STRAPPING YOUNG LAD - City (Century Media) - 18/11/2007 @ 10h18
C’était vers la fin du printemps / début de l’été 1997. Un samedi ordinaire… Je glandouille dans ma chambre avec le dernier sampler d’Hard Rock Magazine en fond sonore. Soudain, alors que la plage n° 7 ou 8 du CD arrive, un violent coup de pied à l’arrière train vient me sortir de ma torpeur ! Dix ans plus tard, je garde encore la marque d’une semelle de godasse au postérieur, tant le coup de pied au cul fut violent ! Ce choc, c’est « Detox » de Strapping Young Lad qui l’a provoqué. Strapping Young Lad ? Mais quel est donc ce groupe dont je n’ai jamais entendu parler ? Quel est donc cet ovni qui me donne l’impression d’entendre du Fear Factory sous amphétamines ? Une lecture du magazine précité m’apprendra qu’il s’agit du projet d’un certain Devin Townsend. Ce jeune homme, qui n’est alors âgé que de 24 ans, possède déjà un certain background : chanteur pour Steve Vai, collaboration avec The Wildhearts, autre projet insolite sous le nom de Punky Bruster… Le garçon avait même été approché par Judas Priest pour succéder à Rob Halford !
Autant vous dire que je n’ai pas mariné longtemps avant de commander "City" ! Un album acheté à l’époque chez Holy Records. Si le label seine-et-marnais a parfois tendance à attribuer des étiquettes quelque peu audacieuses pour décrire les groupes sur son catalogue VPC, il faut bien admettre que « brutal indus symphonic » n’était pour une fois pas un terme si farfelu que ça. Car SYL, c’est un peu les trois à la fois.
City n’est pas le premier essai de SYL. Deux ans auparavant, le bien nommé « Heavy as a really heavy thing » avait vu le jour. Si ce dernier s’apparente à un gros glaviot visqueux, on peut parler de véritable vomi corrosif pour son successeur ! Car comme l’explique Devin Townsend, SYL est pour lui une sorte d’exutoire qui lui permet d’expurger ses idées les plus noires. Et il faut croire que le Canadien était dans une période particulièrement sombre au moment de la conception de "City". Car celui-ci est particulièrement agressif !
L’album débute sur « Velvet Kervokian », sorte d’introduction inquisitrice où Devin semble prévenir l’auditeur de l’apocalypse qui l’attend. S’en suivent une série de brûlots qui s’enchaînent sans temps morts. Tout juste a-t-on le temps de souffler un peu sur un « AAA » au tempo un peu plus lent, qu’on se reprend tout de suite une grosse mandale dans la tronche avec un « Underneath the waves » cataclysmique !
S'il ne fallait retenir qu’un seul adjectif pour qualifier "City", ce serait « intense ». Car au-delà de la brutalité, Devin Townsend a su insuffler une bonne dose d’émotion. Sous le déluge de guitares rageuses et de blast beats meurtriers (merci Gene Hoglan !), viennent se greffer nombre d’éléments mélodiques donnant ainsi une âme à ce chef-d’œuvre. On ne peut donc pas résumer la musique de SYL à une simple variante de grindcore (avec tout le respect que je porte pour ce courant musical) ! SYL c’est beaucoup plus que cela : c’est la symbiose ultime entre la brutalité et la mélodie ! L’agressivité est ici décuplée tant le chant est hurlé avec conviction. 39 minutes d’un voyage plus que mouvementé, d’où l’on ressort complètement lessivé, mais comblé.
Le groupe sera ensuite mis en sommeil plusieurs années par Devin Townsend. Le musicien déjanté préférant alors exprimer l’étendue de ses talents de façon plus soft au travers d’autres projets (Ocean Machine, Infinity, Terria…) La « bête immonde » ne sera ressuscitée qu’en 2003, où trois albums seront publiés jusqu’en 2006. Des albums excellents certe, mais pas autant que "City". D’ailleurs Devin Townsend l’avouera lui-même : « City est le meilleur album de Strapping Young Lad. Dans le genre, j’ai tout dit avec ce disque ». Ce n’est pas moi qui vais le contredire !
Rédigé par : Jean-Mi | 1997 | Nb de lectures : 2764
Cet album est absolument monstrueux. Découvert aussi sur la compile hard rock mag numero 2, ROSE le skeud...rose, avec une gisbon sg et un titre d'obscenity...et un truc français abominable qui s'appelait one eyed jack (je viens de perdre 3 neurones à chercher).
RBD Membre enregistré
Posté le: 13/04/2012 à 22h35 - (27349)
Le côté fêlé du casque de Devin Townsend m'a toujours un peu gêné, mais son très grand talent est indéniable. Avec ce bijou d'intensité sortant du cadre strict des genres extrêmes bien assis, il est clair qu'il était difficile de faire plus ! Et c'est logique qu'il se soit lancé en suivant dans des projets plus atmosphériques, assumant pleinement son autre facette.
