GUNS N ROSES - "The Spaghetti Incident?" (Geffen) - 20/05/2007 @ 11h03
Groupe de merde. Opportunistes. Commerciaux. Mauvais musiciens. Provocateurs a deux balles. Profiteurs. Faux rebelles etc…
Les Guns auront eu droit à toutes les insultes (et aussi à tous les éloges). Au final, ils ne sont peut-être pas aussi mauvais (et même peut-être pas aussi bon) que certains critiques, fans ont pu le dire…
Un peu avant que « Spaghetti incident » ne sorte, il ne faisait pas tellement bon être un métalleux et écouter les Guns n’Roses. Oser avouer ce genre de « tare » à un « brother of metal » et tu perdais illico 10 points de charisme et 20 points de crédibilité.
Il est vrai qu’à l’époque, le public des GNR devenait de plus en plus mainstream. Les poilus se faisaient de plus en plus rares.
Faut dire que dès « Use your Illusions I et II » les Guns donnent le bâton pour se faire battre : Quasi tous les clips sont des ballades. Axl en fait des caisses dans le rôle du « love singer » (rappelez-vous le calamiteux clip pour « Estranged »). Le groupe s’entoure de choristes en live. Ils ajoutent des cuivres. Ils ajoutent un pianiste en la personne de Dizzy Reed (de tout évidence amoureux fou d’Axl car à part chez les teckels je n’ai jamais entendu parler d’un être vivant capable d’une fidélité aussi inébranlable). Ils paradent en limousine au bras de bimbos siliconées etc (La liste est longue…).
Bref le groupe commence à craindre sous bien des aspects.
Il faut ajouter à cela le départ d’Izzy Stradlin et le limonage de Steven Adler. Le sympathique Gilby Clarke et l’ex-The Cult Matt Sorum auront la lourde tâche de remplacer les deux impayables Zozos.
On remplace une vis ou un écrou mais pas un homme. Malgré le côté « grosse machine » du groupe, les musiciens restent des individus normaux. Axl verra avec Izzy et Slash avec Steven leurs meilleurs amis quitter le bateau Guns n’Roses. Noter que ça n’empêchera pas Axl de maudire Izzy en live et Slash de sous-estimer dans la presse du monde entier le jeu de batterie d’Adler. Il n’y aura pas de problème de drogues avec les deux nouveaux ou de problèmes comportementaux. Mais l’embrouille c’est que justement GNR c’était les frasques, le rock n’roll, la débauche et les tisanes à 45 °.
Jamais les deux « nouveau » n’arriveront à faire oublier les deux anciens. Les Guns c’était cinq mecs qui jouaient du rock'n’roll à fond les manettes et cinq entités bien distinctes. Sans être les meilleurs amis du monde ils arrivaient à jouer un rock sauvage et débridé. L’alchimie qui se crée dans un groupe ça s’explique pas : ça le fait ou pas.
Supprimer un membre et la magie n’opère plus. Donc il est clair que sur « Spaghetti » on n'a déjà plus affaire au Grand GNR (pour vous en convaincre allez faire un tour sur You Tube et regardez « Down on the Farm » live au « Farm Aid » et vous verrez qu’avec Adler et Stradlin’ la version est mille fois plus catchy que sur l’album.)
Enfin tout ce joyeux bordel n’empêchera pas la sortie du « Punk album ».
Ca faisait déjà longtemps que les boys parlaient d’un album de reprises punks. Et alors qu’on se demandait si l’album allait sortir (et au niveau du dépassement de la date de sortie, on avait encore rien vu) voilà que le petit nouveau (et le petit dernier jusqu’à présent) arriva dans les bacs.
Avant tout, et pour les plus jeunes d’entre nous, l’explication de ce titre étrange.
Personne n’ignore que Steven Adler (le premier batteur) avait attaqué ses ex-amis en justice. Il réclamait un peu de pépettes pour ses vieux jours car il digérait mal son renvoi. Alors que l’inénarrable Duff MacKagan était à la barre, l’avocat d’Adler lui demanda :
- « Alors Sir MacKagan… vous nous déclariez précédemment que vous ne vous disputiez jamais avec mon client Mr Adler. Mais alors que pouvez vous nous dire à propos de l’incident des spaghettis ? »
A leurs débuts, les Guns vivaient tous à LA dans une maison si cradingue et pourrie qu’ils l’avaient baptisé « The Hell House ».
