- HELLFEST 2010 - Pamalach 77 par PAMALACH 77 - 6824 lectures
"Quand l'enfer ouvre ses portes, il ne te fait pas de cadeau !"















Jeudi soir

" From East Coast... to the West coaaaaasst".

C'est avec Agnostic Front à fond les gamelles que mon collègue G tan et moi sommes arrivés à Clisson en ce jeudi soir pour ouvrir avec des milliers de festivaliers les portes de l'enfer.
Pour commencer, un petit tour au metal corner histoire de tâter l'ambiance.
Pas de bol, il commençait à flotter sévère. Cela nous ne empêchait pas de nous envoyer quelques binouses juste à côté des Ultra Vomit et de quelques figures du Metal Français.
Malgré la pluie et le froid, certains étaient déjà tordus comme c'est pas permis et il était amusant de constater comment certains "donnaient tout" bien que le festival n'ait pas encore commencé.
Un mec habillé en soubrette dansait sur une table quand un autre se baladait torse nu avec une mini-jupe en cuir et des accessoires SM.
Nom de dieu, ça commençait bien... mais on décidait de pas trop s'éterniser car on ne voulait surtout pas louper le début du festival et en particulier Swallow The Sun qui jouait le lendemain en fin de matinée.



Vendredi : Le pilier m'a dit "Je vais t'ouvrir la tête comme un livre... "Et à quelle page ? lui ai-je répondu ?". Bouuuuum coup de boule. Pillier ariègois

Après avoir croisé les Dagoba à l'entrée, j'ai humé l'air du festival et pris quelques bouffées de bon air métallique.
A chaque fois que je vais à ce festival, j'adore les premières secondes où je pénètre sur le site. J'aime sentir les vibes et m'imprégner de l'ambiance... une sorte de communion spirituelle en quelques sorte (ça plairait pas à Boutin ça).
Le truc que je trouve super agréable au Hellfest (sorti des files d'attentes monstrueuses pour chopper à bouffer) c'est la facilité avec laquelle tu peux tchapper avec les gens. Tu peux taper la discute super facilement, et pour peu que tu aies un brin de conversation, tu peux vraiment tomber sur des gens très sympa... ou d'immondes Bourachos, mais j'y reviendrai plus tard.

Mais mes connections spirituelles n'ont pas duré bien longtemps car dès les premières notes de Swallow the Sun, je me suis retrouvé pris dans un bouillon sonore absolument irrésistible. Lourd, puissant et distordu, le groupe pris dans la lumière d'un soleil radieux nous a servi un excellent apéritif. Quel plaisir de se sentir écraser par le son pachydermique de ce groupe !
Evile n'étant pas spécialement ma tasse de thé, je passe pour en venir à Crowbar, groupe que j'attendais avec impatience... et je n'ai pas été déçu.
Visiblement très attendu par les festivaliers présents, le groupe a fait un set court mais intense, dégoulinant de gras bien fat.
"All I Have I give" semble tout indiqué pour décrire la prestation de la bande à Kirk Windstein... j'ose à peine imaginer s'ils avaient joués un peu plus tard dans l'après-midi (ce qu'ils auraient amplement mérité d'ailleurs).

Comme à chaque fois que je vois Mass Hysteria, j'ai toujours un peu d'appréhension. J'ai toujours peur que Mouss en dise (ou en fasse) trop, que la set list soit naze ou qu'ils essayent de faire plus metal que les Ivol Men.
Finalement et malgré quelques phrases un poil déplacées : "On est les seuls groupes français avec Loudblast... il y a des groupes de Black Metal ? On connaît pas trop nous...", ils ont plutôt bien assuré.
Partagés entre les titres du dernier album "Failles" et les hits du "Bien être et la paix" et "Contradiction", le concert était pas mal... mais sans plus (je les ai déjà vu faire bien mieux).

Alors que Wall of Jericho devait jouer, c'est finalement Finntroll qui entre en scène. On peut pas dire que les mecs sont pas sur la brèche... respect les gars.
Pour ce qui est du concert, c'est un groupe que j'avais déjà vu en live et j'avoue que je n'aime pas sa musique... du coup je m'abstiens de tout commentaire (mais de nombreuses personnes semblaient apprécier).

