- HELLFEST 2011 - Samedi 18 juin par GARDIAN666 - 3043 lectures
Clisson - France



3ème participation au Hellfest pour ma pomme, et ce juste la journée du samedi (la journée qui m'intéressait le plus, ça tombe bien). Si le temps sera changeant tout le long de la journée (averses, soleil, nuages...), cela ne perturbera en aucun cas une quinzaine d'heures de concerts avec quelques tops (et un peu de flops). L'entrée sur le site se fait vers 10H30, pose bracelet + fouille réglée en même pas 10 minutes (en comptant le temps pour rejoindre l'espace fouille), il faut dire que le gros des festivaliers est déjà sur place (ou dort encore). Après un rapide tour à l'Extrem Market, la journée commence réellement à 11H45 avec Whiplash, le groupe de thrash américain venu en terre clissonaise pour sa tournée «Power and Pain» (le premier album du groupe sortie en 1985). Bien évidemment l'accent est mis sur ce cultissime album à l'aide des «Power Thrashing Death», «Stage Dive», «Warmonger», «Spit on Your Grave» et autre «Last Man Alive». Le trio emmené par son leader Tony Portaro (chant/guitare) pratique très bien son thrash, porté par la voix crue et rugueuse du Tony mais d'une part le son est assez capricieux et d'autre part Mr. Portaro a tendance à beaucoup parler entre les morceaux (et au final on n'a même pas eu droit à «Nailed to the Cross», boudiou !) Une mise en bouche sympa, mais qui aurait pu être meilleure...



5 minutes plus tard, direction la RockHard Tent pour un peu de poésie hollandaise avec Severe Torture, groupe de death metal qui sait avoiner, bien que je ne connaisse que très peu ce groupe. Bon si d'un point de vue scénique, le chanteur est le seul à un peu remuer (j'ai beaucoup aimé sa façon d'headbanguer), musicalement ça tatane, batteur bien au taquet, en 40 petites minutes, le groupe a eu le temps de jouer une bonne dizaine de morceaux, avec une fin de set axé sur les premiers albums du groupe. Rien de bien original, mais à l'heure du repas, ça se déguste à toute berzingue !



Après avoir maté de loin Mekong Delta qui m'a pas trop marqué, j'attendais avec un peu d'appréhension le show d'Hammerfall, groupe qui de ce que j'avais pu lire, n'était plus que l'ombre de lui-même en live, présence scénique réduite à zéro, pas de plaisir communicatif; et c'est plutôt l'inverse auquel nous avons eu droit: le concert débute sur un «Patient Zero» massif après une intro typé films de zombies, parfaite pour attirer le spectateur curieux, et rapidement le public adhère aux compos du groupe. Il faut dire que le heavy des Suédois se mémorise facilement et passe ma foi parfaitement le test du live. Avec des refrains à chanter en chœur et un son très bon, tout est réuni pour passer un bon moment. Joacim Cans, chanteur autant apprécié que décrié assure très correctement ses parties vocales, parlant pour le coup un peu plus en fin de concert (heureusement qu'il n'était pas autant bavard pendant 45 minutes). Les classiques tels «Hearts on Fire», «Hammerfall», «Let the Hammer Fall», «Renegade» sont tout aussi appréciés que les plus récents «Last Man Standing», «Bloodbound», «Bang Your Head» et «One More Time» (que j'apprécie bien sur album, et qui passe à merveille en concert). Une première bonne surprise, pour un groupe qui se débrouille bien pour fédérer la foule. Petite pause, durant laquelle le groupe français Hemoragy joue (en lieu et place de The Haunted). Oui, bon, il fallait caler un groupe à ce moment-là, rien d'extra, mais pas minable non plus.



