- MUMAKIL + KNOCKED DAWN + WHISPER-X + ABSURDITY par DUNGORPAT - 3259 lectures
13/04/07 - Dijon (Les Tanneries)
Crédits photos Optimed (teamlarach.org)




C'est bien connu, le hardos fan d'extrême n'a peur de rien sinon qu'on lui taille les tifs ou qu'on lui remplace son treillis de camouflage par un Spandex fushia. Se déplacer un vendredi 13 pour une affiche regroupant, outre les furieux suisses MUMAKIL et les bûcherons bourguignons KNOCKED DAWN, un groupe ayant dû annuler sa précédente venue (ABSURDITY) et un autre ayant amené 20 cm de neige avec lui en plein mois de mars 2006 (WHISPER-X) lui était donc aussi naturel que d'enfiler ses rangos au saut du lit.

En raison de l'arrivée tardive de la plupart des groupes due autant à l'éloignement géographique de certains (Strasbourg pour ABSURDITY, la Suisse pour MUMAKIL) qu'à leurs obligations professionnelles en cette fin de semaine, la soirée débutera avec près d'une heure de retard. Heureusement, cette fois la météo d'ordinaire peu clémente avec Strike Back, l'organisateur, se rangera à ses côtés et laissera les lourds nuages noirs, qui menaçaient depuis deux jours, aux portes de Dijon. L'heure de balancer la sauce ayant enfin sonné, ABSURDITY monte sur scène et assène avec énergie son deathcore enrichi de quelques passages électroniques à un public pas encore survolté mais ravi de prendre enfin quelques coups. Le son de guitares un poil brouillon ne rendait pas totalement justice à l'investissement des strasbourgeois, mais dans l'ensemble la prestation fut efficace.



C'est ensuite au tour de WHISPER-X de fouler les planches de la scène des Tanneries, à coup sûr enchantés de pouvoir défendre leur premier album (chronique disponible dans nos pages) dans des conditions moins extrêmes que l'année précédente. La tension est déjà plus palpable dans le public, harangué sans relâche par un frontman rompu au gimmick guerrier. Thomas tient en effet remarquablement bien son poste, pas forcément évident quand les premiers rangs sont à quelques centimètres à peine de vous. Mais il a la voix et le charisme propres aux grands ou à ceux qui le deviendront, et c'est lui qui emmène le groupe au rythme des rafales de double et des cannibalblasts de Cédric. Les morceaux de « Warside », le fameux premier opus, constituent l'ossature du set et sont aussi percutants live qu'en studio, preuve que l'impression d'avoir été bâtis pour la scène qu'ils m'avaient laissés n'était pas erronée. On se prendra ainsi un peu plus d'une demie heure de death metal brutal et technique, privilégiant l'alternance de plans écrasants et d'accélérations brutales à une surenchère de rapidité. Le choix est judicieux, car le public n'est de la sorte jamais submergé et reste attentif malgré la boucherie à laquelle se livrent les WHISPER. Séance de rattrapage dans les bacs pour ceux qui s'en trouveraient par l'odeur de barbaque alléchés...









A peine le temps de descendre une binouze et de faire un tour au stand de WHISPER-X en espérant capter le regard de leur jolie manageuse que la flying V du guitariste de KNOCKED DAWN aboie ses premiers étouffés, signe que les trente cinq minutes à venir vont être douloureuses. Les dijonnais, qui ont pris l'habitude de voir les KD assez régulièrement, savent aussi qu'à chaque apparition la setlist est différente et que si d'anciens titres disparaissent, d'autres encore plus radicaux apparaissent généralement. Ce sera encore le cas ce soir là avec six nouveaux déferlements de violence, soit plus de la moitié d'un set placé sous le pouvoir du crâââne ancestrââl ! Ah merde, non, c'est Musclor ça… Remarquez, on n'était parfois pas loin de la série animée, avec un Nono plus belliqueux que jamais brandissant sa guitare comme le blondinet bodybuildé brandissait son épée magique. Les ressemblances s'arrêtent pourtant là, KNOCKED DAWN ne fait pas dans le divertissement pour préadolescents mais dans la destruction systématisée. Les bourguignons manient le riff écrasant aussi vicieusement que le blast supersonique et la dégustation tourne la plupart du temps au ramassage de dents, qu'on y soit préparé ou pas. Le gros point fort de leur bulldodeath, c'est une cohésion sans faille, une union symbiotique entre la guitare, la basse et la batterie qui avancent aussi implacablement qu'une division blindée en territoire ennemi et qui permettent à John, le chanteur, d'exprimer toute sa fureur à travers des hurlements et des vociférations qui laissent planer quelques doutes sur sa santé mentale. Le set se terminera par l'incontournable hymne aux forts accents punks « Old Fat Slut » et par la reprise sauvage de « Strength Beyond Strength » de PANTERA, une conclusion idéale à un concert bourrin, carré et surpuissant.



