« Motörhead est mon groupe préféré. Si tu veux, on peut en parler jusqu'au bout de la nuit. »
Dez Fafara « Devil Driver »
« J’ai été le président du premier Fan Club américain de Motörhead. »
Lars Ulrich « Metallica »
« Je voudrais ressembler à Lemmy plus tard. »
Dave Grohl « Foo Fighters »
« La première fois que je l'ai rencontré, j’ai eu le sentiment de parler à mon idole. »
Slash « Velvet Revolver »
« Plusieurs de mes désirs se sont accomplis au cours de ma vie. Le fait que je sois pote avec Lemmy en fait partie. »
Whitfield Crane
« Pendant des années Motörhead était le groupe Killer par excellence. »
Robert Flynn « Machine Head »
« Qui gagnerait à l’issue d’un match Lemmy ou dieu ?... Personne car Lemmy c’est dieu. »
Steve Buscemi dans Air heads
Motörhead…
Peu de groupes font l’unanimité comme la bande à Lemmy.
Plus de trente ans au service du rock n’roll sans aucune compromission et sans aucune baisse de régime… peu de groupes peuvent s’en vanter.
Motörhead a influencé beaucoup de groupes et beaucoup de musiciens dans des formations très différentes.
Peu importe que l’on parle de metal, de punk, de hardcore, de thrash ou de black car Motörhead a des fans partout : dans tous les styles, de tous les âges et de toutes les couleurs.
Le capitaine du Vaisseau, c’est MONSIEUR Lemmy Kilmister, figure emblématique et charismatique du rock velu depuis plusieurs décennies. Et c’est aussi le patron, le boss, le parrain (la liste n’est pas exhaustive) du rock n’roll même si les prétendants sont légion et les concurrents (parfois) très sérieux.
Beaucoup disent que Motorhead c’est tout le temps pareil et que lorsque on a écouté « Overkill », « Ace of spade » et « Bomber » on a quasi fait le tour de ce qu’ils savent faire. Peut-être après tout…
Oh puis merde non, non et non, Motörhead n’est pas un groupe qui se répète.
Ils ont écrit quantité d’hymnes rock n’roll et ont écrit des morceaux surprenants pour peu qu’on prenne la peine de se pencher sur leur discographie.
Lemmy a toujours affirmé avec force qu’ils ne faisaient ni du heavy metal ni du hard rock mais simplement du rock n’roll comme il devrait être fait : A fond les ballons.
Motörhead n’a jamais vendu (et ne vendra probablement jamais) des albums par camion. Par contre, jamais le groupe n’a perdu son aura ni sa puissance de tir.
Jamais ils n’ont été considérés comme craignos ou dépassés et c’est probablement cela qui est le plus fort.
Pour un musicien, citer Motörhead parmi ses références, c’est plus que s’affirmer être un auditeur de bon goût. C’est avant tout adhérer à une certaine attitude, une façon d’appréhender la musique.
Motörhead n’est pourtant pas le seul groupe à être resté fidèle à ses principes. Pourquoi donc Lemmy et ses sbires représentent à ce point-là un symbole ? On va essayer de voir pourquoi.
« 1916 » donc…
Ecouter Motörhead pour la première fois, c’est l’assurance de se prendre une bonne mandale dans la gueule.
Il est pourtant évident que même les plus grosses bourrinneries du groupe sont loin de la vitesse et de la brutalité des groupes les plus extrêmes, y compris à cette époque-là.
Pourtant, le groupe a toujours eu une pêche d’enfer et a toujours eu à cœur d’envoyer le steak dans la gueule des kids, en prenant bien soin que la cuisson soit saignante.
10ème album de Motörhead, « 1916 » était une pure tuerie et ce, de bout en bout.
A cette époque-là, Motörhead avait déjà livré quelques albums majestueux mais aussi quelques albums moyens, en dessous des perles que sont « Overkill » ou « Another perfect day ».
« 1916 » a révélé plusieurs classiques du groupe qu’il interprète toujours en live à l’heure actuelle (évidemment on ne le savait pas encore en 1991).
