TESTAMENT - The Gathering (Spitfire) - 09/06/2012 @ 21h43
‘Big Four’ (n.m) : Terme anglophone désignant les quatre représentants emblématiques du Thrash métal US des années 80’s. Composé de Metallica, Megadeth, Slayer et Anthrax, la place de ce dernier est sujette à de nombreuses controverses. Certains préférant y placer Testament ou Exodus.
Si le Petit Robert était un peu plus âgé et poilu, voici peut être ce que l’on trouverait dans ses pages pour définir le Big Four. Et c’est bien la controverse autour de la place de Testament dans le Big Four que je vais alimenter avec cette chronique. Je le précise dès le début, je suis fan de trois premiers depuis le début des 90’s mais je n’aime pas Anthrax version Belladonna.
Donc pour moi, et dans le sens d’une certaine cohérence géographique, le quatrième membre du Big 4, c’est Testament !
Et la triple mandale circulaire à coup de boule rotatif que j’ai pris ce jour de l’été 1999 où j’ai posé mon oreille, déjà pourtant bien rodée, sur ce skeud, n’a fait que confirmer mon sentiment.
Après avoir explosé dans les eigthies, Testament a commencé à pédaler un peu dans la semoule au commencement de la décennie suivante. Souls of Black et The Ritual, bien que très bons, n’ont pas emballé les foules, c’est clair. Alors qu’à la même époque Megadeth sortait Rust In Piece, Slayer Seasons in the Abyss et Metallica le Black album. Soit une concurrence quelque peu relevée !
Comme souvent dans ces cas là, le ménage a été fait au niveau du line-up, et c’est un groupe prêt à en découdre qui sort Low (déjà disséqué dans cette section) et Demonic, deux brûlots thrash mâtinés d’un death groovy et assez jouissif.
Et pourtant, on rebat les cartes peu après et sortent du chapeau James Murphy, Steve Digiorgio et Son Altesse Sérénissime Dave Lombardo. Est-ce l’approche de l’apocalypse de l’an 2000, le creux de la vague où se trouvait alors Metallica (au garage) , Megadeth (the group need a guitarist) et Slayer (undisputted solitude), toujours est il que Testament sortira en cette fin de siècle l’un de ses meilleurs albums (le meilleur ? pour moi, oui), voir l’un des meilleurs albums de « heavy-thrash-death-etc… » du moment.
Si je devais convaincre les malheureux qui n’ont jamais eu le bonheur de se carrer cette bombe dans leurs esgourdes, je parlerais de trois choses : la production, les riffs et la batterie.
La production donc. C’est ce qui frappe en premier, le son est absolument énorme, chaque instrument semble au taquet et le chant de Chuck Billy ferait peur à Belzébuth lui-même. On sort des productions thrash classiques pour lorgner vers du plus gras, du plus lourd. 13 ans plus tard, The Gathering est encore largement à la hauteur et n’est pas marqué par son époque. Une production intemporelle, impeccable pour qu’un album traverse le temps sans en subir les outrages…
Les riffs ensuite. La base de tout pour notre sacro-sainte musique. Et là qu’est ce qu’on se prend ! un festival. Intégrer James Murphy était une idée de génie puisque ses passages dans Death et Obituary participent forcément à la bourrinerie ambiante de certains morceaux (Legion of the Dead, DNR, Dewn Shut Eyes). C’est inspiré, ça vous casse la nuque en moins de deux (essayer d’écouter Down for Life, True Believer ou Careful what you Wish For sans bouger pour voir !) et l’alchimie des deux guitaristes est parfaite. On se retrouve avec un album d’une densité et d’une richesse incroyable, passant de morceaux typiques du groupe (Eyes of Wrath, Allegiance) à des envolés d’une rare violence, mettant la pâtée à de nombreux jeunes groupes de l’époque ! Le titre emblématique prouvant à quel point on a à faire à un groupe de fou furieux, c’est bien sûr « Legion of the Dead ». Là on est quasi dans le Death Métal, mais du bon ! du gras, du groovy !