Ivan Grozny Membre enregistré
Posté le: 10/11/2013 à 10h23 - (30130)
Devin Townsend en 1997 est absolument intouchable, le sommet de sa carrière.
Detox Man IP:82.238.247.243 Invité
Posté le: 10/11/2013 à 12h31 - (30136)
Un chef d'oeuvre et un classique du Metal, ni plus ni moins !!!
Dittohead IP:2.2.189.5 Invité
Posté le: 10/11/2013 à 13h29 - (30139)
Une énorme mandale dans la gueule ce skeud! Et comme le dit plus haut Ivan Grozny, la période phare de Townsend.
vincesnake Membre enregistré
Posté le: 10/11/2013 à 22h23 - (30147)
Je me rappelle les interviews de l'époque où Devin passait pour quelqu'un de vraiment cinglé.
Un album qui fit sa petite révolution mine de rien mais on était encore loin de s'imaginer ce que le bonhomme allait devenir. Et puis il y a eu Ocean Machine, Infinity et le retour d'un Strapping Young Lad certes moins intense mais tout aussi grandiose et génial ! Culte.
TITXMEN Membre enregistré
Posté le: 11/11/2013 à 11h40 - (30152)
C'était exactement comme ça pour moi aussi! Découvert grâce à un sampler de Hard Rock avec "Underneath The Waves", et le mois suivant le fameux "Detox"!!!
Un disque qui restera, je pense, une référence absolue, et ce pour très longtemps! Rien à jeter! Tous les morceaux sont bons! De l'intro Velvet Kevorkian enchaîné au cataclysmique All Hail The New Flesh", à la reprise de Cop Shoot Cop (une merveille d'ambiance urbaine désolée) et à "l'aérien" Spirituality...
L'interprétation de Detox sur le live "The Retinal Circus" est excellente!
Velvet Kevorkian Membre enregistré
Posté le: 14/11/2013 à 07h36 - (30159)
LA référence quoi. Cet album est juste monstrueux.
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Autant vous dire que je n’ai pas mariné longtemps avant de commander "City" ! Un album acheté à l’époque chez Holy Records. Si le label seine-et-marnais a parfois tendance à attribuer des étiquettes quelque peu audacieuses pour décrire les groupes sur son catalogue VPC, il faut bien admettre que « brutal indus symphonic » n’était pour une fois pas un terme si farfelu que ça. Car SYL, c’est un peu les trois à la fois.
City n’est pas le premier essai de SYL. Deux ans auparavant, le bien nommé « Heavy as a really heavy thing » avait vu le jour. Si ce dernier s’apparente à un gros glaviot visqueux, on peut parler de véritable vomi corrosif pour son successeur ! Car comme l’explique Devin Townsend, SYL est pour lui une sorte d’exutoire qui lui permet d’expurger ses idées les plus noires. Et il faut croire que le Canadien était dans une période particulièrement sombre au moment de la conception de "City". Car celui-ci est particulièrement agressif !
L’album débute sur « Velvet Kervokian », sorte d’introduction inquisitrice où Devin semble prévenir l’auditeur de l’apocalypse qui l’attend. S’en suivent une série de brûlots qui s’enchaînent sans temps morts. Tout juste a-t-on le temps de souffler un peu sur un « AAA » au tempo un peu plus lent, qu’on se reprend tout de suite une grosse mandale dans la tronche avec un « Underneath the waves » cataclysmique !
S'il ne fallait retenir qu’un seul adjectif pour qualifier "City", ce serait « intense ». Car au-delà de la brutalité, Devin Townsend a su insuffler une bonne dose d’émotion. Sous le déluge de guitares rageuses et de blast beats meurtriers (merci Gene Hoglan !), viennent se greffer nombre d’éléments mélodiques donnant ainsi une âme à ce chef-d’œuvre. On ne peut donc pas résumer la musique de SYL à une simple variante de grindcore (avec tout le respect que je porte pour ce courant musical) ! SYL c’est beaucoup plus que cela : c’est la symbiose ultime entre la brutalité et la mélodie ! L’agressivité est ici décuplée tant le chant est hurlé avec conviction. 39 minutes d’un voyage plus que mouvementé, d’où l’on ressort complètement lessivé, mais comblé.
Le groupe sera ensuite mis en sommeil plusieurs années par Devin Townsend. Le musicien déjanté préférant alors exprimer l’étendue de ses talents de façon plus soft au travers d’autres projets (Ocean Machine, Infinity, Terria…) La « bête immonde » ne sera ressuscitée qu’en 2003, où trois albums seront publiés jusqu’en 2006. Des albums excellents certe, mais pas autant que "City". D’ailleurs Devin Townsend l’avouera lui-même : « City est le meilleur album de Strapping Young Lad. Dans le genre, j’ai tout dit avec ce disque ». Ce n’est pas moi qui vais le contredire !
Rédigé par : Jean-Mi | 1997 | Nb de lectures : 2764