- MINISTRY + MY LIFE WITH THE THRILL KILL CULT + HANZEL UND GRETYL par FROGSKIP - 1969 lectures
le 26 septembre 2004 San Francisco (The Grand)



Rien de tel qu'un petit concert pour se remettre des 9 heures de décalage horaire, et la perspective de voir Ministry faire la démonstration de son nouvel et impressionnant opus le lendemain de mon arrivée en Californie me semblait un plan d'une logique imparable…



Le Grand est un somptueux théâtre avec balcon sur Van Ness Avenue, pas exactement l'endroit où l'on s'attend à voir jouer des groupes métal de la trempe de Ministry, mais certainement excellent pour ce qui est de l'acoustique. La tournée actuelle du groupe d'Al Jourgensen s'intitule « Evil Doer » en référence à Bush le malfaisant, et avant même d'entrer dans la salle proprement dite, on est déjà accosté par un groupe d'activistes encourageant la jeunesse désœuvrée à s'inscrire sur les listes électorales… Un petit coup d'œil aux T-shirts dont les logos détournés des Rolling Stones proclament « Lick Bush 2004 » et nous voilà dans la place.



Hanzel Und Gretyl, combo expérimental de Manhattan chantant en allemand, ouvrent les hostilités et le public leur réserve un assez bon accueil malgré un son plutôt crade. Puis vient le tour de My Life With The Trill Kill Kult, groupe dance/indus de Chicago en activité depuis près de 20 ans, dont la performance, et surtout sa chanteuse Groovie Mann, obtiennent un franc succès.





L'arrivée des roadies permet de reprendre ses marques et de s'apercevoir qu'à la différence de la tournée Animositisomina qui les a amenés à l'Elysée Montmartre par deux fois l'an dernier, Ministry n'a plus (excusez du peu) qu'un seul batteur. Et puis avant même que les nombreux goths présents sur place n'aient eu le temps de se faire un raccord de rimmel, retentissent les premières mesures du Carmina Burana de Carl Orff qui ouvre Houses of the Molé. Le son est ENAURME, et l'effet sur le public est impressionnant, surtout que l'arrivée sur scène du groupe accompagné d'un type au masque de « George W Bush» échauffe bien les esprits. Jourgensen entre sur des extraits de discours du résident à la Maison Blanche et le groupe se jette dans un « No W » hallucinant. On peut se rendre compte de la hargne du groupe aussi bien par l'assaut sonore que par le côté théâtral de la mise en scène : Rétro-projections d'images de guerre, extraits de discours de Bush, le guitariste arborant fièrement sur son ticheurte le faciès de Dubbya avec la légende « Not My President » et Al Jourgensen allant jusqu'à faire semblant de tabasser le type au masque sous les vivas du public. Tout simplement grandiose et on n'est que 5 minutes dans le concert !




Le groupe aligne sans reprendre son souffle (et nous non plus) la quasi totalité du nouvel album, tout en reprenant les classiques que sont NWO, Thieves, Hero, So What, Just One Fix, Supernaut… Cette nouvelle formation connaît le répertoire par cœur, mais il faut bien admettre qu'un gros son et des riffs de tueur ne peuvent remplacer le talent et la technique de Paul Barker, bassiste original et l'autre tête pensante de Ministry qui a quitté le groupe après la dernière tournée. Côté positif, Al Jourgensen a l'air beaucoup plus « présent », à savoir moins sous l'influence de substances abrutissantes (ce qui n'est sûrement pas le cas du public, qui moshe comme un seul homme, surtout les filles !).













Et puis vient le moment du deuxième rappel, et là tout le théâtre commence à scander « Jello, Jello » : La rumeur internet a propagé la nouvelle de la venue du fils prodigue de San Francisco, celui qui il y a plus de 20 ans de cela révolutionna la scène punk avec les Dead Kennedys, j'ai nommé Jello Biafra. Ayant déjà tâté de la politique dans les années 80 pour s'être présenté aux élections municipales et forcé la mairesse locale à un deuxième tour historique, Jello n'est pas un novice au jeu de la médiatisation par tous les moyens puisqu'il anime des conférences sur la globalisation partout dans le monde et se fait le fer de lance de tout un mouvement au travers de son label Alternative Tentacles. C'est d'ailleurs par le biais de ce label qu'il a enregistré avec Ministry une poignée d'albums rageurs sous le nom de Lard.
Jello arrive donc sur scène sous une ovation assourdissante et se livre à une petite leçon de morale envers toutes les personnes trop complaisantes pour se bouger le cul et aller voter en novembre. Le message passe super bien, et pour enfoncer le clou, il nous montre une affiche. « Si vous voulez savoir l'opinion que le reste du monde a de nous, regardez plutôt » : Et de produire un poster de George W Bush qui dit simplement « Terroriste Numéro Un » en français dans le texte, siouplé !!! Je dois admettre qu'un élan de fierté m'a alors balayé aussi sûrement que l'ouragan dévastant au même moment la côte Est du pays… Tout ce petit monde se lance alors dans un « Forkboy » de folie, laissant le public complètement sur le cul de voir sur scène un groupe qui ne sort jamais du studio. 15' plus tard les lumières se rallumaient, mais les oreilles ont continué de siffler pendant une bonne semaine. Probablement bon signe, non ? En tous les cas, on ne peut que se demander quelle a été la réception de ce show au Texas, et puis surtout quelle fut l'atmosphère au Blue Note de Columbia, Missouri, au soir du 3 novembre…




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