Cette année le Hellfest a franchi un cap, plus grand, plus gros et surtout… plus médiatisé et tout ça "grâce" à une pincée d'illuminés! Les détracteurs du festoche ont – eux aussi – franchit un cap : plus mesquins, incultes et grotesques… Ces rombières violacées et ces roquets endimanchés ont crispé très très fort leurs petites mains molles et moites, si fort que leurs grosses chevalières leur ont fait du bobo… A force de se purger dans les bénitiers, ces détritus moyenâgeux ont fini par faire des vagues à la radio, à la téloche et même jusque sous les ors de la République! Mais, louée soit la divine providence : le Hellfest a bien eu lieu! Et toc! Pas encore d'autodafé pour faire rôtir la culture du gros Rock qui tache, dangereuse vermine qui corrompt la belle jeunesse du Royaume de France abreuvée de Secret Story et de people au QI de langoustine…
Une fois encore, la jolie ville de Clisson a été envahie par une armée de gorgones et de succubes venues en masse pour rigoler, faire bronzette, prendre l'apéro et glaper des saucisses en écoutant une surchiée de METÖL : bouh les vilains dépravés!
Synchronisation des montres : départ le Jeudi à 16h30 pétantes, on embarque deux alcoolytes – dont le sémillant Black Mass – et on trace vers le 44! Il fait moche, grisaille merdique qui se dissipera au fil des kilomètres passés à se rincer les dents et établir son programme… "KISS? Non. WATAIN? Oui. DISCHARGE? Oui! DEFTONES? Hahahaha!" Avec plus de 100 groupes, il y a de quoi se faire un menu copieux… Arrivée dans la nuit chez le Tonton de Madame Cobra (qui, cette année, a décidé de venir faire un safari au pays du blast). Installation du campement. Direction le site du Hellfest pour la première bibine ingurgitée au Metal Corner – l'antichambre des Enfers… Et en voyant le niveau de beauferie qui y règne, je me dis que l'Enfer doit être un endroit bien lourdingue… Toute une plâtrée de gadjos déjà torchon-chiffon-carpette s'amusent à déambuler le cul à l'air, à se jeter sur les tables en bramant des borborygmes gutturaux… Ces olibrius béotiens rebuteraient le dernier des gueux… MAIS!!! J'adore cette ambiance où la cervelle en berne on se relaxe un godet entre les pinces!
Avant tout : un bon gros dodo, demain on va en Enfer, il vaut mieux avoir le teint rose d'un bébé joufflu pour avoir l'air Trve.
VENDREDI
Journée funky…
Réveil aux aurores (ou presque) et arrivée sur le site. C'est tout beau! L'entrée du site est un poil plus colorée, globalement c'est la même configuration que l'an passé… "bah il est où l'Extreme Market?" pas le temps de chercher, OTARGOS et GOROD me sont déjà passés sous le pif, direction la Terrorizer Tent curieux de voir CARNIFEX. C'est du Death Core propre, gavé de mosh part gentillettes, tout le monde me dit que c'est devenu plus Brutöl etc. Voyons voir…
Le chapiteau est déjà bien garni de festivaliers en rut, les beaux gosses de CARNIFEX arrivent et… ouch! Faute de péter, ça se la pète! Bien sapés, bien coiffés, une chorégraphie bien réglée et un son parfaitement artificiel : le son de la batterie est énorme… énormément triggé. Un Boom-Boom en plastique qui martèle les riffs popos de ce groupe qui fait des pieds et des mains pour envoyer la tartine… J'adhère pas. Des mosh parts entendues des milliards de fois ailleurs, des vocaux qui s'enraillent à mesure que le concert avance. Mouais, trop propre, trop soft, trop guimauve… CARNIFEX livre un live qui reflète bien leurs albums studio. C'est poli, javellisé, parfois efficace mais – entre nous – très fade.
Il fait beau, ça sent l'été, deux trois bouts de nuages… ça sent la frite, ça sent les vacances! MAGRUDERGRIND déboule sous la Terrorizer… Moment découverte. Bien qu'acclamé de toute part, ce groupe US ne m'a jamais passionné. "Ouais, c'est bien, mais pas de quoi s'emballer comme ça!" C'est parti pour un tour : les p'tits mecs débarquent et aspergent la piste aux étoile de leur Grind Core classique… La poussière s'élève jusqu'au firmament et attise la soif. Ils gigotent, ils s'énervent, ils ratatinent la foule. Et? Bah rien d'autre. MAGRUDERGRIND distille un Grind Core conventionnel, efficace mais sans plus. Un show assez décevant… surtout qu'on me chante les louanges de ce groupe depuis un sacré bout de temps. Tant pis.
