On est gâté en ce moment du côté de Paname. Après la soirée CONVERGE/GAZA c'est OUT FOR THE COUNT-BREAKDOWN et ALL OUT WAR qui viennent saccager la scène du Nouveau Casino parisien. Un événement, puisque la dernière fois qu'ALL OUT WAR foulait une scène parisienne, la France n'était pas encore championne du monde. La soirée commence tôt : 19h lorsque les portes s'ouvrent. S'il y a déjà une petite foule à l'extérieur, l'intérieur de la salle est étrangement clairsemée. Bizarre, vu que c'est OUT FOR THE COUNT qui ouvre les hostilités. Tout sauf un groupe de seconde zone quoi. Bref, c'est assez bizarre et très parisien cette manie de rester dehors boire des bières (ou carrément de n'arriver que pour la tête d'affiche) alors que les premiers groupes commencent à jouer. Quoiqu'il en soit j'étais venu aussi pour OFTC et j'avais pas l'intention de les louper, surtout que ca fait une paye qu'on ne les avait plus vu "on stage" à domicile.
Il est un peu plus de 19h30 quand OUT FOR THE COUNT débaroule sur scène au son de "The Beginning" qui leur sert d'intro. Avant toute chose, le groupe à subi quelques changement de personnel puisque - outre un nouveau bassiste - OFTC s'est adjoint les services d'un ex-TEMPLE OF BAAL à la gratte et de Natha au chant. L'occasion donc de voir ce que vaut ce line-up sur les planches. Après une brève intro histoire de s'installer, les mecs débutent par "The Blood And The Gall" un des bons moments de leur dernier album, qui commence un peu à dater d'ailleurs. Le groupe semble et forme et content de rejouer sur Paris. Ca joue juste et carré, musicalement y a pas grand-chose à redire surtout que malgré une basse un peu trop en avant, le son est très bon. Vocalement, l'alchimie entre les deux hurleurs est telle qu'on a l'impression que Natha est dans le groupe depuis plusieurs années. La complémentarité est aussi bonne vocalement que scéniquement. Suivront "Between Light ans Sades" et "Black Rain" qui permettent de se rappeler à quel point l'album du même nom était une petite bombe de Hardcore metalisé. "Rugged Shit" tombe à point nommé pour dérouiller un peu les bras et les jambes d'un public étonnamment mou et semblant peu concerné par ce qu'il se passe sur scène. Seuls quelques gars tentent bien quelques kata au centre d'un pit dépeuplé. Un peu dommage, OFTC s'étant fait rare ces dernières années, on était en droit de penser que la scène locale leur réserverait un bon accueil. A leur place j'aurais employé la manière forte et serais descendu dans la fosse botter quelques culs. Le set se poursuit, en égrainant toujours les titres de "Between Light and Shade", énergique et tenu de bout en bout malgré quelques petits plantages vocaux de-ci de-là et une voix qui vrille par moement mais rien de grave. Le set se termine sur "This Hate" dédicacé aux anciens de la scène et un "Another Day In Paradise" de haute volée. Un très bon set des parisiens, très en forme mais un peu gâché par l'apathie d'un public endormi ne rendant pas honneur à la bonne prestation du groupe. C'est con car avec l'arrivée de sang neuf, on tient peut-être le line-up le plus solide qu'ait jamais connu OFTC.