Artistiquement, l’album était très réussi et avait même réussi à l’époque à se glisser parmi Metallica, Anthrax et Megadeth aux prestigieux Grammy Awards (en pleine période Black Album, Metallica avait bien entendu remporté la timbale).
« 1916 » était un des albums de Motörhead enregistré en quatuor.
Le line up était constitué de Lemmy, Wizzo, Wurzel et du pittoresque Philthy « Animal » Taylor.
Tout ce petit monde envoyait du gaz avec bien entendu un côté un peu plus « orchestré » que lorsque Motörhead jouait en trio. Cela s’entend particulièrement au niveau des solos, plus longs et un poil plus techniques.
Beaucoup de fans préfèrent Motörhead à trois et d’ailleurs, Lemmy déclarera plus tard que la formule « Power trio » lui convenait plus que lorsqu’ils jouaient à quatre.
« The one to sing the blues » introduisait l’album d’une bien belle manière avec des riffs bien sentis, des « coordinations » toms – grosses caisses fracassantes et un pur feeling rock n’roll.
« I’m so bad (baby I don’t care) » continuait dans la lignée du premier morceau en offrant un refrain tout simplement imparable convenant à la perfection à l’esprit de Motörhead.
Cette chanson était toujours un régal à entendre en live, le public se délectant de pouvoir éructer avec puissance le célèbre refrain.
« No Voices in the sky » avec son riff très metal continuait à nous envoyer dans la stratosphère punkoïde avec son tempo soutenu et ses chorus endiablés.
Ce genre de morceau faisait un peu le pont entre le côté « dansant » et « bourrin » de Motörhead.
C’est certainement parce qu’il est le produit de ses influences que l’on peut dire que Motörhead fait du rock n’ roll comme eux seuls savaient le faire.
« Going to brazil » était un morceau très rock n’roll dans l’âme, (Lemmy affirmait que ce morceau représentait ses influences rock classique, Chuck Berry en tête).
Assez court et très rythmé, ce morceau est devenu un classique certainement parce qu’il ressemble à un cours d’histoire musicale mais, raconté par Lemmy.
L’album commençait à prendre une autre tournure à ce moment-là avec « Nightmare/the dreamtime ».
Assez étrange car très planant avec des effets sur la voix caractéristiques de ces années-là, le morceau posait vraiment une ambiance spéciale.
Le psychédélisme n’était pourtant pas étranger à Lemmy quand on connaissait bien l’œuvre du bonhomme. Le groupe arrivait donc à laisser respirer l’album et à introduire la semi-ballade « Love Forever ».
Avec son caractère calme, la chanson apparaissait un peu comme une tentative de se rapprocher de la typique « power love song ». Pas le meilleur morceau de l’album cela va sans dire malgré une introduction en arpège envoûtante.
« Angel City » nous permettait de retrouver le groupe en terrain connu avec un tempo plutôt tranquillou et un pur beat rock n’roll vraiment racé.
« Make my day » enfonçait encore plus le clou en accélérant le tempo par rapport à sa prédécétrice.
C’était marrant parce qu’à partir de « Nightmare/the dreamtime », il y avait vraiment une montée crescendo au niveau de la puissance et de la vitesse. Le solo de fin de « Make my day » était tout bonnement excellent car vraiment goûteux et furieux.
« Ramones » avec ses 1 minutes 25 était le morceau le plus jouissif de l’album. Punk jusqu'au bout des riffs, la chanson était un hommage de Lemmy à la célèbre bande de New York.
Lem’ racontait que lorsque cette chanson a été composée, elle lui faisait énormément penser aux compositions des Ramones.
Faisant fi des futures critiques, le bougre décida de pousser le vice jusqu’au bout en accélérant le tempo originel et en écrivant un hommage sublime aux parrains du punk (le premier album des Ramones datant de 1976).
D’ailleurs, même s’il s’en défend un peu, le père Kilmister pourrait donner des leçons à quelques pseudo-punks pourtant encensés par la critique.
