Après un EP (qui lui a valu une signature pour 8 albums avec une major) et un premier album (« The Warning ») très réussis, QUEENSRŸCHE va surprendre son monde avec un album très arrangé (avec clavier et programmations à une époque où ça ne se faisait pas dans le métal) et très froid, d'un abord difficile, il n'est pas rare qu'on le déteste aux premières écoutes. Malgré ses 21 ans au moment où j'écris, je trouve toujours cet album d'une grande modernité, et il reste mon préféré dans la discographie de QUEENSRŸCHE qui contient plusieurs perles (« Operation : MindCrime », « Empire » ou encore « Promised Land »).

L'album débute sur « Walk in the shadows », un morceau mid tempo agressif mais froid, arrangé, avec une batterie qui sonne mécanique, cette chanson est devenue un classique du groupe (elle est disponible sur plusieurs albums live). Un début calme mais sombre avec un clavier cristallin lance « I dream in infra red », puis arrive un riff de gratte pour ce morceau lent (voire rampant), qui a un côté inquiétant, c'est l'un des premiers qui traite de la technologie face à l'humain. Directement enchaîné par l'outro au clavier de « I dream in infra red », arrive « The Whisper » et son clavier tonitruant, pour un morceau mid-tempo, avec une voix chuchotée en alternance avec le chant. « Gonna get close to you » est la transformation d'une ballade Dal Bello en titre inquiétant avec boucles et clavier sombres, le titre était le single de l'album et avait eu son vidéo clip. « The Killing Words » après son intro au clavier est tout en contraste entre des couplets légers à la guitare acoustique, au clavier et au chant, et un refrain plus puissant. On a droit à un solo de gratte cristallin et une fin plus énervée. On arrive à un sommet de l'album (à mon goût bien entendu) avec « Surgical Strike » un titre rapide, énervé et puissant, avec des claviers monstrueux sur le break (pour le vinyle c'est la fin de la face A). Une intro au clavier puis de la guitare acoustique et des programmations, une voix avec vocoder pour poser l'ambiance glaciale de « Neue Regel » un titre lent, dont une grande grande partie est en voix, basse, cymbales, et programmations. Programmations que l'on trouve tout au long du titre qui gagne peu à peu en agressivité et dont la fin accorde une large place aux arrangements (voix diverses). « Chemical Youth (We are Rebellion)» est le second titre très pêchu du disque, avec de gros choeurs, une batterie qui claque, et une fin en solo de batterie. « London » est sorte de ballade (allez emballer là-dessus, vous...) triste avec une fois encore beaucoup d'arrangements dont des choeurs énormes (très musique classique), c'est une fois de plus un très beau titre du groupe. Un retour vers la puissance avec « Screaming in digital » (la technologie une fois de plus) qui est construit comme un dialogue, c'est un morceau plein d'urgence, avec des claviers une fois encore très puissants. L'album se termine sur « I will remember » une ballade acoustique, comme un contre-pied au reste du disque avec juste de la guitare acoustique, la voix de Geoff et des sifflement, sorte de calme après la tempête, très aérien qui termine en beauté cet album fantastique.

Même s'il est un peu moins coté que « Operation : MindCrime », « Rage for Order » vaut largement le détour, pour ma part je le trouve beaucoup plus aventureux avec l'envie de créer une musique unique. J'ai beaucoup de mal à comprendre comment le groupe en est venu (beaucoup) plus tard à nous proposer des disques insignifiants comme « Q2K » ou « Hear in the Now Frontiers ». C'est n'est toutefois peut-être pas l'album le plus facile pour rencontrer cet extraordinaire groupe qu'est QUEENSRŸCHE.


Rédigé par : Papy cyril | 1986 | Nb de lectures : 6997