Un petit tour sur le site à la recherche du marché du Metal… En fait, cette année, le site a été un poil réaménagé. L'Extreme Market - qui est devenu immense - a été déplacé plus loin au fond du site, l'ensemble est plus vaste du coup, on a une impression d'espace qui s'entrechoque avec une impression de sobriété… Le Hellfest déborde et dégueule de partout, fallait bien pousser les murs!
Panards en compote. Changement de frusques et de savates. Je passe en coup de vent à côté de la Terrorizer où joue SIGH… dans un dernier soupir (SIGH / soupir… pigé?) ils achèvent une reprise de VENOM… enfin, je crois… j'étais peut-être déjà trop "ému" et affamé.
Un kébab huileux et des frites qui pissent de graisse… joli menu! Et puisqu'on cause gras, on va causer de la prestation de CROWBAR qui a badigeonné le Hellfest d'un sirop de cambouis adipeux à souhait. Le chanteur, sosie du Docteur Müller, bide au vent cramponne sa petite guitare bleue et sermonne la plèbe avide de coup de pied de biche. Sans être grand amateur de CROWBAR sur CD, il faut impérativement voir ce groupe sur les planches. Du charisme, du poil et un groove monumental qui vous traverse l'intimité pour vous chatouiller les boyaux! Tout le charme de la Nouvelle Orléans! Le sol tremble, vibre une dernière fois sous l'effet de ce gros ragoût de Stoner (?) PAF! C'est fini.
Après les vrombissements graisseux, une petite douche de technique ultra-ultra-ULTRA démonstrative : NECROCHAUFFAGISTE qui vient ramoner les tuyaux du Hellfest. Sur CD, leur tambouille saturée de solos et de pirouettes reste assez insupportable pour des oreilles délicates mais, sur scène, ça claque! Le groupe "ultra" tout. Ça joue dans tout les sens, ça sweep à outrance, ça grunte et le batteur aux quatre bras colle des coups de baguette partout… NECROPHAGIST fait dans l'excès mais réussit à maintenir son cap dans cette tempête de notes. Jamais brouillon, toujours efficace. Ces Allemands tournent autour du pot mais visent juste. Seul hic, une ambiance un peu trop figée… on peut pas être partout, avoir 18 doigts sur son manche, chanter en même temps et pouvoir instaurer une ambiance de foufous, pas possib'! Bref un excellent moment passé à esgourder des trucs techniques : le Hellfest est un lieu plein de surprises!
Bon, c'est pas tout mais il fait soif… Et le seul point d'eau est situé à trois jours de brousse… On pourra en reparler plus tard. Un petit tour dans le bus Internet où trône parmi les geeks qui font chauffer Facebook, Youpo… Youtube et MSN, le mollah du Glam à paillette, l'archevêque du collant rose : Messire Shaka… qui reste vissé sur VS entre deux groupes de Wonderbra Metal.
En sortant de cette antre, je tombe sur KMFDM. Il s'agit là d'une découverte, en effet de ce groupe Indus / Metal je ne connais qu'un seul titre… Bref… je reste un peu. Ça a l'air pas mal. Je m'attarde. Ça claque bien! Je suis scotché jusqu'à la fin : c'était génial! Tant pis si ma True-itude en prend un coup dans l'aile, je reste devant la Mainstage et n'irai pas faire un tour du côté de chez Swan… revoir mon premier amour qui me donnait rendez-vous… Je n'irai pas du côté des tentes (aucun rapport avec Dave...) KMFDM est martial et son orchestre pilonne l'assemblée à coups de beats et de vociférations Punkisantes. Froid et intense, KMFDM laboure les étiquettes de sa musique mécanique, intense et néanmoins organique. Sur scène les bougres et la bougresse s'en donnent à cœur-joie, ils courent partout, le public est heureux! Youpi! On quitte ce concert avec la banane et on prie pour que l'année prochaine on voit un petit DIE KRUPPS à l'affiche…
Traversée du site où fleurissent les macchabées des festeux qui tiennent pas la gnôle… Depuis le temps que tout le monde se tire la nouille sur NEGURA BUNGET, c'est enfin le moment de juger par moi-même!
