Le groupe - ATLANTIS CHRONICLES - TEN MILES UNDERWATER - TRACK BY TRACK par VSGREG - 7919 lectures
Anciennement connus sous le nom d’ABYSS, les franciliens d’ATLANTIS CHRONICLES ont sorti leur premier opus « Ten Miles Underwater » il ya tout juste 9 mois via Coroner Records.
VS vous propose de vous replonger dans ce disque via un track by track complet de ce concept album !
Titre de l'album :
(Sydney) L’album traite de la plongée historique de William Beebe, ingénieur de génie et explorateur de renom, à bord du submersible qu’il a conçu avec Otis Barton : la bathysphère. En 1924 il dépasse les 900m et inscrit un nouveau record. Nous avons réalisé un concept album autour de cette plongée d’exploration, donc basé sur des faits réels mais qui se développent en pure fiction. Beebe va croiser tout un tas de créatures sous-marines et au fur et à mesure que l’on avance dans l’album l’angoisse de l’isolement va lui faire perdre pied et lui créer des hallucinations, des délires paranoïaques et une grosse remise en question de sa place dans l’Humanité et de l’Homme sur terre. Nous avons choisi de le faire voyager à 10 miles plutôt que 900m c’est d’une part pour pouvoir développer un maximum la fiction et l’imaginaire que représente une telle profondeur et d’autre part tout simplement parce que la phonétique de « Ten Miles » nous plaisait.
Artwork :
(Antoine) La pochette est effectivement très fidèle à l’univers présenté sur l’album. On y retrouve une bathysphère qui semble débarquer de manière plutôt vive, au sein d’un univers abyssal surréaliste. Il y a là une évocation bien concrète de cette thématique chère au groupe, celle du voyageur qui débarque en terre inconnue et potentiellement hostile.
Nous avons choisi de confier la réalisation de cette artwork à Pär Olofsson (Immortal, The Faceless, Winds of plague etc…) car il nous fallait une personne possédant de solides compétences graphiques afin de synthétiser cet univers, mais aussi parce qu’il possède une touche personnelle très prononcée dans son art. Nous lui avons soufflé notre vision globale de la thématique et une fois digérée, il a su retranscrire toutes ces idées en très peu de temps à travers cette très belle réalisation qui nous a comblé.
Production / Studio :
(Sydney) On a commencé par faire nos prises batterie chez Xort au Drudenhaus Studio. Nous étions sur la même longueur d’onde et le travail a été plus que fructueux. Pour plus de souplesse nous avons choisi de faire les prises guitares et basse nous même, en partie dans les studios d’une salle de concert de région Parisienne (Les Cuizines) et en partie en home studio chez moi. Cette partie de l’enregistrement a été certainement la plus dure. Enregistrer son propre album permet évidemment de prendre le temps nécessaire mais il manque cette ambiance si particulière d’un vrai studio, dans lequel on peut s’isoler et vraiment être concentré sur la musique et l’exécution. Pour les voix tout a été enregistré aux Cuizines. C’était nos premiers enregistrement voix avec Antoine qui avait rejoint le groupe seulement quelques mois auparavant. Nous avions écrit quelques ébauches de textes, Antoine est parti de ça, a fait un super boulot d’écriture, profond, empli de sens et en parfaite adéquation avec l’univers et la thématique que nous voulions développer. Pour quelques morceaux nous avons découvert le texte final le jour de l’enregistrement ! Je dois avouer avoir été agréablement surpris.
Nous voulions un son à la fois moderne et musclé mais en évitant de tomber dans la production aseptisée. C’est donc avec Josh du Dreadcore Studio que nous avons choisi de travailler pour ses productions que nous commencions à connaître et apprécier (Within The Ruins, Knight Of The Abyss). Avec internet maintenant tout est possible, Josh a aimé nos pré-productions et a accepté de travailler avec nous sur l’album pour le reamping des prises guitares et basse, le mix et mastering. Nous lui avons envoyé nos pistes sur le net et échangé des mails tout au long du processus. Encore une fois la collaboration a été simple et efficace.
Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?
(Sydney) Il me semble qu’à cette période nous avions déjà terminé le jeu Bioshock ! Alors oui le jeu nous a certainement influencé mais en infime parti. Ça n’a été qu’une pierre de plus à l’édifice, nous tenions déjà notre thématique et notre concept. L’œuvre immense de Jules Verne « 20 000 lieux sous les mers » est bien évidemment une autre influence réelle mais tout est vraiment parti de ce fameux livre « Abysses » de Claire Nouvian : la Bathysphère, William Beebe et sa plongée, tout ça est brièvement évoquée dans l’œuvre de Claire mais ça a fait tilt dès que je suis tombé dessus. On retrouve dans le design de la bathysphère un coté steampunk assez séduisant mais rien de tout ça n’a été inventé, la Bathysphère a réellement existé telle qu’elle. Toutes ces influences mêlées à notre goût prononcé pour les fonds marins ont donné naissance à cet album.
Track by Track : 1. Enter The Bathysphère…
(Sydney) Une intro sur un album métal est bien entendu très téléphonée. Même si nous n’aimons pas trop tomber dans la facilité cette mise en abîme était plus que nécessaire au vu de la thématique et du concept abordé. On y retrouve donc une ambiance sonore que nous avons nous même désigné a partir d’ambiance d’usine, de sons métalliques, de frappement de cordes de piano, de générateur basses fréquences, etc.
William Beebe descend dans les profondeurs à bord de sa Bathysphère, quelques notes de piano réverbérées et isolées évoquent la solitude du personnage, puis il entend sa propre voix l’interpeller « William », là on peut entendre une montée chromatique inquiétante (des cordes de piano que nous avons gratté avec les ongles donnent cet effet) « wake up Will, wake up, you’re alone now ». Ceci avait pour but de marquer une entrée dans la folie croissante du personnage qu’on va rencontrer au fur et à mesure de l’album. J’ai personnellement enregistré toutes les voix de William Beebe sur les ambiances sonores de ce genre et traité avec une grosse saturation à des fins dramaturgiques.
2. … And Embrace The Abyss
C’est le dernier morceau de l’album à avoir été composé. Nous avons choisi d’ouvrir avec ce morceau pour créer une forte dynamique entre l’intro et le début de l’album à proprement parler. Là encore rien de très novateur mais l’idée servait le concept. C’est un morceau court et rapide avec une fin très envolée et ample. Dans ce morceau William Beebe se rend compte de l’immensité qui s’offre à lui et commence à dialoguer avec des voix venues des Abysses. Également notre morceau d’intro sur scène pour les mêmes raisons, sans oublier la toute fin en pêches marquées et répétitives permettant de faire monter la pression, le moment idéal pour chauffer le public et présenter le groupe !
3. Echoes Of Silence
(Sydney) Une volonté pour nous d’enchaîner avec un autre morceau assez rapide afin de ne pas laisser de répit à l’auditeur et bien sur à ce pauvre William ! Un des morceaux le plus long et technique de l’album.
(Antoine) L’un de mes morceaux préférés sur l’album, celui qui synthétise le mieux les qualités du groupe tant au niveau des nuances rythmiques qu’au niveau du placement des leads, ainsi que des « couleurs » évoquées par ces dernières. Ici William Beebe y fait l’apologie de la beauté des océans, la face sombre mais néanmoins mystérieuse et attractive, la plénitude du silence des profondeurs. Les échos de ce silence sont bien sûr sa propre réflexion (si je puis dire) sur cette plénitude et ses bienfaits. Ici commence donc sa grosse remise en question de la place de l’Homme sur Terre.