Comment décrire l'expérience sonore et visuelle qui a suivi ? Hemmm… Pitêtre qu'une photo de Jéjé vous guidera et éclairera mes propos à venir… Voilà, regardez sur la droite, le petit bonhomme grimaçant c'est lui, Jéjé, l'ancien guitariste de NOSTROMO qui avait monté MUMAKIL avec ses potes, tous issus de formations bien actives sur la scène extrême suisse, alors que le navire intersidéral existait encore. Certainement pour assouvir sa faim de blasts et prendre un peu de bon temps en grindant à côté de son groupe principal qui commençait à sérieusement grossir. MUMAKIL n'est maintenant plus un side-project mais bien un groupe à part entière, qui a sorti en fin d'année dernière son premier album chez Overcome et dont la démo de 2005 est téléchargeable sur le mumakil.ch. Voilà pour les infos, passons à la musique… ou plus précisément au pilonnage intensif auquel l'audience va être soumise ! Les quatre fous furieux déclarent faire du blastcore, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'aucune autre appellation ne saurait être plus proche de la vérité ! Seb, le batteur, est d'une précision hallucinante compte tenu de la rapidité et de la variété de son jeu : avec Tom qui porcine comme un possédé, ils forment l'armature des morceaux, sur laquelle viennent se greffer les hurlements de l'ampli de Jéjé (proches de ceux des turbines d'un Mirage au décollage ce soir là) et les ronflements de la basse de Taverne, dont on se demande comment il tient encore debout après sa mise à sac méthodique des réserves d'alcool pendant les trois concerts qui ont précédé.





Mais il tiendra bon, et les suisses nous feront encore une fois la démonstration qu'en matière d'extrême brutalité, ils n'ont que peu de concurrents. La vitesse à laquelle ils jouent pourrait facilement faire sombrer leurs morceaux dans un inaudible chaos sonore, pourtant ils parviennent à rester cohérents tout en repoussant régulièrement les frontières de l'ultra violence, à tel point qu'on finit par ne plus être estomaqué et sourire béatement devant ces assauts d'une sauvagerie inouïe. Quand le grind est joué avec autant de férocité, il a le même effet euphorisant qu'un bon vieux morceau de speed mélodique, le chant de porc et les blasts en plus. Je vous l'accorde, la comparaison est osée, pourtant à la fin du set de MUMAKIL, personne n'avait le regard belliqueux, tout le monde en redemandait et beaucoup avaient cette petite lueur dans les yeux qui signifie « Putain que c'était bon ! Allez, demain j'monte un groupe de grind ! ».




La soirée se terminera comme elle avait commencé, dans une ambiance chaleureuse et… en retard. Les MUMAKIL semblant plus que bien partis pour passer une bonne partie de la nuit sur place, il a fallu déployer des trésors de diplomatie et promettre quelques hectolitres de boissons fortement alcoolisées pour les faire remballer le matos et les emmener faire un dodo bien mérité.

Finalement, après moult faux départs, les anciens abattoirs ont pu reposer leurs vieux murs mis à mal durant ces quelques heures et se préparer aux invasions métalliques à venir...


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