Grégory Valentin - TRACK-BY-TRACK DUNGORTHEB par YOUPIMATIN - 4578 lectures
Après la sortie de l'album il y a quelques jours et une sélection bien méritée, il est temps pour les lecteurs de VS d'en savoir plus sur l'album du combo vosgien, surtout quand celui-ci est expliqué de fond en comble par le hurleur en chef.


Quelle est la signification du titre de l'album ?
Le titre vient des textes. Ils parlent de personnages qui vivent une situation difficile, et qui cherchent la solution. On se met à la place du personnage et on essaye d'extraire ce qu'il se passe dans son esprit, ses émotions, ses peurs, son ressenti général. Ce n'est pas un concept album, mais toutes les chansons se relient naturellement.



Que pouvez vous nous dire sur l'artwork ?
L'artwork vient une nouvelle fois de The e-ghost. Nous travaillons avec lui depuis la première démo, et sommes toujours aussi satisfaits de son travail. Il connaît notre univers et le comprend. On voulait quelque chose de plus froid, dans un style graphique différent, mais qui restait dans la continuité des artworks précédents. Pour nous, c'est mission accomplie. Chaque page du livret met parfaitement les textes et l'ambiance des morceaux en image.


Quelques mots sur l'enregistrement, le studio et la production en général ?
Le studio a été une bonne expérience. Bien sûr tu as le stress, mais c'est resté bon enfant. On s'est vanné, on a rigolé, mais on a surtout énormément travaillé. On a longtemps cherché un studio pour se démarquer des productions actuelles tout en restant puissant. On s'est donc tourné vers Clément et le Boss Hog Studio. On ne regrette pas notre choix.


Quels sont les autres médias qui ont pu vous influencer lors de la composition et/ou de l'enregistrement de l'album (Musique, cinéma, livres, jeux vidéos) ?
Personnellement pour les textes, je suis beaucoup influencé par les faits divers. Mais il y a aussi des films et des livres qui me tiennent à cœur. Pour les films, The Bunny Game, Fargo, Monster, et bien d'autres ont pu m'inspirer. Pour les livres, ce sont des auteurs comme Grangé, Chatam ou encore Katzenbach . Pour ce qui est de la musique, on a tous des influences différentes, on mixe le tout avec nos propres sensibilités.


Track by track
01. Intro
On voulait lancer l'album sur un truc très violent. L'idée de ce que devait être l'intro de l'album s'est précisée naturellement au fil de l'enregistrement des morceaux en studio. Jérém s'est chargé de mettre en œuvre mon idée.

02. Inside
Le morceau qui ouvre l'album. Il fonctionne en binôme avec '' Outside '' . Cela raconte l'histoire d'une femme séquestrée par un pervers. Elle se réveille une fois de plus dans cette cave, dans la crainte de son châtiment quotidien. Musicalement c'est un morceau très énergique et puissant, avec des influences très variées.

03. A Red Night
Dans ce morceau, on parle d'un tueur en série, ses pensées sont comparées à une addiction. Il a envie de tuer et ses pulsions deviennent trop grandes. Il sait à l'avance qu'il éprouvera des remords par la suite, mais ne peut plus reculer. C'est l'un des premiers titres qu'on a écrit pour l'album, et un des derniers qu'on a fini ! Il nous aura fallu beaucoup de temps pour le peaufiner et en être satisfaits.

04. Behind Your Eyelids
Ce texte parle d'un homme qui joue constamment un rôle pour assouvir son esprit sournois. Dans la chronologie, c'est le premier morceau composé après la sortie de '' Waiting for Silence ''. On se cherchait un peu à ce moment là, on avait un peu de mal à définir ce que devait être la nouvelle composition après le 2ème album. Du coup, c'est un morceau de transition bien burné pour la scène, et qu'on joue d'ailleurs en live depuis un certain temps. Il figure par ailleurs sur la compilation 2014 French Metal '' L'honneur des guerriers '' aux côtés de Loudblast, Benighted, Nightmare, etc...