Quasi tout le temps bourrés (ils buvaient le fameux « Nightrain » car c’était le moyen de se mettre une race pour pas cher) et à l’époque pleins d’humour, les garçons s’étaient un peu chamaillé un soir de novembre (il pleuvait d’ailleurs ce soir-là).
Pendant la bagarre, et malheureusement victime de dommages collatéraux, Steven s’est alors reçu une vieille plâtrée de spaghettis froids en pleine gueule.
Amusé que l’avocat d’Adler leur remémore une si veille anecdote, les Guns y virent un signe divin et décidèrent de donner une couleur culinaire à leur nouveau méfait.
Les plus attentif remarqueront aussi une toute petite inscription en bas de la pochette faite de signes étranges. On dirait qu’il y a écrit (phonétiquement) « Excuse Slash ». J’avoue que je ne sais pas ce que ça veut dire et à ma connaissance jamais aucun des Guns n’a livré le secret de ce message. Si quelqu’un a la réponse….
Maintenant place au punk rock….
Le moins que l’on puisse dire c’est que le Doo Woop des Skylinders qui ouvre le bal avec « Since I don’t have you » ne donne pas vraiment dans l’anarchie incontrôlé.
On attendait du punk et on se retrouve avec un vieux slow à l’américaine. Le morceau n’est pas vraiment terrible malgré le chorus de Slash. Le pire reste cependant le solo de synthé d’Axl à la fin du morceau. Ce passage est une véritable punition.
Dès le deuxième morceau, on change de catégorie et on embraye sur le puissant « New Rose » (comprendre Nevrose) des incontournables « Damned » (Pionniers du punk anglais ai-je besoin de le préciser ?).
Notre brigand préféré Duff McKagan nous démontre alors que les années qu’il a passé à jouer avec de multiples groupes Hardcore à Seattle lui ont appris à envoyer la sauce comme il se doit sur les morceaux simples et énergiques.
Arrive ensuite « Down on the Farm » des UK Subs. Morceau jouissif et remuant qui relate avec humour les affres de la vie en milieu rural et la difficile recherche de l’âme sœur quand on vit a la campagne (Sortant du trou du cul de l’Europe, je sais ce que cette putain de chanson veut dire ^^)
L’urgence est de retour ainsi que l’humour noir.
Au fur et à mesure des titres on est content de voir que les Guns renouent avec un certain état d’esprit et ô joie semblent s’amuser comme au bon vieux temps. Slash se la donne et livre de grands moments guitaristiques . Duff use de sa voix éraillée sur plusieurs titres (il massacrera au passage « You can’t put your arms around a memory » du regretté Johnny Thunders).
Au fil de l’album, GNR se frotte parfois à de gros morceaux composés par les plus glorieux de leurs aînés. La version de « Raw Power » est bonne mais n’amène rien de plus que l’orignale. « Attitude » bouge bien mais n’égale pas non plus ce qu’en faisait les Misfits avec ce bon vieux Danzig.
Par contre, ils revigorent « Black leather » et réussissent parfaitement à faire honneur aux « Dead Boys » en livrant un « Ain’t it Fun » absolument dantesque. Non seulement les paroles sont totalement dans l’esprit GNR mais la musique (et tout particulièrement les solos) semble avoir été écrite pour le serpent. On retrouve sur ce morceau les solos pleins de feeling de Slash empreint de son vibrato si reconnaissable.
Négligeant le côté strictement punk rock, le groupe puisent dans ses racines en reprenant le très étrange « Hair of the dog » des excellents « Nazareth » (déjà entendu lors d’un bœuf avec Sebastian Bach et Lars Ulrich pour une partie organisé par le magasine RIP au Hollywood Paladium en 1990).
Bref GNR s’amuse à l’image de la reprise « Big dumb sex » de Soundgarden (Cornell, qui, déjà à l’époque, était d’une suffisance insupportable, déclarera qu’il n’était « nullement impressionné par cette reprise ». Le bougre ne fera jamais mention des royalties confortables que cela a dû lui rapporter…).
Le final « I don’t care about you » des « Fears » est un titre super primal et bourrin. ZE groupe punk de LA à mille lieux des lamentables Germs (ou a officié un temps le très expressif Pat Smear). Le final est imparable et on retrouve cette rage qui animait GNR lorsqu’ils étaient affamés de destruction et n’avaient pas encore perdus leurs illusions.
