Comment refuser de voir TOTAL FUCKING DESTRUCTION, pour 5euros, sur une scène culte de l'underground parisien? Ben on ne peut pas, c'est donc pour cette raison que VS en était pardi. Alors oui, les TFD ravageront la scène de Clisson dans une semaine pile poil, mais bon on sait tous que Rich Hoak ne se sent nulle part plus à l'aise que dans un squat entouré de hippies, punks, crusts, grindeux et autres misfits du même acabit pullulant dans la scène metal underground. Le groupe investit donc La Miroiterie, lieu culte de la scène grindcore dont l'existence est plus que remise en questions par les autorités locales. Bref, une occasion unique donc de voir TFD là où il se sent le mieux. Mais avant de parler de tout ça, l'organisation, Play Fast Play Loud, avait prévu un petit set acoustique du groupe en plein après-midi dans les jardins du Parc de La Villette, juste en face de la Géode. Le groupe arrive donc, à la cool, vers 16h30 devant quelques fans, gentiment invités à la petite sauterie, en train de pique-niquer tranquilles. Rich Hoak, pieds nus dans l'herbe, et ses collègues se sont donc donnés en public devant une petite vingtaine de personnes avec pour seules armes de destructions massives une guitare sèche et une basse acoustique. Sans oublier l'organe et les mimiques de l'inégalable Rich braillant, parlant, gueulant ses logorrhées anarcho-révolutionnaires sur les doux accords grindisants acoustiques de ses deux compères. Un spectacle hors du commun et haut en couleur qui n'aura pas manqué d'interpeller les quelques passant et familles venues gentiment prendre le soleil sur les rives du canal de l'Ourq. Un petit set de quinze minutes donc, peinard et l'impression d'avoir assisté à un bon et rare moment de musique qu'on n'est pas prêt de revivre de sitôt. Un concert champêtre de TOTAL FUCKING DESTRUCTION ça n'a pas de prix. Un concert électrique oui : 5euros. C'est le prix d'entrée de leur set nocturne à La Miroiterie.
Avant de tout putain de casser à coup de grind supersonique on assiste au set de GOODMORNING BLEEDING CITY, les locaux de l'étape balançant un grindcore moderne mâtiné de hardcore chaotique et d'une touche de screamo. Première fois que je vois le groupe sur scène et bonne surprise pour moi. Le groupe déborde d'énergie, fout le boxon juste ce qu'il faut, le public suit bien et répond présent. Si la salle en elle-même ne paye pas de mine, un squat tagué de partout et déglingué, sans aucun artifice, le son y est très bon et bien meilleur que dans plusieurs grosses salles de la capitale. Le groupe bénéficie donc d'un bon son, râpeux mais clair précis avec juste un petit bémol pour la basse qu'on n'entendra pas des masses mais bon, on ne va pas faire la fine bouche. Un set de trente petites minutes, très efficace avec un groupe qui se bouge et fout un bon boxon sur la scène et dans la salle. Moshpit et crowd surfing sont de rigueur pour un set nickel pour ouvrir la soirée et mettre tout le monde dans les meilleures conditions possibles pour la suite. Well Done!
On sort, on va taper la discute dehors avec les potos et les groupes dans la petite cour jouxtant la salle puis on entend déjà IDIOTS PARADE se mettre en place. Un petit problème de batterie vite résolu, avec l'aide de Rich Hoak et deux bouts de ficelles, vraiment deux bouts de vraies ficelles, le set peut débuter et c'est peu dire que les Slovaques ne font pas de quartier. Ça speede, ça pique, ça fuse dans tous les coins. IDIOTS PARADE ne fait pas de chichis emmené par un petit bout de femme blonde comme les blés et dotée d'un organe pour le moins surprenant. Vous voyez Donald Duck ? Ben pareil mais en version démoniaque et possédée par le Malin. Si GOODMORNING BLEEDING CITY coupait son grindcore avec une touche de Converge et de screamo, IDIOTS PARADE eux tapent dans le grind 100% pur sucre et sans additifs. Des morceaux excédents rarement la minute menés par une batterie mitraillette et une guitare aiguisée et chauffée à blanc. Niveau show, Petra, brailleuse en chef, assure l'essentiel, sa voix étant parfaitement mise en valeur par le son de La Miroit'. Là encore après une grosse demi-heure, menée tambour battant, le groupe termine son set mais poussé par le public qui en redemande, ils reviendront pour deux morceaux supplémentaires d'un grind furieux et incendiaire. Un vrai bon set donc et une nouvelle chouette découverte pour bibi.
Petit tour à l'extérieur, petites discussions avec les potos et sans crier gare, on entend Rick brailler à l'intérieur, du coup on se rue dans le squat pour se faite tabasser la gueule par TOTAL FUCKING DESTRUCTION. Certes, je ne suis pas docteur es grindcore mais, pour moi, Rich Hoak symbolise le genre à lui tout seul. Rick mange, boit, respire, dort grindcore. Sur scène, il assure le spectacle à lui seul, chantant, braillant, présentant les titres, discutant avec le public tout en jouant de la batterie et blastant à tout va. Plus qu'un concert, un vrai one man show. Le Louis De Funès du grind, aidé de ses deux compères egrènent les titres issus de toute la discogrphie du groupe avec une prédilection pour le petit dernier "Hater" et "Peace, Love and Total Fucking Destruction". Le public renvoie au groupe toute l'énergie dépensée par le trio en pogotant, moshant, slammant entre autres joyeusetés. Une fois de plus, le son est très bon et le groupe assomme l'audience de ses sons ravageurs entrecoupés des monologues et lyrics tellement autres de Rich. Je parle beaucoup de Rich, c'est normal mais ses deux zicos ne sont pas en reste, donnant de la voix et balançant des riffs anarchiques dans tous les sens. Les trois gus se donnent sans compter et c'est véritablement exténué que Rich Hoak sonnera la fin des hostilités par une reprise folle du « Louie Louie » de je ne sais pas qui à la base, mais repris par tellement monde. Une magnifique façon de terminer un putain de concert. Vraiment. Moi qui ne suis pas un grindeux dans l'âme, c'est ce genre de soirées qui me fait aimer et comprendre le style. Totalement punk dans l'attitude, totalement grind dans l'esprit, TOTAL FUCKING DESTRUCTION est venu, a vu et a vaincu.