Ha.
Un petit tour au Marché Metal pour voir si je trouverai des pourpoints de soie et de taffetas incrustés de pierreries fines… On flâne et surtout on croise de purs phénomènes! Gloire aux mecs déguisé en "La Denrée", la classe ultime! Des vikings en carton, des gothopoufs et des mecs en string… Clisson devient Sodome et Gomorrhe le temps d'un week-end! Les étals regorgent de divers articles étonnants, outre les T-shirts classiques, les badges, les masques de catcheurs et autres bibelots "Donjons et Dragons", cette année c'était la fête de la natalité : les bavoires et autres articles pour bébé encombraient les stands… Bizarre! Le métalleux s'occupe de ses lardons?! Moi qui faisais confiance à Christine Boutin… j'étais persuadé que le métalleux mangeait les enfants après les avoir épluchés à la gloire de Lucifer… je suis tourneboulé! Bref, ça sert à rien de tirer sur une ambulance qui a les pneus crevés. Madame "9500€ par mois pour écrire une rédaction" a suffisamment été rhabillée pour l'hiver durant ces trois jours de poilade!
KAMPFAR, SECRET OF THE MOON, IHSAHN c'est pas ma tisane… FINNTROLL? Je ne regarde plus Intervilles depuis qu'il n'y a plus Guy Lux et Léon Zitrone… Pour ma part, les concerts reprendront à 19h. Après tout, le Hellfest n'est pas qu'un enchaînement industriel de concerts, c'est avant tout – pour moi – une ambiance quasi-familiale, une atmosphère festive, trois jours à retrouver des tronches qu'on avait pas vues depuis… depuis… oulaaaah : longtemps!
Balade, apéro, le cul posé dans l'herbe fraîche, la narine titillée par des effluves de graillasse des stands de bouffe et les senteurs d'urine qui émanent des buissons… Miam?
L'heure H approche, on se dirige vers la Mainstage 1… en attendant HYPOCRISY joue. Pas d'hypocrisie ; ce groupe m'insupporte… A 19 heures pétantes, c'est l'heure d'un énième apéro, mais c'est surtout l'heure à laquelle INFECTIOUS GROOVES monte sur scène! Et, je sens que ça va chier!!!
L'année dernière SUICIDAL TENDENCIES a retourné le Hellfest, tout porte à croire que INFECTIOUS GROOVES va en faire autant… peut-être plus! Les gusses déboulent sur scène ; avec leur look de ganstaz West Coast, leurs tronches de tough guys… on s'attend toujours à voir le père Muir arriver sur scène dans une Lowrider… Le groove il y en a partout, dans le nom du groupe, dans la basse über Funky, dans les replis du bide grassouillet du batteur… Arf : il y en a partout! Le concert commence : impossible de ne pas remuer son boule! INFECTIOUS GROOVES visite son répertoire et s'attarde sur son must : "Groove Family Cyco", qui a bercé les années boutonneux de la majorité du public qui s'est agglutiné pour assister au meilleur concert de cette journée (et peut-être du Hellfest?) Les musiciens sont visiblement ravis d'être là, Mike Muir galope de part en part de la scène, harangue le public qui s'égosille sur les refrains mythiques du groupe, le batteur offre un pur spectacle, jovial, jazzy, dansant! Purement orgasmique. C'est leur première participation à un festival Metal, on leur a dit que c'était casse-gueule… Veni, vidi, vici. INFECTIOUS GROOVES domine cette journée du Hellfest, mais comme si ça n'était pas suffisant, ils font venir le gratteux de SUICIDAL pour… pour se fendre d'une reprise de "Immigrant Song" de LED ZEPPELIN… là, c'est le nirvana!!! Extraordinaire! Le concert continue et les claques dans la tête s'enchaînent… "Boom-Boom-Boom", "Rules Go Out The Window""… on lève les bras bercés par cette avalanche de Funk / Groove / Punk! Parfait! Le gratteux de SUICIDAL revient et c'est reparti comme en 2009!!! S… T… S… T!!! Le soleil décline, le concert se termine… et c'est reparti comme en 2009 : le groupe invite le public à venir sur scène! PAF!
Le concert s'achève dans une ambiance "fête du slip" : terrible. INFECTIOUS RULES!!!
