Alors que la France (et particulièrement une petite boutique parisienne) semblait être le centre du monde du metal depuis le 02 septembre, dix jours plus tard ce sont vers d'autres capitales européennes que se sont tournés les fans de METALLICA. En effet le groupe avait promis deux concerts exceptionnels pour la sortie de leur "Death Magnetic". C'est donc un melting pot de fans toutes nationalités qui se sont retrouvés aux salles O² de Berlin et Londres ces 12 et 15 septembre. Parmi les 40.000 spectateurs, un bon nombre de Français, dont Sacha et SDKBen du local Chapter WHIPPING DANCERZ qui nous content leurs aventures. Three, zwei, un ... on the road again !
Metallica – live promo à l'O² World, Berlin, Allemagne – 12/09/2008
Par Sacha Bonfiglio (Whipping Dancerz)
L'atmosphère était plus qu'électrique alors que MetallicA s'apprêtait à donner dans un O² World flambant neuf, un concert qui s'annonçait déjà comme unique pour promouvoir la sortie de son dernier album "Death Magnetic". En effet, le 12 septembre marquait la sortie mondiale de l'album (excepté en France…), quel meilleur jour pour organiser un concert de cet acabit ? De plus, le groupe avait annoncé qu'un certain nombre de morceaux du dernier album seraient joués à l'occasion, une première depuis la sortie de "Load" en 1996. Et nous ne fûmes pas déçus, c'est le moins qu'on puisse dire.
Le groupe entre en scène avec 1h30 de retard, les aléas des concerts… mais le jeu en vaut la chandelle, installé au premier rang devant une scène centrale relativement petite nous pouvions voir les Four Horsemen à 1 mètre, ce qui eut tendance à rendre le concert encore plus exceptionnel tant la puissance émise par ces derniers était palpable.
L'intro de « That was just your life » résonne dans un O² surexcité, première grosse surprise, Metallica entame le concert avec le premier morceau de l'album comme ils le faisaient sur les tournées de "Ride the lightning", "Master of Puppets" et "...And justice for all" ! Un signe pour les fans ! L'interprétation est excellente, beaucoup de pêche et d'agressivité positive, une belle première pour ce morceau qui annonce la couleur, Metallica est en forme et prêt à donner une prestation unique.
Puis, ils enchaînent sur le second morceau de l'album « The end of the line », dont certains riffs sont tirés de la fameuse « New Song » jouée en 2006 lors de la mini tournée Escape from the Studio, le public est déjà conquis, l'album vient à peine de sortir mais cela ne l'empêche pas de pousser la chansonnette ! Encore une fois, le groupe interprète à merveille son nouveau bijou, on voit jouer un Metallica carré et très sûr de lui, de quoi donner confiance pour la suite du concert, le ton est donné. Après un bref discours de James et un « Bonjour France » suivi d'un « Merci beaucoup » à mon humble avis peu appropriés, le groupe enchaîne sur « The thing that sould not be », un classique du heavy metal que l'on ne présente plus et qui eut le don de faire bouger pas mal de nuques dans la fosse. Au passage, beaucoup étaient très heureux d'entendre ce titre si peu souvent joué depuis quelques années. Et le public n'est pas au bout de ses peines, en effet, le groupe enchaîne directement sur « Of wolf and man » ! Première fois que j'entendais ce morceau en live pour ma part et je dois avouer qu'il est d'une puissance assez incroyable ! Un titre lourd et bien interprété même si certains vous diront que les hurlements de Jason manquait à l'appel. Puis l'intro de « One » retentit dans une enceinte chauffée à blanc, le premier classique du set arrive ! A noter que son emplacement dans le set est relativement atypique si l'on considère les sets joués ces dernières années (en général le titre est plutôt joué vers la fin) et l'absence d'effets pyrotechniques pour des raisons évidentes de proximité de la scène avec le public.
Puis vient le moment pour le groupe de nous introduire un nouveau morceau, les interrogations fusent alors dans l'enceinte de l'O² : quel titre ?! Et c'est « Broken, Beat & Scarred », dont le célèbre refrain « Show your scar » est déjà devenu culte, qui remporte les suffrages ! Grosse claque en somme ! C'est à ce moment que l'on prend conscience de toute la puissance des compositions de ce nouvel opus ! Et une chose est sûre, ce sont des titres composés pour être joués en live, c'est une évidence, c'est un ressenti que je ne fus pas le seul à avoir. Le groupe décide que le public n'en a pas assez et enchaîne sur « Cyanide » déjà joué sur quelques dates lors de la tournée du mois d'août dernier. Un titre assez puissant mais à mon sens moins entraînant que le titre sus-cité, son interprétation n'en demeure pas moins excellente cela étant.