Beaucoup de musiciens et de critiques avisés considèrent d’ailleurs Hawkwind (le premier groupe de Lemmy) comme le premier des groupes punk.
En effet, malgré une musique bien moins puissante que Motörhead, l’attitude « Fuck off » était déjà au rendez-vous. Bien avant les Pistols, Lemmy donnait déjà des coups de basse aux spectateurs trop téméraires, démontrant d’ailleurs au passage, qu’il visait bien mieux que Sid Vicious, qui lui, avait la fâcheuse tendance de louper sa cible en frappant à côté.
Bref, Motörhead et le punk c’était copain copain.
« Shut you down » continuait d’ailleurs avec son tempo rapide à nous abîmer les ratounes en nous décochant des crochets tout simplement ravageurs.
Le choc était d’autant plus violent qu’après cette avalanche de punk rock, le groupe décidait de nous livrer l’un des morceaux les plus singuliers de toute sa discographie.
« 1916 » était un morceau incroyable.
Introduit par une nappe de synthétiseur, Lemmy commençait à chanter, avec une voix remplie de feeling, un texte sublime évoquant l’horreur de la guerre.
Sans aucune trace de guitare mais avec des violons et des roulements à la caisse claire, Motörhead se faisait émouvant sans tomber dans le mélo.
Voilà le morceau que je fais écouter à tous ceux qui disent que Motörhead c’est toujours pareil.
L’album se terminait donc sur une touche très spéciale qui rendait au passage cet album unique dans la disco de Motörhead.
J’ai souvent entendu dire que avec un bon live de Motörhead, on n’avait pas besoin d’acheter les albums vu que c’est tout le temps pareil et que tous les hits étaient de toute façon réunis.
Si vous aimez les lives de Motörhead ne vous privez pas du plaisir d’écouter les albums car il y en a vraiment une tripotée de très très bons. « 1916 » en fait partie.
Lemmy parie que c’est après sa mort que Motörhead deviendra vraiment une référence. Ne boudons pas notre plaisir et apprécions le groupe à sa juste valeur tant qu’il est encore en activité.
Au début de la Kro je me demande comment Motörhead avait réussi à conserver sa crédibilité au fur et à mesure des années. C’est en écoutant les albums qu’on a la réponse.
Et pour finir en musique je ne peux résister au plaisir de vous livrer un passage de la sublime « 1916 » :
16 years old when I went to war,
To fight for a land fit for heroes,
God on my side, and a gun in my hand,
Counting my days down to zero,
And I marched and I fought and I bled and I died,
And I never did get any older,
But I knew at the time that a year in the line,
Is a long enough life for a soldier.
Rédigé par : pamalach77 | 1991 | Nb de lectures : 9007
Pas terrible cet album par rapport aux autres, plutôt chiant et mou...
moonsorrowfan Membre enregistré
Posté le: 15/03/2009 à 11h33 - (26557)
Excellent album, varié par rapport aux autres.
Un album à part dans la discographie du groupe.
Nekobibu Membre enregistré
Posté le: 15/03/2009 à 13h04 - (26558)
Un bon album, mais certainement pas celui que je ferais écouter à un néophyte pour lui dire "Motörhead, c'est ça". ;)
SOLACE Invité
Posté le: 15/03/2009 à 14h21 - (26562)
C'est pas mon album préféré mais Motorhead reste Intouchable
Burn Invité
Posté le: 15/03/2009 à 14h37 - (26565)
Mon album préféré du groupe, en tout cas un des seuls bon de A à Z
Raoul Volfoni Membre enregistré
Posté le: 15/03/2009 à 15h10 - (26566)
J'adore.
"Ace Of Spades" et "1916" sont des perles bien que differents.
J'ai egalement un petit faible pour "Sacrifice" mais 1916 reste le plus complet. Schwing!
erf Invité
Posté le: 15/03/2009 à 19h28 - (26570)
mon premier motorhead et depuis suis fan
j'en garde un souvenir très ému
Morbid Tankard Membre enregistré
Posté le: 16/03/2009 à 09h12 - (26572)
Album génial. Groupe génial. Gloire à Motorhead !!