Les drames de Parkinson : je sais même plus si j'ai vu SICK OF IT ALL… ou alors de loin accoudé à la buvette, en tous cas c'était bien… On dit au revoir au trip "urbain" du Hard Core pour glisser un doigt dans le satanisme de carnaval…
WATAIN arrive et tous les suppôts de Satan fusent voir ces trues Evil gugusses. La (Michel) Rock Hard Tent se remplit de Blackeux venu entendre les homélies de ces Norvé… non! Suédois! Barbouillés de cirages et hérissés de piques partout les oursins des abysses montent sur scène… Tada!!! On sert les fesses tellement on a les chocottes, limite une goutte au fond du froc! Ils font la gueule, ils pavanent, ils sont sales… ils sont méchants... par contre, ils sont venus avec un barbecue (sympa!) : le fond de la scène est orné de deux énormes fourches en feu… Apportez les saucisses et les brochettes! Tu le veux comment ton steack grillé ou à point? En regardant cette guignolade, je me dis que WATAIN est un groupe bien nunuche… Les fourches, le diable, les piques, le feu… Pfff… c'est la "Salsa du Démon". C'est naïf, limite puéril… Halloween en plein mois de Juin! M'enfin, ça ne peut faire peur qu'à des gens encore plus crétins qu'eux… Et ça a l'avantage de faire du buzz! Si WATAIN jouaient en espadrilles et en shorts, ils n'auraient jamais été autant "médiatisés"… Ho pis merde : leur musique est agréable, du Black Metal qui n'a rien inventé et qui reste résolument rivé dans les poncifs du genre… C'est visuel, c'est carré, c'est Ivöl, c'est drôle mais… au bout de quatre titres ça devient assez creux… j'préfère partir plutôt que d'entendre ça plutôt que d'être sourd…
En jetant un œil sur le programme je m'aperçois que SEPULTURA est en train de jouer… Mouais… pourquoi pas… j'pourrais dire à mes petits-enfants que j'ai vu ce groupe! Au moins une fois, je m'approche sans aucune conviction et là : je me retrouve submergé par une immense vague de souvenirs! SEPULTURA, mais putain, c'est toute ma jeunesse! Et là, j'arrive en plein milieu d'un très vieux titre qui me colle une baffe ainsi qu'une larmichette! Le "nouveau" chanteur – (héhé, il est là depuis 1997!) assure à mort, le nouveau batteur envoie la tartine et le père Kisser déchire tout! "Territory", "Arise", "Troops Of Doooooooooom"… HAAAAAA!!! Mais c'est toute la BO de ma jeunesse qui défile! On se laisse emporter par la patate dont SEPULTURA fait preuve, le charisme est évident, l'envie est là, et comme le dit la chanson : "Sepultura in our hearts can't take away, these roots will always remain!!!" L'ensemble du public semble convaincu par l'excellence de la prestation! Un léger froid tombe lorsqu'ils entament un petit air de Samba et que le chanteur se fout de la gueule des onze andouilles de l'équipe de France… En même temps, il a pas tort… Mais bon, en France, on adore se foutre de notre propre gueule mais on supporte pas la critique! Bref… Le groupe brésilien a collé une belle mornifle à tout le monde, et ce concert m'a même réconcilié avec le SEPLUTURA post-"Roots" que je découvre en ce moment même! Pour terminer la Seleção a fait chanter le Hellfest avec un "Roots Bloody Roooooots" de toute beauté… Ha… qu'elle est loin l'époque où j'arborais fièrement un "S" sur mon agenda L'Etudiant!
