Vendredi 08 Octobre 2010, au CCO Villeurbanne (Lyon)

Grand fan des Suédois depuis une dizaine d'années, je fais partie de ceux qui, ô blasphème, n'adhèrent que très peu à la ''première' période du groupe (de ''Skydancer' à ''Projector' en gros) mais qui sont délibérément fan de la ''seconde' période (à partir d''Haven' à peu près). Et oui, ça existe, des gens comme ça... Mais, c'était surtout pour moi l'occasion de voir pour la première fois DARK TRANQUILLITY en live ! Et si on a coutume de dire qu'on conserve toujours un souvenir ému de sa première fois, je ne peux qu'acquiescer tant ce concert fut excellent !

La tournée faisait donc étape près de Lyon, et dans la banlieue proche, au CCO Villeurbanne. CCO, pour Centre Culturel Œcuménique, salle créée dans les années 60 par l'église catholique... Mais il ne faut qu'y voir une volonté de dialogue entre les cultures, et non un lieu "religieux". Car le CCO est aujourd'hui un lieu interculturel, entièrement dédié à la vie associative et à la diversité culturelle, et qui défend une certaine idée presque utopique visant à défendre un lieu de liberté où sont prônées des valeurs de défense des Droits de l'Homme, et de liberté d'expression.
Concrètement, la salle, planquée au milieu des immeubles, est surtout appréciable pour son côté pratique. Facile d'accès (en voiture comme en transports en commun), tout en rez-de-chaussée, dotée d'une acoustique tout à fait correcte, elle est en structure béton, typiquement des années 60, mais demeure assez bien disposée. Avec une entrée assez vaste permettant aux groupes d'installer le Merch, un bar dans la salle, sur l'un des côtés, et une scène assez vaste et légèrement surélevée. Et le CCO dispose en outre d'un studio de danse, d'un local de répétitions et de diverses salles de réunion et bureaux.

D'une capacité d'environ 600 personnes, le CCO était quasiment sold-out, puisqu'il y avait... 600 personnes...
Et même si, pour OVERLOAD, qui ouvrait les hostilités, le public est encore un peu clairsemé, cela ne signifie pas une absence d'intérêt. Au contraire, je classerais plutôt les Franciliens dans la catégorie "bonne découverte".
Dans un style évoquant légèrement la tête d'affiche de la soirée, le sextet développe cependant son propre style, mélange énergique de Death mélodique et d'influences plus ''Core ou saccadées. Tant pis pour la musicalité, parfois un peu trop simpliste à mon goût, mais tant mieux pour le côté efficace !

Car Overload va me faire une très bonne impression, en très grande partie grâce à une énergie musicale et scénique redoutable, bâtie sur des rythmes variés mais très headbanguants.

Headbangue, voilà en définitive le maître-mot de la soirée. Et ça démarre donc fort, puisque durant sa ½ heure de prestation, Overload va se donner à fond, enchaînant les titres et invitant le public à bouger et secouer la tête. La fosse est assez active, avec pas mal de pogo et quelques slams, et le public semble plutôt bien répondre aux sollicitations du groupe. Et je resterai donc à headbanguer tranquillement durant la totalité du set, agréablement captivé par la prestation du groupe, qui affichera pleinement sa joie de jouer et sa motivation palpable.

Ne connaissant pas le groupe ni ses albums, je ne saurais dire quels morceaux ont été joués ni si ces titres sont représentatifs du groupe ''sur CD'. Mais ce fut une agréable découverte pour ma part, avec une envie communicative et une patate qui éclipsera sans problème le manque d'originalité musicale.

Après un démontage en règle du matos, et quelques balances succinctes, c'est au tour des Finlandais d'INSOMNIUM de monter sur les planches. Et les bougres semblent heureux d'être là également, attendus apparemment de pied ferme par une bonne partie du public. Ne connaissant absolument pas les dernières livraisons sonores du groupe, j'en étais resté aux 2 premiers opus, qui évoluaient dans du ''Death Mélodique' sensiblement mélancolique.
Et j'ai pris une sacrée baffe...!

Car sans avoir radicalement évolués, j'ai l'impression que les INSOMNIUM ont sublimé leur musique, pour atteindre une sorte d'équilibre mélodieux entre Death mélodique et Death progressif, orné de touches presque Doom par moments, mais avec une réelle harmonie entre ces influences. Certains titres, plutôt énergiques et terriblement headbanguants, évoquent irrésistiblement le meilleur de la scène "mélodeath", avec riffs mélodiques imparables, beuglements d'ours et headbangues frénétiques. Et d'autres titres, qui me semblent plus récents, s'articulent autour d'une trame plus progressive mais toujours très mélodique, où la saturation laisse parfois place aux arpèges acoustiques ou feutrés, et dont les envolées acérées couplées aux hurlements bien graves du bassiste rappellent fortement les géniaux OPETH.