Warhammer Membre enregistré
Posté le: 16/03/2009 à 11h06 - (26573)
Un groupe incontournable pour tout fan de metal! 30 ans de carrière et toujours aussi intègre et honnête avec les fans. Chapeau bas Lemmy!!! 1916 reste un de mes albums préférés avec Sacrifice et Ace of spades. En même temps tous les albums de Motorhead contiennent au moins un hymne.
Alain Membre enregistré
Posté le: 16/03/2009 à 15h49 - (26575)
Terrible, MAKE MY DAY!!
judasgwar Membre enregistré
Posté le: 28/01/2010 à 19h12 - (26938)
Excellent album. Ce fut un bonne claque dans la gueule
Lemmy de Karmaux Invité
Posté le: 14/02/2010 à 18h57 - (26948)
Excellente chronique, c'est aussi l'un de mes préférés ! Putain de groupe !
GabinEastwood Membre enregistré
Posté le: 08/08/2013 à 10h38 - (29705)
Un excellent cru pour Motorhead après quelques années de passage à vide.
Dernier album avec Philty, et un côté rock n'roll très prononcé, brut et primaire.
hammerbattalion Membre enregistré
Posté le: 21/10/2014 à 11h32 - (31334)
Un merveille que cet album, une production béton, de supers compos, peu de déchets, de la diversité. La formule à 4 me plait beaucoup, mon préféré avec Sacrifice. Jolie kro fleuve.
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Dez Fafara « Devil Driver »
« J’ai été le président du premier Fan Club américain de Motörhead. »
Lars Ulrich « Metallica »
« Je voudrais ressembler à Lemmy plus tard. »
Dave Grohl « Foo Fighters »
« La première fois que je l'ai rencontré, j’ai eu le sentiment de parler à mon idole. »
Slash « Velvet Revolver »
« Plusieurs de mes désirs se sont accomplis au cours de ma vie. Le fait que je sois pote avec Lemmy en fait partie. »
Whitfield Crane
« Pendant des années Motörhead était le groupe Killer par excellence. »
Robert Flynn « Machine Head »
« Qui gagnerait à l’issue d’un match Lemmy ou dieu ?... Personne car Lemmy c’est dieu. »
Steve Buscemi dans Air heads
Motörhead…
Peu de groupes font l’unanimité comme la bande à Lemmy.
Plus de trente ans au service du rock n’roll sans aucune compromission et sans aucune baisse de régime… peu de groupes peuvent s’en vanter.
Motörhead a influencé beaucoup de groupes et beaucoup de musiciens dans des formations très différentes.
Peu importe que l’on parle de metal, de punk, de hardcore, de thrash ou de black car Motörhead a des fans partout : dans tous les styles, de tous les âges et de toutes les couleurs.
Le capitaine du Vaisseau, c’est MONSIEUR Lemmy Kilmister, figure emblématique et charismatique du rock velu depuis plusieurs décennies. Et c’est aussi le patron, le boss, le parrain (la liste n’est pas exhaustive) du rock n’roll même si les prétendants sont légion et les concurrents (parfois) très sérieux.
Beaucoup disent que Motorhead c’est tout le temps pareil et que lorsque on a écouté « Overkill », « Ace of spade » et « Bomber » on a quasi fait le tour de ce qu’ils savent faire. Peut-être après tout…
Oh puis merde non, non et non, Motörhead n’est pas un groupe qui se répète.
Ils ont écrit quantité d’hymnes rock n’roll et ont écrit des morceaux surprenants pour peu qu’on prenne la peine de se pencher sur leur discographie.
Lemmy a toujours affirmé avec force qu’ils ne faisaient ni du heavy metal ni du hard rock mais simplement du rock n’roll comme il devrait être fait : A fond les ballons.
Motörhead n’a jamais vendu (et ne vendra probablement jamais) des albums par camion. Par contre, jamais le groupe n’a perdu son aura ni sa puissance de tir.
Jamais ils n’ont été considérés comme craignos ou dépassés et c’est probablement cela qui est le plus fort.