En parlant de groove, j’aborde le troisième point majeur de l’album : la batterie. Dave Lombardo derrière les fûts, là encore, grande idée ! Non content de produire des parties de batteries collant parfaitement à la musique, il emmène carrément le reste du groupe et tire l’album vers les sommets à lui tout seul ! C’est un point de vue personnel, mais je pense que la dynamique et la richesse du jeu de Lombardo sur The Gathering procure le supplément d’âme qui fait d’un bon album un grand album. Bien sûr il y a la production, les riffs, mais je voulais finir sur la batterie parce que ça clôt un tout, d’une homogénéité sans faille et d’une justesse remarquable du début à la fin. Pas de remplissage, pas de démonstration superflue, The Gathering est riche, dense, mais pas fourre tout, et surtout sauvage. Ce que n’est plus Metallica depuis longtemps, Megadeth non plus…reste Slayer.
Je rajoute quand même un mot sur Steve DiGiorgio dont j’avais adoré le travail avec Vintersorg et que je retrouve ici avec bonheur, sa patte si particulière reconnaissable immédiatement.
Testament a donc réussi, en alignant un line up de malades, à sublimer les qualités de chacun des musiciens pour sortir un album malheureusement unique et passé un peu à côté de son destin bien qu’encensé par la critique.
Alors, il n’est pas trop tard, foncez sur The Gathering (il vous en coûtera au moins 5 € pour l’acquérir sur le net…), écoutez le à fond de balle au casque, à l’enceinte, chez vous ou chez votre môman ! Prévoyez juste un peu de Synthol à passer sur la nuque après…
Rédigé par : Floyderz | 1999 | Nb de lectures : 2997
Merci d avoir chroniqué l album, je me retrouve entièrement dans tes propos. C est l un des albums qui m a le plus marqué, Il n y a absoluement rien a jeter dans cet album, c est une synthèse de ce qui il y a de mieux dans le metal.
Par contre pour moi le chef d oeuvre de l album c est True Believer, j adore l atmosphère et la montée en puissance du morceau
WhiteNoise Membre enregistré
Posté le: 10/06/2012 à 01h13 - (27592)
Mon préféré de Testament !
MADTRASH Membre enregistré
Posté le: 10/06/2012 à 01h37 - (27595)
l'album le plus brutal de Testament .effectivement , le line-up fait rever .
il est de loin mon prefere dans leur discographie .
Diboli Membre enregistré
Posté le: 10/06/2012 à 12h29 - (27606)
Il est juste parfait cet album !
C'est également mon Testament préféré.
leland Invité
Posté le: 10/06/2012 à 13h00 - (27608)
Meilleur album de Testament aucun titre à jeter et une prod enfin digne du niveau de ce groupe.
evil Membre enregistré
Posté le: 10/06/2012 à 17h03 - (27612)
Bon album, mais trop le gros son, la technique, il manque de feeling, c'est pas le meilleur pour moi, la forme est bonne, mais il manque de fond, pas assez de titres accrocheurs, de mélodies.
Fredd Membre enregistré
Posté le: 10/06/2012 à 22h57 - (27621)
Un direct du droit magistral à une époque où je n'attendais plus grand chose de Testament.
Un album parfait pour un line-up fantastique!
hammerbattalion Membre enregistré
Posté le: 17/12/2013 à 09h03 - (30325)
Pas un grand fan de Testament, je les suis de loin et achète parfois leurs albums, pourtant j'ai acheté The New Order en 33t un ou deux ans après sa sortie, et hors Metallica, çà doit être mon premier groupe thrash. Bref, pas fan, un peu comme avec Anthrax.
Je viens de recevoir celui-là, attiré par le casting d'enfer, et il est bon, mortel même. Comme tu le soulignes Lombardo, DiGiorgio et Murphy n'y sont surement pas étrangers.
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Si le Petit Robert était un peu plus âgé et poilu, voici peut être ce que l’on trouverait dans ses pages pour définir le Big Four. Et c’est bien la controverse autour de la place de Testament dans le Big Four que je vais alimenter avec cette chronique. Je le précise dès le début, je suis fan de trois premiers depuis le début des 90’s mais je n’aime pas Anthrax version Belladonna.
Donc pour moi, et dans le sens d’une certaine cohérence géographique, le quatrième membre du Big 4, c’est Testament !
Et la triple mandale circulaire à coup de boule rotatif que j’ai pris ce jour de l’été 1999 où j’ai posé mon oreille, déjà pourtant bien rodée, sur ce skeud, n’a fait que confirmer mon sentiment.
