En 1988, Queensryche faisait partie à juste titre des plus grands espoirs du métal mondial. Pratiquant un métal mélodique et sophistiqué, les petits gars de Seattle ont apporté leur lot d'innovation. Après deux albums très corrects (The Warning et Rage for Order), les coéquipiers de Geoff Tate sortent enfin leur chef d'oeuvre absolu. A l'époque, du haut de mes 15 ans, j'avais été complètement scié de découvrir un groupe complexe mélangeant à merveille lyrisme, mélodie et ambiances. Operation: Mindcrime est un concept-album regroupant des intros superbes (I Remember Now, Electric Requiem, My Empty Room), des titres à la structure alambiquée pouvant juste figurer dans un film de Cronenberg (Suite Sister Mary, Operation Mindcrime), des hits aux refrains fabuleux (Spreading the Disease, I don't Believe in Love, Eyes of a Stranger), des titres sombres et grandiloquents (Speak, The Mission) le tout enchaîné pour le plus grand plaisir de l'auditeur. Une production froide et sophistiquée pour l'époque vient encore à en rajouter à la paranoia du personnage principal. Geoff Tate chante comme un dieu, les guitares envahissent les sens jusqu'à donner des frissons et les mélodies sont accrocheuses sans être commerciales. Après cette merveille, Queensryche sortira "Empire", pas mauvais mais beaucoup plus grand public. Malheureusement, les années 90 auront sonné la mort créative du groupe qui ne sortira plus que des albums commerciaux, indigestes et qui auront sérieusement émoussé l'image du groupe auprès de ses vrais fans.


Rédigé par : loufi | 1988 | Nb de lectures : 1695