4. Thousands Carybdea
(Antoine) Ce morceau s’est écrit assez simplement et c’est peut être une des raisons qui en fait le morceau le plus catchy de l’album avec ce thème en sweeping et ses refrains easy-listening. Un morceau dansant, rythmé permettant de gros mouvements capillaires, des leads assez démonstratifs, beaucoup de visuel et donc idéal pour un clip video !
William croise des milliers de Carybdea, de petites méduses bleue-violette extrêmement mortelles. Un spectacle époustouflant si on a le plaisir d’y assister protégé par une Bathysphère ! A partir de cet instant son état mental va commencer à décroître.
5. Homocene
(Antoine) Un des morceaux les plus rapides de l’album avec des paroles apocalyptiques : la fin de l’Homme par l’Homme, identifiée comme étant la 6eme extinction de masse de l’histoire de la planète qui pourrait arriver suite à des catastrophes géologiques provoquées par l’Homme donc Tsunami, raz de marrée, tremblement de Terre… On aime à croire, pour la thématique, que ce serait la Terre elle-même qui se retournerait contre l’Homme, sa pire menace.
L’outro du morceaux sert la continuité de l’album, comme un file rouge avec la voix et la respiration lente de William Beebe, la clean guitar et l’ambiance aquatique.
Alex y a écrit son meilleur lead guitar, du moins son préféré !
6. Ten Miles Underwater
(Antoine) Ce morceau est très spécial pour moi, car c’est avec ce titre que j’ai attaqué la composition de l’album. Je venais à peine de débarquer au sein de la formation, l’album était déjà prêt et entièrement maquetté instrumentalement parlant, il fallait donc se plonger directement dans le travail d’écriture. Nous devions présenter ce nouveau line-up. Les gars avaient choisi ce morceau pour entamer les hostilités, nous avons donc dévoilé une version pré-prod de ce titre quelques mois avant la sortie de l’album et ce fut donc le 1er titre enregistré avec ma voix, du coup je garde un rapport quelque peu affectif avec cette chanson.
William ici comprend pourquoi les abysses sont restés des terres inexplorées : l’avidité de l’Homme ne mérite pas une telle pureté, ce lieux doit rester vierge de tout envahisseur.
(Sydney) Nous avons choisi ce titre pour le nom de l’album car c’est celui qui résumait le mieux l’aventure. Le premier morceau à avoir été composé était « Tales Of Atlantis » mais devait au départ figurer sur notre précédent EP « Against The Sea ». Ten Miles Underwater est le second et donc le vrai point de départ de cet album.
7. L’Ivresse Des Profondeurs
(Sydney) Nous avons choisi de placer cet interlude instrumental au milieu de l’album en guise de pause, sans batterie, afin d’adoucir un peu cette descente dans les profondeurs. Si nous devions faire de cet album un film ce serait le moment où nous ne sommes plus dans l’action directe mais dans les pensées de William Beebe, une vision floutée, la folie s’empare de lui et l’ivresse des profondeurs le domine.
Ce phénomène intervient lors de la plongée en bouteille au-delà de 50m, dû à un excès d’azote lié à la pression du milieu sur le mélange des bouteilles et à un effet narcotique. Évidemment ce phénomène ne peut pas toucher notre personnage qui n’est pas en bouteilles mais dans sa Bathysphère.
Ce que nous voulions mettre en lumière est encore une fois la folie grandissante du personnage liée à la forte pression. Ce phénomène se nomme réellement le Syndrome nerveux des hautes pressions et provoque des troubles du comportement. Exactement ce qui arrive à Michael Biehn dans Abyss de James Cameron, mais « L’Ivresse Des Profondeurs » comme titre était bien plus poétique et évocateur !
Nous avons donc opté pour des effets de guitares noyant littéralement les attaques de médiator et donnant une ambiance générale assez aquatique contre-balancée par les guitares sèches afin de ne pas boire la tasse héhé !