Il paraît que le main event de cette édition était la présence de GODFLESH… perso, ça m'est passé dessus comme un pet sur une toile cirée… Les megafans m'ont dit que c'était pas terrib-terrib'… N'ayant plus écouté ARCH ENEMY depuis l'arrivée de la chanteuse (whaaaa... putain le coup de vieux!), j'y jette une oreille distraite; c'est vrai qu'elle est bien aguichante la gourgandine… par contre sa voix… Ouille! C'est grandement cucul la praline… pfff… Du mélo-Death mièvre 100% jus de guimauve sans aucune étincelle de rage… Allez hop, on va aller plus loin… Suis-moi là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe charme et volupté… On va s'écraser la raie en attendant MARDUK, au loin résonne la popote de ULVER… ça a l'air intéressant mais là, j'en ai plein les pattes… Messire Black Mass en revient comblé, l'œil brillant, ivre de joie et flottant dans un monde houleux… Visiblement le show de ULVER a été grand…
Tiens? Il y a FEAR FACTORY qui joue un peu plus loin, le temps de constater que Burton Crécelle n'a pas progressé depuis la dernière fois que je les ai vus, je retourne me poser en attendant MARDUK… FEAR FACTORY en live, c'est juste catastrophique. La musique est carrée, impeccable, irréprochable et ajustée au nanomètre près, c'est massif et puissant mais… le chant est tout bonnement minable. Burton C. Bell chante faux, ses grunts sont affligeants, sa voix claire est nulle et sa prestance est comparable à celle d'une tortue endormie… Pourtant tout était là pour donner un concert magnifique : Hoglan aux baguettes ça en jette! Mais non, le chanteur est désespérant… Un titre et on s'enfuit vers la Rock Hard…
MARDUK arrive et là, c'est le drame, pour la première fois depuis ce matin, le son est calamiteux… on ne distingue rien, juste une bouillie informe. Les Suédois essaient de surmonter cette avanie sonore mais rien n'y fait. Le son est tellement atroce qu'on ne reconnaît aucun titre. La basse est trop forte, la voix éclipse tout, la gratte est aux oubliettes… Affreux. Dommage.
Un petit tour devant BIOHAZARD qui répand sa testostérone sur toute la Mainstage 2… J'ai jamais écouté ce groupe, par contre je suis fan de la série "OZ"… marrant de voir le leader des bikers nazis tartiner son gros NYHC! Bref, il est tard… j'suis vanné…
Mais tout ça c'était sans compter sur les frasques d'un certain Russophile plein comme une barrique qu'il a fallu pouponner jusqu'à 4 heures du mat'!
SAMEDI
Journée ringardos!
Les gens sont encore frais malgré le temps moisi qui barbouille ses nuages gris au dessus de Clisson… Les boules, à cause d'une crise de flemme aiguë je rate DEW SCENTED et KNUCKLEDUST… Bon, sous la Terrorizer, il y a plein de Hard Core… sous la Rock Hard c'est guère plus appétissant, sur la Mainstage 2 il y a TAMTRUM et des poufs à poil… et sur la Mainstage 1 il y a TANKARD… Mouais… L'occasion de faire un tour et de croiser des gens : Seb En Feu, Pamalach 77 le gugusse de Montauban, Crown_Me, Layne, Fernand, Francis et Sébastien et puis Paulette! Reblo sapée pour aller aux champignons : on reconnaît les traumatismes de 2007! Héhé… Bref, au lieu de vous causer de trucs dont vous vous foutez royalement, je vais m'attarder devant Y&T… Inconnus au bataillon… du Hard Rock rigolo. Frisettes au vent le chanteur essaie de réveiller le public encore englué dans les vapeurs éthyliques de la veille… L'ambiance est agréable, ça vole pas haut mais c'est cool…
Je sais pas si c'est la bouffe (bien moins dégueulasse que l'an dernier mais toujours aussi chère) ou la musique Castafiore de RAVEN ou les effets indésirables du houblon… mais au moment d'aller zouker sur ASPHYX j'ai été pris d'un coup de barre… Direction la Rock Hard pour mater les dinosaures du Death Metal à papa… vautré dans l'herbe à lézarder comme une loque à esgourder la tambouille Old School mais velue de ASPHYX… Entre gros riffs velus et les bras de Morphée, je ne me risquerai pas à émettre un quelconque jugement sur ce concert… demandez à Crown_Me! Ha bah bon, lui aussi était en train de ronquer!
Cette journée du Samedi a été la plus pantoufle… l'affiche étant assez peu gerboulante… Promenade, rafraîchissements et découvertes… ANVIL? De nom je connais… à part ça… bof-bof! Du vieux Heavy chenu… sans plus… Les musiciens frétillent et rien n'effacera leur banane. Ouais… bah… "Metal On Metal". SPINAL TAP aurait été plus poilant!
