Ah la grande époque du Hard US...A l'heure où je découvrais la lumière du jour, Bulletboys sortait de l'ombre et présentait un album éponyme, son tout premier. Avant de parler de ce skeud, je tiens à rappeler à tous ceux qui pensent que le Hard est mort que cela n'est pas le cas. Certes, on ne voit plus d'albums dans ce style comme on pouvait en trouver il y a 15/20 ans. Mais les groupes de l'époque tournent encore ! Je resterai cantonné à cette formation dont il est question, puisque Bulletboys s'est récemment produit à la House Of Blues à Hollywood. Je me dois également de prévenir le hardos qui sommeille en chacun de vous : ils viennent de sortir un album, intitulé « Sophie » (j'adore ce titre) dont la date de sortie serait le 24 Octobre 2003 (si vous le cherchez...). De plus, Sebastian Bach (le créateur de Skid Row) a posé sa voix en guest sur le titre « Neighborhood »...A écouter pour comparer une quelconque évolution (je n'ai pas eu l'honneur de le faire mais ça ne saurait tarder).
Mais revenons à nos moutons pour décortiquer ce skeud-là...Bulletboys sort son premier album, peu de gens connaissent ce combo et déjà ils posent les bases de leur style. Avec Marq Torien au chant (et il y est toujours !), Mick Sweda à la gratte, Lonnie Vincent à la basse et Jimmy D'Anda aux fûts.
L'entrée en matière, avec « Hard As A Rock » (rien à voir avec celui d'AC/DC) fait circuler le son dans les veines et la tête se balance toute seule...La batterie sonne présente sans couvrir le reste, le chant (très) clair donne envie d'attraper les lunettes de soleil. Et c'est l'ambiance générale qui règne tout au long de l'écoute...On a parfois l'impression d'entendre un hymne comme sur « Smooth Up In Ya ». J'ai retrouvé une atmosphère, sur certains morceaux (comme par exemple sur « Kissin'Kitty »), proche de celle d'un des rares groupes frenchies de la scène Hard : XYZ (particulièrement sur le « Face Down In The Gutter », un de mes albums préférés). Les soli sonnent impéc', on sent le feeling et la propreté (et accessoirement le talent). La batterie également, sous ses airs simples à la première écoute, se révèle être placée avec technique, certains éléments sonnant moins fort mais soutenant le son des précédents. La basse reste un instrument à part entière. On a des démonstrations vocales assez sympathiques, comme sur « Crank Me Up », et l'humour est plutôt présent, les musiciens ne se prenant pas la tête et délirant plus qu'autre chose sur quelques passages. J'ai beaucoup apprécié « Shoot The Preacher Down », avec une intro qui sonne « ambiance de bar », et un Marq Torien qui a l'air de se faire plaisir !! On sent bien les dragueurs en blouson de cuir dans les paroles : « Hey Baby ! Come on ! » accompagné du petit sifflement, ce qui donne toujours un effet assez « sunshine » à l'ensemble, avec des tremolos vocaux qui renforcent ce sentiment.
Au final, le seul point négatif que j'aurais à émettre est qu'une fois qu'on s'est imprégné du CD, ce qui peut être rapide pour certains, long pour d'autres, cela devient plus une musique de fond si l'on fait autre chose en même temps. Je pense pouvoir également affirmer que le skeud a dans l'ensemble mal vieilli. Sans aller jusqu'aux remarques type : « C'est des tapettes à foulard ça ! », on aura du mal à trouver des amateurs de ce style de musique aujourd'hui. Trop classe pour eux apparemment...C'est bien dommage d'ailleurs, car le talent est bien présent et on ne s'ennuie pas avec cette galette à partir du moment où l'on est un minimum ouvert musicalement ! Une parfaite réussite qui, à mes yeux, mérite un petit 15/20, et encore je crois que je suis sévère !


Rédigé par : Mirfin | 1988 | Nb de lectures : 1925