Certes ce ne sont que des reprises. Peut-être que certains morceaux ne sont pas à la hauteur des originaux… Mais les Guns recommençaient à sentir des pieds et par- là même à renouer avec le style qui nous avait tous foutu la trique sur « Appetite… » .
Pas vraiment un succès commercial retentissant pour cet album (c’est relatif bien entendu) qui avait surtout permis à GNR de s’amuser. Impossible aussi de ne pas mentionner le scandale autour de la chanson « look at your game girl » de Charles Manson en Ghost track à la fin de l’album.
Après les T-shirts « Charlie dont surf » Axl en remettait une couche. Rappelez- vous que Manson était frustré de n’avoir jamais été un musicien célèbre et qu’il avait enregistré quelques chansons (bien pourries au passage). Rappelons aussi au passage que ce dernier croyait que la chanson « Helter Skelter » des Beatles était un code qui révélait la date où le peuple noir se révolterait au Etats-Unis (!!!???). Bref, un coup moins fun car les Guns ne pouvaient ignorer la pub que leur ferait ce choix pour le moins discutable (au niveau provocation débile ils n’en étaient pas à leur coup d’essai).
A l’époque certains journaleux au nez creux ont un peu l’impression que ce disque était le chant du cygne de GNR. Ils ne se tromperont pas. Quelques années plus tard l’ancien groupe le plus dangereux du monde vole en éclat. Je le regrette. Mais j’espère qu’un jour Axl le taré, Slash le rockeur, Duff le punk, Izzy l’homme invisible et Steven le bout-en-train reviendront nous botter le cul. Eh quoi ? Ce n’est pas interdit de rêver ?
Pour terminer comme d’hab’ sur des lyrics du groupe, je citerais le dernier couplet de « Ain’t it Fun » :
« Ain’t it fun when you broken up every band that you ever begun
Ain’t it fun when you knows that you’re gonna die young
It’s such fun. »
Rédigé par : pamalach 77 | 1993 | Nb de lectures : 1892
Très très belle chronique, marrante et pleine d'infos que j'ignorais.
Ca donne pas envie de réécouter du Gun's mais j'ai eu beaucoup de plaisir à la lire.
torquemada Invité
Posté le: 20/05/2007 à 11h51 - (4404)
Excellente chronique, j'aimerais pouvoir en dire autant du disque (euphemisme).
[J.] Membre enregistré
Posté le: 20/05/2007 à 12h19 - (4406)
Je vend ce disque si...
et c'est limogeage de Steven Adler, pas limonage palamach 77 ahah!
Nekobibu Membre enregistré
Posté le: 20/05/2007 à 13h27 - (4411)
Oui, la chronique est chouette, mais l'album est dans l'ensemble d'une grande nullité...
invité Invité
Posté le: 20/05/2007 à 14h07 - (4414)
sympat la chronique...
juste une petite précision sur les clips de gnr : "you could be mine", "live and let die", "garden", "garden of eden", "dead horse" sont loin d'être des balades... Et concernant celles-ci, c'était quand même osé à l'époque des faire des clips à partir des chansons de 8 et 9 min... Alors que maintenant, tous les clips doivent faire 3-4 min...
drunkazfuk Membre enregistré
Posté le: 20/05/2007 à 14h38 - (4416)
Enorme groupe sacrément parti en couilles...
J'aime bien cet album pour les souvenirs , pour la zic c'est autre chose lol
Paulo Membre enregistré
Posté le: 20/05/2007 à 15h08 - (4417)
un peu tropd e tomate sur les spagettis pour mon gout
dungorgreg Invité
Posté le: 20/05/2007 à 16h27 - (4418)
Pour moi c'est un super album ,c'est un super groupe. J'ai toujours ete un fan!!!
et je le suis encore .
ToS Membre enregistré
Posté le: 20/05/2007 à 16h41 - (4419)
aucun interet cette chronique, plein d'infos futiles pour un groupe qui s'amuse pdt 2 jours en studio à faire du rock n roll. Le groupe aurait pu s'appeller autrement que GNR, le resultat aurait été le meme. Quel interet de dire du mal du chant de Mc Kagan, qui devait etre surement complement défoncé pour enregistrer tout ca en une prise. Ce cd c'est juste du rock n' roll comme on va voir un concert, y'a rien a reflechir. Enfin c'est mon point de vue sur cette galette, écouter ce disque, c'est comme imaginer le groupe s'amuser en salle de repete, y'a rien de pro, juste du rock n' roll
Roger Invité
Posté le: 20/05/2007 à 17h16 - (4420)
Pareil pour moi, j'ai pas apprécié la chro.
