"Faith Divides Us - Death Unites Us", album de l'année 2009 pour moi. Donc date inratable ce soir. Et visiblement je n'étais pas le seul à le penser, vu que l'Elysée annonçait complet une semaine avant le show. C'est suffisamment rare pour le souligner. De plus, cette date parisienne était la dernière de la tournée, et en cela elle soulevait tout un tas de questions: Nick Holmes aura-t-il de la voix? La set list aura-t-elle évoluée et aura-t-on droit à quelques surprises? Et, quid de ce guitariste remplaçant de Greg McIntosch, absent car au chevet de son père mourant (ça, ça promet pour le prochain album...).
Mais avant d'y répondre, entrevoyons les premières parties, et commençons avec ceux que l'on n'attendait pas là, les Frenchies d'ADAGIO. Eh bien, ils auront été remarquables, simplement. Certes leur set de 30 minutes ne leur permit que de jouer cinq titres, enchaînés sans temps mort, mais ce fut pour moi suffisant pour noter les énormes progrès réalisés depuis avril. Il faut dire qu'avec plus de place sur scène, ils étaient certainement beaucoup plus à l'aise. Certainement aussi sont-ils plus rôdés maintenant avec leur nouveau répertoire, qui en impose en live. Les trois titres phares de "Archangels In Black" défoncent tout, et, même si cette avalanche néoclassique faisait "tache" sur cette affiche, les riffs agressifs étaient particulièrement jouissifs. Donc au final, trop court pour moi, mais cette fois-ci, 100% convaincu scéniquement par cette formation. La classe!
On enchaîne avec SAMAEL que je n'avais pas revu depuis un Graspop en 96 ou 97. J'avais d'ailleurs été alors très déçu par leur prestation statique sans grand intérêt. Et puis la douche froide "Eternal" m'ayant complètement achevé, je n'ai plus du tout suivi ce groupe. Leur performance ce soir fut cependant remarquable. Certes musicalement ce n'est pas ma came. A tel point que je n'ai quasiment pas reconnu les titres de leur répertoire que je connaissais ("Rain", "Into The Pentagram", "The ones who came Before"). Pourtant, l'intensité était extraordinaire sur l'intro et le premier titre joué, avec cette boîte à rythme martiale et un Xi déchainé sur sa batterie organique. Le voir sauter comme un batteur de Kanto était absolument terrible, hypnotisant et efficace. Vorph était vocalement en forme, et d'ailleurs chacun se démenait prouvant que l'énergie était bien là. Bien aidés par un light show sobre et efficace, et surtout des projections visuelles pilotées par ordinateur et synchro avec la musique, leur musique prit une ambiance des plus intéressantes, beaucoup plus vivante et organique que leurs ambiances studio. Excellent par exemple d'avoir Vorph encadré par un pentacle de feu sur "Into The Pentagram", ça avait de la gueule (j'étais, pour en profiter, bien placé dans l'axe. Dommage que je n'avais pas mon fidèle APN)! Une heure de jeu, tous leurs albums revisités, un public sage mais réceptif (difficile de toute façon d'aller pogoter en doudounes), des zicos énergiques et tout sourire, au final un bon moment.
Mais relatons sans plus tarder la prestation de PARADISE LOST. Clairement la foule est acquise à leur cause, et hurle à tout va au moment de l'ouverture. Et elle connaît bien le répertoire, notamment celui de "One Second", repris en chœur. J'ai pour ma part un bon chanteur juste à ma gauche: D'une part il connaît visiblement les paroles, mais surtout il chante juste - merci à lui de ne pas m'avoir ruiné ma soirée ;) Passé ce petit descriptif d'ambiance réchauffée, passons à ce qu'il se passe sur scène. Visiblement ils sont en forme, loin d'être déchaînés, mais loin d'être absents comme cela a pu être le cas lors d'autres dates. Deux mentions spéciales: la première à Aaron Aedy, le plus imposant et énergique sur scène, concentré sur sa 7 cordes, et qui assure magistralement. Ce ne sont pas les joyeux anniversaires qui le déconcentrerons, il en esquissera simplement quelques sourires de contentement. Mais quel bonhomme, pour moi l'homme du soir, qui porte son groupe. Le second personnage à suivre c'était le roadie du groupe qui a remplacé McIntosch au pied levé, et qui donc se retrouvait logiquement au chômage ce soir (comme le lui signifia ce sarcastique de Nick). Ce mec sorti de nulle part a assuré de manière impressionnante. Certes il n'a pas le feeling de Greg, mais quand même, c'était interprété de manière carrée et professionnelle, bravo.
Au rayon surprises, aucune : un temps de jeu de 1h20, rappels compris. Un "True Belief" aurait été fortement apprécié par votre serviteur. Nick était communiquant et en voix. On notera surtout la petite dédicace à un vigile qui s'en est pris à sa femme. Bref, cet abruti se sera vu dédicacer un "As I Die" de circonstance :). Enfin on notera l'absence de basse sur un titre qui aura valu un petit intermède à base de "Paranoid". Ce problème fut vite réglé et fut sans incidence sur la suite.
Pour conclure, très bon concert, à tous les niveaux: PARADISE LOST a fait très correctement son boulot, et a délivré un set carré. On ne regrettera que le temps de jeu trop court.
SAMAEL, très bonne surprise et show très énergique. Bon moment donc, même si ce n'est pas forcément ma came. Et enfin, très bon set d'entrée d'ADAGIO, qui s'il continue ainsi doit se tailler sa part du gâteau.
Crédits photos (et grand merci à) Grégory Tran (http://www.pixophil.fr)