combo, et c'est la prestation que j'ai le moins aimée. Bien sûr le groupe ne déçoit jamais vraiment et bien sûr c'est un groupe immense. Mais aujourd'hui, le groupe me fait juste planer « normal » alors qu'en général ils me laissent K.O. Je kiffe quand même particulièrement « Bleed » que je vois la première fois en live et qui est vraiment une pure, pure chanson. D'ailleurs est-ce que quelqu'un sait où je pourrais acheter une main droite me permettant de jouer "Bleed" ?
Après un Kebab infâme, je me poste devant la main stage, sans trop de conviction, pour voir The Stooges. J'adorais le combo quand j'étais ado et j'avais été très déçu quand je les avais vus il y a plusieurs années à Madrid. N'ayons pas peur des mots, je les avais trouvés mauvais comme des cochons. Autant je les avais trouvés minable en Espagne, autant je les ai trouvés grands à Clisson.
« Raw Power » et « Search and destroy » pour ouvrir un concert... il y a pas à dire : ça le fait.
J'avais peur qu'après une telle intro le groupe ne « mollisse », mais il n'en fut rien.
L'iguane est un frontman incroyable qui nous a montré tout le savoir faire qu'il avait, et malgré les approximations techniques du batteur la prestation fut très bonne. Et c'est avec un « I wanna be Your DOG » que The Stooges a terminé sa prestation... décidément ce morceau ne peut être bien joué QUE par les STOOGES.
Pendant la prestation de MORBID ANGEL je vois sur le devant de la scène des fans faire des bras d'honneur au groupe quand ces derniers entament les nouveaux morceaux. Cela n'a pas l'air de gêner Mister Vincent qui m'a ravi de sa voix puissante et gutturale. Bien sûr, « I am Morbid » n'est pas devenu le nouvel hymne du groupe, surtout quand il est joué à côté de « Where The Slim lives » ou de « Chapel of ghouls ». Qu'importe au final, le groupe emporte une partie du public, comme Phil Anselmo, absolument intenable sur le côté de la scène, qui se saisit même de quelques secondes pour aller glisser quelques mots à Trey et David. Il est gentil ce Philip. Merci Morbid.
« J'ai attendu plus de dix heures avant de jouer... alors maintenant j'ai envie de faire la fête ». Rob Zombie était particulièrement attendu par une partie des festivaliers (et putain par moi aussi !) et on peut pas dire qu'il ait déçu. Malgré un son assez mal équilibré, le zombie nous a offert un panaché des meilleurs titres de sa carrière solo ainsi que quelques brûlots de White Zombie. Résister à « More Human than human » ? Ne pas hurler Devil man sur « Super Charger Heaven » ? Rester de marbre sur « Dragula » ? Pas possible pour moi. Le meilleur concert du jour à mon humble avis... sachant que White Zombie et son «Astro Creep 2000 » sont la bande son de belles années de ma vie.
C'est avec MAYHEM que je décide de clore ma soirée, alléché que j'étais par les promesses d'un show spécial pour le Hellfest 2011. Raté pour la surprise quand j'aperçois les roadies rafistoler l'autel surplombé d'un joli symbole recouvert aluminium.
Et c'est après une explosion digne des pétards « mammouth » de notre enfance qu'un son pourri sort des enceintes à la stupéfaction générale. Pas de bol, le son, cela sera pas pour ce soir.
Attila finira par débarquer quelques secondes plus tard en allant se poster derrière l'autel. Tenant un crâne entre ses doigts, l'inquiétant vocaliste fera résonner ses sombres litanies sans se soucier de la mélasse sortant des enceintes. Au bout d'un moment, las du son et de mon incapacité totale à rentrer dans leur univers je quitte les lieux pour aller assister à la fin du show de In Flames, groupe que je n'ai jamais aimé, mais qui livre une prestation qui ravit les nombreux fans présents. Après tout que demande le peuple ?
Samedi GREYFEST.
« - Hey putain toi ! Je suis pas venu pour me faire bousculer ! Alors si tu veux pogoter, vas plus loin !
Euh...tu sais que le Hellfest c'est un festival metal ?
Deux festivaliers conversant pendant KREATOR
Une fois passé à droite et à gauche et bu des coups avec les copains, c'est n'est que devant UFO que je finis par me poser. Prestation assez plaisante du combo, cependant très éloignée de l'engouement suscité par les Thrashers de Municipal Waste qui ne semblent pas décidés à faire de la figuration. « The art of Partying », « Born To party » sont autant de puissants cantiques dédiés à la fête et qui font mouche à chaque fois. Le public ne s'y trompe pas en pogotant et en moshant de façon relativement sauvage. A ce moment-là, je pensais avoir assisté au meilleur concert de Thrash de la journée.
