En ce week-end Pascal 2007, nous voilà de retour en pèlerinage impie à Chaulnes, austère petite commune de Picardie qui révélera l'espace de ces trois jours des paysages vallonnés insoupçonnés (confer ci-contre…) sur fond de métal majoritairement extrême. Après quelques incertitudes quant à la pérennité du festival, le Killer Fest continuait finalement de s'étoffer avec une journée de plus et une affiche de plus en plus internationale - Tonton
Depuis 2003, le Killer fest n'a cessé de proposer année après année des affiches de plus en plus intéressantes. Principalement axé sur le death métal, le Killer fest ouvre ses portes au heavy et au hard rock avec ADX et NASHVILLE PUSSY qui sera, de surcroit, la tête d'affiche qui clôturera le festival. –Metal Militia
Vendredi 6 Avril
Mais commençons par les quatre groupes français qui ont ouvert ce festival le vendredi soir devant un public assez peu fourni malheureusement. (120/150 personnes environ)
Le premier groupe à entrer en scène est FRENESIE. Je dois vous avouer que je ne savais même pas qu'ils jouaient ce soir là. Pourtant, le chanteur de cette formation n'est autre que Siegfried, membre actif sur le forum de VS. Côté musique, FRENESIE balance un bon gros death métal des plus efficaces sur scène, d'autant plus que le son s'avère être, pour un premier groupe, étonnamment bon. Ce sera d'ailleurs une des bonnes surprises du week-end, la plupart des groupes ayant disposé d'un très bon son(quoiqu'un peu fort) vu les circonstances. Ce n'est jamais évident de réussir à avoir un son de qualité surtout lorsque la salle comprend du carrelage au sol.
Mais laissons ces considérations techniques de côté pour revenir sur la puissante prestation de Frénésie, incroyablement à l'aise sur scène. Cela peut surprendre qu'une formation aussi jeune distille une telle prestation mais cela permet aux festivaliers de rentrer au mieux dans ce Killer fest. Festivaliers qui commencent à se chauffer, soit au bar, soit devant la scène, avant de faire honneur aux habitués du Killer fest, j'ai nommé DSK. –Metal Militia
Un DSK qui joue à domicile et ça se voit puisque c'est devant un public entièrement conquis à sa cause que le quintet d'Amiens va prodiguer son death métal aux accents typiquement Hardcore. Histoire de nous démontrer qu'ils sont là, avant tout, pour prendre du bon temps et s'éclater sans trop se prendre au sérieux, une partie du groupe affiche d'élégantes chemises hawaïennes dont la « sobriété » brûlera littéralement les rétines. Fort heureusement, ce qui se passe pendant le set de DSK relève plus du décrassage de tympans au tournevis que de la visite chez l'ophtalmo. DSK balance tout ce qu'il dans le bide pendant son set. Le chanteur, dans un registre coreux, bombarde l'assistance de postillons de compétition et tout le monde est content si l'on en juge par la vivacité du pit. Il semblerait que chacune des personnes ayant fait le déplacement se trouvait devant la scène pendant DSK. Et la semi-désertion du public par la suite n'en sera, hélas, que plus flagrante. - Tonton
Après la boucherie que fût DSK, le challenge était dur à relever pour PHAZM. Déjà l'on peut se rendre compte que le groupe a fait un effort du côté du visuel puisque, tout comme sur ses précédentes dates, il a amené avec lui tout son attirail de camouflage dispersé sur les amplis et sur les perches de micro, mais également deux squelettes en décomposition (tirés de la collection de Ed Gein) disposé de chaque côté de la scène, avec lesquels les zicos s'amuseront à simuler diverses fornications. Côté line up, on se rend compte que Victo, bassiste de YYRKOON, occupe le poste de second guitariste. Pierrick le présentera d'ailleurs entre deux morceaux de leur dernier album « Antebellum death n' roll ». Le groupe n'en oublie pas pour autant son premier méfait « Hate at first seed » et proposera un panel des meilleures chansons composant ces deux albums. Mais malgré tous leurs efforts, le peu de personnes présentes ne semblent pas prêtes à faire la fête avec eux, malgré les invectives d'un Pierrick quelque peu désabusé. Il faut dire qu'après la folie qui s'était emparé du pit durant DSK, il fallait bien que tout ce petit monde se repose et se recharge soit au bar, soit en allant se restaurer dehors.