Sur le coup des 15H25, place à U.F.O sur la Main01, la légende anglaise du hard rock, dont j'attendais de savoir si elle allait faire un set 100% best-of, ou plutôt avec des titres moins populaires: eh bien aujourd'hui ça sera davantage la deuxième option. Si le concert démarre sur un morceau que je n'ai pas reconnu, «Only You Can Rock Me» lui est le premier tube du jour joué, et fait déjà son petit effet. Phil Mogg, après toutes ses années est très bon derrière le micro, mais très bizarre lorsqu'il cause entre les morceaux. Bourré ? Peut-être, mais il n'empêche que par sa présence vocale charismatique le bougre avec l'aide du grand Vinnie Moore porte l'ensemble du groupe. Si le public est là, je l'ai trouvé assez calme et discret, jusqu'aux classiques «Rock Bottom» (quel classe ce titre) et bien évidemment «Doctor, Doctor», dont l'interprétation ne m'a pas autant emballé que je l'aurais espéré (certaines notes ont été oubliées)... pareil pour le titre «Lights Out», dont le tempo m'a semblé plus lent que l'original, dommage... Ah et puis pourquoi ont-ils joué «Love to Love» ? OK c'est un titre phare du groupe, mais avec ces claviers super moches, ça ne passe plus aussi bien qu'il y a 30 ans... pis en plus c'est une ballade, pourquoi pas à la place un petit «Let it Roll» ou même «Mother Mary» ? Tant pis... un concert finalement que j'ai seulement apprécié à moitié, j'aurais voulu mieux...



Le site commence à vraiment être blindé, ça tombe bien les dingos de Municipal Waste se mettent à envoyer la purée, avec leur thrash/crossover très rapide et pas très complexe. Les morceaux sont courts et propices aux circle-frittes, mosh pits et autres coups de lattes. Le quatuor est content d'être là, et les festivaliers le lui répondent bien. A l'aide de «Beer Pressure», «Sadistic Magician», «The Art of Partying», «Headbanguer Face Rip» et autre «Unleash the Bastards». C'est plutôt sympa, mais ça finit par un peu me lasser.

Je préfère me positionner pour Thin Lizzy. La prestation du groupe commence avec dix minutes de retard, mais le groupe jouera tout de même ses 50 minutes. Et 50 minutes de bonheur: si le son ne rend pas tout à fait justice aux excellents titres, quel panard prend-on à l'écoute d'hymnes comme «Waiting for an Alibi», «Jailbreak», «The Boys Are Back in Town», «Emerald» et sa fin dantesque, le plus poignant «Whiskey in the Jar», le classieux «Cowboy Song» et bien sûr cette fin fantastique sur un «Roisin Dubh (Black Rose)» porté par une partie instrumentale ô combien jouissive. Si les morceaux joués sont bons, le groupe est tout autant pro, et fait plaisir à voir entre un Marc Mendoza (basse) qui harangue sans cesse la foule, un Ricky Warwick, aussi bien excellent vocaliste que guitariste (qui s'il n'a pas le charisme de Monsieur Phil Lynott, lui est très proche vocalement) et les plus anciens Scott Gorham et Brian Downey dont les présences évitent à Thin Lizzy d'être un cover-band à 100%. Une des mes claques de la journée, pour son côté «naturel» et charmeur.



Pas le temps de souffler, et surtout de pouvoir se placer que les butchers allemands de Destruction commencent leur set de ¾ d'heures de bon thrash teuton: placé assez loin, je n'ai pu profité pleinement du concert (le son étant d'ailleurs assez déséquilibré, la faute en partie au vent), mais les premiers rangs ont dû s'en donner à cœur joie. Si le début de set est 100% old school avec les imparables «Curse the Gods» et «Mad Butcher» qui en imposent d'entrée, le groupe joue de son répertoire plus récent le temps tout d'abord d'une doublette consacrée à son petit dernier «Day of Reckoning», à savoir les morceaux «Hate is My Fuel» et «Armageddonizer», et puis replonge sur un enchaînement «Thrash 'till Death» / «Nailed to the Cross» très classique, mais pas non plus ultime. Mais pour bien finir, le groupe a la bonne idée de nous gratifier de 3 titres bien plus anciens, un «Bestial Invasion» approprié, un «Eternal Ban» rarement joué ces derniers temps qui m'a bien fait plaisir à entendre avant de finir sur «Total Desaster» dernier brûlot explosif: pas grand-chose à dire sur ce concert en fait, ça thrashe, mais ça n'a pas non plus été la claque monumentale (comme avec d'autres...). Ah si Schmier est toujours bon frontman (et toujours capable de pousser ses cris suraigus), et Mike Sifringer (le squelette ambulant) a une certaine classe en tant que guitariste unique du groupe.



