- ATTACK ATTACK! +HARIBO MACHT KINDER FROH + DOYLE+ADMIRAL'S ARMS par SEB ON FIRE - 2053 lectures
06 février 2011 - La Boule Noire - Paris.



Voilà, on y est. La date fatidique. Le moment de vérité. La venue de la légende à Paris. Pour la première fois. Et peut-être la dernière. C'est aujourd'hui. A La Boule Noire. IRON MAIDEN? MOTÖRHEAD? METALLICA? MORBID ANGEL? AGNOSTIC FRONT? Non. ATTACK ATTACK ! Les créateurs du Crabcore sont là, venus abreuver la capitale de chorégraphies synchronisées, de mélodies synthétiques, de mèches, de slims, de tatouages Malabar. Puis de musique aussi. Un peu. Bref, les gens de goûts étaient là, aujourd'hui, pour découvrir la légende sur scène, en chair, en os et en cheveux. La soirée s'annonçait prometteuse. Elle le sera, mais pas dans le sens escompté.

Bon on se retrouve un peu à la bourre, du coup, je loupe le set de ADMIRAL'S ARMS, je ne savais même pas qu'ils s'étaient ajoutés à l'affiche. Un peu ballot vu que j'avais bien aimé leur dernier concert en ouverture de HELMET. Bah pas grave, je les reverrai sûrement vu que les mecs jouent pas mal sur Paris en ce moment. Du coup, je patiente en attendant DOYLE. Je regarde autour de moi et je me sens vieux tout d'un coup. La moyenne d'âge est assez basse, une petite vingtaine et encore en comptant large, mais bon rien d'étonnant finalement quand on voit le style des groupes de la soirée. Les lumières s'éteignent après une petite vingtaine de minutes et DOYLE déboule sur scène. Le groupe parisien s'est fait un petit nom en assurant la première partie des Deftones en décembre dernier, je ne connaissais le groupe que grâce au clip de « Submerge » qui tourne sur NoLife, du coup, vu que le chanteur a changé entre-temps j'ai mis un bon quart d'heure avant de me rendre compte que c'était bien DOYLE sur scène. Les deux premiers morceaux sont gâchés par un son proprement dégueulasse et un chanteur inaudible malgré tous ses efforts. Le public est lui d'une mollesse à toute épreuve, préférant bavarder ou regarder la scène, d'un air vide, les bras croisé bien haut sur la poitrine. Malgré les exhortations et les vannes du chanteur, rien à faire… Du coup, lui et son gratteux descendent dans la salle remuer un peu l'assistance, mais celle-ci, tel un banc de poiscailles, évite soigneusement d'entrer en contact avec qui ou quoi que ce soit et se disperse bien vite avant de reprendre sa place une fois le danger écarté. Je décide de sortir de la salle pour aller bavarder avec quelques potes dans le hall et surprise. Le son est bien meilleur de là-bas. Le groupe finit son set d'une petite demi-heure sur « Submerge » avant de remballer dans une indifférence quasi générale alors qu'ils se sont plutôt bien donnés et ont bien transpiré sur scène.



La place est libre pour une des deux têtes d'affiche, les joyeux Hollandais de HARIBO MACHT KINDER FROH. Là, on rentre dans une étrange dimension dès les premières notes de l'intro. Une dimension dans laquelle un groupe de deathcore plus basique que le plus basique des groupes des beatdown allemands aurait copulé avec une de ces horribles compilations « Thunderdome » qu'on a tous eu chez soi dans son jeune temps. J'avoue avoir été interloqué pendant quelques instants avant de finalement me laisser prendre au jeu et de faire l'imbécile lors des passages « dance » en dansant comme… un imbécile. Si musicalement on frise le niveau zéro, niveau fun c'est tout le contraire. Suffit de laisser sa fierté de metalleux de côté, de remballer ses poses ivôl et de laisser ses attitudes tough guy au vestiaire afin de juste retomber en enfance et de faire le con pour d'apprécier un groupe qui n'a d'autre prétention que de faire la teuf façon surprise party consanguine hollandaise. Maintenant musicalement et hors contexte ça ne ressemble à rien. Des riffs death/beatdown à deux de tension et une ligne de chant pour tout le concert. Mais vraiment une seule. Les mêmes plans de morceaux en morceaux, les gars auraient joué huit fois le même titre que personne n'aurait rien remarqué. Mais bon ils étaient tellement sympas aussi que c'est difficile de leur en vouloir. Bref un moment complètement « what the fuck », équivalent musical du film de ninjas. C'est nul à chier, totalement improbable et profondément débile mais bordel qu'est-ce qu'on se marre en le matant. C'en est tellement mauvais que ça frise le génie. Là c'était pareil et j'étais même triste de voir partir le gros bébé qui leur sert de chanteur. Danser et sautiller sur place sur du Dr Alban ça fatigue donc passage au bar pour se désaltérer avant d'accueillir la légende crabcore comme il se doit.



