MERCILESS, en plus d’être éternellement confondu avec son quasi-homonyme à une lettre près français, reste le grand oublié de la scène death-metal suédoise. D’une extraordinaire longévité (le groupe est encore aujourd’hui en activité) mais aussi d’une incroyable paresse (quatre albums en quinze ans !), ce groupe de Stockholm a de toute façon toujours eu des racines nettement plus marquées thrash. Rien que ce détail le mettait à part de tous ses contemporains comme DISMEMBER ou ENTOMBED qui ne juraient eux que par AUTOPSY ou DEATH. Après un premier album, « The Awakening », sorti deux ans avant sur DEATHLIKE SILENCE, le label d’Euronymous, le guitariste de MAYHEM, « The Treasures Within » marque un groupe cédant pour la première fois à la mode ambiante. De tous ses albums, celui-ci est le plus agressif, le plus rapide et le plus directement connoté justement death alors que « The Awakening » peut aujourd’hui encore être reconnu comme coupable du futur mouvement black-thrash. Surtout que suivant jusqu’au bout cet état d’esprit un peu opportuniste, MERCILESS va enregistrer dans les, alors surbookés, studios Sunlight, responsables du fameux death « à la suédoise ». Un choix qui se révèle une erreur. Car autant la grosse patte baveuse caractéristique du producteur Tomas Skogsberg est parfaite pour alourdir encore plus un groupe déjà porté sur les rythmiques qui tachent, autant dans le cas des riffs à la SLAYER super-speedés de « The Treasures Within » ces derniers se retrouvent complètement noyés dans la distorsion et surtout bouffés dans le mix par une envahissante batterie. Même si, derrière le drum-kit, le futur TRANSPORT LEAGUE, Stipen, (le futur UNANIMATED/MURDER SQUAD/ENTOMBED Peter Stärjnvind n’arrivera que l’année suivante) n’est pas forcément à blâmer… On se retrouve avec un album de thrash/death pas si suédois que cela au final, malgré l’emballage. Potable mais dont aucun titre, utilisant souvent un tempo similaire, ne sort du lot et qui est bien loin du niveau de son fabuleux (et nettement plus ambitieux) successeur « Unbound »…

Sorti à l'époque sur un minuscule label local (ACTIVE), "Treasures" a été pendant longtemps indisponible mais à été réédité début 2004 par BLACK LODGE records, label qui avait déjà sorti un nouvel album éponyme saluant le retour du groupe après un silence radio de cinq ans. Cette réédition compte deux bonus tracks (deux versions démos) plus hélas une nouvelle pochette qui réussit l'exploit d'être encore plus moche que la première!


Rédigé par : Zoltar | 1992 | Nb de lectures : 2845