On ne peut pas dire que l'annonce de la venue d'ORIGIN en France ait fait grand bruit. Peu de pub, absent du planning du Mondo, introuvable dans la plupart des bases de données des chevelus du Grand-Ouest, un buzz qu'on dira, pour être raisonnable, « limité ».
Au final, peu d'éléments laissaient présager d'un grand succès. Le public par chez nous n'est pas réputé pour toujours se donner du mal : Mondo Bizarro? « Trop punk pour du metal ! » Un mercredi ? « J'aime pas les concerts en semaine ! » Du Brutal Death ? « On fait de ça à Rennes ? J'croyais que Sound Effect avait arrêté ? » Après ce florilège de réponses, je craignais le pire, voir la bande du Kansas tombée devant 4 pouilleux... Pas mécontent de m'être gouré, Rennes bouge toujours (et pas que les étudiants...) !
Et pourtant, le début de soirée ressemblait bien aux pire prévisions. PLAGUE STRICKEN monte sur scène devant grosso modo une douzaine de personnes pas totalement réveillées. Ca attaque pourtant sévère. Les locaux (bah ouais, ils sont de Rennes) n'ont pas l'air d'être les plus assurés sur scène entre les morceaux (OFF) mais se donnent comme une bande de sangliers en rut à chaque morceau (ON). Comme des grands quoi.
Décalé, bourrin et bien groovy, le quartet balance ses morceaux seulement entrecoupés de vannes de merdes et de gros délire. Deux voix (un growl bien grassouillet, un bien sec très brutal), une gratte, une batterie. Un bon vieux groupe de garage mal dégrossi, sonnant comme du vieux BRUTAL TRUTH. Ca envoie et ça le fait ! Le son est chaud et « gore », ça présage d'une bonne soirée. Les Rennais font bien rentrer dans le bar les quelques pèlerins perdus avant la nuit tombée. Distribution (dans la gueule pour ma part) de démos gravées à l'arrache, harangue merdique, grosse déconnade et bourrinage... Moi, ça m'a toujours suffi.
20 minutes plus tard, la sueur perle déjà dans la fosse...
Ca s'est déjà bien rempli lorsque NECROPSY passe à l'attaque. Les gars de Tours ont la pêche et la balance à leur tour avec leur Death Brutal qui me rappellera durant tout leur set les sauvages du tonneau de SEVERE TORTURE ou encore HAPPY FACE. Ca secoue mais le son est nettement moins bon, ça larsène, on entend pas beaucoup les subtilités (hum) de la musique... Mais bon, ça bouge et ça mouline, rien à dire.
Quoiqu'au final, ça ne prend pas totalement. Un petit manque de rythme entre les titres, ou trop de private joke adressées aux potes et à la famille bien présents. Dommage, ça casse un peu la montée en pression de se sentir sur la touche.
Très carré, le groupe s'en sort quand même plutôt pas mal. D'autant plus quand on sait ce qui vient derrière.
La petite salle du club concert est pleine à craquer quand les Ricains foulent les planches, dès l'échauffement (déjà impressionnant de technicité) et les balances, la foule donne de la voix. Ca promet!
Et c'est parti pour un heure de brutalité à faire passer Godzilla contre les Zombies pour un épisode de Casimir. Son impeccable, exécution groovy et bourrine au possible, metalleux mouillant leurs tréillis comme des culottes adolescentes devant les frères Jonas, tout y est.
À ceux qui trouvent les albums trop violents, ORIGIN répond des morceaux encore plus rentre-dedans. Le son est chaud et idéal, tout le monde est à fond. Difficile de suivre les doigts de ces cinglés de zicos.
Dès l'ouverture du show sur un « Diesease called men » des familles, les premiers rangs deviennent dangereux. Bras et jambes dans tous les sens.
Très impressionnants, les boys arrivent à rendre leurs morceaux encore bien plus puissants et toujours reconnaissables et ce même avec une seule gratte, Jeremy occupant surtout les voxs. Extrêmement classieux (dans le genre boucher de campagne) !
ORIGIN nous sert une set terriblement efficace. Pas de pain audibles (ça va trop vite), pas de temps mort (ça va trop fort), pas de répit, c'est un concert à part. Vraiment content d'être là et à 100% dans leur jeu !
Et vu les « 'tain j'ai mal partout » entendu dans le bus en rentrant, j'étais sûrement pas seul..
SETLIST ORIGIN :
Diseased called men
Implosion of eternity
The Aftermath
Vomit you out
Wrath of Vishnu
Reciprocal
The Burner
Finite
Staring from the abyss
Anthithesis
Portal
Perversion of Hate