Pour un musicien, citer Motörhead parmi ses références, c’est plus que s’affirmer être un auditeur de bon goût. C’est avant tout adhérer à une certaine attitude, une façon d’appréhender la musique.
Motörhead n’est pourtant pas le seul groupe à être resté fidèle à ses principes. Pourquoi donc Lemmy et ses sbires représentent à ce point-là un symbole ? On va essayer de voir pourquoi.
« 1916 » donc…
Ecouter Motörhead pour la première fois, c’est l’assurance de se prendre une bonne mandale dans la gueule.
Il est pourtant évident que même les plus grosses bourrinneries du groupe sont loin de la vitesse et de la brutalité des groupes les plus extrêmes, y compris à cette époque-là.
Pourtant, le groupe a toujours eu une pêche d’enfer et a toujours eu à cœur d’envoyer le steak dans la gueule des kids, en prenant bien soin que la cuisson soit saignante.
10ème album de Motörhead, « 1916 » était une pure tuerie et ce, de bout en bout.
A cette époque-là, Motörhead avait déjà livré quelques albums majestueux mais aussi quelques albums moyens, en dessous des perles que sont « Overkill » ou « Another perfect day ».
« 1916 » a révélé plusieurs classiques du groupe qu’il interprète toujours en live à l’heure actuelle (évidemment on ne le savait pas encore en 1991).
Artistiquement, l’album était très réussi et avait même réussi à l’époque à se glisser parmi Metallica, Anthrax et Megadeth aux prestigieux Grammy Awards (en pleine période Black Album, Metallica avait bien entendu remporté la timbale).
« 1916 » était un des albums de Motörhead enregistré en quatuor.
Le line up était constitué de Lemmy, Wizzo, Wurzel et du pittoresque Philthy « Animal » Taylor.
Tout ce petit monde envoyait du gaz avec bien entendu un côté un peu plus « orchestré » que lorsque Motörhead jouait en trio. Cela s’entend particulièrement au niveau des solos, plus longs et un poil plus techniques.
Beaucoup de fans préfèrent Motörhead à trois et d’ailleurs, Lemmy déclarera plus tard que la formule « Power trio » lui convenait plus que lorsqu’ils jouaient à quatre.
« The one to sing the blues » introduisait l’album d’une bien belle manière avec des riffs bien sentis, des « coordinations » toms – grosses caisses fracassantes et un pur feeling rock n’roll.
« I’m so bad (baby I don’t care) » continuait dans la lignée du premier morceau en offrant un refrain tout simplement imparable convenant à la perfection à l’esprit de Motörhead.
Cette chanson était toujours un régal à entendre en live, le public se délectant de pouvoir éructer avec puissance le célèbre refrain.
« No Voices in the sky » avec son riff très metal continuait à nous envoyer dans la stratosphère punkoïde avec son tempo soutenu et ses chorus endiablés.
Ce genre de morceau faisait un peu le pont entre le côté « dansant » et « bourrin » de Motörhead.
C’est certainement parce qu’il est le produit de ses influences que l’on peut dire que Motörhead fait du rock n’ roll comme eux seuls savaient le faire.
« Going to brazil » était un morceau très rock n’roll dans l’âme, (Lemmy affirmait que ce morceau représentait ses influences rock classique, Chuck Berry en tête).
Assez court et très rythmé, ce morceau est devenu un classique certainement parce qu’il ressemble à un cours d’histoire musicale mais, raconté par Lemmy.
L’album commençait à prendre une autre tournure à ce moment-là avec « Nightmare/the dreamtime ».
Assez étrange car très planant avec des effets sur la voix caractéristiques de ces années-là, le morceau posait vraiment une ambiance spéciale.
Le psychédélisme n’était pourtant pas étranger à Lemmy quand on connaissait bien l’œuvre du bonhomme. Le groupe arrivait donc à laisser respirer l’album et à introduire la semi-ballade « Love Forever ».