On dirait qu'elle a été faite uniquement pour dire que le groupe est parti en couilles...
Côté zik, on peut quand même dire que c'est un bon album, encore faut il aimer le rock n'roll ! Perso, j'aime tous les morceaux du cd.
Et puis ça rappele des bons souvenirs :)
HELL- Membre enregistré
Posté le: 20/05/2007 à 20h04 - (4423)
Bof, autant écouter les versions originales qui sont bien meilleures, le seul mérite c'est que ça a pu faire découvrir des groupes au grand public...dommage car le style punk pouvait bien coller à Guns, ça s'est approfondi avec Neurotic Outsiders qui sont bien meilleurs, là, les meilleurs titres sont ceux où Axel ne chante pas (ça fait pas très punk son chant de femme...), album moyen comme les 2 d'avant...bref, groupe à éviter vu le nombre d'autres bien plus intéressants...et qui prennent moins la tête...(avis perso)
Brigadier Schmitt Invité
Posté le: 20/05/2007 à 20h48 - (4424)
Pas vraiment qui a marqué l'histoire du Metal...
Donc aucun intéret pour la chronique.
Brigadier Schmitt Invité
Posté le: 20/05/2007 à 20h49 - (4425)
Pas vraiment UN ALBUM, sorry!
betrayed Invité
Posté le: 20/05/2007 à 23h20 - (4427)
Je la trouve sympa cette chro. Et puis je l'aime bien ce "spaghetti incident". D'ailleurs je ne connaissais pas l'origine de ce titre. La reprise de "ain't it fun" à quand même une putain de classe.
En tout cas, tout ça m'a donné envie de resortir ce skeud qui n'avait pas tourné chez moi depuis quelques années.
Lemmy Membre enregistré
Posté le: 21/05/2007 à 14h18 - (4444)
Exellente chronique comme d'hab meme si ici l'auteur s'est vraiment surpassé !!
Perso , j'aime beaucoup cet album en grand amateur de reprises que je suis les guns ont toujours eut beaucoup de feeling pour ce genre d'exercice .
et pour le gars "invité" qui dit que c'etait osé de faire des clips de 8 min a l'epoque alors qu'ils font tous maintenant 4 min c'est faux archi faux .
Le dernier clip de manson "heart shapped glasses" bien pourri au demeurant fait plus de 8 minutes .
De tout temps certains artiqutes ont joué aux acteurs dans des clips fleuve ressemblant davantage a des courts metrages
invité Invité
Posté le: 23/05/2007 à 11h35 - (4480)
pour le clip de manson, je ne pense pas que la "séance de baise" du début sera diffusé à la tv.
november rain était multi-diffusé sur mtv (à l'époque où la chaine passait du rock). Et je ne pense pas que "heart shapped glasses" passera en boucle à la tv.
Il est clair que beaucoup de groupes ont fait des longs clips, mais peu passait en boucle comme ce fut le cas avec november rain...
canardo666 Membre enregistré
Posté le: 24/04/2008 à 21h18 - (25682)
c sur c'est un album entre (parenthèses) rien a voir avec le reste mais bon, au moins ça m'aura permis de découvrir certains groupes....et pi à l'époque c'était le dernier guns...après si c'est un album pour se faire plaisir ou un album pour respecter le contrat ou juste soritr un truc franchement je m'en bas les C...sur le coup ça change des groupes genre ac/dc qui fontle meme album depuis 30 piges....mais malgré tout très bons.
après pour ce qui est du fait que GNR (ou en gros axl...) soit partit en vrille ben la je ne peut pas dire le contraire, si vous étiez a bercy lors de leur dernier passage, vous aurez compris ce que je veut dire, c'est la première fois que j'ai envie de me barrer d'un concert (a 40 €) au bout de 3 chansons....pi axl il est FAT maintenant et il sait plus chanter...
c'est un bon groupe de reprises quoi....
après le débat du clip de november rain ya une version courte ET une version longue....enfin après faut regarder la télé et le cable aussi...sinon ya internet pour voir/chopper les clips.