Niveau poilade, on sera servi copieusement par AIRBOURNE… vous savez les faux AC/DC! En plein cagnard, le concert s'ouvre sur l'intro de "Terminator 2"… TATA – TA – TATA!!! TATA – TA – TATA!!! Paf, ça part! Les zicos arrivent et courent partout, le chanteur s'en donne à cœur-joie et crache tout une guirlande de tubes! Ça secoue la tête de partout! L'Explorer vissée sur les genoux le front-man annonce les titres du nouvel album plus lents et un poil moins couillus et ceux nettement plus puissants de "Runnin' Wild". Comme l'exige la tradition, il grimpe tout en haut de la structure qui entoure la Mainstage, une fois en haut, il se tape un gros riff bien ROCK'N'ROLL!!! Ça pique! Terrible! En redescendant, il a faillit se vautrer et faire un plongeon de 20 mètres… Mais Saint Bon Scott lui a sauvé les miches! Un fabuleux moment passé se beurrer de crème solaire et de décibels! AIRBOURNE envoie la purée. I know it's only rock 'n roll but I like it!!!
C'est NEVERMORE qui a la tâche difficile d'enchaîner derrière les Australiens (de DIM)… Ce groupe "culte" entame son set. Déjà que sur CD ça me pompe l'air, mais alors en live… Et c'est pas la voix de casserole du chanteur qui m'empêchera d'aller boire un coup avant d'aller voir les sacripants de DARK FUNERAL…
Du Black Metal, Evil jusqu'au trognon! Tu parles de crever de chaud avec 36 kilos de clous sur le dos et du Tipex sur la gueule! M'enfin, c'est mal de se moquer… mais merde : les trucs mal c'est bien pour le Black Metal, non?! Avec DARK FUNERAL, ça rigole pas, ils sont là pour en foutre plein les mirettes et éclater tout ce qui bouge grâce à des torrents de blast beats, de riffs pointus et de voix acides! Linéaire, bas du front, grand guignol, ce concert au son énorme est un bel amuse-gueule avant la merveille qui déboulera dans deux heures!
Afin de voir le bouffi SLASH, je dois faire coucou à DARK FUNERAL qui continue à mitrailler son amour de monsieur Satan… Slash… le gratteux de Michael Jackson et de GUNS'n'ROSES… Nostalgie! La grosse madeleine de Proust! Autant sa nouvelle carrière ne m'inspire qu'un bâillement, autant son passé me fait quelque chose dans les boyaux! Quel trentenaire n'a jamais tapé du panard ou attrapé sa Les Paul invisible pour headbanguer sur des titres comme Civil War, Paradise City ou Sweet Child O'Mine? Qui? Écouter ces chansons en vrai vous fait un petit truc au bide. C'est assez difficile à expliquer, ça se ressent. Yeah!!!
Après le millionnaire du Hard, les prolos du Punk!!! DISCHARGE envahit la Terrorizer et vient pour donner une leçon à tout le monde. Si vous avez raté ce concert, vous avez raté votre week-end. Une tarte dans la gueule phénoménale, de l'énergie pure, une plâtrée de Punk-proto-Crust jouissive. Un son en béton, une voix avinée porteuse d'une certaine émotion et des riffs tranchants qui vous lacèrent la cervelle! ARFGH! Tout le public le paf fièrement dressé s'est pris une fessée. Zéro artifice, zéro trucage, zéro visuel, DISCHARGE est l'antithèse de groupes comme WATAIN ; ils n'ont pour argument que leur verve, leur groove et leur simplicité. Authentiques, intègres et d'une efficacité ahurissante, ces Rosbifs teigneux ne font pas dans la dentelle, ils s'imposent, déboîtent tout. Certains diront que DISCHARGE est terre-à-terre ou simpliste, perso je dirais que ce groupe représente l'essence même de la musique. Intense, vraie et directement issue des rues crasseuses… MAGIQUE!
C'est à contrecœur que je quitte la Terrorizer pour aller voir le dernier titre des TWISTED SISTER! Je suis un Glouton Barjot, il était donc impensable de rater l'hymne de Bob L'Eponge! En arrivant 5 minutes avant la fin du set je pensais entendre "We're Not Gonna Take It" et "I Wanna Rock"… ça ne sera que "I Wanna Goofy Goober"… Faire un report à partir d'un seul titre, c'est gonflé, mais rien que sur ce titre l'ambiance était au poil! Tout le monde scande "ROCK!" – à part deux trois débiles qui gueulent "BARJOT" – tout le monde saute, lève les bras!!!
J'suis un glouton barjot!!!
