Le Nouveau Casino est une salle que je trouve vraiment agréable. Peut-être que cette bonne disposition vient des affiches alléchantes et injustement boudées que j'ai pu voir dans ce lieu. Ayant raté Sargeist il y a quelques temps, mes précédentes venues était pour Horna et Cynic en 2007, deux affiches qui n'avaient pas attiré une foule énorme. Et ce soir, pour cette tournée 100% norvégienne, il faut constater que la populace n'est pas venue en masse. Je dirais un demi-remplissage au plus fort de la soirée. Qu'importe.
Iskald
Je suis idéalement placé sur le côté gauche, juste devant la scène, quand Iskald fait son entrée. J'étais curieux de voir sur scène ce jeune combo, après que leurs deux albums aient attiré ma sympathie dans les pages de VS (si, si, ça arrive). Iskald, duo comptant le guitariste/chanteur et le batteur, est complété pour les concerts par un bassiste et un guitariste qui ne déméritent pas leur place. Si j'ai lu de bons retours concernant le son sur le forum, j'ai pourtant trouvé que le gratteux placé juste devant moi ne ressortait pas par rapport à son compère. Les musiciens vont aligner un set techniquement bien en place. Il va probablement leur manquer la connaissance des morceaux par le public et une réelle présence scénique pour bien accrocher. Si les soutiens des premiers rangs sont là, le timide chanteur aura du mal à réveiller le fond de la salle. J'ai même pu prendre tout mon temps pour ramasser un mediator tombé à mes pieds, tellement le pit était tranquille. Le groupe aurait peut-être pu s'abstenir de placer l'intro du second album en guise d'interlude au milieu du set, coupant la bonne dynamique de la première partie. En tout cas, avec plus de concerts au compteur, Iskald pourra devenir une valeur sûre en live, vu les qualités techniques démontrées pendant une demi-heure. Une affaire à suivre.
Setlist Iskald: (30 min)
Intro Shades of Misery
Ruin Of Mankind
Warriors of the Northern Twilight, Part II
Intro Revelations of Reckoning Day
Då Gjallarhorn Song
The Orphanage
Dommedag
Kampfar
Quand Kampfar foule les planches, il est aisé de deviner pour qui le public s'est majoritairement déplacé. La foule présente se masse devant la scène, prête à rugir. Le trio de zicos lance l'intro, rabattant les retardataires, avant que Dolk ne fasse son entrée sous les vivas. Et c'est parti pour plus d'une heure de live avec de la sueur et des watts. Même si Dolk en fait des tonnes niveau remerciements "you are the best crowd", même si la setlist laisse figurer les habituels classiques, Kampfar parvient toujours à emporter l'adhésion. Ce groupe a une grosse pêche sur scène, ils aiment ça et envoient la purée, et ça se ressent dans les tripes. Et le public parisien le leur rend bien, au moins pendant la première demi-heure, la seconde étant un peu plus posée. Côté son, j'ai trouvé la guitare de Thomas parfois un peu noyée dans le duo basse-batterie très puissant (notamment la double), mais l'ensemble était bien audible et la mise en place très très appréciable. Kampfar sur scène, ça tourne grave. Les morceaux du dernier album s'intègrent très bien au milieu des vieux classiques du groupe. "Hymne", "Norse" ou "Troll, Død og Trolldom" font toujours parfaitement leur effet en live. Même si elle fut sans grande surprise, très bonne prestation d'un groupe dont je ne me lasse absolument pas.
Kampfar
Setlist Kampfar: (70 min)
Intro
Dødens Vee
Ravenheart
Gaman Av Drømmer
Troll, Dod og Trolldom
Troll
Hat Og Avind
Hymne
Vettekult
Norse
Vreid
Puis vint Vreid, dont la tête d'affiche me ravit ce soir. Je ne cache pas mes sentiments sur les albums des Norvégiens. En live, les titres ont l'avantage de prendre une nouvelle dimension et le côté rock prôné par le groupe donne une ampleur appréciable à leurs compositions. Je ne suis pas pour autant fan, les bons riffs étant bien trop rares à mon goût. Mais il faut avouer que leur musique plus aérée permet à un candide total d'headbanguer très rapidement, et Vreid est très fort sur ce point. Côté son, Vreid a adhéré aux basses en avant. Le gros son laissait toutefois passer correctement les guitares. De manière suffisante pour constater qu'Ese avait les doigts un peu palmés sur les parties harmonisées et autres leads. N'est pas Arve Isdal qui veut pour se la jouer avec une guitare typée Les Paul. Je chambre, mais le gratteux a été en-deçà des concerts de 2005 et 2006 que j'ai pu voir du groupe. Le point fort de Vreid repose incontestablement sur la très grande qualité de Steingrim, qui est vraiment un batteur très rigoureux et puissant. Le reste du combo n'a plus qu'à se poser sur ce velours rythmique, ça doit en être un vrai bonheur. La prestation est correcte, avec un groupe qui ne donne pas l'air de s'ennuyer. Mais le côté militariste des tenues obligent toutefois le quatuor à une certaine réserve, les chemises noires sévères étant également ornées de brassards arborant le logo du groupe et un drapeau norvégien. Et pour ce soir, pas de reprise de Windir, ce qui n'est pas un mal pour un groupe qui a sorti son troisième album. Toujours pas convaincu par leur metal trop simpliste pour ma part, mais les fans présents auront apprécié, dans un engouement général moins fort que pour Kampfar. Un fort bon set de 70 minutes pour soutenir le dernier album.
Cette tournée norvégienne est ma foi fort sympathique. Auront eu raison les metalheads qui auront osé le déplacement un soir en semaine (les dingues oufs de la mort, en quelque sorte). Des affiches de cette qualité, j'en reprendrais bien toutes les semaines. Bang or die!!