- BRUTAL GRIND ASSAULT 6 -> GENERAL SURGERY, LAST DAYS OF HUMANITY, GADGET, JESUS CRÖST, TINNER, NOLENTIA, SEDATIVE, KESS'KHTAK par ..::JU::.. - 1656 lectures
Festival organisé à l'Usine, à Genève (Suisse)



Il y a des soirées comme ça.
Mémorables, atypiques, conviviales, et fortes en émotions.
Depuis 6 ans, le BGA cultive l'association et l'osmose entre Grindcore, Bière, Ambiance conviviale, concerts déjantés et retrouvailles fraternelles.
L'édition 2011 n'a pas fait exception à la règle, la bonne humeur et le houblon ont coulé à flot... même si j'avoue avoir été personnellement un peu déçu de certaines prestations scéniques. C'est bien la première fois néanmoins, et cela n'aura pas entaché pour autant le bonheur d'une soirée épique et réussie.

Si de prime abord l'affiche avait plutôt de l'allure, n'étant pas un grand fan de General Surgery et de Tinner, j'avoue être venu avant tout pour la richesse humaine des rencontres, des retrouvailles et des discussions animées et conviviales...
Sur ce point, la réussite est totale. Et même plus encore. Soirée débutée à 15h autour d'une bonne entrecôte grillée, idéale pour bien préparer les échéances sonores du soir. Montée progressive en intensité et en euphorie, discussions envenimées autour de nos groupes préférés, et petit bisou à toutes les canailles rencontrées samedi devant et dans l'Usine.

On apprendra malheureusement de la part de Tom (Mumagrinder) que les (très) attendus JESUS CRÖST ne joueront pas ce soir-là, leur batteur ayant été agressé la veille, et étant à l'hosto… pas facile, surtout quand on sait que Jesus Cröst est un duo. Qu'importe, cela n'entachera pas notre frénésie...




Et le point de départ musical du festival sera donné avec les copains toulousaing de NOLENTIA... qui vont littéralement atomiser l'assistance !

Sous couvert d'un « Grind ''N Roll © » abrasif, les 3 gangsters vont nous démontrer via leurs aptitudes musicales, que c'est véritablement sur les planches que leur musique prend tout son sens.
L'énergie et la hargne présentes sur album sont ainsi décuplées en live, et le style musical destructeur en ressort grandi : à la brutalité et la furie primaire s'adjoignent une rugosité et un feeling ultra-accrocheur et énergique, très "rock ''n roll" dans l'âme, mais complètement furieux.
Alternant les passages rapides et violents, avec de bonnes doses de ralentissement corrosif à s'en déboîter les cervicales, le trio va ainsi pulvériser l'assistance, qui ne s'y trompera pas en répondant de la plus belle des façons et en animant le pit avec frénésie.

Nolentia va ainsi distiller ses ''tubes' en distribuant les baffes, et la demi-heure allouée ne va sembler durer qu'une poignée de minutes, tant l'on se sent captivé et imprégné par l'énergie et la bonne humeur communicative des Pyrénéens. La fosse, bien qu'encore un peu clairsemée, sera littéralement en ébullition. Les slams et pogo s'enchaînent, c'est le bordel, c'est la guerre devant la scène, on vole, on tombe, on se fait relever, on saute, on hurle, et tout ça dans une super bonne humeur !
C'est du Grind ''N Roll, ma bonne dame ! faut le vivre pour le croire, putain de prestation, incroyable d'authenticité, de passion et d'envie ! Et c'est ça qui fait toute la différence.

Pas facile ensuite de passer après le trio. Surtout qu'à titre personnel, je suis tellement fan des Nolentouilles et j'ai tellement apprécié leur prestation, que le reste me paraitra du coup moins fou, et plus ''classique'... Ce sont les KESS' KTAH qui en feront les frais, désolé pour eux... même si leur musique me plaît bien, la débauche d'énergie précédente, associée au fait qu'ils étaient déjà là l'année dernière, me feront sensiblement déchanter. Le Death/Grind/HxC des Suisses est assez plaisant et énergique, mais malheureusement paraitra bien fade à mon goût en comparaison... A revoir dans un autre contexte par contre !



Les Crutaux/D-Beatien de TINNER, qui n'avaient pas pu venir l'année dernière, vont également me décevoir sensiblement… J'en attendais pourtant beaucoup, le D-Beat étant le style par excellence qui se prête en général terriblement bien à l'énergie et la sueur du live. Sauf que, peut-être encore un peu trop grisé par la prestation débordant de passion des Nolentia, je vais trouver celle des Finlandais trop molle, et pas assez énergique. Sans être mauvais, ils vont me donner l'impression de jouer légèrement moins rapidement que sur rondelle, alors qu'à choisir j'aurais justement préféré un dynamisme musical accru.
Le groupe est néanmoins bien en place, balance ses morceaux avec vigueur, mais non, rien n'y fait, je trouve leur prestation pas assez énergique. Dommage là encore...


La pause Houblon permettra de partager et confirmer mon ressenti avec divers grindeux débordant d'énergie à revendre, et c'est dans une ambiance proche de l'excitation pré-pubère que nous acclamons les Suédois de GADGET qui débarquent sur scène. Et là, seconde grooooossse baffe de la soirée : l'énergie déployée par le groupe, associée à une pure folie dans le pit, va faire de cette prestation l'un des moments forts du BGA ! Acclamés et attendus par une bonne partie de l'assistance, les 4 Suédois vont nous assommer avec leur Grindcore typiquement suédois, mais doté d'une sacrée dose de furie.