J'attendais »Thin Lizzy » de pied ferme mais je savais au fond de moi que cela aurait des difficultés à passer. Il y a des gars qui se foutent de qui compose le groupe tant que les chansons sont jouées. Moi j'y arrive pas, et malgré « Whiskey in the Jar » le groupe n'arrivera pas à me dérider. Tout le contraire des Comeback Kid qui foutent un feu incroyable dans une Terrorizer complétement blindée. De « False Idols Fall » à « Die Tonight » le groupe ne laissera pas de survivants et convaincra les indécis. Un putain de bon show.
Les Finlandais d'« Apocalyptica » sont des habitués des festivals et les bougres savent comment faire pour se mettre le public dans la poche. A grand renfort de compos originales et de reprises brûlantes, le groupe, grâce à un potentiel sympathie très important remporte la timbale. Un moment rafraîchissant, qui montre une fois de plus que les metalleux ne sont pas forcément les gens obtus que l'on fustige parfois.
A l'image du morceau « Sodomized », Sodom n'a pas fait dans la dentelle. Grâce à la puissance de leur son, les Germains ont montré que ce n'était pas au vieux singe que l'on apprend à faire la grimace. Une petite bûche pour les Scorpions qui fait bien rire tout le monde et hop l'affaire était pliée. A ce moment-là, je me disais que finalement, c'était Sodom qui gagnerait certainement le prix du Thrasher du jour.
C'est avec une coiffe digne de Jamiroquai que le père Wylde entame un fumeux « Crazy horses » des familles, histoire de mettre tout le monde d'accord. Seule déception du concert, la guitare du gaillard que j'aurais aimé entendre davantage. Merde c'est Zakk Wylde quand même ! Cela ne m'empêche pas de kiffer « Godspeed Hellbound» qui sonne vraiment magnifiquement bien. C'était la première fois que je voyais Black Label Society et je trouve que la réputation du groupe n'est pas usurpée. Kreator a mis une incroyable baffe à ses fans ainsi qu'aux quelques curieux qui ne les connaissaient pas. Je ne les avais jamais vus en live, mais j'ai réellement HALLUCINE sur la puissance de feu du groupe. Mille Petrozza est un frontman incroyable et un guitariste de premier choix. Sa voix haineuse ne faillit jamais et il enchaîne les perles de violence comme d'autres les perles de pluie. Prestation quasi orgasmique et setlist parfaite à mon goût. « Enemy of God »...Kreator rules.
J'attendais bien trop de Scorpions et j'ai forcément été déçu. J'ai pas aimé la setlist et sans le savoir-faire des Allemands je pense que je me serais ennuyé. Reste cet incroyable showman qu'est Mister Kottak, qui avec son solo de batterie « en image » a démontré toute l'étendue de son talent. Un grand bonhomme. « Still Loving you », que j'écoutais quand j'étais à l'école primaire m'a quand même tiré une petite larme. Un moment fort.
C'est un moment encore plus fort qui suivra avec l'hommage à Patrick Roy. Revoir son discours à l'Assemblée Nationale m'a vraiment ému et c'est le cœur débordant d'émotion que j'ai salué sa mémoire avec l'ensemble des festivaliers. La dédicace à d'autres rock stars récemment disparues était aussi un bel hommage.
Les putains de Bad Brains étaient incontestablement LE groupe que j'attendais le plus sur ce festival. Certes H.R s'économise vraiment vocalement parlant mais il possède malgré tout un charisme singulier. Ce groupe a une telle aura pour moi et ce fut un si grand plaisir de les voir que je n'ai pas boudé mon plaisir. Les Bad Brains méritent selon moi le plus grand des respects. Leur histoire montre que c'est un groupe qui vit sa musique... et qui en payé le prix sans jamais se plaindre, et sans jamais renoncer. « Right Brigade » et « Banned in DC » en live au Hellfest ? Putain mais le rêêêêêve !!!!
Dimanche NORAINFEST
« -Vous avez de la chance d'avoir un festival comme ça vous....
Ah ben c'est clair... on en est fier en plus.
Deux festivaliers échangeant leurs impressions.
Après un concert époustouflant de The Ocean , j'ai glandouillé jusqu'au concert de Loaded. Duff a non seulement joué les meilleurs titres de son répertoire solo, mais il a eu en plus le bon goût de jouer sa cover favorite : « Attitude » des Misfits. Cru et sincère, le blondinet ne se prend pas la tête et a, je trouve, donné un bien meilleur concert que Slash l'année précédente... Duff ne surfant pas autant sur son glorieux passé.