Détail de taille : le titre est en Français. Nous souhaitions à la fois que les Français se retrouvent dans un titre et à la fois marquer notre appartenance au drapeau tricolore auprès des autres pays que nous pourrions toucher. C’est notre coté chauvin je crois ! Hahah. Encore aujourd’hui on est fier de cet album et il est temps de dire que le « French fag » est une légende urbaine.
8. Architeuthis Dux
(Antoine) C’est le nom scientifique du calamar géant. Ici, William Beebe sous l’effet narcotique de l’Ivresse des Profondeurs observe par l’unique hublot de la Bathysphère et oublie l’aspect menaçant du gigantisme de la créature. Il n’y voit plus qu’apaisement, beauté et grâce dans son déplacement. Comme une sorte de ballet sous-marin (je ne voudrais surtout pas contredire la légende urbaine de Sydney). Non ! Il n’est pas défoncé, il profite de l’instant présent !
J’aime la thématique évoquée ici, l’idée qu’il ne faille pas diaboliser aveuglément tout ce qui nous apparaît de prime abord comme étant monstrueux, il faut parfois savoir défier ses propres convictions et aller regarder les choses d’un peu plus près, combattre la pensée unique.
(Sydney) Il s’avère que quelques semaines seulement après la sortie de l’album, l’Architeuthis a enfin pu être observé dans son habitat naturel (par un Japonais si mes souvenirs sont exacts). Une anecdote assez sympa je trouve mais qui malheureusement démystifie un peu notre Architeuthis !
9. Tales Of Atlantis
(Antoine) Comme une petite parenthèse dans l’album, un flash-back d’une potentielle vie antérieur (est-ce qu’on peut dire que William a vraiment pété un câble à cet instant ? Peut être !) ou il revit la conquête de l’Atlantide par Atlas, le fils de Poséidon. Le morceau conclut sur une analogie que William entrevoit : le futur potentiel de la Terre et la fin de l’Atlantide telle qu’elle est communément racontée :
« As the Atlas mountains were disappearing,
Under the influence of god’s anger
They all died. »
(Sydney) L’outro de ce morceau rejoint celle d’Homocene pour continuer le fil rouge, à ceci prêt que la respiration de William est maintenant plus rapide, plus saccadée et suffocante. On l’entend poser une question « Should I be here alive ? » puis lui-même y répondre à droite, à gauche symbolisant une paranoïa et le tiraillement du personnage dû à la pression, l’enfermement, l’isolement, l’angoisse et la solitude. Tout ça à la fois, oui madame.
(Antoine) Etant un gros fanatique de tapping je dirais que pour moi LE meilleur de l’album est à la fin de cette chanson. La mélodie que dessine cet enchevêtrement de notes est l’un des éléments qui m’a le plus séduit lorsque j’ai rejoint le groupe, ce passage m’évoque totalement la notion de voyage.
10. Stomias Boa
(Antoine) Le Stomias Boa (ou Poisson Dragon) est un petit poisson que l’on peu croiser que dans les très grandes profondeurs, d’une trentaine de centimètre seulement mais à l’aspect monstrueux. On le retrouve d’ailleurs en bas à droite sur la cover de l’album, revisité avec la touche graphique de Par Olofsson bien sûr.
La rencontre de William Beebe avec ce poisson symbolise le point de non-retour, une mort certaine mais enfin libéré de la vie terrestre « The symbole of my fall as much as my resurrection. It sounds like liberty ». On retrouve également dans ce texte une référence aux coordonnées du « Bloop » : un son mystérieux d’ultras basses fréquences capté dans l’océan Pacifique par des scientifiques américains durant l’été 1997. Ce son a généré bien des fantasmes, notamment parce qu’il aurait été émis non loin de R’lyeh, cité engloutie fantasmagorique de H.P Lovecraft et surtout tombeau du charismatique Cthulhu. Il y a là matière à faire travailler son imagination…
C’est la chanson que j’ai pris le plus de plaisir à enregistrer car je ne l’avais jamais testée en répète. J’ai fini de la composer pendant l‘enregistrement des voix et j’ai donc découvert ce que ça donnait au fur et à mesure, ça apportait une petite excitation en plus lors des prises.
