- BLOODY SIGN + IMPUREZA + BORGIA + SVART CROWN + KAMPF par TONTON - 2066 lectures
le 4 Mars 2007 - le Klub - Paris



Cruel dilemme que de faire un choix entre les deux concerts métalliques de ce gris dimanche de mars. D'un côté le doom de RISING DUST et EIBON sur la péniche alternat et de l'autre une affiche underground plus extrême au Klub. Cette dernière, proposant des groupes rares dans la capitale, allait orienter mon choix de même que celui de plus de soixante-dix personnes ; une fréquentation pas si mauvaise compte tenu des circonstances évoquées plus haut.





Retardataire comme à mon habitude, c'est BORGIA qui débute son set alors que j'arrive dans la place. Le groupe officie dans un black metal au goût prononcé pour la mise en scène comme le suggère d'entrée, les cheveux poudrés grisonnant interdisant toute idée de headbanging sauvage pour ses membres. En fait, BORGIA va développer pendant toute la durée de son set tout ce que je déteste et tout ce que j'adore dans le black métal. A savoir des passages de black bourrin, minimaliste pas toujours très carré et d'autres plus finement distillés destinés à planter des ambiances macabres dignent des salles de tortures. Mais le clou du set de BORGIA réside dans la performance de son chanteur véritablement investi par ses textes. Certes il en fait des tonnes, sort volontiers son masque de carnaval mais le contraste et la simplicité avec lesquels il présente les titres apporte un certain côté décalé à l'humour sous-jacent. Maintenant, il faudrait voir ce que ça donnerait avec des lumières plus adaptées et un meilleur son.





Je crois bien que c'est la première fois qu'IMPUREZA, les chouchous de Cobra Commander, jouent à Paris et ils vont d'ailleurs frapper un grand coup à cette occasion même si une partie du public déserte les lieux dès la fin du set de BORGIA. Les déserteurs sont sans doute à cent lieues de se douter de ce qu'ils vont rater car IMPUREZA (de même que BLOODY SIGN) vont retourner le club et son public. Derrière un chanteur bassiste forcené, sorte de clone de Ross Dolan, c'est une formation parfaitement rodée à la scène que nous découvrons. Même si le groupe ne commence sérieusement à faire parler de lui que depuis quelques mois, il est clair qu'il dispose d'un charisme scénique déjà très avancé. L'originalité du groupe fait le reste. Les samples flamenco de même que le chant en espagnol procurent leur petit effet. Le batteur est méticuleux, rapide et la seule ombre qui viendra ternir leur set ne sera dû qu'à un problème de basse qui persistera cinq bonnes minutes. Difficile de l'avouer mais ce sacré percheron de Cobra Commander (1,90m au garrot) n'avait pas tout à fait tort d'être aussi enthousiaste après les avoir vu sur scène. D'ailleurs, je suis moi-même reparti avec ma p'tite démo sous le bras. Ils reviendront bientôt en première partie de SUFFOCATION, pensez à arriver à l'heure pour l'occasion.






Déjà la fin de cette soirée pointe alors que la confrérie du cul de l'enfer (Hell's ass pour reprendre le jeu de mots favori de ce trio d'Alsaciens) entre en scène. Obstinément rares dans les concerts parisiens, BLOODY SIGN incarne la détermination et dévouement musical dans ce qu'ils ont de plus purs. Et si on leur prête volontiers un certain côté intégriste du death/black c'est sans doute à cause de leur refus catégorique de corrompre leur métal old school avec des sonorités plus actuelles. Avant même d'attaquer leur premier titre, la basse de Hagend vrombit déjà comme un B 52. Le bombardier s'avance sur la piste, paré au décollage et c'est parti pour 45 minutes de bon gros death des familles. Là aussi, on assiste à un show ne laissant aucun doute quant à l'expérience du trio. En fait, ils ont même déjà tellement roulé leur bosse que leurs aventures pourraient déjà alimenter un livre. BLOODY SIGN balance le contenu de ses tripes dans les titres qu'ils enchaînent. Il se dégage de leur musique un étrange feeling purement rock'n'roll et surtout un véritable bonheur de jouer live. Kalevi, le guitariste et Hagend chanteur/bassiste de son état échangent des sourires complices, alors que Marti est particulièrement concentré tandis qu'il martyrise peaux et baguettes. Le club s'est vidé davantage. Le public est bien maigre, le son pas terrible mais les alsacos nous balancent un set avec le même enthousiasme que s'ils jouaient sur la scène de l'Elysée Montmartre. Un enthousiasme communicatif qui fait réagir vivement les quelques dizaines de personnes encore sur les lieux. Hagend les encourage avec une désinvolture et un franc parlé qui force la sympathie. Les titres continuent de défiler, BLOODY SIGN en profitera d'ailleurs pour nous caser deux reprises bien senties d'AUTOPSY et DEATH (« Scream Bloody Gore »). Deux titres en parfaite adéquation avec le style pratiqué par nos Alsaciens. Ces 45 minutes vont d'ailleurs bien vite s'écouler pour laisser fuser derrière elles des commentaires admiratifs qui n'arriveront pas tout de suite à dérider un Marti contrarié d'avoir laissé passer quelques imperfections dans son jeu.
En attendant de les revoir au Killer fest de Chaulnes en avril prochain, espérons qu'ils seront bientôt de retour sur une scène parisienne et que le reste de la France pourra bientôt profiter de ce que Colmar à sans doute de plus précieux musicalement parlant.



C'est une bien belle initiative qu'ont eu, encore une fois, les Acteurs de l'ombre en programmant une affiche téméraire mais bien cohérente. Le genre de petit concert bien sympa et sans prétention qui ne laisse que des impressions positives même si tout n'était pas parfait.
Pourvu que ça dure…


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