Le Garage, club connu de Glasgow à la devanture remarquable (un camion encastré dedans), organise en premières parties de soirées des concerts, comme celui de ce soir, dans son annexe le G2 pour l'occasion. L'entrée se fait dans une arrière-cour à l'aspect pour le moins glauque, entourée des fameux immeubles en brique rouge et au milieu de containers de poubelle. En plus il tombait cette petite bruine agaçante imputable du Royaume-Uni.
L'intérieur du G2 est par contre beaucoup plus avenant. Cette petite salle d'environ 400 places me fait penser à un croisement du Gibus (pour l'aspect club) et du Nouveau Casino (salle en longueur). A 19h10, les italiens de Ephel Duath investissent la scène.
19h10 – 19h40 : Ephel Duath
Ce groupe est la raison première de notre présence à Glasgow ce week-end. Aussi l'attendions-nous avec impatience, mais néanmoins appréhension : qu'est ce que vaut le groupe sur scène ? La formation est la suivante : une guitare, une batterie, une basse, un trombone à coulisse qui remplace la trompette de l'album, et le chanteur HxC. Ephel Duath n'a malheureusement pas retrouvé de chanteur clair, ce qui manquera parfois. Première constatation : le son est vraiment bon, mais trop fort (il ne doit pas y avoir les mêmes normes qu'en France niveau db). En 30 minutes, pas vraiment le temps de s'implanter sur scène, mais les Italiens ont reçu un bon accueil, la salle se remplissant petit à petit pour être presque sold out à la fin de leur set. Pour palier à l'absence du chanteur clair et aussi justifier leur devise : « metal band with jazz attitude », les morceaux ont été complètement réarrangés et les zigotos se sont aménagés quelques plages d'impros style jazzy/groove de très bon aloi. Tellement réaménagés que je ne les ai pas tous reconnus de suite. Nous avons eu droit à un nouveau morceau qui annonce un post The Painter's Palette de très haut niveau. Très haut niveau, telle a été la prestation musicale. Un guitariste (tout de noir vêtu, classe, avec une cravate argentée à paillette, tout comme le bassiste, ah, ces italiens…) au jeu super personnel, un batteur hallucinant de groove, je crois qu'en matière de rock c'est celui qui m'a le plus soufflé, un bassiste ultra technique et précis qui possède un son magistral, rond et claquant à la fois, un régal. Le trombone n'est pas en reste en jouant des parties déjantées pleines de vigueur. Le chanteur dialogue bien et occupe bien la scène. Trente minutes de show intense, c'est vraiment court pour le fan que je suis, mais au moins je suis rassuré : Ephel Duath sur scène, ça le fait ! ! !
Dans le désordre : « The passage », « The Picture », « Ruins », le nouveau morceau, « Unpoetic Circle » (méconnaissable), « My Glassy Shelter ».
19h50 – 20h35 : Poison The Well
Je ne connaissais que très peu et avais comme souvenir un hardcore assez sympa sans être génial. Quelle ne fut pas ma surprise. En fait de HxC, c'est limite du neo ce groupe. Des structures ultra simples et très convenues (on pouvait deviner quand allaient arriver les breaks par exemple), c'est chiant à la longue. Par contre les kids écossais étaient manifestement venus pour PTW. Pas étonnant car chez tous les disquaires de Glasgow on pouvait trouver l'intégrale du groupe, et les Ecossais ont l'air amateurs de neo et NWOAHM… Le son est une fois de plus très bon, bien équilibré et malgré quelques petits soucis pour le deuxième guitariste, c'est passé tout seul. Par contre cette manie horripilante de vouloir mettre des parties de chant clair alors qu''n ne sait pas chanter, faudra arrêter. Les Ecossais ont vraiment apprécié le show, les deux français beaucoup moins. Pas grave, j'en ai profité pour me boire une pinte tranquillement...
20h50 – 21h50 : The Dillinger Escape Plan
La salle s'est un peu vidée après la prestation de PTW, mais reste tout de même bien garnie quand le combo monte sur scène. Comme d'habitude avec Dillinger, dès la première note tous les zicos sautent partout tout en maintenant une précision musicale chirurgicale. Troisième fois que je les vois cette année et troisième bonne prestation, un poil en-dessous de celle de la Loco en juin dernier toutefois. Niveau set-list, c'est exactement le même concert qu'à Paris, donc pour les curieux et amateurs de nouveautés que nous sommes, rien de neuf. Rien de neuf non plus dans le fait que Capputo soit un très bon chanteur HxC, mais un bien piètre chanteur voix claire, il nous a massacré « Unretrofied » de fort belle manière. Passé ce détail, et malgré un soucis de balance au niveau des samples, le show a bien déchiré. Pas de rappel, 5 minutes après la fin du show la sécu poussait tout le monde dehors.
Quelques constatations/comparaisons :
Le kid HxC écossais est plutôt jeune et habillé neo, coupe de cheveux emo ou pop. Moins de filles qu'aux concerts en France aussi. L'Ecossais et l'Ecossaise sont des gros buveurs de bière (et là-bas c'est servi en pintes, pour 2.50£). Ca n'a pas beaucoup pité, voire pas du tout, mais quand ils slamment ils ne font pas semblant et se jettent de la scène comme des malades. Aucun incident à déplorer, une atmosphère fort sympathique.
Bilan : bonne soirée, Ephel Duath convaincant, PTW chiant comme la mort, DEP comme d'habitude.