C'est donc un public calme mais courtois qui salue la performance de PHAZM. –Metal Militia
Après cela Pierrick n'a qu'une petite demi-heure (au cours de laquelle on assistera à une finale de Air guitar particulièrement déjantée!!) pour se reposer avant de remettre le couvert avec SCARVE. Comme l'indiquera Pierrick au cours du concert, cela faisait deux ans que l'on n'avait pu voir SCARVE sur scène. A l'époque, le groupe était une véritable machine de guerre sur scène qui explosait tout sur son passage à chaque prestation. Mais le groupe, qui sort son nouvel album « the undercurrent », a connu de nombreux problèmes. Guillaume, qui s'occupait du chant clair, a délaissé sa place afin de rejoindre MNEMIC.
Arno Strobl, chanteur de CARNIVAL IN COAL pressenti pour le remplacer sur scène, ne les rejoindra finalement pas ce soir là ; bien que présent dans la salle , car de son propre aveu, ça ne rendait pas suffisamment bien lors des répétitions. Pourtant, quand on voit à quel point le groupe souffre de l'absence du second chanteur, on ne peut que se dire que son aide aurait été appréciable. En plus, le son , qui avait été plutôt bon jusque là, devient très médiocre, à tel point que même les titres d' « Irraddiant » que j'ai pu entendre un grand nombre de fois, tant en live que sur album, sont méconnaissables. Il me faut de nombreuses secondes pour savoir de quel titre il s'agit. Bref, ce concert prend des allures de rodage pour cette nouvelle formation qui, on l'espère, va réussir dans l'avenir à pallier le vide laissé par Guillaume afin de nous livrer des shows plus conforme à sa réputation !
Malgré tout cela reste LA déception de cette première soirée. –Metal Militia
Après un concours de Air Guitar ubuesque qui traînera en longueur et verra la victoire d'un certain Roger plus amateur de confettis que de guitares virtuelles, SCARVE célèbre ses retrouvailles avec la scène. En effet, le groupe ne s'est pas produit live depuis janvier 2006 et les récentes déconvenues des Chiens ne sont sans conséquences sur le moral des troupes. Pire encore, la salle s'est irrémédiablement vidée et c'est devant un bien maigre public que SCARVE va renouer avec la scène. Amputé de son second chanteur et devant la mollesse du public encore présent, c'est un set bien amer que les nancéens vont délivrer. Gille Delecroix remplace tant bien que mal un Dirk désormais californien et la frénésie qui animait jadis les sets de SCARVE semble désormais bien lointaine. Comme si cela ne suffisait pas, le son vomit par la sono est des plus médiocres. Dans la passe difficile que le groupe traverse, SCARVE n'a jamais autant eu besoin du soutient de ses fans. Les conditions idéales pour une résurrection n'étaient pas présentes. Espérons que cette traversée du désert prendra bientôt fin et que le souvenir de ce triste concert tombera dans l'oubli. Courage les gars, on ne vous lâchera pas comme ça. -Tonton
Samedi 7 avril
Pour cette deuxième journée de festival, le public semble avoir répondu présent cette fois (500 personnes à vue de nez). Il faut dire qu'avec OBITUARY et ADX en tête d'affiche, les organisateurs ont mis les petits plats dans le grands en s'offrant deux légendes dans leurs styles respectifs (death métal et heavy français).