(Sydney) Jérôme n’était pas satisfait de l’écriture du lead de fin et en a entièrement improvisé un nouveau lors de l’enregistrement. Il a fallu s’y reprendre évidemment afin d’y injecter le bon feeling mais je trouve aujourd’hui que c’est un des plus poignant de l’album. Parfois il est bon de faire table rase. C’est d’ailleurs ce lead qui a clôturé l’enregistrement des guitares.
11. Behold Kraken
(Sydney) Dans ce morceau William Beebe recroise l’Architeuthis Dux mais cette fois dans un combat quelque peu manichéen qui l’oppose au tant convoité et cultissime Kraken.
Mention spécial à un petit passage du morceau où on retrouve une belle mesure en 13/16 ! On a vraiment pas composé ça dans l’objectif de faire du chiadé pour du chiadé, on s’est rendu compte de la métrique au moment de l’écriture. Et c’est bien pour cette raison que ce 13/16 est musical et presque invisible.
12. William Beebe
(Antoine)
Le titre bien que très appréciable sous sa forme actuelle est aussi très stimulant pour placer du chant et j’avoue avoir été un chouilla frustré quand Alex, guitariste et compositeur principal du groupe, m’a certifié que ce morceau serait instrumental.
(Sydney) C’est le seul morceau où nous avons opté pour une basse fretless afin de lui donner une texture différente.
Un des leads de Jérôme ne le satisfaisait pas pleinement encore une fois. C’est donc à force d’improvisations que celui qu’on retrouve à 03:00 a été enregistré.
Comment ne pas évoquer ce court moment de bossa ? Là encore la construction a été assez simple : une guitare acoustique composée par Alex à laquelle j’ai accolé un basse-batterie type bossa nova pour la touche de fraîcheur. Je me souviens comme si c’était hier de l’enregistrement du lead de cette partie : Jérôme toujours avec un train de retard s’est pointé en studio sans avoir ni écrit, ni nous l’avoir fait écouté au préalable. Il s’est assis derrière le micro avec sa guitare nylon… j’ai eu peur, très peur… et là one shot ! C’était beau. A la fois beau et énervant ! Parce que clairement quand Jérôme dit dans notre Podcast sur l’enregistrement de l’album « plus ça va et moins j’ai envie de construire volontairement mes solos » je vais vous en faire la traduction : ça veut juste dire qu’il a rien branlé ! Mais comme cet enfoiré à du talent il s’en sort toujours bien !
Conclusion donc de notre premier album sans structure classique, ni couplet, ni refrain avec une certaine volonté de surprendre. Le morceau se déroule comme un livre sans chapitre. Il symbolise les derniers instants du voyage mouvementé de Beebe jusqu’à toucher le (supposé) plancher océanique des grandes profondeurs. Sur la ghost track à la fin du morceau on entend deux impacts sourds : le premier correspondant à un premier accroc sur la roche océanique, le deuxième au crash définitif et irrémédiable de la Bathysphère. Beebe se rend compte de sa destiné déjà toute tracée « I become aware of my fate. I’m here to stay ». S’en suit une partie de piano dramatique accompagnée par l’agonie et les derniers instants de notre héros. Sa dernière expiration a été remplacé par un accord, model dramaturgique très utilisé dans le cinéma du 20eme siècle.
On note également à 03:30 LES SEULES vst (instruments virtuels) de l’album : violons, violoncelles et cuivres sur le mosh part qui nous sert aujourd’hui d’outro live. Ces parties en vst ont été composées par un ami d’Antoine qui écrit pour des documentaires et des films. Simple mais diablement efficace, parfois on en demande pas plus.
