- WATAIN + DESTRÖYER 666 + OTARGOS par PRINCE DE LU - 3130 lectures
Célébration donnée le 1er octobre 2010 au Nouveau Casino (Paris)



Sixième date de la tournée européenne, le concert de Paris de ce soir est le premier sur le sol français. En faisant un bisou à nos compatriotes de Rennes et Lyon, au moment où j'écris ces lignes, je leur souhaite d'avoir plus de chance que la capitale pour le déroulement des festivités. Comment débuter sur cette soirée? Par le début...



Tout d'abord la date est sold-out. Dillinger Escape Plan squattant le Trabendo ce soir, il a fallu rabattre la tournée sur le Nouveau Casino qui ne pourra malheureusement pas accueillir tout le monde. Des metalleux déambulent donc devant la salle, cherchant l'anti-Graal qui les mènera aux Enfers. Pour ma part, je débarque une heure en avance, histoire d'aller tirer le tarot divinatoire avec Erik Danielsson (je vous prédis les résultats dans HRM 32). Première constatation, le leader de Watain est fatigué. Les traits un peu tirés et l'œil dans le vague, il m'avoue qu'il a un peu abusé la veille au soir lors de leur sortie nocturne parisienne. Une fois mon affaire terminée, je retrouve quelques VSeurs en entrant dans la salle. Nous avons le temps de papoter avant que les locaux de l'affiche ne démarrent les hostilités.



OTARGOS entre donc sur scène dans une épaisse fumée et des lights rouges. Après une période à trop les voir sur scène, j'avais entamé un sevrage scénique sévère des Parigo-Bordelais. Et cette abstinence m'aura permis d'apprécier le set avec un regard plus neuf. Les tenues en cuir sont coordonnées, pour un groupe qui fait bloc devant la scène. Du batteur, je ne verrai rien et je devrai donc me contenter des headbangs des cordistes. Dagoth est le point focal sur scène, rugissant comme un tigre blessé à mort, le sang lui ruisselant sur le crâne. Pas fan des dernières productions de la bande, je reste sur ma faim avec une impression de déjà-entendu et de Dark Fu bloqué en mode "riff puissant". Les riffs sont taillés pour envoyer le pâté et me donnent l'impression de tourner en boucle, surtout que le son n'est pas aussi défini qu'espéré. Fort oui, mais pas assez précis pour laisser passer des subtilités qu'on ne devinera pas. A regarder Otargos suer sur scène, je ne peux que leur souhaiter de réussir à percer sur cette tournée (même s'ils n'ont pas eu l'autorisation des puissances infernales de vendre leur t-shirts "No Satan"). Ils auront mis le paquet pour leur nouvel album. Mais en même temps, je trouve toujours que le groupe manque d'identité, donnant l'impression de piocher par-ci par-là des éléments sonores et visuels et de les agglomérer dans un mélange Dark Fu-Behemoth pas déplaisant mais pas transcendant non plus. En attendant, le groupe aura déployé de l'énergie et les fans présents auront été comblés.



Pendant le changement de plateau, je m'étonne de voir Set Teitan sur scène avec Deströyer. Boudiou, mais où est K.K.? Il s'est fait bouffer par un ours avant d'arriver sur le sol français? Ouf, non, en fait le leader du gang australien se réserve pour le show (et fera le changement de plateau pour Set Teitan un peu plus tard, échange de bons procédés). Après l'excellente prestation d'Aura Noir cet été, j'en attendais au moins autant des thrashy DESTRÖYER 666. Hé bien, ils ne m'auront pas déçu. Si le son n'est pas impeccable (et toujours aussi fort), les guitares réglées plus haut dans les mediums nous permettront de saisir sans difficulté la majeure partie des compos. Couverts de clous, les Deströyer n'en donnent pas moins une image presque sympa. K.K. sourit à loisirs, le show est juste du metal fondu, lâché brûlant sur la foule compacte. Si la salle s'est subitement remplie pour le second groupe, le pit n'en est pas moins actif et ça sue autant sur que devant la scène. Tout le groupe appuyant les chœurs, les Aussies livrent un show efficace, du genre à donner mal aux cervicales le lendemain. J'aurai finalement été surtout convaincu par les titres les plus lourds des Australiens qui n'hésitent pas à conclure leur set par l'épique "Trialed by Fire". Je sais que pas mal de fans ont été déçus par le côté moins direct de Defiance, mais ce sont finalement des morceaux plus "heavy" qui apporteront le plus d'ambiance au show à mon goût. En tout cas, beaucoup de simplicité sur scène mais une très grosse énergie. Ca valait le déplacement rien que pour eux! Deströyer a bouclé ses 45 minutes, les roadies vont maintenant passer dix minutes à allumer des bougies.



