- LOUDBLAST + NEP par #GUILLAUME# - 2728 lectures
Grenoble - « L'Ampérage » - 02/04/10



En dépit d'une scène locale vivante et talentueuse (Ellipsis, Malmonde, Hellixir etc.) Grenoble a jusque-là trop rarement figuré sur mon carnet de route, souvent occultée par les alléchantes dates lyonnaises. Qu'à cela ne tienne, Stéphane et Guillaume -les Dupont et Dupond de la presse metal- joignent leurs forces et embarquent dans une VS-mobile rutilante en direction de la capitale des Alpes à l'occasion du retour des Grands Anciens du metal français : Loudblast!



Les habitués du coin voudront immédiatement mettre le cap vers le fameux « Entre-pot » qui a accueilli nombre de soirées metal grenobloises mais aujourd'hui notre hôte sera « l'Ampérage », une salle aux dimensions si modestes qu'on ne peut s'empêcher de penser que les Louds font preuve d'excès d'humilité pour le démarrage de la tournée anniversaire de leur 25 ans de carrière. Une brève entrevue avec Stéphane Buriez et Hervé Coquerel va nous permettre d'en savoir plus sur l'état d'esprit des Nordistes (voir Interview).

Plus que quelques heures à tuer avant le début du show, un flair prodigieux dirige nos pas vers le seul pub irlandais de la ville qui ne propose que de la Kro à la pression. Le genre de faute de goût qui mériterait un retrait de licence immédiat. Heureusement que le comptoir de l'Ampérage est à l'inverse un hommage vibrant à l'éthylisme avec ses pintes aux tarifs abordables et ses rhums arrangés odoriférants (uh uh). Spécial dédicace au sémillants tenanciers du comptoir qui servent avec bonne humeur la soirée durant et offrent au curieux un numéro de Air guitar/balai brosse plein de panache.

Sans trop de surprises la salle se remplit rapidement -le contraire m'aurait déprimé vu la capacité des lieux- et c'est un groupe local qui peut ouvrir le bal : N.E.P ou Neurotic Experience Process, un groupe qui bénéficie déjà de quelques années d'expérience mais dont la notoriété reste encore réduite. Aucun rapport avec le thrash/death des Louds, N.E.P officie dans une metal industriel qui le place immédiatement dans la même catégorie que leurs voisins de Malmonde ou les Suisses de Sybreed avec qui ils partageront bientôt la scène.
Au détour des quelques titres présentés on retrouve également quelques influences de Godflesh ou SUP, rien de gênant, pour un show qui fait la part belle aux rythmiques bien lourdes drapées de nappes de clavier. Les musiciens forment un ensemble bien rodé qui déploie leur univers avec aisance sur des morceaux aux multiples facettes - « Myanmar » m'a bien bien accroché. De bon augure pour la sortie imminente du EP. Un titre ou deux plus agressifs me semblent diluer inutilement leur forte identité, de même que les soli semblent sortir un peu de nulle part et collent difficilement avec les ambiances homogènes de leur son. Une très bonne première partie toutefois qui rend l'attente encore moins soutenable et attise l'excitation du public.



Pas d'autres atermoiements, Loudblast revient enfin vers son public après un hiatus de cinq ans et un renouvellement du line-up qui défend pour la première fois ce soir sa nouvelle mouture. Steph Buriez nous avait prévenus, ils sont de retour pour se faire plaisir et la satisfaction des musiciens est immédiatement communicative. OK on sent peut-être une forme de tension sur les premiers morceaux, le groupe n'a pas envie de foirer son retour c'est naturel, les nouveaux ont tout à prouver et savent qu'on les attend au tournant. Pourtant, pas trop d'inquiétudes à avoir, les morceaux de "Disincarnate" mettent une grosse claque d'entrée de jeu et le set prend vraiment place quand les classiques de "Sublime Dementia" résonnent dans la salle.
Avec le nouveau look de Buriez, on a parfois l'impression de voir un nouveau groupe ; en plissant un peu les yeux on voit successivement défiler en front-man Rob Halford, Devin Townsend et Joe Satriani avant de comprendre que c'est simplement Loudblast qui nous met une branlée.



La tension ne faiblit pas en dépit des problèmes techniques de Hervé Coquerel qui se bagarre avec la courroie de sa double. Le pit s'enflamme de plus en plus sous les exhortations du groupe ; Buriez nous balance des volées de jurons entre chaque titre et roule des yeux déments qui rendent hommage à son t-shirt Possessed. Du coup, quand la quasi totalité du EP "Cross the threshold" (moins Slayer) défile je ne vois plus grand monde qui ne soit en train de se décrocher la nuque ou de percuter son voisin.
Alors oui on pourra toujours dire que les nouveaux venus n'ont pas bougé un doigt pour occuper le devant de la scène, trop concentrés à donner le meilleur de leur jeu, ce que je ne saurais personnellement leur reprocher. Mieux encore le « jeune » Drakhian s'est révélé bien bluffant grâce à la propreté de son jeu et son interprétation sans faille des soli du groupe, tout aussi solide qu'un Colin-Tocquaine ou un Leclercq.
Une paire de titres de « Fragments » plus tard et on se dit qu'on resterait bien toute la nuit pour se refaire la discographie complète du groupe mais déployer une telle énergie à un prix et au terme d'une heure vingt de cette incroyable intensité le groupe a l'air d'avoir beaucoup donné. Encore que... donnez-leur une petite bière et qui sait jusqu'où ils peuvent nous emmener?



Set list :
-Intro
-Shaped images of disincarnate spirits
-Steering for paradise
-Presumption
-Wisdom...(farther on)
-The horror within
-Cross the Threshold
-Sublime Dementia
-Malignant Growth
-Serpent's circle
-Taste me
-Man's own
-Subject to spirit
-Fire and ice
-No tears to share
-My last journey


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