Si HARIBO… avait tout misé sur le fun, la déconne débilitante et la techno à fond de balle, les légendes vivantes d'ATTACK ATTACK ! font tout l'inverse. Scène dépouillée, attitude dépouillée et musique dépouillée… Sur scène AA ! laisse quelque peu tomber les claviers et passages eurodance pour se consacrer à la partie metal/deathcore. J'avoue que c'est un peu décevant sur le coup, surtout après la démonstration de débilité salvatrice de HARIBO… Là, pour le coup, les Ricains ont l'air d'un vrai groupe et finalement, si on vire la prod aseptisée, les passages aux claviers, les chorégraphies de crustacés décapodes, le chant clair faux et les clips de beaux gosses, bref tout ce qui a contribué à forger leur légende, la musique est pas si mal finalement. Et le frontman a même un certain charisme. Sans être formidable, ça se laisse écouter et vivre, puis bon on était quand même là pour faire le crabe après tout, donc avec quelques amis je franchis le pas en traversant la fosse avec les fesses au ras du sol, les mains imitant les pinces de l'animal et le sourire jusqu'aux oreilles. J'en ai même vu certains mosher à coup de kicks dites donc. Par contre, une chose qui m'a choqué, c'est la passivité des méchus qui, prenant la musique au premier degré, et l'aimant vraiment je pense, s'amusent beaucoup moins que ceux qui étaient là juste pour la déconne et la nanardise musicale qui, eux, au contraire ont la banane et semblent se marrer comme jamais. Ah tiens voilà « Smokahontas » un des deux grands tubes du groupe qui déboule et confirme que le groupe se défend bien mieux sur scène que sur album et vidéoclip. Mais est beaucoup moins rigolo et ridicule. Merde à peine trente minutes de show et le groupe se barre… Bon ils reviendront quelques minutes plus tard pour le moment que tout le monde attendait « Stick Stickly », là je profite une dernière fois de la putain de bonne humeur ambiante pour faire le crabe et mimer la chorégraphie du clip. Vous savez les petits pas de danse main en avant et le saut de guitare qui va avec. Voilà après ça terminé, les lumières se rallument et c'est fini. 45 minutes de show. Merde quoi, 23 boules + 2 Coca et une bière pour un peu plus d'une heure trente de musique, tous groupes confondus, c'est du racket. Bon finalement je ne regrette pas du tout d'être venu. ATTACK ATTACK ! se rachète une dignité sur scène et démontre qu'il est un vrai groupe en misant tout sur l'énergie, la bonne humeur et quelques riffs pas dégueulasses, maintenant ne comptez pas sur moi pour écouter un de leurs albums, faut pas déconner non plus. Par contre je ne me suis toujours pas remis du set de HARIBO… totalement « autre ». Avec le recul je me suis fait beaucoup, mais beaucoup moins chier que lors des derniers concerts de certaines « Grosses Pointures » métal que j'ai pu faire. Ici, suffisait de laisser sa cervelle et son bon goût à l'entrée pour « kiffer la vibe » comme disent les jeunes.


Setlist ATTACK ATTACK!
AC-130
A for Andrew
Dr. Shavargo Pt. 3
The People's Elbow
Smokahontas
Turbo Swag
Renob, Nevada
Sexual Man Chocolate
Hot Grills and High Tops

Rappel

Stick Stickly


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