On reste dans le trip rigolard, après Bob l'Eponge, c'est Pandi-Panda! IMMORTAL le groupe ultime!!! Voir IMMORTAL en live c'est toujours une expérience! Abbath le roi des cabots arrive, et on sait qu'on va se fendre la gueule! Mimiques clownesques, poses de X-Or, et des pains comme s'il en pleuvait, IMMORTAL en live c'est pas carré, c'est pas Ivôl mais putain ce que c'est puissant! J'fais le guignol! Merde! J'ai fait un pain… Boarf, pas grave, j'suis Abbath, tu peux pas test! Allez hop, un entrechat et on repart déconner avec le public! Ce qui est extraordinaire avec ce groupe, c'est son insolence… de vrais gamins! Ils font grincer les dents des "vrais" blackeux et ils sont incompris par les anti-black qui sont pris à contrepied! Finalement, c'est bel et bien IMMORTAL le groupe le plus subversif du Back Metal! Au-delà de la poilade et du show assuré par Abbath, la musique était fabuleuse : "Battles In The North", "One By One", "Damned In Black"… tous les tubes sont présents et même – ô joie – le titre "Pure Holocaust"! Réussir à mêler souffle épique, rigolade, hystérie et gros feeling à la cool, c'est une prouesse! Les arts du cirque n'ont pas de secret pour IMMORTAL qui a livré – à mon humble avis le meilleur concert de tout le Hellfest 2010!
Abbath et son jeu de jambes digne de James Brown a retourné le fest… Vivement la prochaine fiesta avec IMMORTAL
L'année dernière le Hellfest a reçu la visite de Marilyn Manson… cette année c'était au tour du professeur ALICE COOPER… Ambiance farces et attrapes. Guillotine, camisole de force, décapitation au ketchup, tête en plastique, le vieux a encore pas mal d'énergie… Après le titre "Poison" je file à la buvette…
Place maintenant au groupe qui m'a retourné l'estomac. Les pitoyables CARCA$$. En 2008, ils m'avaient passablement déçu. Je m'attendais à la venue du Messie, j'ai eu droit à quatre types qui s'emmerdent sur scène et qui nous gratifient d'un moment de téléthon. Pour Ken Owen, faites le 3637… Cette année, je ne m'attendais à rien et effectivement, je n'ai pas été déçu. CARCA$$ sur scène, c'est rien. Rien du tout. Du vent… Ils exécutent leurs titres sans panache, sans envie, sans âme. Ils ont tartiné toute une brochette de titres de "Necroticism" sans feeling, sans rage… Pathétique reformation. CARCASS est mort et enterré, qu'il repose en paix. Libre à vous de vous voiler la face avec ce minable groupe de reprises.
Allez, on file au lit.
DIMANCHE
Journée huileuse
Un début de journée morose… Déçu d'avoir raté GENERAL SURGERY je me rabats sur PRIMAL FEAR! Je passe devant, m'arrête dix minutes pour me remplir le pif de Heavy Metaaaaal avant d'aller voir les Polonais de DECAPITE TA TÊTE! Brutal, massif, carré, intense… Le charme de la Pologne! Ça décape! La froideur des albums est – en live – remplacée par un gros feeling groovy. Rien de spécial à raconter sur cette prestation ultra efficace, du bon gros Death Metal. What else?
On quitte la fraîcheur de la Rock Hard pour glisser dans les marécages huileux de BLACK COBRA, je découvre, ça me plaît bien cette petite popote! Du Stoner? Du Sludge? Du Rock embourbé dans le cambouis? J'sais pô! Quelle que soit l'étiquette, BLACK COBRA a empli le chapiteau de sa musique épaisse et onctueuse. Une bouffée de détente dans un week-end où le tempo est resté assez élevé… L'excursion dans les marais s'interrompt le temps d'aller voir DYING FETUS… Oui, mais non. Le groupe est annulé… Bon… bah on rechausse ses bottes pour retourner crapahuter dans les sables mouvants de WEEDEATER… visqueux et glaireux et graisseux! Tout mou et pâteux, miam! Du porridge musical de première qualité. La poussière colle aux doigts et l'on a le pif rempli de mucus. Minimaliste mais bien planant, n'étant pas un grand connoisseur du Stoner adipeux, je ne saurais m'éterniser sur ce concert qui m'a semblé aussi génial qu'envoûtant!
Ne tenant pas à passer mon dimanche sous la Terrorizer, j'abandonne RWAKE et son Hard Core / Stoner biscornu mais plaisant pour filer voir les Bioman du Bla… Death Metal : BEHEMOTH. A l'instar de leurs compatriotes de DECAPITATED, les BEHEMOTH sont carrés, limpides et propres… des warpaints dessinés à l'équerre et des robes en skaï bien repassées… C'est net et sans bavure. Un peu trop d'ailleurs… ça manque de saveurs tout ça! Mais bon, on va pas cracher dans la soupe!