Petite pause par la suite, je regarde un peu du live d'Apocalyptica: pas mon truc à la base, de là où j'étais placé (assez loin et plutôt au niveau de la Main02) le son était assez mauvais (beaucoup de basses): j'ai pas aimé les covers de Metallica, et le reste m'a embêté. Si j'ai un jour l'occasion de les voir dans de meilleures conditions, mon avis sera peut-être meilleur, mais là comme ça, c'était bof. Deuxième du trio infernal allemand, c'est au tour de Sodom d'investir la Main02, pour un show qui va se révéler assez explosif, montrant d'ailleurs la volonté du groupe de jouer des morceaux d'un peu toute sa carrière: on passe de titres du dernier album, avec le title-track «In War and Pieces» sympa en ouverture, «The Art of Killing Poetry», plus dispensable, à des vieilleries et classiques tels «Agent Orange» bien bonnard (avec ze riff !), un «Remember the Fallen» qui clôture un peu bizarrement le concert, «Blasphemer» tiré du tout premier essai du groupe, lui a cogné très fort (les débuts du black metal quelque part), et bien évidemment «Outbreak of Evil», autre classique inépuisable du groupe. On aura droit aussi à un extrait de l'album «M-16» avec le titre éponyme, un du «Better of Dead» avec leur classique «The Saw is the Law», un petit «The Vice of Killing», tiré de «Code Red» et le bourrin «Sodomized» (extrait de «Get What you Deserve»). Bref, Sodom n'a pas fait dans la finesse, le trio avec un batteur récemment recruté a fait le boulot, un Angelripper fidèle à lui-même, donc un concert de thrash simple mais efficace.



Pas de temps mort derrière avec l'entrée sur scène de Black Label Society qui a failli annulé son concert pour cause de Zakk Wylde malade. Le bougre est quand même là, et n'est pas complètement aux fraises (bien que sa voix ne soit pas 100% opérationnelle). Ce concert aurait pu être très bon, mais il a un truc qui a tout gâché: le solo de guitare de 10 minutes. D'une il a servi à rien, de deux il ne s'est rien passé, juste de la branlette de manche, et le pire dans tout ça, c'est que la suite et fin du concert m'a beaucoup moins passionné. Parce que le set était bien parti, le heavy/southern bien lourd de BLS avait de quoi vous briser la nuque, à coups de rythmiques en béton et riffing de bûcheron. Entre un «Overlord» funny, un «Parade of the Dead» bien speed, le massif «Bleed for Me» ainsi que l'inévitable «Fire it Up», on avait de quoi prendre son pied. Mais une fois le solo passé, bah le soufflé est retombé, le concert ne m'intéressait même plus, et j'ai même pas réussi à apprécier «Stillborn».



Après cette fin décevante, il faut se diriger à nouveau vers la Main02 pour attendre patiemment le dernier combo du trio infernal du thrash allemand, à savoir Kreator: tout comme pour Hammerfall, le groupe était assez critiqué ces derniers temps pour donner des prestations franchement fades (notamment lors de la tournée thrash fest en décembre dernier, il faut dire pour les excuser, que Exodus passait juste avant...). Donc allait-on être à nouveau déçu ? Eh bien je crois que la majorité des gens qui ont assisté à ce concert ont ressenti tout le contraire: Mile Petrozza pète la forme (il sera d'ailleurs un peu trop lourd à demander le plus gros circle-pit du fest tout les deux morceaux, même si les circles-pits en question étaient parfois assez conséquent), bien que sa voix est parfois un peu irritante, mais le thrash de Kreator nous inonde de telle manière qu'on ne peut que headbanguer, taper du pied, et lever les mains à l'aide d'un «Hordes of Chaos» imparable en ouverture (faut dire que son refrain est vraiment taillé pour la scène), les doublettes «Enemy Of God/Phobia» et «Flag of Hate/Tormentor» nous ont massacré les cervicales. En plus Petrozza nous épargne de longs discours, ce qui permet au concert de ne pas souffrir de temps morts. Seul le titre «Voices of the Dead» a sonné un cran en dessous du reste, et quand on se dit que le groupe n'a pas joué «Extreme Agression», «Coma of Souls», «Terrible Certainty» (juste l'intro malheureusement...), «People of the Lie», «The Pestilence» et j'en passe, 30 minutes de plus n'aurait déplu à personne ! Je crois que l'on peut dire que Kreator reste le patron du thrash allemand en live, et ce show d'une heure a dû en réconcilier certains avec cette bête outre-Rhin.