Lors de ce show, il y eut plusieurs types de surprises, des surprises relatives au nouvel album et des surprises relatives à certains titres peu ou plus joués par le groupe depuis un certain temps. « Frantic » fait partie de ces derniers, en effet, personne ne s'attendait à ce que Metallica ressorte un titre de "St Anger" curieusement mis au placard sur les dernières tournées estivales du groupe. Je fus personnellement très heureux d'entendre ce titre toujours aussi bon en live. Des surprises ? Hé bien Metallica nous en réservait encore quelques unes dont "Until it sleeps" ! Quel plaisir que d'entendre ce titre phare de "Load" également laissé de côté pendant de nombreuses années. Bien qu'il n'eut plus été joué depuis un moment, James semblait toujours aussi à l'aise aussi bien sur les parties chant que sur les parties guitare, certains pensaient probablement qu'ils ne pourraient plus monter comme jadis mais il s'en sortit relativement bien. J'étais pour ma part très ému d'entendre ce titre. Afin de ne pas provoquer un arrêt cardiaque chez le public (du moins c'est l'excuse la plus probable selon moi), le groupe enchaîne sur deux classiques "Wherever I may roam "et "For whom the bell tolls" toujours aussi puissante sur scène, notamment grâce aux célèbres coups de grosse caisse répétés en guise d'introduction. Le public est plus que conquis et commence à bouger sévèrement ! C'est le bon moment pour enchaîner sur une ballade… du dernier album bien entendu et ce sont les premiers arpèges du premier single de "Death Magnetic", « The day that never comes », qui se font entendre ! Sa mélodie recherchée et entraînante nous fit allumer quelques briquets, appréciant beaucoup ce titre ce fut un plaisir de le voir interprété sur scène. S'en suit un « Master of Puppets » rapide et violent à souhait, la force de ce classique est toujours aussi efficace et le public s'en souvient (mes bras également) ! L'enchaînement après "Master" fut atypique, en effet, « Blackened » vient entretenir l'atmosphère de folie qui s'est alors emparée de la salle, rien que l'introduction du morceau me donna le frisson.
Nous arrivons (déjà) vers la fin du concert et c'est précisément à ce moment-là que James nous annonce qu'il est très heureux de fêter avec nous la sortie de "Death Magnetic" ! Le groupe balance alors les premiers accords de … « Blitzkrieg » ! Une de mes reprises favorites ! Et c'est une pluie de ballons qui s'abat sur nous ! Des ballons de toute taille arborant l'inscription « Metallica – Death Magnetic » tombent de toute part, même sur scène ! C'était assez marrant de voir James et Kirk s'amuser à taper dans les ballons pour les faire bondir sur le public alors qu'ils jouaient !
Allez une dernière surprise pour le rappel : « Jump in the fire » ! Je ne m'attendais vraiment pas à entendre ce titre ! Bien que l'interprétation laissait franchement à désirer, ça fait toujours plaisir d'entendre des vieux titres rarement joués qui plus est. Comme à son habitude, Metallica clôtura avec « Seek & Destroy », rien de tel qu'un classique pour finir un concert en beauté.
D'un point de vue purement technique, je dirais que le son n'était pas terrible en début de concert, le fait d'être devant la scène y jouait certainement puisque des amis en tribune n'ont pas noté ces soucis. En effet, beaucoup de basse, un son très brouillon et un chant quasiment inaudible, heureusement la situation s'améliora rapidement et le tout se rééquilibra.
En ce qui concerne la prestation scénique de Metallica, le groupe répondit à sa réputation, toujours autant de pêche, beaucoup de mouvements, Kirk et Rob tournaient sans cesse autour de la scène. Un jeu de scène en somme très dynamique (de plus, la scène centrale les obligeait à tourner pour que tout le monde puisse les voir jouer – même Lars tournait, sa batterie étant montée sur une plateforme tournante tel un manège !) et entraînant. James était au point niveau chant, malgré quelques loupés sur certains morceaux, comme cela arrive souvent en concert, l'interprétation des titres était dans l'ensemble relativement bonne et fidèle, mise à part sur "Blitzkrieg" qui fut un peu raccourcie par rapport à l'originale. Enfin, les nouveaux morceaux ont dans l'ensemble été bien interprétés malgré quelques petites approximations (la plupart était des premières, ne l'oublions pas).
Tout cela laisse présager le meilleur pour la tournée à venir ! Stay tuned guys, MetallicA is back and well !