Après avoir explosé dans les eigthies, Testament a commencé à pédaler un peu dans la semoule au commencement de la décennie suivante. Souls of Black et The Ritual, bien que très bons, n’ont pas emballé les foules, c’est clair. Alors qu’à la même époque Megadeth sortait Rust In Piece, Slayer Seasons in the Abyss et Metallica le Black album. Soit une concurrence quelque peu relevée !
Comme souvent dans ces cas là, le ménage a été fait au niveau du line-up, et c’est un groupe prêt à en découdre qui sort Low (déjà disséqué dans cette section) et Demonic, deux brûlots thrash mâtinés d’un death groovy et assez jouissif.
Et pourtant, on rebat les cartes peu après et sortent du chapeau James Murphy, Steve Digiorgio et Son Altesse Sérénissime Dave Lombardo. Est-ce l’approche de l’apocalypse de l’an 2000, le creux de la vague où se trouvait alors Metallica (au garage) , Megadeth (the group need a guitarist) et Slayer (undisputted solitude), toujours est il que Testament sortira en cette fin de siècle l’un de ses meilleurs albums (le meilleur ? pour moi, oui), voir l’un des meilleurs albums de « heavy-thrash-death-etc… » du moment.
Si je devais convaincre les malheureux qui n’ont jamais eu le bonheur de se carrer cette bombe dans leurs esgourdes, je parlerais de trois choses : la production, les riffs et la batterie.
La production donc. C’est ce qui frappe en premier, le son est absolument énorme, chaque instrument semble au taquet et le chant de Chuck Billy ferait peur à Belzébuth lui-même. On sort des productions thrash classiques pour lorgner vers du plus gras, du plus lourd. 13 ans plus tard, The Gathering est encore largement à la hauteur et n’est pas marqué par son époque. Une production intemporelle, impeccable pour qu’un album traverse le temps sans en subir les outrages…
Les riffs ensuite. La base de tout pour notre sacro-sainte musique. Et là qu’est ce qu’on se prend ! un festival. Intégrer James Murphy était une idée de génie puisque ses passages dans Death et Obituary participent forcément à la bourrinerie ambiante de certains morceaux (Legion of the Dead, DNR, Dewn Shut Eyes). C’est inspiré, ça vous casse la nuque en moins de deux (essayer d’écouter Down for Life, True Believer ou Careful what you Wish For sans bouger pour voir !) et l’alchimie des deux guitaristes est parfaite. On se retrouve avec un album d’une densité et d’une richesse incroyable, passant de morceaux typiques du groupe (Eyes of Wrath, Allegiance) à des envolés d’une rare violence, mettant la pâtée à de nombreux jeunes groupes de l’époque ! Le titre emblématique prouvant à quel point on a à faire à un groupe de fou furieux, c’est bien sûr « Legion of the Dead ». Là on est quasi dans le Death Métal, mais du bon ! du gras, du groovy !
En parlant de groove, j’aborde le troisième point majeur de l’album : la batterie. Dave Lombardo derrière les fûts, là encore, grande idée ! Non content de produire des parties de batteries collant parfaitement à la musique, il emmène carrément le reste du groupe et tire l’album vers les sommets à lui tout seul ! C’est un point de vue personnel, mais je pense que la dynamique et la richesse du jeu de Lombardo sur The Gathering procure le supplément d’âme qui fait d’un bon album un grand album. Bien sûr il y a la production, les riffs, mais je voulais finir sur la batterie parce que ça clôt un tout, d’une homogénéité sans faille et d’une justesse remarquable du début à la fin. Pas de remplissage, pas de démonstration superflue, The Gathering est riche, dense, mais pas fourre tout, et surtout sauvage. Ce que n’est plus Metallica depuis longtemps, Megadeth non plus…reste Slayer.
Je rajoute quand même un mot sur Steve DiGiorgio dont j’avais adoré le travail avec Vintersorg et que je retrouve ici avec bonheur, sa patte si particulière reconnaissable immédiatement.
Testament a donc réussi, en alignant un line up de malades, à sublimer les qualités de chacun des musiciens pour sortir un album malheureusement unique et passé un peu à côté de son destin bien qu’encensé par la critique.
Alors, il n’est pas trop tard, foncez sur The Gathering (il vous en coûtera au moins 5 € pour l’acquérir sur le net…), écoutez le à fond de balle au casque, à l’enceinte, chez vous ou chez votre môman ! Prévoyez juste un peu de Synthol à passer sur la nuque après…
Rédigé par : Floyderz | 1999 | Nb de lectures : 2997