KMFDM s'est rappelé à mes bons souvenirs quand je les avais découverts avec le titre "A drug agaisnt war" sur Best of Thrash. Un poil décalé avec leur univers indus/barré, les Allemands ont fini par me lasser. La faute à un manque de mordant peut-être ?

Du mordant c'est certainement pas les Walls of Jericho qui en manquaient.
Bien à la bourre après un problème de retard de vol, les Américains ont rapidement rattrapé le temps perdu.
"Fuck The amercian dream", "A trigger full of promises" ont été de puissants cantiques Hardcore drivés par une Candace en forme olympique, visiblement ravie de se retrouver conviée à pareille fête.
Annonçant que le public lui avait collé un putain de sourire sur le visage, la chanteuse a fait preuve d'une énergie incroyable... et a déclenché un des plus beaux circle pits du festival... Irrésistible.

C'est avec un Chino Moreno plutôt en voix (et qui a sorti la chemise "pique-nique" pour l'occasion) que les Deftones sont entrés en scène.
Entre les brûlots "Be quiet and drive", "7 Words" et les titres plus sensibles comme "Change (in the house of flies) ou "Diamond Eyes" le groupe a, selon moi, assuré le minimum, parce que je l'ai connu plus percutant, plus sensible et plus racé.
Malgré mon affection pour eux, j'ai eu un arrière-goût désagréable... cela reste un bon concert mais le groupe aurait pu faire bien mieux...

C'est certainement pas le père Peter TÄGTGREN qui manquait de motivation. Hypocrisy était en forme et n'a laissé personne indifférent. Pendant que je regardais le concert, je me disais que ce bon vieux Peter était le croisement physique parfait entre Johnny Depp et Steve Buscemi... avec une touche Evil bien sûr.

Je trépignais à l'idée de voir pour la cinquantième fois Infectious Grooves.
J'ai un immense respect pour Mike Muir et l'ensemble de ses projets. Je n'ai jamais douté du formidable potentiel scénique du groupe... j'attendais seulement de les voir au Hellfest et dans une mare de métalleux. Et comme je l'espérais, les boys ont fait groover l'ensemble des festivaliers venus les applaudir.

De "These Freaks are here to party" en passant par "Violent and Funky" et "Pledge your Allegiance", le gang de Venice a tout pété (ils ont d'ailleurs failli péter la scène en y faisant monter un nombre incroyable de Metal Freaks). Si j'avais eu Ben en façe de moi, je l'aurais remercié d'avoir fait jouer Infectious... putain ces mecs méritent le meilleur.

Après un concert de Sick of it All sautillant et furieux où j'ai pu admirer les frères Koller, j'avais les plus grandes peurs pour celui de Sepultura.
J'avais les boules d'assister à un énième massacre des classiques mais cela fut beaucoup mieux que ce que j'aurais pu penser.
Le nouveau batteur est bon, Andreas toujours aussi charismatique, Derrick semble avoir trouvé sa place et Paulo se la donne autant qu'il peut.
J'ai bien aimé "Dead Embrionic Cells", "Escape to the void" et "Arise"... mais l'ensemble des titres était bon.
Après une petite incursion dans la bossa, Andreas et Derrick n'ont pas manqué de nous chambrer niveau foot (quand on connaît la passion de Kisser pour le ballon rond, on se doute qu'il a dû bien rigoler en voyant jouer les bleus) mais cela n'a pas entaché la bonne prestation du groupe... une renaissance peut-être ?

Arch Ennemy a ensuite livré, et une fois de plus, un concert carré, pro et propre mais qui ne m'a pas vraiment emporté... Pour moi ce groupe est comme une superbe Berline Allemande qui te déçoit un peu quand tu la conduis... tu pense kiffer ta race et finalement pas tant que ça.

Pour les Fantastic Fours qui suivirent, cela ne fut pas la même limonade qu'Arch Enemy, le côté "propre et carré" n'étant pas une spécialité du chanteur Burton C. Bell.
Et c'est donc particulièrement à la peine vocalement (au meilleur), et complètement faux les trois quarts du temps, que le Burton nous a pourri les oreilles dès qu'il passait en voix claire.
Malgré l'excellence des musiciens (quel tueur ce Gene Hoglan) le groupe n'a pas vraiment déclenché l'hystérie... Et c'est pas la demande en mariage d'un roadie à sa dulcinée qui changera les choses. Mais bon cela a quand même amené du "frais" au concert et c'est toujours sympa d'entendre "Hunter Killer" et "Demanufacture".

