COVENANT – Nexus Polaris (Nuclear Blast) - 28/10/2007 @ 10h28
Belle époque pour le label Nuclear Blast que ce milieu des années 90. Le label allemand possède une impressionnante écurie : rien qu’en cette année 1998, il supervise la sortie de groupes comme Satyricon ("Mother North in the Dawn of Age"), Therion ("Vovin"), Dissection ("Storm of the Lights Bane"), In Flames ("Whoracle")… Il faut dire que le succès commercial d’un de ses plus jeunes outsiders – j’ai nommé Dimmu Borgir et son "Enthrone Darkness Triumphant" – a largement contribué à lui apporter une reconnaissance méritée, et c’est désormais à grand renfort de publicités qu’il assure la promotion de ses poulains… Cela est profitable à bon nombre de groupes encore peu connus ou en passe de le devenir, et Covenant, évidemment, est de ceux-là.

Le groupe est formé autour de deux membres principaux : Nagash au chant et à la basse, et son acolyte Blackheart aux guitares. Il a déjà un méfait à son actif : l’album "In Times Before the Light", sorti un an plus tôt dans un cercle resté underground. Pour ce second opus, le duo s’octroie la participation de l’élite de la scène Black norvégienne. Jugez plutôt… A la guitare : Astennu (à la tête de Carpe Tenebrum, son projet solo, et aussi guitariste dans Dimmu Borgir) ; aux fûts : Hellammer (batteur au sein de Mayhem, d’Arcturus, et d’une pléthore d’autres projets) ; aux claviers : Sverd (claviériste d’Arcturus) ; et à la voix : Sarah (qui pousse la chansonnette sur les albums de Cradle Of Filth)…

L’album est enregistré au Woodhouse Studio, gage d’une production aux petits oignons. Le visuel particulièrement réussi – et signé Andreas Marschall qui a réalisé bon nombre de Covers pour d’autres groupes de la scène Metal comme Blind Guardian, Hammerfall, In Flames, Stratovarius, Venom, Obituary pour ne citer que les plus connus –, le visuel, donc, avec cette pochette dans des tons bleutés et la mise en scène de ce personnage très typé dark-fantasy, nous place d’emblée dans l’ambiance féeriquo-astrale prodiguée par le groupe. On peut avancer sans craindre de se tromper que la beauté de cette pochette n’a pas été sans influencer les potentiels acquéreurs dans leur futur achat. Mais heureusement, et comme il se doit avec la réunion de musiciens aussi talentueux, le son est largement à la hauteur de l’image…

C’est en effet un Black Metal Symphonique de premier choix que nous sert Covenant. Les textes se détachent de l’obédience satanique fortement en vogue à l’époque, et, tout en restant fondamentalement sombres et ambigus, se placent au service d’un concept décalé cher à Nagash, qui traite de sujets cosmiques sur des accents de noire bouffonnerie qui ne sont pas sans rappeler les frasques grandiloquentes d’un autre pilier de la scène norvégienne : je veux bien entendu parler d’Arcturus. Ce concept confère une unité forte à l’album. La musique aussi, en dépit des horizons divers de ses musiciens, surprend par sa cohérence. Empruntant à ses mentors les divers recettes qui ont assuré leur succès (l’aspect direct et carré d’un Dimmu Borgir, la richesse des claviers d’un Arcturus, les chants féminins d’un Cradle), le Black de Covenant est parsemé de riffs vraiment accrocheurs que rehaussent des solos rapides et inspirés (ce qui se rencontrait peu souvent jusqu’ici) soulignés par d’admirables lignes de piano (« Bizarre Cosmic Industries ») et drapé de l’accompagnement très présent mais jamais envahissant des synthés, le tout lancé au tempo supersonique des marteaux d’un Hellhammer au mieux de sa forme… Du tout bon ! Les mélopées de Rachel ne sont (presque) jamais de trop : créant un doux contrepoint à la violence et à l’intensité de la musique, elles soulignent, par opposition, le côté loufoque des textes de Nagash et contribuent à dépeindre l’univers cosmique qui fait tout le charme de ce Nexus Polaris (A noter que cet album est le premier album de Black à ma connaissance à utiliser le son d’un accordéon sur l’un de ses titres : vers la fin de « Bizarre Cosmic Industries »).

Vous l’aurez compris, Nexus Polaris appartient à ces albums qu’il serait dommage de ne pas avoir écouté. Tout à fait représentatif de ce que l’on pourrait appeler « l’âge d’or » du Black Metal Symphonique, il offre une musique, qui, si elle possède l’emballage traditionnel du style de l’époque, est inspirée par un concept assez original pour nous faire visiter de nouveaux territoires.

Epaulé par l’importante promotion de l’écurie Nuclear Blast, et surfant sur la vague du succès de Dimmu Borgir, Covenant, grâce à cet album, accède à une certaine notoriété qui permettra à son chef Nagash de creuser par la suite son filon personnel et de prendre une tangente musicale et conceptuelle plus spéciale – et plus spatiale – mais qui a le mérite de lui être propre… Un univers tout à fait particulier qu’il développera dans ses futures offrandes, et sous un autre nom : The Kovenant. Mais ça, c’est une autre histoire…


Rédigé par : Goldenear | 1998 | Nb de lectures : 2269


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Commentaire
Funky Globe
Membre enregistré
Posté le: 07/05/2008 à 11h16 - (26036)
ce qui est bien, c'est que même ceux qui s'en sont lassés affirment que cet album les a suivis un bon bout de temps...
c'est vrai que tout n'est pas mortel. les 6 premiers morceaux environ (de mémoire) sont extraordinaires je trouve.
je le réécoute plus trop non plus, comme "anthems to the welkin at dusk" d'emperor par exemple, qui reste sublimissime malgré les années...mais bon c'est comme tout, on s'en lasse.


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