Avec son caractère calme, la chanson apparaissait un peu comme une tentative de se rapprocher de la typique « power love song ». Pas le meilleur morceau de l’album cela va sans dire malgré une introduction en arpège envoûtante.
« Angel City » nous permettait de retrouver le groupe en terrain connu avec un tempo plutôt tranquillou et un pur beat rock n’roll vraiment racé.
« Make my day » enfonçait encore plus le clou en accélérant le tempo par rapport à sa prédécétrice.
C’était marrant parce qu’à partir de « Nightmare/the dreamtime », il y avait vraiment une montée crescendo au niveau de la puissance et de la vitesse. Le solo de fin de « Make my day » était tout bonnement excellent car vraiment goûteux et furieux.
« Ramones » avec ses 1 minutes 25 était le morceau le plus jouissif de l’album. Punk jusqu'au bout des riffs, la chanson était un hommage de Lemmy à la célèbre bande de New York.
Lem’ racontait que lorsque cette chanson a été composée, elle lui faisait énormément penser aux compositions des Ramones.
Faisant fi des futures critiques, le bougre décida de pousser le vice jusqu’au bout en accélérant le tempo originel et en écrivant un hommage sublime aux parrains du punk (le premier album des Ramones datant de 1976).
D’ailleurs, même s’il s’en défend un peu, le père Kilmister pourrait donner des leçons à quelques pseudo-punks pourtant encensés par la critique.
Beaucoup de musiciens et de critiques avisés considèrent d’ailleurs Hawkwind (le premier groupe de Lemmy) comme le premier des groupes punk.
En effet, malgré une musique bien moins puissante que Motörhead, l’attitude « Fuck off » était déjà au rendez-vous. Bien avant les Pistols, Lemmy donnait déjà des coups de basse aux spectateurs trop téméraires, démontrant d’ailleurs au passage, qu’il visait bien mieux que Sid Vicious, qui lui, avait la fâcheuse tendance de louper sa cible en frappant à côté.
Bref, Motörhead et le punk c’était copain copain.
« Shut you down » continuait d’ailleurs avec son tempo rapide à nous abîmer les ratounes en nous décochant des crochets tout simplement ravageurs.
Le choc était d’autant plus violent qu’après cette avalanche de punk rock, le groupe décidait de nous livrer l’un des morceaux les plus singuliers de toute sa discographie.
« 1916 » était un morceau incroyable.
Introduit par une nappe de synthétiseur, Lemmy commençait à chanter, avec une voix remplie de feeling, un texte sublime évoquant l’horreur de la guerre.
Sans aucune trace de guitare mais avec des violons et des roulements à la caisse claire, Motörhead se faisait émouvant sans tomber dans le mélo.
Voilà le morceau que je fais écouter à tous ceux qui disent que Motörhead c’est toujours pareil.
L’album se terminait donc sur une touche très spéciale qui rendait au passage cet album unique dans la disco de Motörhead.
J’ai souvent entendu dire que avec un bon live de Motörhead, on n’avait pas besoin d’acheter les albums vu que c’est tout le temps pareil et que tous les hits étaient de toute façon réunis.
Si vous aimez les lives de Motörhead ne vous privez pas du plaisir d’écouter les albums car il y en a vraiment une tripotée de très très bons. « 1916 » en fait partie.
Lemmy parie que c’est après sa mort que Motörhead deviendra vraiment une référence. Ne boudons pas notre plaisir et apprécions le groupe à sa juste valeur tant qu’il est encore en activité.
Au début de la Kro je me demande comment Motörhead avait réussi à conserver sa crédibilité au fur et à mesure des années. C’est en écoutant les albums qu’on a la réponse.
Et pour finir en musique je ne peux résister au plaisir de vous livrer un passage de la sublime « 1916 » :
16 years old when I went to war,
To fight for a land fit for heroes,
God on my side, and a gun in my hand,
Counting my days down to zero,
And I marched and I fought and I bled and I died,
And I never did get any older,
But I knew at the time that a year in the line,
Is a long enough life for a soldier.
Rédigé par : pamalach77 | 1991 | Nb de lectures : 9007