A ce stade de la compétition, mon dos commençait sérieusement à me faire mal et ma nuque était endolorie (comme dirait Apollo Creed, c'est vraiment con de vieillir). Je me disais que tout le monde devait être pareil et qu'on allait tous regarder Biohazard comme une bande de loques...

Mais dès "Shades of Grey", tous mes doutes se sont envolés. Le groupe a pris les derniers festivaliers et les a fait manger dans sa main.

Setlist imparable basée sur les trois premiers album (because le groupe enregistrait un nouvel album), le gang de Brooklyn était vraiment motivé et avait d'ailleurs fait le déplacement uniquement pour cette date.
J'ai vu de nombreux lives en vidéos de Biohazard et bien qu'ils soient une redoutable machine de guerre Hardcore, on peut pas dire que les mecs soient particulièrement souriants quand ils jouent.
En général ils se la racontent "Tough guys" et sorti de quelques discours politico–socialo-hardcore, le groupe fait son boulot et pas plus.

Mais là, on avait un Evan Seinfeld particulièrement en forme, blagueur et souriant et qui semblait VRAIMENT s'amuser à jouer.
Ça ne trompe pas, quand les mecs échangent des sourires et des privates jokes, c'est qu'ils kiffent l'instant.
Le taciturne Billy Graziadei (qui est quand même pas connu pour être un joyeux drille), a presque esquissé un sourire quand il a été autrement plus incisif que Sepultura pour charrier les bleus (certains rapportent qu'ils l'ont vu rigoler pendant le show... mais ce ne sont que des rumeurs). C'était la première fois que je les voyais et cela restera gravé dans ma mémoire... D'autant que la toupie humaine Bobby Hambel était de la partie et cela faisait super, super plaisir de le revoir sur scène.



Samedi : "Heureusement que j'avais le nez, sinon ce coup de poing, je le prenais en pleine gueule !" Walter Spanghero .

Après un levé des plus compliqués, j'ai commencé à errer comme un zombie dans les méandres du festival.
C'est devant Raven que j'ai rencontré Cobra, personnage au demeurant fort sympathique muni d'un humour cinglant et d'une paire de rangers qui ferait pâlir de jalousie les plus punks des plus punks.
Nous avons été au VIP pour poster quelques messages pour VS et j'ai quand même été relativement stupéfait, moi pauvre petit chroniqueur du Sud Ouest habitué au bikini, de voir comment certains spécialistes vivaient le festival.

Je repense à mes débuts du festival où je m'émerveillais de pouvoir converser Metôl avec tant de monde... quand j'en voyais certains qui semblaient intéressés par tout... sauf par la musique.
Mais je ne juge pas, après tout, on peut vivre son festival comme on veut y compris avachi devant les matchs de foot.

Mais trêve d'étonnements provinciaux, il était temps d'assister au concert de Anvil.
Comme beaucoup, j'ai beaucoup aimé et ai été touché par le documentaire sur le groupe.
J'avais donc hâte de voir Lips et ses complices.
Après un début de concert un peu brouillon, Lips nous a régalé de ses mimiques et de quelques solos... de stouquette.
Malgré un "Metal on metal" des plus fédérateurs, j'attendais un peu plus de la prestations des Canadiens... mais je suis quand même content d'avoir pu les applaudir. Respect les gars.

Airbourne avaient quant à eux le diable au corps et ont livré une prestation comme si c'était la dernière de l'histoire du RNR.
Le sympathique hurleur Joel O'Keeffe nous a refait le coup de "l'elevator à la main" et a été faire sonner quelques pentas tout en haut de la scène... et tout ça bien sûr sans aucune sécurité... ce mec est définitivement complètement taré.
Savant mélange des deux premiers albums, les Airbourne ont fait un véritable malheur et récolté un maximum de suffrages (et sans bourrer les urnes).