Mais de nombreux groupes vont les précéder lors de cette seconde journée, à commencer par OVERLOAD. Pratiquant un death métal mélodique assez accrocheur, le groupe n'a pas grand mal à rallier le public à sa cause. D'autant plus que sur scène, Kamel, leur chanteur, se donne à fond en arpentant la scène dans tous les sens, contrairement à ces zicos (notamment les guitaristes) très appliqué à reproduire à la perfection leurs parties somme toute assez techniques (tapping, solo…). Entre des compositions tout en puissance et d'autres aux refrains plus accrocheurs, OVERLOAD réussi à me faire grandement apprécier leur musique, ce qui n'est pas chose aisée lorsque l'on ne connaît rien du dit groupe. Leurs influences sont facilement identifiables (DARK TRANQUILLITY, IN FLAMES, SOILWORK) et cela se ressent au travers de leurs compositions. Même s'ils ont encore du mal à se détacher des influences des groupes issus de la scène de Göteborg, cela n'en est pas pour autant une copie pure et simple. Un groupe à suivre de près pour tous ceux qui apprécient le death métal mélodique. –Metal Militia
Après une telle entame, cette seconde journée s'annonçait sous les meilleurs auspices. Et ce n'est pas DECLINE OF HUMANITY qui allait me faire mentir. Présentant pour l'occasion son Ep « corrosive », qui sort chez Thundering records, le groupe n'a pas vraiment le droit à l'erreur étant donné que ses membres font également partie des organisateurs du festival et qu'ils jouent à domicile ! Les ayant croisé à plusieurs reprises tout au long du festival, c'est surement la seule fois lors de ces trois jours ou ils ont pu relâcher la pression (c'est quand même un sacré boulot d'organiser ce genre d'évènement !). C'est donc une certaine joie qui se lit sur leurs visages et cela se ressent sur leur musique qui est jouée de fort belle manière. Comme la veille, le son se veut étonnamment bon pour ces premiers groupes qui en général ne jouissent pas de qualités sonores optimales !
Mais le constat est là : déjà deux belles prestations pour ce samedi. –Metal Militia
Ce n'est pas non plus KAIZEN, que j'avais déjà eu l'occasion de voir plusieurs fois sur scène qui allait me gâcher ce début de seconde journée. Tous comme les groupes précédents, le gros son est de rigueur, et leur prestation ne souffre d'aucun problème. Présent scéniquement, le groupe n'arrivera pas à autant déchainer les foules que les groupes jouant à domicile (DSK en tête), mais permet au moins de se faire connaître de ceux qui ne les connaîtraient pas encore ; même s il faudrait ne pas fréquenter VS et ne pas s'être intéressé à la scène death métal hexagonale ces cinq dernières années pour ne pas les connaître. Mention spéciale au chant de Johann que j'ai trouvé particulièrement puissant ce jour là. –Metal Militia
Pas facile de prendre place sur la scène du Killer Fest alors que KAIZEN, et tout particulièrement Johann, s'est surpassé. Il ne fallait pas moins que les vieux routiers grindeux de BLOCKHEADS pour prendre le relais et envoyer le boulet comme à leur habitude. Il faut dire qu'après la tournée qui les a vus écumer les salles en compagnie de MUMAKIL en 2006, BLOCKHEADS a eu largement le temps de roder son nouveau guitariste affectueusement surnommé « junior ». Démarrant comme à son accoutumée sur les riffs écrasants de « Trail of the Dead » Le rythme s'emballe dans un déferlement de blasts. Au programme trois quarts d'heure de grind à l'ancienne sponsorisé par Caterpilar. Comme à son habitude Xav' s'asperge copieusement de flotte histoire de démontrer à ses camarades de jeu qu'il a mouillé la chemise et ne termine pas le set sans avoir plongé dans le public. C'est finalement sur les accords de « Fuck off and Die » que BLOCKHEADS ponctuera sa prestation pleine de sincérité et d'enthousiasme avant de s'en retourner à sa Lorraine natale à bord du fameux Crüsty Vän (les initiés comprendront) -Tonton
De nombreux jeunes présent ce soir semblent être venus afin d'assister au concert de DAGOBA. A la vue de leur prestation ce soir là, je n'ai vraiment plus l'impression de voir le même groupe que j'avais entendu pour la première fois lors du Festival de Marne dans des conditions chaotiques (petite scène , son pourri, zicos moyen) il y a de ça quelques années.