Là encore, c'est définitivement le live qui permet de faire la différence et de prendre conscience des qualités d'un groupe. Gadget fait indubitablement partie des grands. La folie dévastatrice sera présente durant tout leur set, sur les planches comme dans la fosse, redoublant même d'intensité au fil de la prestation. Sans innover, Gadget va « simplement » enchaîner les tubes, avec une passion et une énergie décuplée. Le public ne s'y trompera pas, réservant aux Suédois un accueil digne de ce nom, animant et dynamisant l'ambiance au travers de pogo, slams, pyramides humaines et autres accolades déjantés, le tout dans une ambiance sur vitaminée mais conviviale.
Les membres du groupe sembleront même un peu impressionnés par une telle frénésie dans le pit, mais il faut bien avouer que leur Grindcore terriblement furieux et accrocheur se prête à merveille à un tel bordel ! Tout juste tempéré par un son un peu trop grésillant, cette prestation du quatuor aura néanmoins vraiment une réelle satisfaction !



Gagné ensuite par la fatigue, et la montée progressive du degré d'éthanol, peu ragaillardis par les différents copains grindeux qui avaient vu récemment les L.D.O.H. en live, je décide de faire temporairement l'impasse sur l'une des têtes d'affiche, et d'opter pour un second apéro agrémenté de grillades et de discussions passionnées. Je me contenterai seulement de regarder les Hollandais en fin de set. Bien m'en a pris, car en dépit d'une renommée internationale, et d'albums tous plus bons les uns que les autres, les LAST DAYS OF HUMANITY n'auront pas franchement fait honneur à leur statut et leur réputation. Même si je n'ai pas assisté à une bonne partie de leur prestation, ce que j'en ai vu était malheureusement trop approximatif pour être plaisant. Peut-être est-ce simplement dû au laps de temps sans jouer ensemble, mais le groupe manquait d'automatisme et surtout de spontanéité. Beaucoup d'hésitations, pas mal de temps morts entre les morceaux, et un groove pas si groovant que ça, auront raison de moi. L'absence de cohésion sur scène, entre les musiciens, sera plutôt palpable, et tout juste sauvé par un Goregrind spongieux de qualité. Je préfère encore me contenter de leurs albums, et espérer les voir prochainement dans de meilleures conditions...


GENERAL SURGERY, en revanche, va s'avérer être une excellente surprise. Pas vraiment fan de leur musique, c'est en revanche une jolie baffe que je me suis pris en pleine face, conquis devant tant d'efficacité.

Sous couvert d'un Death/Grind tapant plus dans le groove que dans la violence, leurs compos énergiques mais surtout headbanguantes vont prendre une tout autre dimension en concert. Le gang peinturluré, recouvert d'hémoglobine, va nous démontrer qu'ils n'ont rien perdu de leur qualité et de leur énergie, en enchainant les morceaux avec plaisir et envie.

Du Death/Grind plutôt redondant, d'un point de vue purement musical, mais très, très plaisant en live, car porté avant tout par le côté accrocheur et groovy. Très bonne prestation des Suédois, qui prendront du plaisir, tout comme le public le montrera également. Chouette surprise vraiment !



Puis fin de festival metallique avec les excellents SEDATIVE, quintet chamoniard pratiquant un Brutal Death de qualité.
Ayant déjà vu le quintet à l'œuvre, je serai une fois de plus conquis, par ce mélange toujours aussi efficace de brutalité primaire et de breaks à se déboîter les cervicales.

Classique, mais tellement bien interprété que l'énergie déployée sera communicative. Malheureusement désertée par une partie du public, la salle se délectera néanmoins d'une prestation de qualité, servi par des musiciens carrés et bien en place. Si la fatigue est (légèrement) palpable, le beugleur du groupe se démènera cependant pour haranguer et alpaguer la foule avec envie.
Depuis la dernière fois que je les ai vus, je trouve que le groupe a vraiment gagné en maturité scénique et en prestance, et le SEDATIVE de ce soir était un vrai bulldozer, apte à rivaliser avec bon nombre de groupes de Brutal Death dévastateurs.


On restera ensuite avec 1/5 de Sedative, via le chanteur du groupe qui se produira en solo avec son projet MULK. Et grosse baffe in my tronche... pour qui apprécie ce style extrême et expérimental bien entendu.
Mulk ?? C'est un projet Electro/Grind, entre beuglement ultra gutturaux et nappes électronica, le tout rehaussé par une bonne dose d'expérimental et de déjanté.
En live, c'est assez original, et forcément le grand chevelu paraissait un peu seul devant sa platine. Mais ça apportait un côté déjanté, et néanmoins plutôt bourrin, et j'ai trouvé que c'était (à mon goût) une très bonne façon de clôturer cette soirée en beauté !



6ème édition riche en émotion, en péripéties et en décibels.
Le BGA n'a pas dérogé à la règle, les amateurs de Grind, de Death et de styles extrêmes ont été servis ! Et encore une fois menée et orchestrée de main de maitre par Tom (Mumakil) et Mathieu (Kessktak), dont l'organisation sans faille aura été l'une des clés du succès.

Si à titre personnel j'ai été peut-être légèrement déçu par certaines prestations, l'aspect humain, convivial et fraternel a amplement compensé ce léger regret, et cela me confirme année après année que le BGA est résolument et définitivement l'endroit où il faut être le dernier week end de chaque mois de janvier.

A l'année prochaine, les grindeux, pour plus d'aventures !


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