LIMBONIC ART - In Abhorrence Dementia (Nocturnal Art) - 19/08/2007 @ 11h04
Après le remarqué "Moon in the Scorpio", "In Abhorrence Dementia" est le second album du duo norvégien qui portera haut les couleurs de Nocturnal Art Productions. Daemon et Morfeus feront toute la carrière de Limbonic Art dans l'écurie de Samoth, n'attendant réellement que ce second album pour accéder à une large promotion. Si "Moon in the Scorpio" avait ouvert la voie dès 1996 avec un black métal avec synthé grandiloquent et bourré d'atmosphères, "In Abhorrence Dementia" pousse le talent orchestral du projet à son paroxysme.
Et dès l'intro, c'est le choc. Cette lente évolution qui sert de mise en bouche est toujours une de mes introductions d'album préférées. Pendant deux minutes, un assemblage de sons nous plonge directement dans un monde mystérieux et sombre. Le rire d'enfant, complètement anachronique et même anodin dans toute autre situation, prend tout à coup une dimension glauque. Et le titre "In Abhorrence Dementia" démarre enfin sur quelques notes égrenées au synthé qui monte vers une rythmique qui sent le soufre.
Forcément, avec le contexte d'aujourd'hui, vous trouvez peut-être que j'exagère un peu. A l'écoute, cet album ne bourrine pas tellement, semble fort pompeux et rempli de sons de synthé pourris. Mais sous ses airs un peu datés, "In Abhorrence Dementia" m'a scotché à mon siège à la première écoute. Il est malsain, suintant de haine, malgré une forte présence de claviers et une BAR très synthétique. Au lieu d'essayer de maladroitement mimer un orchestre symphonique au Bontempi, Limbonic Art va privilégier une ambiance décalée, à mi-chemin entre avant-gardisme et un charme aristocratique désormais désuet, le tout avec une imagerie purement black metal.
En pleine période black sympho, alors que le cataclysme "Anthems..." ne s'est pas encore produit, Limbonic Art apparaissait comme l'extrémisme d'un style ampoulé. La qualité de composition du duo les plaçait à mille lieues des orchestrations habituelles des formations à clavier. Le groupe nous emporte dans des titres qui évoluent sans cesse, sautant d'un riff à un autre pour nous porter plus loin. Si la production n'est pas exemplaire, il est difficile de revenir sur une instrumentation maîtrisée et pensée. Techniquement, le seul vrai défaut de cet opus est ailleurs : les duettistes placent souvent des chants clairs, que certains qualifieront de guerriers et d'autres de grotesques. Mais je trouve que même eux, dans cet ensemble cohérent, apporte quelque chose, pulsés par des nappes de synthé aux vibrations basses. "In Abhorrence Dementia" est une référence pour ceux qui ont su ouvrir leur âme à la coulée de lave que proposait le groupe.
Après cet album, Limbonic Art ne voudra pas pousser l'expérience plus loin. Les norvégiens se produiront en concert à deux, décevant globalement l'auditoire par des prestations brouillons. Considérant avoir tout dit, le duo réorientera son projet vers un black/death plus martial, très brutal mais très loin des atmosphères de ses deux premiers albums. Et Limbonic Art s'arrêtera peu après, Morfeus partant gratouiller dans Dimension F3H pendant que le musculeux Daemon ira s'égosiller un temps dans Zyklon.
Que va donner leur récente reformation ? Mystère...
Rédigé par : Prince de Lu | 1997 | Nb de lectures : 3254
terrible a l'epoque j'etais en vacances au ski pendant mon apprentissage de boulangerie
cela collait a fond avec les paysages
je me croyais en norvege
on tirais des bangs toute la journée avec les collegues bref un putain d'album
trop de bons souvenirs
Nem Vapeur IP:2.3.0.178 Invité
Posté le: 30/11/2013 à 23h49 - (30246)
A Venomous Kiss Of Profane Grace fait partie des morceaux qui resteront gravés à tout jamais dans mon cerveau.
Album FABULEUX de bout en bout, même si la chro (très juste) précise que c'est pompeux et rempli de sons de synthé pourris.
Ce qui compte c'est les compos et de ce côté là, on est servis !
Garrgl IP:31.37.211.149 Invité
Posté le: 01/12/2013 à 10h12 - (30249)
Un pote m'avait fait découvrir cet album après "Anthems..." justement, dans le but d'essayer de me faire apprécier quelque chose après ce monument qui avait tout abrasé dans ma conception de la musique.
Album dément dans tous les sens du terme ! Il y a vraiment quelque chose d'extrême dans ce mélange. Par contre j'ai du mal à trouver quoique ce soit de pourri. Même la BAR a un truc entendu nulle part ailleurs, avec ses toms qui sonnent comme des timbales et les plus "pourris" des sons de clavier... ben je pense que je les attends à chaque écoute.
Je rajoute que le chant de Daemon est un des plus violents, haineux et maîtrisés que j'ai pu entendre de ma vie.
La suite de Limbonic Art, je ne la connais pas vraiment. Rien à sauver ?
Ivan Grozny Membre enregistré
Posté le: 01/12/2013 à 11h24 - (30250)
Je ne connais que les quatre premiers albums de Limbonic Art. Même si Moon in the Scorpio (titre bonus compris) reste mon préféré, celui-ci mérite largement le détour.
