En ce lundi 26 juillet 2010, le Trabendo parisien était l'endroit le plus hype du jour. En effet c'est là qu'a pris place une des plus belles affiches "core" de l'année. Pour l'occasion la salle était bien remplie, l'assistance compacte juste ce qu'il faut et on pouvait dénombrer pas mal de zicos parisiens venus, en connaisseurs, admirer quelques-uns des groupes ricains les plus chauds du moment. Raison personnello-professionnelle oblige, je n'arrive dans la salle qu'une heure après le coup d'envoi, loupant donc l'intégralité du set de KVELERTAK. Je m'en excuse auprès du groupe et de l'orga. D'après les échos récoltés auprès des potes croisés à l'intérieur, le set de KVELERTAK n'était guère fabuleux et un peu trop « rock'n'roll » ou « mou » par rapport au reste de l'affiche. Mais bon je serais malheureusement bien incapable d'en dire plus.
Tel Benny B, qui signe son grand retour, je suis dans la place aux alentours de 20h donc. Les gaziers de GAZA installent leur matos et déjà on sent, on sait, que ça va être bien. Puis les lights s'éteignent, se rallument et le groupe déboule. C'est parti pour quarante-cinq minutes de boucherie. GAZA, dont s'est la première date en France est venu, a vu et a vaincu. C'est aussi simple que ça. Je ne sais pas s'il y a des amateurs de bandes dessinées qui me liront mais il y a une case dans l'album « La Couleur de L'Enfer » de Lapinot qui résume à elle seule le set de GAZA d'hier soir. Vous êtes là peinard puis le set du groupe démarre et tout s'écroule autour de vous, vous êtes seul au monde et vous le serez pendant 45 minutes. GAZA c'est un chanteur haut de 2m, sorte de grande asperge habitée, presque en transe sur scène qui tient tout le public à sa pogne et mène le show en bon frontman qu'il est. Quand il ne braille pas courbé sur son pied de micro, il se promène tout le long de la scène avec l'air absent, comme parti ailleurs. Musicalement, GAZA ratiboise tout. A la fois lourd et rapide, intense et aérien, puissant et sombre, une musique intense, sombre et complètement désenchantée. Un son qui ne fait pas de quartier et écrase l'assistance à grands coups de grattes, de basse, de batteries et de cette voix. Une voix moins profonde et agressive que sur album mais bien plus arrachée et vivante qui intensifie encore la force des titres du groupe. Les mecs piochent dans ''I Don't Care Where I Go When I Die'' et ''He's Never Coming Back'' même si les morceaux issus du premier album sont ceux qui passent le mieux et ont la plus grosse puissance de feu sur scène. En fin de concert on aurait presque pu quitter la salle et rentrer chez soi tellement on avait l'impression que tout était dit. Déjà, alors qu'il n'est même pas encore 21h.
Pas simple de passer après une telle performance. C'était la première fois que GAZA venait en France et je pense que tous les gens présents s'en souviendront. Place à KYLESA, maintenant, un groupe que je connais moins bien et qui donc, m'intéresse moins. Sur album je n'accroche pas du tout mais je me souviens d'un concert sympa au Hellfest 2008 donc why not ? Donc voilà, KYLESA s'installe et commence les hostilités sans chichis. Dès les premiers morceaux ont remarque que les deux batteries apportent vraiment un surplus de patate en live. Finalement le set passe plutôt bien même si on baisse de plusieurs crans dans l'intensité par rapport à GAZA. Malgré ça, la bande à Laura se donne à fond et ravit les fans du groupe présents ce soir. Je regarde ça du fond de la salle tranquillement, l'idéal pour se remettre de GAZA et se préparer pour CONVERGE. Machinalement je commence à taper du pied et à headbanguer au son de Savannah. En fait je remarque que ce qui me « dérange » le plus dans la musique du groupe ce sont les voix. Les passages instrumentaux me bottent beaucoup plus. Voilà, un set correct de Laura Pleasants and co mais bon c'est quand même pas facile de passer après la tornade GAZA. Le set se termine et je tente de sortir respirer un peu à l'extérieur mais à peine ai-je posé le pied dans le carré extérieur que je me choppe un cancer des poumons. Je trouve quand même dommage que le seul endroit permis en dehors de la salle soit une espèce de basse-cour destinée aux fumeurs mais bon… passons.
CONVERGE s'installe et je vois le sieur Bannon, crâne rasé et petit short en jeans très seyant, s'échauffer et s'étirer durant une bonne demi-heure. De bon augure pour la suite. Initialement prévu à 22h30, le groupe démarre avec un bon quart d'heure d'avance et fait pêter le score d'entrée de jeu. Le set se basera presqu'entièrement sur les albums post "Jane Doe". Seule exception faite de « Locust Reign ». Un peu dommage pour les fans de « Petitioning » ou « When Forever… » mais bon on va pas bouder son plaisir ni chipoter. « Dark Horse » déboule et on remarque que le groupe pête la forme même si le son de guitare me semble, là où je suis placé, un poil timoré. Bannon fait le show et semble super content d'être là, courant et sautant partout, balançant son micro dans le public, faisant participer les fans, il passera la moitié du set appuyé sur les barrières de sécurité, au plus près de la fosse. La chaleur monte d'un cran et CONVERGE entame « Hanging Moon » suivi d'un « No Heroes », d'anthologie. CONVERGE sur scène, c'est la guerre aussi, les Bostoniens passent la deuxième couche derrière GAZA et achèvent les quelques rescapés. Toutefois l'ambiance est différente, moins noire et plus « cool » on va dire. Jacon Bannon et un Nate Newton sautillant s'occupe du show tandis que Kurt Ballou et Ben Koller tiennent la baraque niveau son. Newton balancera d'ailleurs plusieurs vannes au public « frenchkiss my asshole ». Pendant ce temps-là, Laura de KYLESA ne tient plus et se jette dans la fosse pour une petite partie de stage diving qui durera une éternité. Sympa. Après un égrenage des titres de "Jane Doe", "You Fail Me" et "No Heroes", débaroule « Locust Reign » sans crier gare et pour la joie des plus anciens fans. Un petit rappel plus tard composé de « Axe To Fall » et « Wishing Well » et le groupe quitte déjà la place, signant ainsi la fin d'une bien belle soirée riche en émotions. La découverte de la bombe GAZA sur scène et la confirmation que CONVERGE est une formidable machine de guerre scénique.
Merci à l'organisateur d'avoir réuni une si belle affiche.
Je m'excuse de la piètre qualités des clichés mais vu la configuration de la salle et avec mon petit coolpix je n'ai malheureusement pas pu faire grand-chose de correct. Mes excuses aux familles, tout ça.