Même si j'avais déjà pu me rendre compte de leur progrès ces dernières années, ce soir c'est une machine parfaitement huilée qui, déroulant un set sans faille, semble faire extrêmement plaisir au plus grand nombre. Même si leur musique n'est pas vraiment ma tasse de thé, force est de reconnaître que les Marseillais ont réussi à s'imposer comme une référence de la scène métal française. –Metal Militia
Comme le faisait remarquer mon petit camarade Metal Militia, avec l'arrivée en scène de DAGOBA, c'est le premier groupe de d'jeuns du festival qui intervient. Il est amusant de constater que les avinés des premiers rangs ont cédé leur place à un flot de jolies naïades se reprochant pour mieux apprécier la musique et les abdominaux conséquents du chanteur (je sais, c'est moche d'être jaloux mais j'assume). Même si j'adhère très modérément au métal de DAGOBA, il faut bien admettre que question professionnalisme et scénique, les Marseillais assurent un spectacle plein de puissance et de conviction. Cependant, on détecte dans l'attitude distillée par ces fils de la Canebière un manque d'humilité sous-jacent qui laisse une désagréable impression malgré l'impact de leur set. Espérons que ce sentiment n'était du qu'à l'injustice de voir de si jolies tablettes de chocolat alors que je me trimbale personnellement une mousse depuis déjà pas mal d'années. -Tonton
Suite au set énergique de DAGOBA, une partie du public s'en va se restaurer ou se rafraichir au bar, tandis que les vieux de la vieille viennent se coller à la scène. Car vient le moment tant attendu des heavy métalleux : l'entrée en scène d'ADX sur la musique de « Aglaé et Sidonie »
La reformation du groupe culte de heavy français est très suivie par leurs anciens fans, mais également de nouveaux plus jeunes (dont je fais partie) et aucun n'aurait manqué leur prestation, même si elle est noyée au milieu d'une affiche de death métal.
Après l'extraordinaire concert donné à la loco le 7 Janvier 2007 pour leurs 25 ans d'existence, j'attendais, à tort, un set au moins aussi excellent. Malheureusement, le son qui avait été si bon jusque là, s'avère être une vraie bouillie, et il faudra deux titres avant que celui-ci ne s'améliore. Phil n'est pas très en voix non plus au début du concert, mais cela s'arrangera au fur et à mesure des titres. En plus de cela, B.Y connaît quelques problèmes techniques qui nécessitent un changement d'instrument. Malgré tout cela, le plaisir de jouer pour leurs fans est bien là. Klod arpente la scène de long en large tandis que Betov préfère s'appliquer à jouer ses solos à la perfection. Les titres majeurs tels que les enfants de l'ombre, déesse du crime, de l'autre côté, suprématie, l'étranger, marquis du mal, notre dame de paris sont repris en chœur par un public de connaisseur massé dans les premiers rangs. Le reste du public regarde cette curiosité dont certains ne soupçonnaient peut être pas l'existence. Il faut dire qu'ADX fait un peu figure d'ovni de la journée sur cette affiche 100% death métal. Le groupe ne se démonte pas pour autant et se livre à fond pour combler ceux qui n'ont fait le déplacement que pour eux. Tout comme lors du concert du 7 janvier, le nouveau titre « division blindée » est joué devant des fans conquis par cette nouvelle composition, qui laisse augurer le meilleur pour le futur album !
Le concert se termine sur un « Caligula » chanté à pleins poumons par leurs fans mais aussi quelques jeunes dans le public qui se sont pris au jeu. Une fois de plus ADX m'a séduit, et j'ai hâte d'entendre de nouvelles compos. –Metal Militia.