Setlist :
That Was Just Your Life
The End of The Line
The Thing That Should Not Be
Of Wolf And Man
One
Broken, Beat & Scarred
Cyanide
Frantic
Until It Sleeps
Wherever I May Roam
For Whom The Bell Tolls
The Day That Never Comes
Master Of Puppets
Blackened
Blitzkrieg
Jump In the Fire
Seek And Destroy
Metallica Live @ The O2 Arena, Londres - 15 Septembre 2008
par Sdkben (Whipping Dancerz)
Après son fabuleux concert de Berlin le jour même de la sortie de "Death Magnetic", Metallica complète 72 heures plus tard sa mini-tournée promo européenne à Londres, à l'O2 Arena, salle à l'américaine, située à l'intérieur de l'ancien « Millenium Dome » et entourée par un centre commercial, à des années lumières de notre obsolète POPB.
Lars nous avait promis pour ces 2 dates exceptionnelles, de l'inédit et des raretés. Pour l'inédit, le concert de Berlin nous avait comblé. Que demander de plus que 5 nouveaux morceaux ? Pour les raretés, en revanche, c'était plutôt une petite déception qui n'avait malgré tout rien gâché au spectacle. L'euphorie de la première partie du concert avait juste progressivement laissé place à la joie d'assister à un superbe spectacle dans une formidable ambiance.
Alors quid de ce concert ? Les spéculations allaient bon train : setlist identique ? Nouveaux morceaux de "Death Magnetic" ? D'autres chansons sorties du placard pour remplacer "Of Wolf And Man", "Until It Sleeps", "Frantic", "Blitzkrieg" ou "Jump In The Fire" ?
Pour moi, même si j'espérais quelques variations de setlist avec 1 ou 2 nouveaux titres de DM (comme par exemple "All Nightmare Long" ou "The Judas Kiss"), l'important n'était pas là. Après un concert à Berlin passé en tribune à profiter en toute décontraction du spectacle offert par le groupe, j'allais passer celui-ci en fosse, et plus précisément au premier rang face au micro que James allait accaparer dès son entrée en scène. J'allais vivre un second concert à la fois bien différent et tout aussi parfait que le premier.
"It's A Long Way To The Top If You Wanna Rock'n Roll" commence, le temps pour moi de faire les dernières vérifications d'usage avant que les choses sérieuses commencent : appareil photo numérique dans la main droite, main gauche cramponnée à la barrière, je suis prêt à résister à la foule présente et à mitrailler, même si mes photos ne seront jamais aussi réussies que celles de Ross Halfin qui passe devant nous au moment où débute "The Ecstasy Of Gold". La montée d'adrénaline se fait ressentir dans toute la salle, à se demander si les battements de cœur de l'intro de "That Was Just Your Life" qui résonnent alors dans l'enceinte ne sont pas ceux des 23 000 fans présents dans l'O2 Arena.
Dans la pénombre de la salle, on distingue les silhouettes des membres du groupe entrer sur la scène centrale, la bande audio de l'intro de la chanson s'arrête, les lumières s'allument et James est là, à 2 mètres de moi jouant de sa guitare de façon rageuse tout en arborant un grand sourire, à l'image du Metallica post St-Anger.
La chanson passe tout aussi bien que 3 jours plus tôt à Berlin, je reprends en chœur avec tout le public le pont de la chanson :
« I blind my eyes and try to force it all into place.
I stitch them up, see not my fall from grace.
I blind my eyes, I hide and feel it passing me by.
I open just in time to say goodbye. »
L'audience est ravie et n'a pas le temps de souffler alors que retentissent déjà les premiers riffs de "The End Of The Line" qui s'avère être d'une très grande efficacité en live même si sur album, celle-ci m'était plutôt passée inaperçue.
Le passage calme permet au public de prendre son premier repos et à Kirk de nous offrir une pose rarement vue, guitare posée sur un genou.
Après les changements d'instruments habituels, le groupe continue le concert comme à Berlin par "The Thing That Should Not Be". Cette chanson est l'une des préférées de James, et ce soir-là, j'ai presque envie de penser comme lui, ayant rarement vu cette chanson passer aussi bien que lors de ces 2 concerts.
Tous ceux qui étaient à Berlin ou qui en ont lu la setlist commencent à comprendre que le concert du jour serait quasiment identique à celui de Berlin, lorsque James, faisant son retour au micro face à moi, introduit "Of Wolf And Man". L'intro de "One" et ses premières notes nous permettent de nous remettre de l'énorme et sous-estimée chanson du Black Album. On se met même à espérer que celle-ci fera désormais plus souvent partie des setlists futures du groupe.