J’ai personnellement mis un point d’honneur à n’utiliser que des instruments réels sur cet album car j’aime le coté organique. De plus, notre concept, notre personnage et le message entier nécessitait d’y insuffler de l’humanité autant dans le jeu que dans le son. Pour bon exemple il y a bien sûr cette ghost track magistralement interprété par un ami sur un piano à queue, un vrai. Et ça change tellement de chose à mon goût, l’écoute m’en donne encore des frissons !
Voilà qui conclu notre Track by Track. On espère que vous y avez appris encore de nouvelles choses sur la conception de notre album et que certains auront la curiosité d’aller décortiquer ce que nous vous avons révélé dans cet interview !
Merci à VS-Webzine et merci à vous d’être toujours aussi passionnés ! C’est bien là la force du métal !
C'est pas mon style musicalement, mais je trouve le "concept" très évocateur. Il semble traité de façon intéressante. La pochette est impressionante.
Moshimosher Membre enregistré
Posté le: 24/01/2014 à 21h09 - (1057)
Bon, ben, tout écouté et je trouve ça excellent !
BeuBeu IP:89.89.219.38 Invité
Posté le: 26/01/2014 à 01h07 - (1058)
Putain je connaissais pas du tout, c'est vraiment mortel! Le concept est fou, tous ces petits détails sont impressionnants et la musique est vraiment chouette!
Aruno IP:90.35.229.191 Invité
Posté le: 26/01/2014 à 12h38 - (1059)
Excellent. J'attends le prochain opus avec impatience!
Amg IP:92.143.104.184 Invité
Posté le: 10/02/2014 à 21h51 - (1067)
Concept presque identique que "Requiem For Sirens"
VS vous propose de vous replonger dans ce disque via un track by track complet de ce concept album !
Titre de l'album :
(Sydney) L’album traite de la plongée historique de William Beebe, ingénieur de génie et explorateur de renom, à bord du submersible qu’il a conçu avec Otis Barton : la bathysphère. En 1924 il dépasse les 900m et inscrit un nouveau record. Nous avons réalisé un concept album autour de cette plongée d’exploration, donc basé sur des faits réels mais qui se développent en pure fiction. Beebe va croiser tout un tas de créatures sous-marines et au fur et à mesure que l’on avance dans l’album l’angoisse de l’isolement va lui faire perdre pied et lui créer des hallucinations, des délires paranoïaques et une grosse remise en question de sa place dans l’Humanité et de l’Homme sur terre. Nous avons choisi de le faire voyager à 10 miles plutôt que 900m c’est d’une part pour pouvoir développer un maximum la fiction et l’imaginaire que représente une telle profondeur et d’autre part tout simplement parce que la phonétique de « Ten Miles » nous plaisait.
Artwork :
(Antoine) La pochette est effectivement très fidèle à l’univers présenté sur l’album. On y retrouve une bathysphère qui semble débarquer de manière plutôt vive, au sein d’un univers abyssal surréaliste. Il y a là une évocation bien concrète de cette thématique chère au groupe, celle du voyageur qui débarque en terre inconnue et potentiellement hostile.
Nous avons choisi de confier la réalisation de cette artwork à Pär Olofsson (Immortal, The Faceless, Winds of plague etc…) car il nous fallait une personne possédant de solides compétences graphiques afin de synthétiser cet univers, mais aussi parce qu’il possède une touche personnelle très prononcée dans son art. Nous lui avons soufflé notre vision globale de la thématique et une fois digérée, il a su retranscrire toutes ces idées en très peu de temps à travers cette très belle réalisation qui nous a comblé.