WATAIN a sorti le decorum pour la tournée, en ramenant plein des souvenirs d'enfance qu'ils conservent à la maison. La scène est donc transformée en temple à la gloire du Malin, brûlant de nombreuses flammes. Les lumières de la salle s'éteignent, l'intro résonne appuyant le thème de "Malfeitor", le groupe entre sur scène sous les hurlements et c'est parti... pour 4 minutes avant que le déclenchement d'une alarme incendie dans un bar mitoyen nous donne l'impression que les plombs ont sauté. Peu habitué à la lumière, le groupe quitte rapidement la scène, pendant que l'ingé son et ses comparses vivent un long moment de solitude. Au bout de dix minutes, c'est reparti, Watain revient et redémarre au pont central de "Malfeitor". Mais le mal est fait et le groupe ne retrouvera pas la ferveur du public du tout début. Rien ne dit qu'ils ne l'auraient pas perdue de toute façon. Car le son n'est pas bon. Fort encore une fois mais pas assez précis, il fait la part belle à la voix au détriment des guitares. La reverbe sur le micro semble d'ailleurs mal maîtrisée, avec une augmentation de volume très moche sur les passages appuyés par l'effet. Idem pour la reverbe sur la caisse claire, d'ailleurs. L'effet peut être sympa, mais les deux-trois fois où il a été utilisé, il était simplement beaucoup trop fort et donnait l'impression que Hånkan tapait sur des barils de lessive. Bref, un son globalement pas terrible. Associé à un groupe qui ne donne pas l'impression d'être dans son show (est-ce la coupure, la fatigue ou la semi-léthargie du public?) et on obtient un concert très moyen. Après la prestation exceptionnelle du Party San, je suis très déçu, mais c'est un peu le jeu avec un groupe qui mise beaucoup sur les ambiances (un groupe de black, quoi). Sinon, niveau setlist, Watain a encore réparti ses titres sur toutes les périodes (preuve qu'ils sont devenus super mainstream). Et ce soir, ce sont encore les morceaux de Lawless Darkness qui s'en sortiront le mieux. Plus aérés que les anciens titres (et donc mieux audibles) et bien moins chiants que ceux de Sworn to the Dark, les nouvelles compos ont réussi à provoquer quelque chose. Mais même le dévastateur "Wolve's Curse" ne donnait pas la puissance que j'ai subie en juin et en août dernier. Le groupe se donne, mais ça ne passe pas, l'échange avec la salle ne se fera pas. Une fois bouclé son set, le groupe sort de scène. Erik revient quelques instants plus tard annoncer qu'il n'y aura pas de rappel, bisou et à l'année prochaine. La salle nous laisse ensuite mariner dans l'obscurité avant d'enfin rallumer les lumières pour nous laisser partir déconfits vers la sortie. Dommage, les Franciliens sont passés à côté d'un grand moment.



Bon, on va oublier ce concert. Ou plutôt, on va se souvenir de Deströyer 666 qui n'aura pas démérité. A l'instant où j'écris ces lignes, je pense à nos cousins consanguins de Province et je leur souhaite d'avoir une bien plus belle soirée à raconter.


Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker