La magie de la découverte par les concerts. L’ignorance et l’innocence nostalgique du temps où internet ne bouleversait pas encore les modes de fonctionnements.
Au tout début du siècle, l’ADSL, fraichement proposée par France Telecom, n’était pas encore entrée dans les mœurs. Et le grand public se fiait encore beaucoup aux magazines, à la radio et au bouche à oreille, pour découvrir de nouveaux groupes.
Car en 2000, il était encore possible d’être ignorant, il était encore possible de n’avoir jamais entendu le moindre décibel d’un nouvel album, et il était surtout très courant de découvrir de nouveaux groupes par le biais des concerts et des premières parties.
Ce fut mon cas avec SONATA ARTICA. Groupe dont j’avais découvert le nom dans un Metallian, et dont les premiers décibels me parvinrent en ce début de siècle en première partie de STRATOVARIUS et RHAPSODY
Ce fût une grosse claque. Car le Heavy Metal de ce jeune groupe finlandais, fortement teinté de Speed à l’époque, est résolument frais et énergique. Porté en partie par l’insouciance et la jeunesse de ce jeune quintet.
Dès le concert terminé, je m’empressai de foncer sur les Champs-Elysées, dans mon lieu de culte de l’époque (le Virgin), pour acquérir "Ecliptica", fraichement sorti.
Premières écoutes, et confirmation de la baffe. L’album regorge de tubes à scander sous la douche, ou à chanter à tue-tête en concert. Pourtant marqué par une absence d’innovation et un respect drastique des gimmicks du style, "Ecliptica" est l’exemple de l’album réussit, jouée avec envie et simplicité, et dont les titres font mouche à tous les coups.
Les influences de groupes comme Requiem, Lost Horizon et surtout Stratovarius sont flagrantes, mais le résultat est malgré tout attractif. Alternant titres Heavy mid-tempos et titres rapides ultra-efficaces, "Ecliptica" est surtout mené de main de maitre par le duo de virtuose : Jani et Tony. Guitare et Clavier forment un tout, dont les riffs, partitions et soli enchantent l’auditeur tout au long des 3/4 d’heures de l’album. A noter d’ailleurs qu’il s’agit du seul album où Tony s’occupe à la fois du chant et du clavier ; le groupe recrutera un claviériste peu de temps après, avant l’enregistrement de "Silence", laissant ensuite le chanteur se concentrer sur ses envolées lyriques.
Sur cet album, les mélodies, dans la plus pure tradition des groupes Allemands et Scandinaves, sont simplement et terriblement efficaces. 'UnOpened', 'Replica', 'Kingdom for a Heart', 'Blank File' : autant de titres mémorables, de hits puissants et fédérateurs.
Le tout est embelli par le chant haut perché de Tony, dont le timbre cristallin apporte une dose supplémentaire d’émotions et renforce l’attractivité. La basse est également superbement intégrée à l’ensemble, ronronnante et dynamique.
Guitares rapides et mélodieuses, claviers fédérateurs, batterie en métronome talentueux, basse vrombissante et chant : une ossature classique, pour un résultat détonant. Une osmose particulière, une efficacité décuplée.
Mais surtout, "Ecliptica" possède un charme particulier, peut être embelli par l’enrobage sentimental de mes souvenirs, mais en tout cas révélateur du talent de ce groupe, qui aspirait alors déjà au succès et à la reconnaissance. Car à l’époque, si beaucoup comme moi étaient convaincus de la force de SA, bien peu à mon avis auraient été capables de prédire la trajectoire et l’explosion de popularité du groupe.
"Ecliptica" va cartonner, pour autant qu’on puisse le faire en jouant du Heavy/Speed. Le groupe va en effet vendre plus de 25.000 exemplaires en Europe de son premier album, et près de 30.000 au Japon ; et, je me souviens encore de la stupéfaction du groupe dans quelques interviews lues au début des années 2000, qui n’arrivait pas trop à réaliser à quel point "Ecliptica" s’était bien vendu. Autre symbole fort de la réussite de SONATA ARCTICA : le groupe va être choisi par Stratovarius, pour effectuer la première partie de sa tournée européenne (en compagnie de Rhapsody) en 2000. Pas mal, avec un seul album.
"Ecliptica" est également pour moi marquant d’une époque, celle associée à NTS. Nothing To Say, éditeur de musique qui va grandement participer à promouvoir le Heavy (en tout genre) sur le territoire français. NTS sortira une quarantaine d’albums, souvent en coopération avec d’autres labels (Wagram, Spinefarm, etc), tels que ‘Infinite’ ou les deux ‘Elements’ de Stratovarius,’Rebirth’ d’Angra, ‘Far Off Grace’ de Vande Plas ou encore ‘D'Un Autre Sang’ de Manigance. Excusez du peu.
NTS va également se rendre populaire auprès des metalleux avec ses compilations promos "NTS", diffusées largement et distribuées massivement à la sortie des concerts. Ce fut à l’époque pour moi un moyen très prisé de découvrir certains groupes réputés, tels que Concerto Moon, Demons & Wizards, Freedom Call ou bien entendu Adagio. Une chouette époque.
"Ecliptica", un album qui a marqué les esprits en 1999, un album qui a surtout révélé un jeune groupe talentueux, point de départ d’une carrière impressionnante. Un grand groupe est né.
Rédigé par : ..::Ju::.. | 1999 | Nb de lectures : 2327
Une bombe ce skeud, rien de moins... Très bonne remarque concernant les codes et l'absence d'innovation, cependant quelle fraîcheur et quelle énergie ! J'avais découvert Sonata via "Blank file" sur une compil' (Metallian sans doute) et je me suis longtemps (presque 10 ans) contenté de ce titre que je ré-écoutais régulièrement. Et puis finalement j'ai franchi le pas et suis devenu fan instantanément. Alors bon, même si le dernier album n'est pas une réussite, il reste toujours Ecliptica, Silence, Unia et The days of grays.
mioumiou Membre enregistré
Posté le: 19/06/2012 à 09h45 - (27639)
J'ai découvert avec Silence et quelle fraîcheur également, mais Ecliptica l'est encore plus bien que moins mature.
Je trouve Winterheart's Guild l'album le plus abouti au niveau de l'émotion notamment.
ChildOfFlames IP:90.121.60.126 Invité
Posté le: 12/09/2014 à 22h38 - (31140)
Super opus. Début d'une quadrilogie dantesque. Après, c'est plus anecdotique...
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Au tout début du siècle, l’ADSL, fraichement proposée par France Telecom, n’était pas encore entrée dans les mœurs. Et le grand public se fiait encore beaucoup aux magazines, à la radio et au bouche à oreille, pour découvrir de nouveaux groupes.
Car en 2000, il était encore possible d’être ignorant, il était encore possible de n’avoir jamais entendu le moindre décibel d’un nouvel album, et il était surtout très courant de découvrir de nouveaux groupes par le biais des concerts et des premières parties.
Ce fut mon cas avec SONATA ARTICA. Groupe dont j’avais découvert le nom dans un Metallian, et dont les premiers décibels me parvinrent en ce début de siècle en première partie de STRATOVARIUS et RHAPSODY
Ce fût une grosse claque. Car le Heavy Metal de ce jeune groupe finlandais, fortement teinté de Speed à l’époque, est résolument frais et énergique. Porté en partie par l’insouciance et la jeunesse de ce jeune quintet.
Dès le concert terminé, je m’empressai de foncer sur les Champs-Elysées, dans mon lieu de culte de l’époque (le Virgin), pour acquérir "Ecliptica", fraichement sorti.
Premières écoutes, et confirmation de la baffe. L’album regorge de tubes à scander sous la douche, ou à chanter à tue-tête en concert. Pourtant marqué par une absence d’innovation et un respect drastique des gimmicks du style, "Ecliptica" est l’exemple de l’album réussit, jouée avec envie et simplicité, et dont les titres font mouche à tous les coups.
Les influences de groupes comme Requiem, Lost Horizon et surtout Stratovarius sont flagrantes, mais le résultat est malgré tout attractif. Alternant titres Heavy mid-tempos et titres rapides ultra-efficaces, "Ecliptica" est surtout mené de main de maitre par le duo de virtuose : Jani et Tony. Guitare et Clavier forment un tout, dont les riffs, partitions et soli enchantent l’auditeur tout au long des 3/4 d’heures de l’album. A noter d’ailleurs qu’il s’agit du seul album où Tony s’occupe à la fois du chant et du clavier ; le groupe recrutera un claviériste peu de temps après, avant l’enregistrement de "Silence", laissant ensuite le chanteur se concentrer sur ses envolées lyriques.
Sur cet album, les mélodies, dans la plus pure tradition des groupes Allemands et Scandinaves, sont simplement et terriblement efficaces. 'UnOpened', 'Replica', 'Kingdom for a Heart', 'Blank File' : autant de titres mémorables, de hits puissants et fédérateurs.
Le tout est embelli par le chant haut perché de Tony, dont le timbre cristallin apporte une dose supplémentaire d’émotions et renforce l’attractivité. La basse est également superbement intégrée à l’ensemble, ronronnante et dynamique.
Guitares rapides et mélodieuses, claviers fédérateurs, batterie en métronome talentueux, basse vrombissante et chant : une ossature classique, pour un résultat détonant. Une osmose particulière, une efficacité décuplée.
Mais surtout, "Ecliptica" possède un charme particulier, peut être embelli par l’enrobage sentimental de mes souvenirs, mais en tout cas révélateur du talent de ce groupe, qui aspirait alors déjà au succès et à la reconnaissance. Car à l’époque, si beaucoup comme moi étaient convaincus de la force de SA, bien peu à mon avis auraient été capables de prédire la trajectoire et l’explosion de popularité du groupe.
"Ecliptica" va cartonner, pour autant qu’on puisse le faire en jouant du Heavy/Speed. Le groupe va en effet vendre plus de 25.000 exemplaires en Europe de son premier album, et près de 30.000 au Japon ; et, je me souviens encore de la stupéfaction du groupe dans quelques interviews lues au début des années 2000, qui n’arrivait pas trop à réaliser à quel point "Ecliptica" s’était bien vendu. Autre symbole fort de la réussite de SONATA ARCTICA : le groupe va être choisi par Stratovarius, pour effectuer la première partie de sa tournée européenne (en compagnie de Rhapsody) en 2000. Pas mal, avec un seul album.
"Ecliptica" est également pour moi marquant d’une époque, celle associée à NTS. Nothing To Say, éditeur de musique qui va grandement participer à promouvoir le Heavy (en tout genre) sur le territoire français. NTS sortira une quarantaine d’albums, souvent en coopération avec d’autres labels (Wagram, Spinefarm, etc), tels que ‘Infinite’ ou les deux ‘Elements’ de Stratovarius,’Rebirth’ d’Angra, ‘Far Off Grace’ de Vande Plas ou encore ‘D'Un Autre Sang’ de Manigance. Excusez du peu.
NTS va également se rendre populaire auprès des metalleux avec ses compilations promos "NTS", diffusées largement et distribuées massivement à la sortie des concerts. Ce fut à l’époque pour moi un moyen très prisé de découvrir certains groupes réputés, tels que Concerto Moon, Demons & Wizards, Freedom Call ou bien entendu Adagio. Une chouette époque.
"Ecliptica", un album qui a marqué les esprits en 1999, un album qui a surtout révélé un jeune groupe talentueux, point de départ d’une carrière impressionnante. Un grand groupe est né.
Rédigé par : ..::Ju::.. | 1999 | Nb de lectures : 2327