"One" achevée, James prend le micro et annonce la chanson suivante, nouvel extrait de DM : « BBS, it's what we call it ». Ma chanson préférée de l'album, et chanson faite pour le live avec ses paroles basiques et efficaces, appelant l'ensemble du public au sing along ! « What don't kill ya make ya more strong ». Yes ! Rob est face à moi, faisant les backing vocals (« Show your scars » !) avec tous les fans de l'arena ! Broken, Beat & Scarred yeahhh !
« Avez-vous déjà vu Metallica en concert ? » nous demande James. Tout le public répond oui à l'unisson et lève les bras. « Alors vous connaissez déjà celle-là ! ». Effectivement, on connaît tous depuis le Ozzfest cette intro groovy à souhait : "Cyanide", chanson compliquée à apprivoiser, mais qui prend une nouvelle dimension en live grâce à son refrain imparable.
James prend sa guitare « The Grinch » et introduit la chanson suivante de façon assez originale. « This is from an album not very loved. But say what you will, this song kicks ass ! Fraaantic ! » Enorme, le public adhère, et chante tout au long de la chanson. Ça fait tellement plaisir aux fans qui ont aimé "St. Anger" de voir que le groupe ne renie pas son passé récent au moment où il est de bon ton chez les métalleux de tous âges aveuglés par quelques artifices de crier aux soi-disant « retour » du « vrai » Metallica en effaçant d'un trait 15 ans d'histoire et de grands moments partagés entre le groupes et ses fans.
James est de retour face à moi au moment où je le souhaitais le plus : "Until It Sleeps". Somptueux single du non moins somptueux album "Load" et moment très fort en émotion et en intensité pour moi lors de ce concert. Phénoménal.
Le groupe sort de scène, la bande d'intro de "Wherever I May Roam" est lancée, et 5 minutes plus tard, je ne peux que constater que cette chanson, même si on peut s'en lasser comme "Sad But True" ou "Enter Sandman", sera toujours un grand hit live du groupe.
Rob arrive maintenant face à moi, et j'en suis bien heureux car il commence son intro de "For Whom The Bell Tolls" et je suis aux premières loges pour apprécier son formidable jeu. A une époque James introduisait cette chanson en annonçant « This is what we do best motherfuckers ! ». Je suis bien d'accord ! Heavy !
"The Day That Never Comes" sera interprétée de très belle façon et chose intéressante que j'avais constatée lors du concert de Berlin, Fleming Larsen, le fidèle roadie de Lars, change la caisse claire de son kit pour cette chanson uniquement. Et effectivement, la caisse claire sonne bien différemment.
Le groupe enchaîne ensuite avec "Master Of Puppets" et "Blackened" pour achever le set avant que les lumières ne se rallument pour les 3 dernières chansons du rappel. Metallica nous offre alors la seule nouvelle chanson par rapport au concert de Berlin avec "Stone Cold Crazy". Parfait ! "Jump In The Fire" sera ensuite ma seule véritable déception de ce concert, pensant vraiment qu'ils allaient également changer celle-ci pour une autre chanson de "Kill'Em All". Dommage. Et c'est le désormais habituel "Seek And Destroy" qui clôt le concert avec le lancé de ballon (les ballons ayant apparemment un peu fait chier le groupe à Berlin pendant les 3 chansons du rappel).
Les fans acclament le groupe durant plusieurs minutes pendant que celui-ci fait son habituelle distribution de médiators et Lars, que je n'aurai presque pas vu du concert à cause d'un projecteur donne ses précieuses baguettes tant recherchées aux plus chanceux. Les 4 membres du groupe se réunissent sur l'estrade de la batterie pour saluer son public. Lars prend le micro et conclut ce très bon moment passé entre Metallica et ses fans en nous invitant à la future tournée européenne indoor au printemps 2009. On sera là ! See you guys !
BOW DOWN !
(N.B. : à un moment du concert, James certainement un peu agacé de voir tous les gens en face de lui le mitrailler avec leurs APN et téléphones portables nous demandera de ranger notre matos et de profiter du concert, du moment présent tout en lançant une petite pique envers les utilisateurs de youtube : « Putting a video on youtube will not make you famous ! »)
Setlist:
That Was Just Your Life
The End Of The Line
The Thing That Should Not Be
Of Wolf And Man
One
Broken, Beat And Scarred
Cyanide
Frantic
Until It Sleeps
Wherever I May Roam
For Whom The Bell Tolls
The Day That Never Comes
Master Of Puppets
Blackened
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Stone Cold Crazy
Jump In The Fire
Seek and Destroy