mais c'est vrai que depuis cet "album" je suis passé au death, black, grind, hardcore.... car pour moi l'interet de GNR était et est toujours l'apport de slash et ses solos de ouf...mais bon un petit " you know were you are ? you're in the jungle baby...you're gonna diiiiiiiiiiiiiiiiiiiieeee !!!" ça passe toujours bien, pour moi la reference reste la periode pré-cuivres/choristes en live....
m'enfin c vrai que chineese democracy deja paye ton titre et pi ben c'est naze....c pas un 20eme remix de remaster avant la sortie virtuelle qui vas changer les choses les compos sont plates, enfin c 'est ptet pas mal quand tu te dis que c pas les guns ...enfin en gros je prégère AIRBOURNE qui pompe ACDC que GNR 2008 qui parodie GNR old school..
yohm Membre enregistré
Posté le: 08/05/2008 à 08h34 - (26039)
Le "SQZ/" que l'on voit en bas de la pochette et qui se traduit comme indiqué dans la chro par "Excuse Slash" il me semble d'après mes lointains souvenirs que c'est en rapport avec le nom (affreux) de l'album.
Slash et Axl ce serait engueulé la dessus.
L'un des deux se serait excusé (Est-ce que c'est "Excuse signé Slash" ou "Excuse Slash bizou bizou" ou bien "Désolé mon choupinet poilu" ou alors "Tu passera chercher ton slip à la maison mon grand félin indomptable signé la rouquine à poil dur") par le biais de ce message codé.
Bref on s'en tamponne le coquillard avec une pelle à tarte.
C'est précisemment à partir de cet album que j'ai commencé à devenir fan de Metallica.
(Et à me faire des tas d'ennemis dans ma bande de pote pro-Gun's. C'était la guerre Gun's/Metallica à l'époque :-) )
Jack Membre enregistré
Posté le: 07/11/2008 à 11h50 - (26335)
Les anecdotes viendraient-elles pas de HARD ROCK MAGAZINE de l'époque ?
J'avais lu unee interwiew qui, dans mon souvenir, racontait pile poil ça...
maximum rocknroll Invité
Posté le: 04/04/2009 à 13h18 - (26680)
cet album sera plutôt bien acueilli à sa sortie - mais finira laminé par celui de Slayer.
Ironie de l'histoire que de voir deux groupes bien réac tenter de s'approprier un esprit punk - même si les groupes qu'ils reprennent n'avaient pas tous la révolution en tête...
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Les Guns auront eu droit à toutes les insultes (et aussi à tous les éloges). Au final, ils ne sont peut-être pas aussi mauvais (et même peut-être pas aussi bon) que certains critiques, fans ont pu le dire…
Un peu avant que « Spaghetti incident » ne sorte, il ne faisait pas tellement bon être un métalleux et écouter les Guns n’Roses. Oser avouer ce genre de « tare » à un « brother of metal » et tu perdais illico 10 points de charisme et 20 points de crédibilité.
Il est vrai qu’à l’époque, le public des GNR devenait de plus en plus mainstream. Les poilus se faisaient de plus en plus rares.
Faut dire que dès « Use your Illusions I et II » les Guns donnent le bâton pour se faire battre : Quasi tous les clips sont des ballades. Axl en fait des caisses dans le rôle du « love singer » (rappelez-vous le calamiteux clip pour « Estranged »). Le groupe s’entoure de choristes en live. Ils ajoutent des cuivres. Ils ajoutent un pianiste en la personne de Dizzy Reed (de tout évidence amoureux fou d’Axl car à part chez les teckels je n’ai jamais entendu parler d’un être vivant capable d’une fidélité aussi inébranlable). Ils paradent en limousine au bras de bimbos siliconées etc (La liste est longue…).
Bref le groupe commence à craindre sous bien des aspects.
Il faut ajouter à cela le départ d’Izzy Stradlin et le limonage de Steven Adler. Le sympathique Gilby Clarke et l’ex-The Cult Matt Sorum auront la lourde tâche de remplacer les deux impayables Zozos.
