Jour pluvieux pour ce premier concert black de la rentrée... heu pardon, concert "pagan" comme on dit. Et cette date est aussi l'occasion d'étrenner une nouvelle asso de concerts qui débute sur Paname. Et pour un second concert, quelle affiche, avec la venue à Paris de deux bons combos norvégiens, Kampfar et Elite, et d'un groupe allemand pour les accompagner. La tournée a déjà fait étape la veille à Montpellier et nous espérons tous qu'ils sont chauds comme la braise pour leur date parisienne. La nouveauté se joue aussi au niveau de la salle. La Pena Festayre est le sous-sol d'un restaurant basque du parc de la Villette. C'est une bien bonne découverte, car cette salle offre tout le confort pour organiser des concerts de metal de petite à moyenne capacité. Seuls défauts, les peintures murales jaunes (pas très black metal, quoi) et la tenture sur le côté droit de la scène avec un gros dessin de fiesta basque (encore moins black et chiant pour les photos). Sinon, le reste est impeccable à tous les niveaux.
Avant de nous rendre au concert, direction le distributeur de tunes (un DAB, comme on dit). Un conseil si vous avez besoin d'argent, pensez à retirer des sous avant de vous rendre sur place. Sinon, pour trouver un distributeur, il vous faudra franchir les quais à pinces (ou alors pensez à descendre à Corentin Cariou et à finir le chemin à pied jusque Porte de la Villette). De même, si vous souhaitez vous restaurer, faites-le avant. Je déconseille fortement le kebab Oasis Géode, avenue Corentin Cariou. Les merguez pas fraîches auraient pu faire avorter un concert fort bien engagé par la suite. Heureusement, l'estomac trollesque d'un amateur de pagan metal résiste à presque tout.
Avec tout ça, j'arrive dans la place à 19h45, heure officielle du début des hostilités, pour constater que Thyrgrim en est déjà à son avant-dernier morceau. Difficile de donner un avis sur moins de dix minutes de set. Mais il faut moins de temps que cela pour constater que le groupe n'est pas carré. On m'a parlé des guitares qui se décalaient. En ces quelques minutes, c'est surtout le batteur aux fraises qui m'a marqué. Pour le reste, je vous laisse écouter leur black pagan par vous-même. Visuellement, le groupe est resté très classique, torse poil et en treillis. Rien de bien excitant, en somme, mais ils font leur job de groupe d'ouverture. L'après-concert laisse tranquillement le temps d'aller déambuler du côté merch (fort cher pour une date de cette ampleur) et dans le magnifique espace fumeur extérieur, avec son côté promenade dans la cour de la prison. Il ne manquait que les appareils de muscu.
J'avoue avoir connu un certain émoustillement à l'idée de voir Elite monter sur les planches. Fan de leurs premiers brûlots, j'ai été déçu par le plutôt mollasson dernier album We Own the Mountains et je me demandais quel allait être le rendu en live de ces récentes compositions. Mes doutes seront balayés en quelques secondes quant à la fureur du combo norvégien. Elite sur scène, c'est en place nickel et ça envoie gros la patate et les mélodies dans ta face. J'ai vraiment pris un super pied pendant ce set. Côté show, les Norvégiens sont plutôt statiques sur scène. Les deux gratteux au crâne rasé, chacun de leur côté de la scène, assure le minimum de headbanging musculeux. Les deux chevelus, le chanteur et le bassiste, assure le spectacle au centre en bougeant et en communiquant avec le public. L'alcool semble avoir aidé à désinhiber le vocaliste. Le batteur, raide comme un i, fait parfaitement son taf et est resté le maître du tempo pendant tous les titres. Malgré cette rigueur toute nordique, le groupe va aussi prendre son plaisir sur scène, grâce à des retours très positifs d'un public conquis. Elite aura un meilleur son que la tête d'affiche ce soir. On en a pris pleins les dents. Allez, pour être honnête, il faut reconnaitre que les nouveaux titres sont tout de même en deçà de la violence des premiers opus. Mais hormis ce détail qui ne gâche pas la fête (ainsi qu'un problème de gratte), c'était vraiment impeccable. Je les reverrai avec plaisir.
Quand Kampfar entre sur scène, l'ambiance est déjà chaude. Mais après que le groupe ait commencé son intro, quand Dolk entre sur scène, c'est beaucoup plus chaud encore. Kampfar est à Paris et très heureux d'y être. Quel plaisir de se retrouver en compagnie de ce combo qui adore bouffer du live. Dolk va se remémorer amusé la précédente date dans la moiteur du petit Klub. Un rapide coup d'oeil dans la salle démontre tout de même que Kampfar, malgré son statut culte, n'attire pas la foule. Les absents auront eu tort car on s'est fait bananer la face en beauté. Niveau son, le rendu est plus brouillon que pour Elite (avec une gratte de moins pourtant). La guitare de Thomas passe en dessous du reste dans le mix. Un problème de guitare durant le set va l'obliger à changer d'instrument, ce qui aura pour effet de le faire plus ressortir de l'ensemble, sans que le son général n'y gagne énormément en netteté. Il valait mieux connaitre les compos pour vraiment triper. Par contre, niveau trip, il y avait du matériel. "Hymne", "Troll, Død og Trolldom" ou "Norse" sont autant de morceaux intemporels qui nécessitent qu'on les vive une fois dans sa vie en concert. Et rassasié, je les excuse de nous jouer "Ravenheart". Oui, je sais, je suis chiant à vous parler de ce morceau que je trouve trop simpliste, même si je suis d'accord qu'il est tout à fait adapté au live. Comme on pouvait s'y attendre, Heimgang passe parfaitement le cap de la scène. Je ne me souviens plus des titres joués mais ceux-ci s'intègrent avec brio à la setlist du groupe. Et quelle setlist, mazette. Avec un Dolk heureux d'être dans la place et qui aime toujours autant les grimaces et un groupe en parfaite harmonie, Kampfar a offert le premier concert bien brûlant de la rentrée. Miam.
Une centaine de spectateurs, ce qui reste peu pour une affiche de cet acabit. Le Parisien serait-il farouche et frileux? Trop gâté probablement, avec trop de concerts pour un budget limité. Au bilan, nous serons sortis à une heure plus que raisonnable, après nous être bien mis des décibels au compteur. Le temps de rentrer et de prendre une camomille, il reste de bien bons souvenirs de ce concert. J'ai hâte d'aller en novembre au même endroit voir Negura Bunget. En espérant toutefois que l'affluence monte un peu pour la venue des fantasques Roumains.