Nevermore m'intéressant de très loin, j'ai plutôt essayé de me placer pour le concert de Slash. Grand Fan devant l'éternel de GNR, inutile de dire que j'attendais avec beaucoup d'impatience le mulâtre.
Pour bien comprendre mon point de vue, il faut comprendre que je suis pas spécialement grand et quand le groupe a commencé à jouer, j'entendais les morceaux de l'album de Slash et de GNR en apercevant surtout le guitariste rythmique et le bouclé au chapeau haut-de-forme par intermittence.

Du coup, j'avais l'impression de voir un tribute band et malgré "Nightrain", "Sweet Child" et "Rocket Queen" j'ai pas été transcendé.
Cela confirme plutôt ce que je pensais à l'écoute de l'album : Slash vit désormais sur ses acquis et ne se la foule vraiment pas.
Beaucoup de fans ont apprécié le concert et pour beaucoup ce fut le meilleur concert du jour... mais j'attendais beaucoup, beaucoup mieux de Mr Hudson.

C'est donc avec un pincement au cœur que j'ai assisté au concert d'Annihilator en me délectant de la technique furieuse de Jeff Waters. Ce mec est définitivement le genre de Shredder que j'apprécie...
Mais cela fut aussi le moment où je décidais d'aller me restaurer, et je citerais un festivalier qui a dit "Mon dieu !!! quelle belle grosse queue !" en voyant le peuple monstre qui patientait pour avoir quelques frites tiédasses (Note pour plus tard : prendre son sandwich plus tôt).

J'avais énormément, énormément d'espoir pour la prestation qui suivait. Le plus bariolé des groupes du jour s'apprêtait à faire rugir les amplis : Twisted Sister était dans la place.
Dès l'introduction et dès le premier morceau, j'ai su que la partie était gagnée pour les Américains. Musicalement tout tournait au poil de cul, et le père Dee Snider était très en forme, autant vocalement que physiquement.

Lorsque le guitariste Jay Jay French a pris la parole, il nous a dit qu'il y a bien des années, des gros bonnets du Bizness leur avaient dit que le Metal était mort... "mais que des festivals comme le Hellfest prouvaient que le metal était encore en vie... bien des années après qu'on leur ait fait cette déclaration"... J'imagine alors la joie des boys. Avoir cru en leur reformation et se retrouver dans une telle ambiance, ça doit faire chaud au cœur.
Pour terminer "I Wanna Rock" est pour le moi, THE morceau du Hellfest... un peu comme "The final Countdown" l'année dernière. Communion avec le public et sourire accroché jusqu'aux oreilles des festivaliers. Merci Twisted Motherfuckin'sister.

Le batteur d'Agnostic Front étant malade, c'est le batteur de Born from Pain qui a remplacé au pied levé l'infortuné cogneur, Pokey Mo. Seulement vingt-cinq petites minutes des piliers du Hardcore new-yorkais c'est peu... mais tellement bon.
Le groupe a donné, malgré les difficultés, tout ce qu'il avait dans le ventre (mais est-ce vraiment étonnant ?) et a même offert aux Coreux un moment d'anthologie, avec comme le dit Seb On fire, "Le tout New york Hardcore" pour "Gotta Go".
Je voyais des mecs se fritter dans le pogo, mosher comme des fous, pendant que d'autres levaient les poings au ciel en hurlant les lyrics du morceau... Un très, très grand moment là aussi, et personne pour râler de la durée du concert.

"Oh mon dieu ! Chéri, on a loupé Kiss... c'était ce soir finalement, regarde ils viennent de finir". Telle fut la déclaration d'une femme d'un certain âge qui disait cela à son homme en regardant Immortal saluer la foule sous une pluie de feu d'artifice. Une réunion de connaisseurs ce Hellfest.

Alice Cooper... le patron du Shock rock était parmi nous.
Évidemment, il faut adhérer à la musique et à la mise en scène très théâtrale du Monsieur. Mais pour peu qu'on soit pas trop allergique, il est quand même difficile de ne pas se laisser happer.

Même si le bonhomme cabotine un peu, danse d'une manière rigolote et ne fait quand même pas très peur... tout fonctionne à la perfection.