Petite pause avant d'attaquer la légende BREAKDOWN. Je ne suis pas un fan hardcore du groupe mais on va pas bouder, c'est pas tous les jours qu'on à l'occasion de voir jouer une vraie légende new yorkaise comme Mike Dijan. Du coup, on ne fait pas faire la fine bouche et on va se placer en front de scène histoire d'apprécier et de savourer le moment. D'ailleurs le groupe à la formidable idée de débuter par une jolie triplette composée de "Kickback", "Blacklisted" et "Vengeance" afin de mettre les choses au point d'entrée de jeu. On est BREAKDOWN et on joue du true NYHC in your face. Et ca ne trompe pas, des les premières minutes c'est un peu du CBGB qui revit à Paname grâce a Mike Dijan et son crew de gros costauds. BREAKDOWN se contente de balancer du gros son made in la Grosse Pomme et le fait parfaitement. Enchaînant les sing along et les parties plus dansantes, le groupe réveille l'assistance, plus conséquente, à coup de brûlots Punk Hardcore. On retiendra un bel enchainement "All I Ask", "Exposed" et "Ball Of Confusion" claquant la banane à tout le monde. Le groupe enchaîne les titres sans temps mort et fait montre d'un bel état d'esprit à la SICK OF IT ALL. Le set commence un peu à s'enliser, quelques titres sont, à mon avis, superflus bien que le "Don't Give Up" final vienne clôturer le set en beauté. Un autre bon set, dans un style différent, plus old school , qui à fait danser et transpirer le Nouveau Cas'. J'aurais aimé un set un peu plus court afin de conserver l'intensité des débuts mais bon, on ne va pas faire sa mijaurée. BREAKDOWN en France ça n'arrive pas souvent, donc on se tait et on enjoy comme on dit là-bas.
C'est maintenant que la bagarre commence. On sent une petite ambiance électrique s'installer dans la place pendant que les new-yorkais installent leur matos. Un petit larsen pour rameuter tout le monde, on éteint les lumières et badaboum! On démarre le set sans rond de jambes ni fioriture. Ce sera frontal et brutal. "Resist" d'entrée de jeu, suivi d'un "Claim Your Innocence" infernal font tourner les bras et lever les jambes. Il aura fallu du temps mais on retrouve enfin un semblant d'ambiance virile purement Hardcore. Sur scène ALL OUT WAR est une machine de guerre qui ne fait pas de quartier, semblable à EARTH CRISIS. Les speeches de Karl en moins, la barbe blanche de Brad Mader en plus. Mike Score qui tient la scène et le public dans sa pogne passera la moitié du set le pied sur le retour et le micro bien tendu vers les premiers rangs. On reproche parfois au Hardcore d'être trop "dans l'attitude" mais point de ça ici. ALL OUT WAR est dans tout ce qu'on veut sauf dans la pose. Ca riffe, ça moshe et ça gueule mais alors gueule vraiment. Une voix sourde et puissante. Premier moment de folie sur "Soaked In Torment" repris par une bonne partie du pit qui se jette sur le micro de Score pour un sing along de malade. Les murs doivent encore en trembler. Les new yorkais, tous bandanas dehors égrainent les titres en piochant dans toute leur discographie. "World Peace", "Fall From Grace", "Defiance Through Fear" autant de coups de boutoir qui font lever la jambe toujours plus haut. La chaleur et l'ambiance montent enfin pour atteindre son paroxysme sur "Burning Seasons" et "Truth In The Age Of Lies" grosse tuerie Edgemetal de la mort. Tout le monde était bien chaud mais le groupe s'arrête de jouer un poil brutalement because horaire et couvre feu à respecter. On aura beau réclamer d'autres titres, rien n'y fera. Dommage cette petite fin en eau de boudin... totalement indépendante du groupe ceci dit. Mais ALL OUT WAR n'aura pas déçu et aura justifié sa réputation de tueur scénique.
La soirée se termine un peu tôt tandis que les oreilles résonnent encore du bastonnage en règle des new yorkais. J'passe choper un petit t-shirt histoire de représenter dans mon ghetto, je serre la gros paluche de Mike Score et regagne mes pénates en me remémorant cette belle soirée Hardcore. Ce fut très bon sur scène, beaucoup moins dans le public. On mettra ça sur le compte de la concurrence avec le Ieperfest qui à rameuté une bonne partie des troupes coreuses parigotes. Mais qu'à cela ne tienne de belles affiches comme ça on en redemande. D'ailleurs y'aurait moyen de faire débarquer MERAUDER? J'dis ça juste comme ça…