Autre groupe allemand, c'est au tour de Scorpions, tête d'affiche du jour de jouer sur la Main01. Première mauvaise nouvelle, le concert démarre avec pas moins de 10 minutes de retard (soit vers 23H10). Intro habituelle, le set commence, c'est la même set-list que les précédentes dates, c'est rock'n'roll, mais la sauce ne prend pas: Klaus Meine, s'il chante toujours à peu près bien paraît dans un sale état (lui, il est plein et pas qu'à l'eau...), et sa voix plus nasillarde que d'habitude m'a vite énervé, le batteur en fait beaucoup (le solo de 10 minutes, c'était pour comparer lequel était le plus chiant avec celui de Zakk Wylde ou quoi ?). Et puis après à peine 1H30 de concert, bye-bye. Certains titres font leur effet («Big City Nights», «Tease me, Please Me»), mais le reste c'est pas folichon, d'ailleurs «Holiday» a été bien massacré, bref je voulais un show qui en mette plein la vue, et y a beau avoir un écran géant, des lumières, pour moi ça ne suffit pas à en faire un grand concert. La grosse déception du jour donc. Seul avantage dont j'ai pu en tirer, c'est que je sais que j'irais pas claquer 55€ pour les voir en novembre !



Peu avant 1heure du mat' alors que pas mal de gens venu voir Scorpions partent, le moment émouvant de l'édition se déroule: hommage à Patrick Roy, (ainsi qu'à Peter Steele, Ronnie James Dio et Eric le Droit) au son d'un «For Those About to Rock (We Salute You)» propice. Les photos du député au Hellfest défilent au rythme d'un chouette feu d'artifice. 5 minutes où l'ensemble des metalheads a salué la mémoire de ces hommes, dans une belle communion. Grand moment !

Le fest n'est pas encore tout à fait fini, il me reste à voir la prestation du premier groupe annoncé l'an passé (qui fait aussi office de reformation assez exceptionnelle et encore inespérée il y a quelques mois), je parle bien sûr du trio de thrash technique (et) suisse Coroner. Placé sur la gauche de la scène, pas loin de l'écran géant, j'ai pu bénéficier d'un son absolument parfait: c'est peut-être dû au positionnement du guitariste Tommy Vetterli presque en face de moi qui a permis cet équilibre idéal pour profiter de la technicité époustouflante du groupe (comme ça, j'avais pas trop de basse, ou la batterie qui couvrait le tout). Malgré la fatigue physique, j'ai voulu profiter à fond de ce concert événement, qui n'a eu qu'un seul gros défaut: avoir été bien trop court. Un peu comme Kreator, une demi-heure de plus ne se serait pas refusée, surtout quand on voit le nombre de bons morceaux non joués ce soir. Autre petit bémol, mais qui ne m'a pas gêné plus que ça, c'est d'avoir affaire à un groupe très statique, pas très communicatif; après tout c'est en osmose avec leur musique assez froide, c'est pas du Korpiklaani non plus. Les 1H05 de temps de jeu sont passées très vite, et le groupe a joué au moins un morceau de chaque album, les albums «Grin» et «Mental Vortex» ayant été les plus mis en avant (voir set-list). Bref un concert très classe, avec des musiciens qui n'ont rien perdu de leurs talents, entre les soli et riffs démentiels de Vetterli, Ron Royce et ses caresses intempestives, mais gracieuses de sa basse et le boulot monstrueux abattu par Marquis derrière ses fûts, on avait vraiment de quoi en prendre plein les yeux et les oreilles ! A absolument revoir en salle avec un temps de jeu plus conséquent, mais dans mon top 3 de cette journée !
Set-list Coroner:
1)Golden Cashmere, pt. I
2)Internal Conflicts
3)Masked Jackal
4)Status: Still Thinking
5)Metamorphosis
6)D.O.A
7)Semtex Revolution
8)No Need to be Human
9)Divine Step
10)Grin
11)Reborn Through Hate



Voilà donc une journée complète pour ma part, avec beaucoup de chouettes concerts et de bons moments passés. Le Hellfest continue de rassembler de plus en plus de monde et l'ambiance continue à être bonne, j'y retournerai avec grand plaisir l'année prochaine !
Merci aux groupes qui ont fait le boulot et qui nous ont régalés !
Et merci bien sûr à toute l'équipe du Hellfest et aux bénévoles pour tout le travail réalisé !

(et merci à Spirit pour les chouettes photos !)


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