La dernière fois que j'avais vu ADX sur une scène, c'était à la fin des années 80 à la Mutualité et il avait été question de gâteau d'anniversaire et de farandoles endiablées à l'issue du spectacle. A l'époque je n'étais pas fans d'ADX mais j'étais déjà fans des personnages hauts en couleur qu'on y retrouvait. Quelques vingt années plus tard, je ne suis pas plus fans mais le charme du groupe est toujours là même sans son line-up d'origine. Affichant une banane continuelle et des airs cabotins d'un bout à l'autre du concert, les membres d'ADX ont une nouvelle fois dépoussiéré le heavy métal français pour lui donner une ultime notion de plaisir ; une joie de partager un moment T avec un public déjà convaincu. Qu'importe si les conditions ne seront pas optimales pour le Killer Fest. Qu'importe si la voix de Phil peinera par moment. Qu'importe si le nouveau titre n'aura pas convaincu tout le monde. « L'acier doux » aura, encore une foi, brillé de son éclat le plus pur, le plus convaincant et laissera dans nos mémoires le souvenir d'un moment d'allégresse… au moins jusqu'à leur prochain concert. Que du bonheur ! -Tonton
La seconde journée du festival touche à sa fin et c'est avec une petite heure de retard qu'OBITUARY arrive pour couronner la soirée. Un OBITUARY qui se produit sous la forme quatuor vu qu'Allen West a été retenu en Floride pour des raisons inavouables que le groupe ne jugera pas opportunes d'expliquer. C'est donc tranquillement la légende du death US attaque un set qui ne fera pas date. Dès l'intro, on s'aperçoit très rapidement que le cœur n'y est pas. Les riffs se font hésitant, les pains se multiplient (normal c'est Pâques me direz-vous) et John Tardy n'est pas au sommet de sa forme vocale. Pire encore, le son qui sort des enceintes en début de set est une immonde bouillasse inintelligible. Les standards ont beau se succéder, rien ne fera décoller la prestation d'OBITUARY et les ultimes accords du traditionnel « Slowly We rot » final n'apporteront avec eux qu'un soulagement de voir le supplice se terminer. OBITUARY aura vraiment été très en dessous de sa réputation et confortera bon nombre de spectateurs dans l'idée qu'ils n'y auraient rien perdu en se couchant une heure plus tôt. -Tonton
Cette ultime journée de festival démarre, comme des deux jours précédents, sur les accords d'un groupe picard et plus précisément de Compiègne. SCYTHES va donc ouvrir les hostilités par son death thrash pugnace qui prendra des accents coreux sous l'impulsion de Zouzou, leur chanteur. Le public est bien maigre pour saluer le premier groupe ; à peine quelques zombis errant dans les vapeurs d'alcool de la veille. Il en faudra plus pour déstabiliser SCYTHES qui va assurer vaillamment son set. Comme, ça a été le cas pour les groupes des jours précédents, le son n'est pas terrible et la participation de SCYTHES ne restera pas dans les annales. Pas de chance… -Tonton
On passe une division au-dessus avec le trio d'alsacos aventuriers de BLOODY SIGN. Oui aventuriers car il semblerait bien que la ligne de conduite de la « confrérie du cul de l'enfer » (« Hell's ass ») soit de jouer dans tous les endroits les plus craignos de la planète. Après avoir tourné en Equateur, au Pérou ou encore en Bosnie, les perspectives d'un show Picard s'appréhendent comme une formalité. Comme pour SCYTHES le public est bien maigre mais ça n'empêche pas les quelques amateurs de death old school de prendre leur panard pendant le set des BLOODY SIGN. Toujours pas de miracle du côté de la sono mais Hagen et les deux frères Uibo balance un set bien en place et purement jouissif. Il est vrai que la scène est un peu grande pour le trio habitué aux espaces plus confinés mais le plaisir que prennent les musiciens sur scène reste des plus palpable si bien que je ne décollerai pas de la scène pendant toute la durée de leur show. Il est clair que les absents auront raté un authentique set de Death métal avec un grand D mais la bonne nouvelle, c'est qu'ils pourront se rattraper avec le nouvel album des Alsaciens qui vient juste de sortir chez Ibex Moon (le label de John McEntee d'INCANTATION). -Tonton
Ayant lamentablement raté les deux premiers groupes, je débarque assez peu motivé pour cette troisième journée. Et ce n'est pas l'annulation de CAPRICORN qui allait me faire changer d'humeur. Sauf que cette annulation a permis au groupe DARK AGE de prendre leur place. Après leur prestation la veille au delirium Fest V, le groupe germanique saute sur l'occasion pour placer un second set en terre française ce week end et bien leur a pris. La dernière fois que DARK AGE était venu en France ils auraient du tourner leur DVD à la loco un certain 19 Juin 2005. Mais faute à un public absent celui-ci n'a pas été tourné en terre française. C'est également ce qui fait défaut en ce début de set puisque sur les 350 personnes présentes (environ) en cet après midi, seule la moitié se risquera à écouter le death mélodique distiller par DARK AGE. Il faut dire que les Allemands feront partie des rares groupes qui auront un mauvais son tout au long de leur set. Malgré tous ses efforts, le chant de Eike restera assez faible, mais