D'abord le choix des morceaux :
Alice a su faire le pont entre tous ses hits et sa période plus moderne.
Ensuite pour la mise en scène :
Même si le "grand guignol" n'impressionne plus vraiment, le sinistre individu est quand même arrivé par moments à créer un petit malaise.
Tour à tour interné, décapité puis pendu Alice ne s'épargne pas... pas plus que la pauvre nana qui l'accompagne et qui n'a pas vraiment la vie facile dans le méchant petit monde du sombre chanteur.

J'aurais bien aimé entendre "Hey Stoopid" mais j'ai eu droit à "I'm Eigteen", "School Out", "Only Women Bleed", "Poison" et "Feed My Frankestein"... Un très bon concert qui fait oublier l'âge d'Alice... Ah que c'est bon de le voir coller des fessées aux petits jeunes...

Je ne saurais expliquer pourquoi je me suis ennuyé pendant la prestation de Carcass. La fatigue a dû jouer, les abominables images diffusées sur l'écran que les gentils petits gars avaient amenées aussi.
J'écoutais beaucoup ce groupe avant et je sais pas pourquoi, j'imaginais que le groupe allait adopter une sale attitude rock n'roll en bougeant beaucoup et en crachant à tout va. Au lieu de cela j'ai trouvé la prestation statique et manquant d'énergie. La musique a beau être impeccable, je me suis rapidement ennuyé... mais j'étais apparemment un des seuls.



Dimanche : "Bon il a fallu distribuer quelques Chifarnas... ça fait partie du jeu... on se régale hein ?" Jean Paul Sarda

En ce dimanche sous vos applaudissements, et comme le premier groupe à me plaire était Behemoth, j'ai été pas mal me balader parmi les stands, et je dois dire que j'ai bien apprécié ce petit shopping.
Parmi les T-shirt non officiel et les cartouchières de compétitions, j'ai fini par trouver mon bonheur. Et c'est avant d'aller faire un tour en Pologne que j'ai rencontré Shaka, lui aussi personnage haut en couleur (et apparemment aussi bien calé en Glam qu'en géographie) muni d'une superbe paire de lunette de soleil qui ferait des envieux parmi les surfeurs de la côte basque.

Quelques poignées de mains plus tard, je me retrouvais devant les Polonais de Behemoth, que j'avais déjà vus il y a fort longtemps et qui m'avaient laissé un excellent souvenir.
Ce concert restera lui aussi un très bon souvenir car le groupe est toujours magique, envolé et violent laissant sa rage et sa technique transparaître par tous les pores de ses blasts... Putain mais vive eux !!

C'est à ce moment-là qu'un énième bouracho s'est approché de moi pour s'adonner à ce qui semble un sport national chez les buveurs d'anisette.

Vous voyez certainement de quoi je parle.... Tout à coup vous avez un gars, fin bourré et à deux doigts du coma qui se pointe devant vous... vous fixe en titubant et s'approche pour vous bredouiller une phrase absolument incompréhensible du genre "J'ai les cheveux qui poussent devant mes yeux...".
Apprendre à gérer ce type de situation est un passage obligatoire pour qui veut un jour faire le Hellfest.

Un petit tour devant les sympathiques Saxon (je sais pas pour vous, mais je trouve que ces mecs ont la classe) et il était déjà l'heure d'assister au concert de ce cher Devin avec son Devin Townsend Project.
Je n'avais jamais vu le bonhomme mais j'ai pu découvrir que le gars n'avait perdu ni son sens de l'humour, ni son charisme... pas plus que sa technique sans faille.
Dès les premières notes, je me suis laissé emporter par le tourbillon de son onctueux, crémeux et raffiné (qui m'a franchement ressourcé) pour ne redescendre que sur "Ziltoid The Omniscient"... ouverture fracassante de l'album du même nom qui m'a fait plaisir au-delà de tout.

Devin est définitivement un musicien bourré de talent (à la limite du génie ?) et un grand monsieur.

C'était après à Stone Sour de nous servir l'apéritif et je ne fus pas étonné de voir un groupe au professionnalisme sans faille mais qui semble faire son boulot plus qu'autre chose... sauf à deux ou trois exceptions près, ce qui ne suffit pas à faire un show de la mort.

