Putain! Tu parles d'une affiche! Le plus grand groupe de hardcore mondial, deux seconds couteaux de gros calibres et un petit groupe new-yorkais que je ne connaissais pas. Cela méritait bien trois jours de congés, ça!
Après avoir foutu le feu à Paris au Hell On Earth, TERROR sillonne les routes d'Europe avec quelques compères d'excellente réputation. En plus, tous les groupes ont une actu : TERROR défendait son dernier opus "Keepers Of The Faith", FIRST BLOOD vendait "Silence Is Betrayal", LIONHEART vantait les mérites de "Built On Struggle" et BACKTRACK est en plein enregistrement de son deuxième EP. Autant dire que cela allait chier dans les ventilos.
Dès l'annonce du concert, beaucoup se demandaient si le Floride allait être assez grand pour contenir toute la foule prévue. Car oui, le Floride est une petite salle, bien plus petite que le Ferrailleur dont la promiscuité est la règle. Autant dire que quand le pit s'énerve tout le monde en prend pour son grade.
19h30, j'arrive au Floride avec une bonne demi-heure d'avance. Les tours bus des groupes sont là, plein de monde est déjà présent et cela commence à être le bordel pour se garer. Après avoir parqué ma fidèle monture, direction l'entrée car en T-shirt Walls Of Jericho (paye ta frime, VoB, t'es un sale poser!) dehors par -2, ça caille. Impossible de rentrer pour l'instant et le concert est sold out! Ca promet.
20h. On peut entrer et direction le merch. Il y a du monde, du matos et je profite de mon aisance en anglais pour taper la discut avec le bassiste de Lionheart, très sympa et visiblement, l'Europe, les Américains aiment. Public différent, et d'après lui, le public européen kiffe plus la zik et il y a moins de bastons. On le savait déjà, mais cela fait plaisir à entendre.
20h15, ça traîne pas, j'entends BACKTRACK qui fait péter les watts. Le concert démarre et quitte à avoir de la place, je me mets devant, le chanteur étant dans la fosse à moins de cinquante centimètres du premier rang. Je ne connaissais pas mais BACKTRACK "from fucking New York ghetto" est plutôt teinté new school, sorte de version couillue de Cruel Hand. Le groupe s'active pendant 20 minutes et quelques guerilleros du pit s'échauffent, j'en profite aussi un peu pour bouger mon maigre body (arrête ton char, VoB, tu moshes comme une merde, on dirait un crabe anémique!). Plutôt une bonne prestation, d'autant plus que la salle n'était pas forcément très pleine. BACKTRACK quitte la scène pour laisser place au premier heavyweight bien massif de la soirée : LIONHEART
LIONHEART, c'est du metal hardcore velu, dans toute sa splendeur avec un deuxième opus d'une qualité époustouflante : "Built On Struggle". Déjà sur CD, ça cartonne mais en live ça promet. Je les avais déjà vu lors de leur passage au Ferrailleur en 2009 avec CDC, Freya et Sworn Enemy et leur prestation ne m'avait pas vraiment charmé. Leur premier opus était pourtant bon mais la magie n'y était pas.
Le groupe démarre d'emblée sur l'intro "The Will To Survive" du précédent opus du même nom puis enchaîne sur "The Hands That Feed". Ca mouline sévère et étant au premier rang, je commence à sentir le danger. Après avoir esquivé quelques coups, sans rien comprendre, je me retrouve en plein milieu du mosh et me retrouve par terre, un autre gars m'ayant rejoint. Je remercie d'ailleurs les deux gars de derrière ainsi que la fille asiatique pour m'avoir relevé. Dos : Aïe!, nez : OK, ça saigne pas, bras : un grosse trace rouge, jambes : idem. J'arrête les frais et je vais passer le reste du concert à l'arrière comme un looser.
