- DARK FUNERAL - MARSEILLE par #GUILLAUME# - 2591 lectures
DARK FUNERAL + Zonaria + Carach Angren + Nefarium
Jas Rod – Les Pennes Mirabeau (Marseille) 26/03/10




Une soirée black en Provence c'est toujours un peu le grand écart culturel.
Une poignée de musiciens ayant cultivé leur mal-être dans les froides contrées du nord de l'Europe vient présenter son travail sur les rives de la Méditerranée. Quoi qu'on en dise il me semble qu'une audience bercée par le chant des cigales, régulièrement les doigts de pied en éventail sur des terrasses ensoleillées part avec un handicap pour saisir l'essence du black brutal de suédois déguisés en cadavres. Et pourtant, quelques centaines de personnes ont rejoint la banlieue de Marseille ce vendredi pour profiter du magnifique plateau que nous propose le club Hard-rock et Trendkill entertainment.




Les grenouilles coassent dans la proche garrigue, la ceinture d'Orion luit au dessus de nos têtes et les canettes tintinnabulent sur le parking. La soirée est douce, le cadre idyllique, quoi de mieux qu'un peu de sauvagerie pour compléter le tableau?

Sans surprises la salle est quasiment vide pendant le show de Nefarium qui va compenser le manque d'originalité de ses compos par une bonne présence scénique et un jeu suffisamment intense pour en imposer aux curieux. L'imagerie des costumes fleure bon l'occultisme mais reste de bon goût, la prestation est agréable à suivre et jouit de l'acoustique très correcte de la salle. En somme, le groupe italien met une telle application à rendre hommage au black d'obédience scandinave qu'il en contredit immédiatement mes considérations précédentes sur les tropismes régionaux.



Je suis un peu déçu de voir Carach Angren suivre au programme tant j'espérais voir le show des Néerlandais prendre l'ampleur que ne lui permet absolument pas un set d'une trop brève demi-heure. Malgré tout le groupe tient ses promesses et défend avec brio les titres de son dernier album qui prennent sur scène la force d'impact qui leur faisait défaut en apparence -notamment le fameux Bloodstains on the captain's log.

La configuration de la formation surprend par l'absence de bassiste qui laisse évidemment un espace sonore à combler. Un vide partiellement pallié par l'omniprésence du clavier aux interventions pertinentes et percutantes. Seregor assume quant à lui parfaitement son rôle de capitaine du navire, à la fois narrateur et acteur maudit de la légende du Hollandais volant.

La dimension théâtrale du set est renforcée et gagnerait à être largement développée. Mais voilà le temps passe vite et le groupe quitte précipitamment la scène, visiblement surpris de ne pas bénéficier d'un titre supplémentaire.







Les petits jeunes de Zonaria prennent le relais et tentent de montrer qu'ils sont aussi méchants que leurs ainés. En dépit d'un niveau technique très honorable et d'un jeu sincère la musique du groupe -que je connais peu- peine à me convaincre si bien que je me retrouve rapidement un coude sur le comptoir de la salle à bavasser avec vieilles connaissances et nouveaux camarades.



Après tout on est venus pour Dark Fufu non? La salle accueille soudain la jauge maximale pour un concert de black dans le sud de la France, à savoir environ 300 personnes si mon ordinateur de bord est bien réglé. Bien peu si on considère des spectateurs venus d'une zone se déployant de Nice à Montpellier (plus un Parisien et une Nantaise – hello buddies!).



Honnêtement la surprise est agréable compte tenu des modestes attentes que je plaçais sur la prestation des suédois. Plusieurs points déjà, le professionnalisme du groupe qui développe un jeu d'une remarquable propreté, très incisif, pour un traitement de leurs compos entièrement adapté à leur nature belliqueuse. Je retiendrais ensuite les qualités vocales indéniables de l'imposant Magus Caligula dont les hurlements déchaînés restent d'un justesse incontestable d'un bout à l'autre du set. Sans être d'un charisme débordant le front man tient la scène et un public largement acquis à sa cause infernale.



La set list ne connaît pas d'ajustements par rapport au reste de la tournée, je retiendrais volontiers un « 666 voices inside » véhément et un rappel très efficace sur le single du dernier album « My funeral ». Chose étonnante sur ce type de show parfois redondant je n'ai absolument pas vu le temps passer, littéralement absorbé par l'ambiance tendue et sulfureuse du show ; c'est presque à regret que je vois le rideau tomber sur la scène du Jas rod. Alors que les fans vont profiter de quelques minutes avec les musiciens qui ont l'élégance de rester disponibles, je rêve déjà au passage d'autres grandes pointures de la musique evil dans nos brûlantes contrées.

Bref, on est peut être pas très maléfiques en Provence mais on sait apprécier les bonnes choses!


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