05. 6:43
6:43 raconte l'histoire d'un flic blasé, réveillé tôt le matin pour se rendre sur les lieux d'un meurtre. Arrivé sur la scène de crime, il est écœuré, entre l'horreur du meurtre, et la lassitude de son métier qui l'use moralement depuis trop longtemps. C'est le titre le plus mélodique de l'album, celui ou l'ambiance musicale tranche clairement avec l'esprit du texte, tout en étant proche de celle de « Waiting For Silence ». Pour nous, 6 :43 est le titre qui assure la continuité entre les 2 albums.

06. Sad War
L'histoire se passe pendant la guerre des tranchées. Ce sont les états d'âme d'un homme devant partir à l'assaut avec sa baïonnette tout en sachant qu'il ne reviendra pas. C'est l'un des morceaux les plus atypiques de Dungortheb, d'une part parce qu'il ne contient aucun vrai solo de guitare, et d'autre part parce qu'il est mid tempo sur toute la longueur. Cela lui donne une ambiance lourde et froide. Ce côté atypique est une des raisons qui nous ont poussé à le choisir pour notre clip.



07. Impact
Un homme tue une femme avec sa voiture, il sait qu'il a trop bu. Il se déclenche alors dans son esprit des pensées sur les conséquences que cela aura sur sa vie et sur celle de la famille de la victime. Le rythme effréné du morceau reflète la rapidité avec laquelle toutes ses pensées se bousculent pêle-mêle dans sa tête. Chronologiquement, c'est le dernier morceau dans la composition de l'album, on s'était donc laissé une certaine marge de manœuvre pour finaliser certains détails et arrangements pendant l'enregistrement. Dans la composition, « Impact » est vraiment caractéristique de Dungortheb.

08. When I Believe I Live
Suite à un grave accident un homme se retrouve intégralement paralysé et n'a plus aucun moyen de communication. Il en vient à se demander s'il est réellement toujours en vie et va jusqu'à remettre en question la formule de Descartes : Cogito, ergo sum. Ce morceau est sûrement le plus progressif de Dungortheb, il part un peu dans tous les sens dans la succession des riffs ! 09. From Memories to Silence Ce texte décrit les pensées paradoxales d'une femme subissant un viol. Elle est impuissante face à la violence qu'elle subit, mais s'interroge néanmoins sur la psychologie du pervers et en est encore plus passive. Ce cercle vieux va la conduire à une sorte d'enfermement mental. Concernant l'enregistrement, Nexxum le chanteur d'Octavion , nous a fait le plaisir de venir pousser la chansonnette en special guest.

10. Heaven Can Hate
Un morceau où on a essayé de parler de religion. Ça parle d'un prêtre qui part vers la jungle pour évangéliser et qui se trouve pris dans des sables mouvants. Là il se demande les raisons de cette punition divine, alors que sa foi a toujours été inébranlable. Avec « Inside », « Heaven Can Hate » est le morceau de l'album aux influences les plus marquées.

11. Outside
Nous arrivons à la fin de l'album. '' Inside '' et '' Outside '' sont liés,d'où notre choix de placement. C'est la même histoire qu'Inside, mais vu du côté du bourreau. Il ressent l'impatience et l'envie de faire durer le plaisir. Il sait que sa victime attend. Il veut atteindre le point de '' maitrise parfaite ''. '' Outside '' est également un morceau atypique dans notre composition, avec une rythmique volontairement lancinante et oppressante au tout au long du morceau.



Auteur
Commentaire
GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2014 à 20h17 - (1305)
Très intéressant tout ça, je vais me réécouter l'album avec plus d'attention sur les textes du coup.

nocturnus1977
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2014 à 22h34 - (1306)
tout pareil...et ça donne une belle relecture de l'album pour moi...merci



diesirae
Membre enregistré
Posté le: 12/09/2014 à 23h36 - (1307)
Leur musique est tellement géniale que j'avais jamais prêté attention à leur texte...bonne occasion de s'y intéresser

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