LIONHEART en a rien à branler de ma condition et continue son set : "Brother's Keepers", "Pure Anger" ou bien "This Is Who I Am" résonne dans toute la salle pour le plus grand plaisir du public.
Puis au bout de 20 petites minutes, LIONHEART laisse place aux petits guerriers de FIRST BLOOD
FIRST FUCKING BLOOD comporte en son sein, Carl Schwartz, ancien membre de TERROR. Autant dire la famille. T-shirt "Meat is Murder" sur un long sleeve "Silence is betryal", casquette vissée sur la tête, pas de figuration au programme. Le groupe entame les hostilités avec le très pacifique "Next time I see you, you're fucking dead". Le mouvement de foule commence à bien prendre et le son ultra massif du combo prend de l'ampleur avant d'enchaîner sur plusieurs titres très virulents. J'avoue ne pas avoir eu l'oreille suffisant pour les reconnaître. Beaucoup plus beatdown que LIONHEART, FIRST BLOOD était sans conteste le combo violent de la soirée. "Execution" en a été la preuve la plus formelle avec son intro qui a mis le feu au pit. Pour l'instant, les membres de FIRST BLOOD ont été les plus communicatifs, notamment le guitariste à la queue de cheval dont les mimiques et les moues ont bien été marrantes. Carl aura même fait un bon petit stage dive à la fin de "Next time I see you, you're fucking dead". Comme son prédécesseur, FIRST BLOOD sera resté 20 minutes avant de laisser place à la pointure TERROR
Dès que Scott Vogel monte sur scène et dit "we are Terror from Los Angeles, California", la foule scande sa joie. En plus, il remercie les "french brothers" présents dans la salle. Ca galvanise. Dès les premières notes de "Better Off Without You", c'est le bordel, la guerre, le foutoir, encore pire que l'ouverture des soldes. Ca saute, ça stagedive, ça moshe, ça pogotte, même au 4ème rang, impossible de canaliser les mouvements de foule et le terme "promiscuité" prend tout son sens. Ce que je ne sais pas encore, c'est que je passerai 35 minutes comprimé, entre un grand gars à casquette et un jeune avec sa bière qui, à mon avis, a dû finir par terre très rapidement.
"Always The Hard Way" a foutu le feu et il y a eu ce moment magique où même Scott Vogel semblait totalement désemparé lorsque trois gaziers ont bondi pour lui chourrave le micro. Le très groovy "You're Caught" et son Bounce!Bounce! aura un peu calmé l'ambiance avant de retomber dans le bordel plus complet. Scott Vogel connaît Kickback et Born From Pain avec une petite dédicace.
"What Have We Done" (mon titre préféré de "Lowest Of The Low") a déclenché une putain de furie dans le pit et il s'agit probablement de la chanson où Scott a prononcé le mot stage dive avant de la faire. Bon, tu me diras, il a que ce mot à la bouche mais quand même!
Après une demi-heure de pure folie, le concert se termine, comme tout le monde, je ruissèle de transpiration et j'ai hyper mal au dos. Les courbatures me suivront pendant deux jours.
Au final, un putain de concert de malade, avec une ambiance de folie et en définitif, une salle totalement adaptée. Quelques personnes regretteront (comme moi) le bordel tellement grand lors du set de TERROR que le concert était dur à suivre par moments. Les groupes étaient contents d'être là et ont sorti quelques mots en français. Je voudrais lancer un big up à l'orga, excellente avec notamment un temps d'attente assez restreint entre chaque groupe. Le public était conquis, bref, tous les ingrédients étaient réunis pour passer une bonne soirée... Et Dieu sait qu'elle fut bonne!
T'étais pas là ? Tu regrettes amèrement ? Cool Raoul, va sur Youtube pour te rendre compte de l'ambiance. Rien à voir avec Magic System, motherfucker! En plus, Mr Wodski a filmé la quasi intégralité des sets de trois groupes et a balancé le bousin sur Youtube. Merci Mr Wodski!