On remplace une vis ou un écrou mais pas un homme. Malgré le côté « grosse machine » du groupe, les musiciens restent des individus normaux. Axl verra avec Izzy et Slash avec Steven leurs meilleurs amis quitter le bateau Guns n’Roses. Noter que ça n’empêchera pas Axl de maudire Izzy en live et Slash de sous-estimer dans la presse du monde entier le jeu de batterie d’Adler. Il n’y aura pas de problème de drogues avec les deux nouveaux ou de problèmes comportementaux. Mais l’embrouille c’est que justement GNR c’était les frasques, le rock n’roll, la débauche et les tisanes à 45 °.
Jamais les deux « nouveau » n’arriveront à faire oublier les deux anciens. Les Guns c’était cinq mecs qui jouaient du rock'n’roll à fond les manettes et cinq entités bien distinctes. Sans être les meilleurs amis du monde ils arrivaient à jouer un rock sauvage et débridé. L’alchimie qui se crée dans un groupe ça s’explique pas : ça le fait ou pas.
Supprimer un membre et la magie n’opère plus. Donc il est clair que sur « Spaghetti » on n'a déjà plus affaire au Grand GNR (pour vous en convaincre allez faire un tour sur You Tube et regardez « Down on the Farm » live au « Farm Aid » et vous verrez qu’avec Adler et Stradlin’ la version est mille fois plus catchy que sur l’album.)
Enfin tout ce joyeux bordel n’empêchera pas la sortie du « Punk album ».
Ca faisait déjà longtemps que les boys parlaient d’un album de reprises punks. Et alors qu’on se demandait si l’album allait sortir (et au niveau du dépassement de la date de sortie, on avait encore rien vu) voilà que le petit nouveau (et le petit dernier jusqu’à présent) arriva dans les bacs.
Avant tout, et pour les plus jeunes d’entre nous, l’explication de ce titre étrange.
Personne n’ignore que Steven Adler (le premier batteur) avait attaqué ses ex-amis en justice. Il réclamait un peu de pépettes pour ses vieux jours car il digérait mal son renvoi. Alors que l’inénarrable Duff MacKagan était à la barre, l’avocat d’Adler lui demanda :
- « Alors Sir MacKagan… vous nous déclariez précédemment que vous ne vous disputiez jamais avec mon client Mr Adler. Mais alors que pouvez vous nous dire à propos de l’incident des spaghettis ? »
A leurs débuts, les Guns vivaient tous à LA dans une maison si cradingue et pourrie qu’ils l’avaient baptisé « The Hell House ».
Quasi tout le temps bourrés (ils buvaient le fameux « Nightrain » car c’était le moyen de se mettre une race pour pas cher) et à l’époque pleins d’humour, les garçons s’étaient un peu chamaillé un soir de novembre (il pleuvait d’ailleurs ce soir-là).
Pendant la bagarre, et malheureusement victime de dommages collatéraux, Steven s’est alors reçu une vieille plâtrée de spaghettis froids en pleine gueule.
Amusé que l’avocat d’Adler leur remémore une si veille anecdote, les Guns y virent un signe divin et décidèrent de donner une couleur culinaire à leur nouveau méfait.
Les plus attentif remarqueront aussi une toute petite inscription en bas de la pochette faite de signes étranges. On dirait qu’il y a écrit (phonétiquement) « Excuse Slash ». J’avoue que je ne sais pas ce que ça veut dire et à ma connaissance jamais aucun des Guns n’a livré le secret de ce message. Si quelqu’un a la réponse….
Maintenant place au punk rock….
Le moins que l’on puisse dire c’est que le Doo Woop des Skylinders qui ouvre le bal avec « Since I don’t have you » ne donne pas vraiment dans l’anarchie incontrôlé.
On attendait du punk et on se retrouve avec un vieux slow à l’américaine. Le morceau n’est pas vraiment terrible malgré le chorus de Slash. Le pire reste cependant le solo de synthé d’Axl à la fin du morceau. Ce passage est une véritable punition.
Dès le deuxième morceau, on change de catégorie et on embraye sur le puissant « New Rose » (comprendre Nevrose) des incontournables « Damned » (Pionniers du punk anglais ai-je besoin de le préciser ?).
Notre brigand préféré Duff McKagan nous démontre alors que les années qu’il a passé à jouer avec de multiples groupes Hardcore à Seattle lui ont appris à envoyer la sauce comme il se doit sur les morceaux simples et énergiques.