L'osmose entre ces différents styles, cohabitant parfois au sein d'un même morceau, est indéniable. Et l'envie du quartet est manifeste, les membres occupent bien la scène et le ''viking' bassiste/hurleur scandera et haranguera le public à de nombreuses reprises. En 50 minutes, le quatuor aura réussi à instaurer une ambiance et une relation particulière avec le public, entre calme et explosion sonore, entre volupté lancinante et puissance implacable.

La prestation d'INSOMNIUM passera à une vitesse folle, signe indubitable de mon ressenti.

Totalement captivé par le groupe, entre headbangue frénétique et attention hypnotique, j'ai été vraiment subjugué par la prestation, sans artifices ni démonstration inutile, mais qui jouera avec une envie réelle et une fougue communicative.

Le public semble en tout cas franchement heureux, et répondra joyeusement à la prestation du groupe en s'avérant très vivant et énergique.


Une excellente et succulente surprise, couplée à un set d'une petite heure absolument géniale, portée par un public présent et heureux, ternis malheureusement... par un merch dégarni de tous les albums du groupe ...

Place enfin, aux "stars" de la soirée, attendues par un public venu en nombre pour eux. La salle est pleine, le public scande le nom du groupe, l'ambiance monte d'un cran. L'obscurité se fait, les lights s'activent, les projections visuelles démarrent ; puis un à un, les membres du groupe prennent place, sous les vivats de la salle.

Et c'est parti pour un grand moment de Metal !

Porté par un Mikael Stanne résolument heureux et qui affichera un sourire radieux durant la totalité du set, DARK TRANQUILLITY va littéralement atomiser le public, avec une prestation implacable, hors-norme.
Véritablement en osmose avec le public durant la totalité du concert, le groupe va déballer la plupart de ses ''hits', piochant allègrement dans les 4 derniers albums, et en y adjoignant quelques titres issus de ''Projector' et ''The Gallery'.

La prestation fut impeccable et implacable ; les membres occupent parfaitement la scène, jouant tous chacun avec le public, et se déplaçant sans cesse.
Si on reconnaît immédiatement le professionnalisme et l'expérience scénique (20 ans de scène, forcément...), l'envie, et la sincérité sont indéniables, et cela se voit, et se transmet au public qui répondra et réagira avec la même envie et la même ferveur.

Musicalement irrésistibles, de par ce style Death Mélodique ultra-accrocheur et énergique, le sextet a enchaîné les ''tubes' sans temps mort.

Si DARK TRANQUILLITY est déjà très convaincant et addictif sur album, c'est dans la sueur des salles obscures qu'on se rend compte à quel point ses titres sont résolument faits pour vivre sur les planches, et transmettre aux foules cette passion transpirante et haute en décibels.

Impressionnant, réellement, tant ce concert fut une réussite, de mon point de vue, mais aussi et surtout à en croire – et à en voir - la réaction du public.

Bouillonnant de plaisir, ultra-réceptif, vivant et énergique, le public massé devant la scène ne cessera de bouger, sauter, headbanguer, slammer et pogoter durant les 1h45 du show ...

Très proche de son public, Mikael est un véritable frontman, charismatique et ultra-sympathique, tapant la discut' avec les premiers rangs entre les morceaux, et dynamisant le concert avec simplicité et efficacité.

Le public le lui rendra bien, et les très nombreux stage-divers donneront quelques idées au chanteur, qui effectuera lui aussi plusieurs stage-diving, continuant même à 2 reprises à chanter tout en étant porté par le public.

Si la set-list peut paraître "classique" pour les fans du groupe, j'ai personnellement été totalement subjugué... La magie et l'osmose ont donc opéré vendredi soir au CCO, et pour une première fois, inutile de dire que j'ai pris une baffe monumentale !

Outre sa puissance musicale et scénique, le groupe m'a surtout impressionné par son envie, sa passion et sa sincérité. 20 ans de carrière, et on a presque l'impression qu'ils affichent une envie innocente de croquer la scène à pleine dents, comme on le voit parfois avec de ''jeunes' groupe.

Et cette attitude et cette motivation, couplées à des titres fédérateurs et énergiques, ne pouvaient qu'entraîner un concert réussi.


Le public ne s'y est pas trompé, et a pu célébrer le groupe dans l'euphorie et la bonne humeur.
Même s'il est difficile (dans un tout autre style), d'égaler les prestations fiévreuses et déjantés des BLOCKEAHDS, DARK TRANQUILLITY a tout de même réalisé une prestation absolument impeccable, sans faille et avec une énergie terrible.

Il n'y a rien à redire, du concert en tant que tel à l'ambiance dans la salle, de la prestation du groupe à l'attitude bouillonnante du public, des lights au son, associé à une organisation rodée et sans faille, tout fut quasiment parfait.


Un E.N.O.R.M.E. merci à Mike et My Reference Events, pour tout.