Un coup de main à Seb on Fire qui interviewait Marc Rizzo et il était déjà temps de voir Cavalera Conspiracy. J'étais pas franchement enthousiaste, mais le concert s'est mieux déroulé que ce que je pensais. Déjà, voir les deux bro réunis fait plaisir et jouer « Territory » fait toujours mouche auprès des festivaliers. Je ne peux cependant jamais m'empêcher d'avoir un pincement au cœur quand je vois ce Sepultura éclaté... Max/Andreas/Igor/Paulo... cela avait quand même une autre gueule.
Il était temps après ça de faire place à la technique de haute volée avec MR.BIG. Facilité déconcertante de tous les protagonistes dans leur domaines respectifs, grosse patates et sourires communicatifs. Mr. BIG ravi les festivaliers acquis à sa cause en offrant un spectacle d'une grande qualité. Chapeau Messieurs.
DORO=M.I.L.F Power... il y en a qui ont vraiment un sens de l'humour coquin. Qu'importe au final qu'on pense que Doro Pesch soit jolie ou non... son amour et sa passion indéfectible pour la cause Heavy Metal ne peuvent être remis en cause. Depuis ses débuts dans Warlock jusqu'à aujourd'hui, cette dame a donné tout ce qu'elle avait pour le Heavy. Respect pour le parcours et super concert par dessus le marché.
Déjà l'heure de Tonton Halford avec les Judas Priest. Nom de dieu « Victim of change » !!! Pas spécialement fan harcore du Priest, je me suis néanmoins régalé pendant leur show : « Hell bent for leather », « Beyond the realms of death », « PainKiller »... une avalanche de hits ! Je redoutais l'absence de K.K Downing et j'aurais préféré qu'il soit là, mais le groupe a assuré à mort. De là où j'étais, il y avait un putain de feu dans la fosse et au son de la musique du Prêtre, cela te fout une putain de pêche !
Je m'étais toujours dit que Therion était le genre de groupe que je n'aimerais jamais vraiment... question de style, on va dire. Eh ben, je me suis pris une grosse baffe. Je connaissais le combo que de réputation et j'ai vraiment adoré leur show ! Super visuel, impressionnants de justesse vocale et gros, gros son en façade. Le groupe avait toutes les armes pour convaincre et ne s'est pas gêné pour déployer ses ailes lyriques sur Clisson. Putain de bonne découverte et excellente surprise !
J'avais déjà vu Ozzy précédemment et j'avais hâte de le voir dans le cadre d'un festival. Sans surprise, le Madman a livré un show « classique » qui m'a largement diverti grâce à cette folie communicative que l'on sent dans la voix de Ozzy. Certes, il est toujours à la peine vocalement, mais on voit qu'il prend toujours du plaisir à faire le spectacle, à faire le « Clown » comme il le dit lui-même.
Et c'est dans une Terrorizer archi bondée que j'ai terminé mon Hellfet avec Kyuss. Inspiré, magique et planant... les mots manquent pour décrire le sublime set des Américains. Des moments comme ça, tu ne les oublies pas de sitôt. Pendant que je regardais le groupe, je me demandais ce que le concert aurait donné sur la mainstage. Je suis mitigé par rapport à la Terrorizer.
Certes c'est relou de ne pas pouvoir tous y rentrer peinard, mais en même temps, l'ambiance qui se dégage de cette tente fait qu'on y retrouve une atmosphère particulière qui sied parfaitement aux groupes comme Kyuss. Une tente un poil plus grande ? Bah je sais pas en fait.
Même si il y avait beaucoup moins de groupes que je kiffais par rapport à l'année dernière je me suis vraiment bien amusé... et peut-être même plus que les années précédentes.
Ce Hellfest aura été un vivier de découvertes pour moi et rien que pour ça, j'ai envie de dire merci aux organisateurs. Décidément, le Hellfest c'est THE PLACE TO BE !!
Petit Big Up à tous les homeboys de la rédac' que j'ai rencontrés et que je connaissais pas encore et Big Up à tous les anonymes et les "locaux" avec qui j'ai tapé le bout de gras. Pour moi le Hellfest c'est pas simplement de la musique, c'est aussi la possibilité d'aller aborder simplement des gens pour parler de ce qui nous unit tous... et aussi de futilités sans qui l'art de la discussion serait hautement inutile. Putain que cela dure encore longtemps, longtemps, longtemps tout ça....