c'est surtout la guitare lead de Jorn qui est complètement noyé sous les autres instruments, ce qui empêche de distinguer les mélodies mais aussi les solos. Autant dire que c'est extrêmement frustrant pour ceux qui, comme moi, connaissent leurs titres sur le bout des doigts! Je pense qu'il s'agit du groupe qui aura disposé du plus mauvais son du festival. Pas évident donc pour le public de découvrir un groupe dans ces conditions, aussi bon soit-il. La set list est principalement axé sur leur dernier opus éponyme avec « Zero », « Fix the focus », « Neokillers », « Pulse of minority », et surtout un « Dare to collapse » qui, avec « Suicide crew » tiré de leur troisième album « The silent republic », conclu un set énergique gâché par un son horrible. Dommage, beaucoup cet après midi là sont passés à côté d'un excellent groupe qui risque de faire parler de lui très prochainement. Surtout que son nouvel album « Minus exitus » devrait sortir cet été. Le groupe ayant titillé ma curiosité avec un nouveau titre alléchant au cours de ce set, j'attends cet album avec impatience. –Metal Militia
La transition DARK AGE et le set qui va suivre est des plus radicale ; terminé le happy métal mélodique teuton, place au hardcore musclé de BARCODE, une formation danoise dans laquelle on retrouve Jacob Bredahl de HATESPHERE et Søren Kirkegaard, chanteur de SLOW DEATH FACTORY. La fosse du Killer Fest se remplit considérablement en l'espace de quelques titres pour bientôt commencer à s'agiter sous les assauts énergiques de BARCODE. Les gnons volent bas dans le mosh pit le plus conséquent depuis le début du festival prend forme. Les Danois ne cachent pas leur satisfaction de voir le public picard réagir aussi énergiquement et les souris s'affichent de plus en plus larges sur les faciès de la bande à Bredahl. Quelques circle-pits s'improvisent et devant la vivacité de l'audience, Søren fini par plonger dans le public pour terminer un de ses couplets, porté par la foule. Il est fort à parier que BARCODE s'est acquit de nouveaux fans pendant ce concert à commencer par mon auguste personne qui s'en est allé acheter quelques cds sitôt la fin de leur prestation. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, n'est-ce pas ? - Tonton
Il semblerait que les coreux ne soient pas rassasiés après la belle surprise que fut BARCODE.
Ceux-ci restent dans le pit afin d'en découdre sur la musique de BLACK BOMB A. Il faut dire que celle-ci, mix entre métal, hardcore et néo, est toute indiquée pour se défouler. A la fois puissante et dansante, desservie par deux chanteurs qui se donnent autant que leur public (au point de slammer du haut de la sono en fin de concert), la musique de BLACK BOMB A avait de quoi créer un pogo d'enfer comme l'avait fait DSK vendredi et DAGOBA samedi. Poun et Arno attirent tous les regards ce qui permet aux autres membres du groupe de s'appliquer sur leurs instruments afin de délivrer la meilleure musique qu'il soit. Les ayant vu de très nombreuses fois au cours de festivals, ou en première partie, ce concert aussi bon soit-il, ne m'emballe pas plus que cela. La lassitude sans doute d'entendre, encore une fois, des titres dont je ne suis toujours pas fan, mais qui à l'instar d'un DAGOBA font mouche. Ce n'est pas la reprise complètement massacré du « Beds are burning » de MIDNIGHT OIL qui changera la donne. (il y avait quand même mieux à faire comme reprise compte tenu de leur style). Pourtant il semble que je sois bien le seul dans ce cas; surtout quand on entend de quelle façon la foule s'égosillant reprend l'intro du titre « Mary ». Bref, BLACK BOMB A reste une valeur sure du métal français, surtout en live, et ce n'est pas ce soir là qu'ils vont faillir à leur réputation de groupe taillé pour la scène. Ils seront même ceux qui auront mis la plus grosse ambiance dans la salle en ce dimanche. –Metal Militia
Dernier groupe de métal extrême de cette édition 2007 du Killer Fest, GOD DETHRONED célèbre ses retrouvailles avec Chaulnes après avoir joué en tête d'affiche sur cette même scène en 2005. Le légendaire groupe batave déboule sur scène pour une heure de death métal pur jus. Cependant, on s'aperçoit très rapidement que les conditions ne sont pas idylliques. Le groupe semble mal à l'aise devant la forme atypique de la scène. Son avancée en milieu de fausse restera boudée par les musiciens d'un bout à l'autre de leur show. Autre problème désormais récurant au Killer Fest, bien que le groupe soit venu avec son ingénieur du son, le son dont dispose GOD DETHRONED est assez horrible. Quoiqu'il en soit, les Néerlandais vont assurer leur set avec le professionnalisme qu'on leur connaît même si leur performance ne sera qu'un pâle reflet de précédents concerts. Cela aura pour conséquence de faire quelque peu retomber l'ambiance avant l'ultime groupe du Killer Fest 2007 mais on ne leur en tiendra pas rigueur pour autant. A revoir dans de meilleures dispositions… -Tonton
Autre ovni et tête d'affiche du festival en ce dimanche: NASHVILLE PUSSY. Les Américains donnent dans le hard rock, c'est pourquoi quelques vieux hardos ne déboulent à l'entrée du festival que vers 22 h30.