WhiteNoise Membre enregistré
Posté le: 01/12/2013 à 14h32 - (30253)
Une revelation véritable cet album... Je me souviens qu'à l'epoque je travaillais tres tôt le matin, apres mon trajet en bus je devais faire une petit KM dans la campagne encore noire et brumeuse cet hiver là.... " In Abhorrence..." dans mon lecteur cd était absolument approprié à cette ambiance et ce paysage... Bref, que de souvenirs !
Pas de claviers pourris pour moi, cet opus est juste parfait, lumineux, noir, magique, intriguant et superbe !
Merci de cette chro...
mydrin Membre enregistré
Posté le: 01/12/2013 à 18h11 - (30256)
un superbe album, à partir du prochain album, le groupe va devenir pour moi, de moins en moins intéressant.
Strat Membre enregistré
Posté le: 02/12/2013 à 08h33 - (30258)
Un album terrible !
Le premier titre était apparu sur un CD de Metallian ou autre consort, c'est ainsi que j'ai découvert le groupe à l'époque.
Et quel claque ce fût !
L'ambiance à la fois glaciale, spatiale et un poil horrifique me faisait planer.
Alors oui, la prod n'est pas au top, quelques passages sont un peu brouillon / lent mais dans l'ensemble ce CD fût une petite révolution.
Un album qui représente bien ce qu'était la vague black sympho des années 90.
La suite sera moins intéressante pour moi, les deux premiers albums ayant bien plus expérimenté que les suivants.
GabinEastwood Membre enregistré
Posté le: 02/12/2013 à 08h59 - (30259)
Découvert aussi avec le Metallian, quelle claque j'ai pris à l'époque !!
Je trouve que l'album, ainsi que "Moon in the scorpio" ont mal vieillit.
Néanmoins ils représentent la crème du black sympho de l'époque et cette ambiance mortelle à souhait ! Du grand art
Strat Membre enregistré
Posté le: 02/12/2013 à 16h17 - (30263)
Oui, les deux premiers albums ont pris des rides, les synthés sonnent un peu trop "lourd et simpliste" et la bar un poil trop électronique.
Toutefois je ne vois pas tout cela comme un défaut mais plutôt comme une marque de fabrique, une marque d'une certaine période.
Ivan Grozny Membre enregistré
Posté le: 02/12/2013 à 18h50 - (30266)
Tout à fait d'accord avec Strat, pour la peine j'augmente ma note. :-)
thejudge IP:88.170.96.76 Invité
Posté le: 07/12/2013 à 21h54 - (30274)
c'est Morfeus et pas Mortuus le blaze du mec dans limbo.
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Et dès l'intro, c'est le choc. Cette lente évolution qui sert de mise en bouche est toujours une de mes introductions d'album préférées. Pendant deux minutes, un assemblage de sons nous plonge directement dans un monde mystérieux et sombre. Le rire d'enfant, complètement anachronique et même anodin dans toute autre situation, prend tout à coup une dimension glauque. Et le titre "In Abhorrence Dementia" démarre enfin sur quelques notes égrenées au synthé qui monte vers une rythmique qui sent le soufre.
Forcément, avec le contexte d'aujourd'hui, vous trouvez peut-être que j'exagère un peu. A l'écoute, cet album ne bourrine pas tellement, semble fort pompeux et rempli de sons de synthé pourris. Mais sous ses airs un peu datés, "In Abhorrence Dementia" m'a scotché à mon siège à la première écoute. Il est malsain, suintant de haine, malgré une forte présence de claviers et une BAR très synthétique. Au lieu d'essayer de maladroitement mimer un orchestre symphonique au Bontempi, Limbonic Art va privilégier une ambiance décalée, à mi-chemin entre avant-gardisme et un charme aristocratique désormais désuet, le tout avec une imagerie purement black metal.
En pleine période black sympho, alors que le cataclysme "Anthems..." ne s'est pas encore produit, Limbonic Art apparaissait comme l'extrémisme d'un style ampoulé. La qualité de composition du duo les plaçait à mille lieues des orchestrations habituelles des formations à clavier. Le groupe nous emporte dans des titres qui évoluent sans cesse, sautant d'un riff à un autre pour nous porter plus loin. Si la production n'est pas exemplaire, il est difficile de revenir sur une instrumentation maîtrisée et pensée. Techniquement, le seul vrai défaut de cet opus est ailleurs : les duettistes placent souvent des chants clairs, que certains qualifieront de guerriers et d'autres de grotesques. Mais je trouve que même eux, dans cet ensemble cohérent, apporte quelque chose, pulsés par des nappes de synthé aux vibrations basses. "In Abhorrence Dementia" est une référence pour ceux qui ont su ouvrir leur âme à la coulée de lave que proposait le groupe.
Après cet album, Limbonic Art ne voudra pas pousser l'expérience plus loin. Les norvégiens se produiront en concert à deux, décevant globalement l'auditoire par des prestations brouillons. Considérant avoir tout dit, le duo réorientera son projet vers un black/death plus martial, très brutal mais très loin des atmosphères de ses deux premiers albums. Et Limbonic Art s'arrêtera peu après, Morfeus partant gratouiller dans Dimension F3H pendant que le musculeux Daemon ira s'égosiller un temps dans Zyklon.
Que va donner leur récente reformation ? Mystère...
Rédigé par : Prince de Lu | 1997 | Nb de lectures : 3254