Le temps de caler mes addidas sur mode "courir" et j'ai pu assister à la fin du concert de Brant Bjork and the Bros. J'ai donc regretté de ne pas être venu plus tôt tant le groupe était en forme et tant ils avaient concocté une setlist magnifique (est-ce que ce groupe est meilleur que les Queens of the Stone Age ?).

J'ai ensuite halluciné sur la violence du propos tenu par Exodus.
Bon d'accord, le groupe n'a rien à prouver mais quand on le voit balancer la saucisse... eh ben limite ça fait peur.
Une puissance de feu incroyable, un bataillon incroyablement performant et un général motivé comme un culturiste slovène... ouf !!! Je comprends pourquoi ce groupe est une telle légende.

En reprenant mes esprits, il était déjà temps de s'enquiller Motörhead...
"Avec Motörhead, tu n'es jamais surpris mais tu n'es jamais déçu" m'a lancé mon collègue.

Effectivement après une ouverture sur "Iron Fist", la bande à Lemmy nous a asséné avec la puissance qui les caractérisent de multiples blessures qui nous firent le plus grand bien.
Rien de bien spécial à noter pour ceux qui connaissent le combo si ce n'est une danseuse du ventre sur "Killed By death"... mais Monsieur Kilmister reste le patron et nous a encore une fois régalé de ses morceaux d'anthologie à défaut de nous surprendre (Motörhead a tant de titres géniaux qu'il joue rarement).

Il fut extrêmement pénible de quitter la main stage sachant que j'allais louper Slayer... mais Dillinger Escape Plan attendait plus loin et on ne refuse rien à ce groupe-là... (d'autant qu'il n'a pas fallu longtemps pour que je me congratule de mon choix).

Dillinger a livré un concert "Chifarnas" où se sont succédées les madales, les torgnoles, les déblayages et les mitounes.
La grande intelligence des Américains fut d'aérer le concert avec des titres plus envolés comme "Mouth of Gosht", "Black Bubblegum" ou "Milk lizard".
Ben Weinman et Greg Puciato ont été d'une folie totale et contagieuse et ont assuré un show aussi épileptique qu'un Malade mental en pleine crise.
Les deux se sont d'ailleurs royalement ramassé la gueule l'un après l'autre, Puciato en essayant de jouer à Spider Man et Weinman en prenant les ampli pour des trampolines... c'est ce qui s'appelle payer de sa personne.

Apparemment, faire venir Kiss au Hellfest aurait coûté une véritable fortune (près de 500 000 euros) mais comme disait l'autre "Quand on voit avec quoi ils rappliquent, on regrette pas."

Je me doute que beaucoup ont détesté le concert, la musique et l'attitude des musiciens/bisnessmen.
Mais les faits sont là, Kiss a attiré beaucoup de monde et ne m'a pas déçu (taux d'affluence record ce soir-là).

Festival d'images, de son, de pyrotechnies, de flammes, de suspensions hydroliques en tout genre... et d'une démagogie galopante, marque de fabrique des Kiss depuis leurs débuts.

On a eu droit à tous les hits et a tous les Gogo–gadgets du combo (solo de basse sanglant de Gene, survolage de la foule par Paul, guitare volante de Tommy et tir au bazooka de Eric).
Comme je le disais plus haut, c'est un Paul plus "folle" que jamais qui a entonné la Marseillaise, assuré le service après-vente (le moment où il a parlé de l'évangile de Kiss était un pur bonheur) et fait quelques jonglages de micro ahurissant de "maîtrise".

Difficile de dégager le moment fort mais pour moi c'était "God Gave rock'n roll to you", morceau que j'ai trouvé émouvant d'autant qu'il avait une consonance particulière au vu des déclarations de certains religieux un poil trop "tatillon".

Il n'y avait cependant pas l'hystérie qu'il y a eu à plusieurs moments lors du festival, et je regrette qu'il n'y ait pas eu plus d'ambiance sur ce dernier concert... m'enfin au moment du "Kiss Loves you Hellfest" et pendant le feu d'artifice final, une seule pensée me venait à l'esprit "Le hellfest 2010 était définitivement un très grand cru... mais putain comment vont-ils faire pour faire mieux l'année prochaine... faudra y être pour voir."


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