On le sait la scène black française est très active dans l’underground mais compte aussi énormément de formations au talent plus que variable, cependant celles de la région Rhône-Alpes ont été souvent signe de qualité puisque CRYSTALIUM, NEHËMAH, ou encore NEIGE MORTE ont montré que Lyon et sa grande banlieue avaient de l’énergie à revendre. C’est donc fort logiquement que MALEPESTE a suivi le même chemin, car sous ce nom tiré d’une ancienne interjection exprimant la surprise ou l’irritation (et servant également de juron) que l’on peut entendre chez Molière ou Marivaux, se cache un quatuor actif depuis 2010 fondé sur les cendres brûlantes d’ART OF NECROMANCY dans la foulée de son arrêt définitif. Depuis une démo classique a vu le jour, suivie d’un premier opus particulièrement sombre (« Dereliction ») et d’un Split en 2014 avec les siciliens de KROWOS, avant que ce « Deliquescent Exaltation » ne naisse dernièrement et ne fasse grimper les mecs plus haut dans la hiérarchie hexagonale, car ils ne se contentent pas de jouer leur musique ils la vivent intensément car pour eux le sonore, le visuel et l’ambiance sont indissociables, et à l’instar de WATAIN c’est à un véritable rituel noir auquel ils s’adonnent sur scène sans lequel ils ne peuvent pas jouer et mettre en route la machine.
Bougies, brouillard, ossements humains servent en effet de décorum à leurs prestations scéniques, le tout avec des compos qui s’imbriquent parfaitement avec cela, car le groupe a trouvé le parfait équilibre entre l’image et son. En effet la production très froide et brumeuse sied à ravir aux huit titres qui composent cet hommage à la mort et à l’occultisme, tout comme ce côté très brut et live mais loin d’être crade et inaudible, ici on distingue bien tout l’ensemble y compris le chant (même s’il est parfois un peu noyé dans le mixage) qui rend parfaitement grâce au Malin tant il amène un côté mystérieux et envoûtant. D’ailleurs musicalement le quatuor n’est pas du genre à jouer des blasts en continu façon « Panzer Division Marduk », ici au contraire même s’ils sont présents (et les parties rapides également) celui-ci privilégie la lenteur et le mid-tempo pour mieux s’imprégner de sa musique et ainsi mieux la laisser vivre et prendre corps et âme l’attention de celui qui l’écoute.
Il se retrouve d’ailleurs happé directement par l’excellent « Disciples of the Sun » qui démarre de manière rapide et brutale mais qui assez vite se calme tout en ajoutant par la suite quelques passages plus actifs et des accélérations, permettant à l’ensemble d’avoir une vraie cohérence, tout comme le chant qui harangue les foules et qui est un vrai appel au Diable et à la spiritualité noire, bref une vraie réussite d’entrée. La suite sera tout aussi captivante avec les lourds « Cry for Tiamat » (à la fois martial et envoûtant) et « Going Under » où chez ce dernier le début est original avec un petit bruit de clochette pour démarrer suivi de riffs glaciaux et de breaks glaçants, le tout sur un tempo aussi gelé et épais que la neige lapone. A côté de cela « Passage to Cosmos and Self-Consciousness » fait figure d’exception car là au contraire on a droit à quelquechose de plus actif et remuant et de presque épique par moments, mais là encore les gars savent varier quand il le faut et y joindre une partie toute calme et mélodieuse pour donner à l’ensemble une grande variété et un rendu nickel. Et que dire du bouquet final composé par la paire « Serpent’s Glory » et « Into the Final Rise » qui est le summum de ce disque, le premier en plus d’être entraînant sait se faire plus doux que ça soit à son début comme à sa fin, le tout avec des textes en français dans sa seconde partie juste susurrés et parlés avant l’explosion décisive, quant à la dernière plage c’est parti pour plus de huit minutes intenses où après un départ relativement tranquille le chant se fait plus inquiétant et évocateur permettant à la musique de monter progressivement en intensité et en rythme avant que le synthé volontairement à l’ancienne ne close les débats définitivement.