Arrive ensuite « Down on the Farm » des UK Subs. Morceau jouissif et remuant qui relate avec humour les affres de la vie en milieu rural et la difficile recherche de l’âme sœur quand on vit a la campagne (Sortant du trou du cul de l’Europe, je sais ce que cette putain de chanson veut dire ^^)
L’urgence est de retour ainsi que l’humour noir.
Au fur et à mesure des titres on est content de voir que les Guns renouent avec un certain état d’esprit et ô joie semblent s’amuser comme au bon vieux temps. Slash se la donne et livre de grands moments guitaristiques . Duff use de sa voix éraillée sur plusieurs titres (il massacrera au passage « You can’t put your arms around a memory » du regretté Johnny Thunders).
Au fil de l’album, GNR se frotte parfois à de gros morceaux composés par les plus glorieux de leurs aînés. La version de « Raw Power » est bonne mais n’amène rien de plus que l’orignale. « Attitude » bouge bien mais n’égale pas non plus ce qu’en faisait les Misfits avec ce bon vieux Danzig.
Par contre, ils revigorent « Black leather » et réussissent parfaitement à faire honneur aux « Dead Boys » en livrant un « Ain’t it Fun » absolument dantesque. Non seulement les paroles sont totalement dans l’esprit GNR mais la musique (et tout particulièrement les solos) semble avoir été écrite pour le serpent. On retrouve sur ce morceau les solos pleins de feeling de Slash empreint de son vibrato si reconnaissable.
Négligeant le côté strictement punk rock, le groupe puisent dans ses racines en reprenant le très étrange « Hair of the dog » des excellents « Nazareth » (déjà entendu lors d’un bœuf avec Sebastian Bach et Lars Ulrich pour une partie organisé par le magasine RIP au Hollywood Paladium en 1990).
Bref GNR s’amuse à l’image de la reprise « Big dumb sex » de Soundgarden (Cornell, qui, déjà à l’époque, était d’une suffisance insupportable, déclarera qu’il n’était « nullement impressionné par cette reprise ». Le bougre ne fera jamais mention des royalties confortables que cela a dû lui rapporter…).
Le final « I don’t care about you » des « Fears » est un titre super primal et bourrin. ZE groupe punk de LA à mille lieux des lamentables Germs (ou a officié un temps le très expressif Pat Smear). Le final est imparable et on retrouve cette rage qui animait GNR lorsqu’ils étaient affamés de destruction et n’avaient pas encore perdus leurs illusions.
Certes ce ne sont que des reprises. Peut-être que certains morceaux ne sont pas à la hauteur des originaux… Mais les Guns recommençaient à sentir des pieds et par- là même à renouer avec le style qui nous avait tous foutu la trique sur « Appetite… » .
Pas vraiment un succès commercial retentissant pour cet album (c’est relatif bien entendu) qui avait surtout permis à GNR de s’amuser. Impossible aussi de ne pas mentionner le scandale autour de la chanson « look at your game girl » de Charles Manson en Ghost track à la fin de l’album.
Après les T-shirts « Charlie dont surf » Axl en remettait une couche. Rappelez- vous que Manson était frustré de n’avoir jamais été un musicien célèbre et qu’il avait enregistré quelques chansons (bien pourries au passage). Rappelons aussi au passage que ce dernier croyait que la chanson « Helter Skelter » des Beatles était un code qui révélait la date où le peuple noir se révolterait au Etats-Unis (!!!???). Bref, un coup moins fun car les Guns ne pouvaient ignorer la pub que leur ferait ce choix pour le moins discutable (au niveau provocation débile ils n’en étaient pas à leur coup d’essai).
A l’époque certains journaleux au nez creux ont un peu l’impression que ce disque était le chant du cygne de GNR. Ils ne se tromperont pas. Quelques années plus tard l’ancien groupe le plus dangereux du monde vole en éclat. Je le regrette. Mais j’espère qu’un jour Axl le taré, Slash le rockeur, Duff le punk, Izzy l’homme invisible et Steven le bout-en-train reviendront nous botter le cul. Eh quoi ? Ce n’est pas interdit de rêver ?
Pour terminer comme d’hab’ sur des lyrics du groupe, je citerais le dernier couplet de « Ain’t it Fun » :
« Ain’t it fun when you broken up every band that you ever begun
Ain’t it fun when you knows that you’re gonna die young
It’s such fun. »
Rédigé par : pamalach 77 | 1993 | Nb de lectures : 1892