Dimanche fut la journée la plus chargée… Même pas le temps d'aller vider quelques chopines! SUFFOCATION s'installe, j'y cours… Même si je les boude depuis leur triste reformation je ne voulais pas rater ce show. Réécouter en live leurs vieux "hits" c'est bonheur! Le son fait baboum, et le chanteur a retrouvé un grain digne de son rang. Les nouveaux titres passent et lassent, les vieux tubes font mouche! "Infecting the Crypts" en tête! Bonne ambiance, le public est transpercé par les aubades de "Pierced From Within"… "Jesus Wept"… "Human Waste"… Tiens? Les débiles de Domenech sont virés… Youpi!
Dilemme difficile… DOOM ou MOTÖRHEAD?... Ca sera les deux à 75-25. C'est mon dernier mot Jean-Pierre. Le premier j'ai jamais vu, le second on sait toujours à quoi s'attendre. Bref, DOOM (groupe culte) a secoué la Terrorizer avec une décharge de Crust ultra furax… au bout de trois riffs on a un chien qui pousse et l'envie d'aller le faire pisser sur les godasses de la reine mère! Pour faire simple, prenez la bafouille faite sur DISCHARGE et rajoutez-y plus de hargne!
Un petit coup de MOTÖRHEAD? Rien de neuf à l'hospice! Papy est toujours le pape du Rock'n'Roll… Il est en forme, ils sont en forme, le concert roule tout seul… sans accroc. Ça claque. Une revue des titres les plus connus… Rien de neuf, rien de chez rien. Juste excellent.
La curiosité est un vilain défaut : THE DILINGER ESCAPE PLAN que je ne connais plus depuis "Under The Running Board" va entamer son concert, je viens jeter une oreille… Ça commence, je plie les gaules aussi sec. Ridicule. Ils sautent dans tous les sens, sont secoués de spasmes, braillent comme les pucelles le jour de la saillie… tout sonne faux. Quant à la musique… je me contenterai de dire que cette m… n'est pas dans mes grâces.
On continue avec les groupes pénibles… SLAYER… groupe le plus surestimé depuis les BEATLES fait un best of… sans intérêt… le week-end touche à sa fin… les festivaliers sont rincés et traînent la patte.
Afin de rejoindre KYUSS / BLOODBATH je dois traverser la cohorte de Johnny de la Kiss Army qui squattent le devant de la Mainstage depuis le début de la matinée (dans l'espoir d'être touché par un postillon des "stars"). Chose difficile à faire vu qu'ils préfèreraient crever que de se pousser d'un millimètre…
C'est donc le nez pincé que j'ai entendu du KISS… que dire? Ce boys band de ringards incarne tout ce que je méprise dans la musique…
Je traîne ma carcasse entre KYUSS et BLOODBATH… pour finalement me poser devant KYUSS… Le Death Metal assez "smart" de BLOODBATH est plutôt plaisant mais l'ambiance crasseuse de KYUSS correspond plus à mon état d'esprit : lessivé, un poil blasé et surtout vidé! L'atmosphère lunaire sied à merveille à cette nuit du 20 juin… Le son baveux de la guitare lancinante, le martellement de la batterie et les complaintes de la voix de John Garcia sont parfaits pour terminer en beauté cette édition du Hellfest…
On rejoint la bagnole pour cinq heures de routes… Demain reprise du boulot! Se retrouver dans le RER après quatre jours passés au paradis, il y a de quoi vous rendre aigri. La "vraie" vie est bien maussade comparée à celle que l'on mène au Hellfest… Vivement l'année prochaine!
Une fois de plus le Hellfest a tout déchiré! L'affiche était peut-être moins excitante que les années précédentes et l'ambiance générale était peut-être un peu moins fun… Malgré tout, ce cru 2010 a été riche en émotions! Des rebondissements, un buzz carabiné, la classe politique qui s'en mêle, les médias qui ramènent leurs fraises, le Hellfest a vraiment pété les scores!
A L'ANNEE PROCHAINE!!!
Merci à tous les gens du Hellfest, aux bénévoles et à tous ceux qui nous ont offert un week-end purement magique!