TOTORRO
Report biaisé étant donné que la moitié du groupe a le privilège de jouer dans le même orchestre que votre serviteur. Ces post-rockeux-là n'ont même pas l'air triste, en témoigne leurs shirts de death old school qui jurent un tantinet au sein de leurs limpides instrumentaux façon MONO/ENVY dernière mouture. Ainsi que les poses crabcore du bassiste. Ainsi que le titre grind callé en milieu de set. Quelques vraies fautes de goût cependant (mosh part qui débarque comme une couille dans le pâté Hénaff, un titre avec un collègue qui vient pousser des gueulantes screamo un peu à l'arrache) mais de bonnes idées. Et quand ils laissent le second degré au placard, leurs grands-huit musicaux se révèlent moins prévisibles que ce que l'on pourrait s'imaginer.
WARSAWWASRAW
De leur forme originelle (deux brailleuses, un gratteux, un bassiste - ex-GUERILLA POUBELLE pour l'anecdote - et un cogneur), il ne reste plus que des miettes. Mais quelles miettes! Le binôme guitariste/hurleur-batterie (c'est toujours pratique pour tourner en Twingo) envoie encore plus de bordel dans cette configuration que sur skeud avec l'ancienne formule. Le spazzcore fou-fou fait place à un bon gros bordel grind/power violence joué à pleine balle (à peine un quart d'heure de jeu, douche comprise), ultra tendu et d'une intensité communicative pour peu que l'on arrive à en voir quelque chose à travers l'assistance fournie et à entendre quelque chose derrière la chiée de blasts, les riffs qui couinent expédiés à la vitesse de la lumière et les "WAoWAOoooooWArrrrrrrrrrrr du chant. Ca matraque à mort, c'était pas vraiment le moment de vouloir se réincarner en caisse claire. Impressionnant.
QUARTIER ROUGE
Au diable l'objectivité, un peu juge et partie je suis dans l'affaire mais c'est pas grave, ces mecs arrivent à défoncer autant sur skeud que sur scène avec un style ultra casse-gueule, sorte de noise hardcore foutraque façon DAUGHTERS, AN ALBATROSS et cie si ils avaient laissé tomber le LSD pour l'absinthe. Pas si casse-gueule que ça en apparence, mais quand on y rajoute un chant d'évangéliste dérangé en français dans le texte avec des lyrics sérieusement crâmés, la gageure est tout autre. Le résultat est rock'n roll à mort et franchement possédé (on leur a fait bouffer des vers solitaires au catering?), à la fois direct et complexe. Un bémol? Le bassiste a une voix plus suave que Gérard Darmon et Marc Lavoine réunis, et des rouflaquettes plus belles et plus fournies que ce que je n'aurais jamais. Sauf si ma puberté daigne enfin se terminer.
HKY
Wow wow wow, sur scène ça rigole encore moins que sur galette (remember la chronique de votre serviteur juste ici http://www.vs-webzine.com/news.php?page=kronik&id_news=9971), les vagues de riffs épais et mornes (leur qualité et leur défaut, façon ABANDON) prennent ici toute leur ampleur. D'ailleurs quand je disais que "ça jouait dans le noir le plus total", j'avais plutôt fait mouche, étant donné que le groupe ne dispose que d'un spot (calé contre la grosse caisse) erratiquement coupé en guise de lights. Sacrée ambiance. L'occasion de se rendre également compte du très très gros travail sur les ambiances distillé par l'impressionnant monsieur Luce. Scéniquement, à 6, ça en impose, surtout dans une salle aussi exigüe que La Lanterne. Tout l'EP s'enchaîne sans véritable trève et la grosse demi-heure qui leur est allouée passe à une vitesse disproportionnelle au tempo des titres. Et ça s'achève, comme chez QUARTIER ROUGE, par une cover de TANTRUM rendue encore plus méconnaissable par le fait que je ne connais que trop peu TANTRUM. Prenant.
Une heure de route et cinq heures de sommeil plus tard, l'oeil vitreux, je me rends compte avec stupeur que je devrais déjà être au taf. N'oubliez jamais de retirez vos bouchons juste après les concerts, les enfants.
Gracias à ALL THAT GLITTERS pour cette soirée funky, et à mes yeux pourris pour les photos moches!
Sinon, si tu aimes les images pixellisées et les basses qui piquent les oreilles, tu peux essayer de t'immiscer dans la soirée grâce à ces vidéos tournées au péril de ma life.