Avec ces compos longues (mais n’ayant jamais de longueurs) le combo frappe un gros coup tant la mise en place de ses différentes structures est impeccable n’ayant aucun raté ni aucune lassitude pour l’auditeur, et sous airs primaire et simple leur œuvre se révèle beaucoup plus pointue qu’elle n’en a l’air car on plonge au fond des turpitudes du cerveau et de l’âme humaine avec plaisir et attention, il ne reste plus qu’à souhaiter qu’il bénéficie paradoxalement de plus de lumière car il le mérite et montre qu’il faut toujours compter sur la scène lyonnaise dont le niveau reste remarquable années après années.
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Bougies, brouillard, ossements humains servent en effet de décorum à leurs prestations scéniques, le tout avec des compos qui s’imbriquent parfaitement avec cela, car le groupe a trouvé le parfait équilibre entre l’image et son. En effet la production très froide et brumeuse sied à ravir aux huit titres qui composent cet hommage à la mort et à l’occultisme, tout comme ce côté très brut et live mais loin d’être crade et inaudible, ici on distingue bien tout l’ensemble y compris le chant (même s’il est parfois un peu noyé dans le mixage) qui rend parfaitement grâce au Malin tant il amène un côté mystérieux et envoûtant. D’ailleurs musicalement le quatuor n’est pas du genre à jouer des blasts en continu façon « Panzer Division Marduk », ici au contraire même s’ils sont présents (et les parties rapides également) celui-ci privilégie la lenteur et le mid-tempo pour mieux s’imprégner de sa musique et ainsi mieux la laisser vivre et prendre corps et âme l’attention de celui qui l’écoute.
Il se retrouve d’ailleurs happé directement par l’excellent « Disciples of the Sun » qui démarre de manière rapide et brutale mais qui assez vite se calme tout en ajoutant par la suite quelques passages plus actifs et des accélérations, permettant à l’ensemble d’avoir une vraie cohérence, tout comme le chant qui harangue les foules et qui est un vrai appel au Diable et à la spiritualité noire, bref une vraie réussite d’entrée. La suite sera tout aussi captivante avec les lourds « Cry for Tiamat » (à la fois martial et envoûtant) et « Going Under » où chez ce dernier le début est original avec un petit bruit de clochette pour démarrer suivi de riffs glaciaux et de breaks glaçants, le tout sur un tempo aussi gelé et épais que la neige lapone. A côté de cela « Passage to Cosmos and Self-Consciousness » fait figure d’exception car là au contraire on a droit à quelquechose de plus actif et remuant et de presque épique par moments, mais là encore les gars savent varier quand il le faut et y joindre une partie toute calme et mélodieuse pour donner à l’ensemble une grande variété et un rendu nickel. Et que dire du bouquet final composé par la paire « Serpent’s Glory » et « Into the Final Rise » qui est le summum de ce disque, le premier en plus d’être entraînant sait se faire plus doux que ça soit à son début comme à sa fin, le tout avec des textes en français dans sa seconde partie juste susurrés et parlés avant l’explosion décisive, quant à la dernière plage c’est parti pour plus de huit minutes intenses où après un départ relativement tranquille le chant se fait plus inquiétant et évocateur permettant à la musique de monter progressivement en intensité et en rythme avant que le synthé volontairement à l’ancienne ne close les débats définitivement.
Avec ces compos longues (mais n’ayant jamais de longueurs) le combo frappe un gros coup tant la mise en place de ses différentes structures est impeccable n’ayant aucun raté ni aucune lassitude pour l’auditeur, et sous airs primaire et simple leur œuvre se révèle beaucoup plus pointue qu’elle n’en a l’air car on plonge au fond des turpitudes du cerveau et de l’âme humaine avec plaisir et attention, il ne reste plus qu’à souhaiter qu’il bénéficie paradoxalement de plus de lumière car il le mérite et montre qu’il faut toujours compter sur la scène lyonnaise dont le niveau reste remarquable années après années.
Rédigé par : GabinEastwood | 15,5/20 | Nb de lectures : 7936