Mais il aura fallu attendre près d'une heure entre la fin du set GOD DETHRONED et le début de celui de NASHVILLE PUSSY ; la faute à un réglage des retours s'éternisant.
Je dois dire que durant cette longue attente je me remémore les quelques prestations parisiennes de NASHVILLE PUSSY qu'il m'ait été donné de voir, notamment celle de septembre 2003 à la loco qui fut particulièrement explosive, même si je garde également un bon souvenir de leur prestation réalisée à l'élysée montmartre en Décembre 2005.
Mais dés que les rideaux s'écartent, mes souvenirs s'envolent vite, car il vaut mieux rester concentré tant les membres de NASHVILLE PUSSY semblent vouloir rattraper leur retard en enchaînant tous leurs titres à fond.
Certes un peu de communication avec le public est faite par Blaine mais c'est surtout le langage du corps…euh de la guitare pratiquée par une Ruyter déchaînée qui maintient le public en ébullition. Distribuant du Jack Daniels aux premiers rangs, se démenant sur le devant de la scène comme possédée par un démon lors des solos, lançant ses médiators à tour de bras dans la foule, dandinant du cul afin de donner un semblant de vie à l'aigle brodé sur l'arrière de son jean, Ruyter est particulièrement en forme. Mais tout ceci ne doit pas nous détourner du principal c'est-à-dire leur musique déjantée. On aura attendu une heure mais au moins le son est vraiment de qualité ce qui rend leur prestation encore meilleure. Les deux premiers titres « Pussy time » et « Going down swingin », tirés de leur dernier album en date « Get some »(fortement représenté) mettent le feu aux poudres. Mais c'est l'enchainement « High as hell /piece of ass » tirés de l'album « High as hell » qui fait monter l'intensité un cran au-dessus. En revanche, l'album « Say something nasty » sera assez peu représenté.
Mais le groupe a fait un beau cadeau à ses fans de la première heure en choisissant de nombreux titres présent sur leur premier album « Let them eat pussy » sorti en 1998 dont « Go motherfucker go », « I'm the man » ou « Snake eyes » qui sera joué en rappel juste avant une reprise d'AC/DC , « Shook me all night long », qui va conclure un set d'une heure quinze, à la fin duquel Ruyter éclate toutes les cordes de sa Gibson SG afin d' en faire don à ses fans qui se les arrachent encore plus que les médiator.
Un set qui peut paraître court sur le papier mais d'une telle intensité qu'on ne saurait leur reprocher quoi que ce soit ! –Metal Militia
set list:
- Pussy Time
- Going Down Swingin
- High As Hell
- Piece Of Ass
- Come On Come On
- Good night For A Heart Attack
- Go Motherfucker Go
- Drunk Daddy
- Hell Ain't What It Used To Be
- Hate And Whisky
- Struttin' Cock
- I'm The Man
- Nutbush City LImits
- She's Got The Drugs
- Rock 'n' Roll Outlaw
- The Bitch Just Kicked Me Out
- Shoot First And Run Like Hell
rappel:
- Snake Eyes
- Shook Me All Night Long
Au final, ce Killer fest a tenu toutes ses promesses. Beaucoup de groupes de qualité, quelques belles découvertes (OVERLOAD, BARCODE), des confirmations (ADX), une bonne ambiance et une organisation sans faille auront permis de passer trois jours très agréables.
Un grand MERCI aux organisateurs et rendez-vous l'année prochaine ! –Metal Militia