Production / Studio :
(Sydney) On a commencé par faire nos prises batterie chez Xort au Drudenhaus Studio. Nous étions sur la même longueur d’onde et le travail a été plus que fructueux. Pour plus de souplesse nous avons choisi de faire les prises guitares et basse nous même, en partie dans les studios d’une salle de concert de région Parisienne (Les Cuizines) et en partie en home studio chez moi. Cette partie de l’enregistrement a été certainement la plus dure. Enregistrer son propre album permet évidemment de prendre le temps nécessaire mais il manque cette ambiance si particulière d’un vrai studio, dans lequel on peut s’isoler et vraiment être concentré sur la musique et l’exécution. Pour les voix tout a été enregistré aux Cuizines. C’était nos premiers enregistrement voix avec Antoine qui avait rejoint le groupe seulement quelques mois auparavant. Nous avions écrit quelques ébauches de textes, Antoine est parti de ça, a fait un super boulot d’écriture, profond, empli de sens et en parfaite adéquation avec l’univers et la thématique que nous voulions développer. Pour quelques morceaux nous avons découvert le texte final le jour de l’enregistrement ! Je dois avouer avoir été agréablement surpris.
Nous voulions un son à la fois moderne et musclé mais en évitant de tomber dans la production aseptisée. C’est donc avec Josh du Dreadcore Studio que nous avons choisi de travailler pour ses productions que nous commencions à connaître et apprécier (Within The Ruins, Knight Of The Abyss). Avec internet maintenant tout est possible, Josh a aimé nos pré-productions et a accepté de travailler avec nous sur l’album pour le reamping des prises guitares et basse, le mix et mastering. Nous lui avons envoyé nos pistes sur le net et échangé des mails tout au long du processus. Encore une fois la collaboration a été simple et efficace.
Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?
(Sydney) Il me semble qu’à cette période nous avions déjà terminé le jeu Bioshock ! Alors oui le jeu nous a certainement influencé mais en infime parti. Ça n’a été qu’une pierre de plus à l’édifice, nous tenions déjà notre thématique et notre concept. L’œuvre immense de Jules Verne « 20 000 lieux sous les mers » est bien évidemment une autre influence réelle mais tout est vraiment parti de ce fameux livre « Abysses » de Claire Nouvian : la Bathysphère, William Beebe et sa plongée, tout ça est brièvement évoquée dans l’œuvre de Claire mais ça a fait tilt dès que je suis tombé dessus. On retrouve dans le design de la bathysphère un coté steampunk assez séduisant mais rien de tout ça n’a été inventé, la Bathysphère a réellement existé telle qu’elle. Toutes ces influences mêlées à notre goût prononcé pour les fonds marins ont donné naissance à cet album.
Track by Track :
1. Enter The Bathysphère…
(Sydney) Une intro sur un album métal est bien entendu très téléphonée. Même si nous n’aimons pas trop tomber dans la facilité cette mise en abîme était plus que nécessaire au vu de la thématique et du concept abordé. On y retrouve donc une ambiance sonore que nous avons nous même désigné a partir d’ambiance d’usine, de sons métalliques, de frappement de cordes de piano, de générateur basses fréquences, etc.
William Beebe descend dans les profondeurs à bord de sa Bathysphère, quelques notes de piano réverbérées et isolées évoquent la solitude du personnage, puis il entend sa propre voix l’interpeller « William », là on peut entendre une montée chromatique inquiétante (des cordes de piano que nous avons gratté avec les ongles donnent cet effet) « wake up Will, wake up, you’re alone now ». Ceci avait pour but de marquer une entrée dans la folie croissante du personnage qu’on va rencontrer au fur et à mesure de l’album. J’ai personnellement enregistré toutes les voix de William Beebe sur les ambiances sonores de ce genre et traité avec une grosse saturation à des fins dramaturgiques.
2. … And Embrace The Abyss
C’est le dernier morceau de l’album à avoir été composé. Nous avons choisi d’ouvrir avec ce morceau pour créer une forte dynamique entre l’intro et le début de l’album à proprement parler. Là encore rien de très novateur mais l’idée servait le concept. C’est un morceau court et rapide avec une fin très envolée et ample. Dans ce morceau William Beebe se rend compte de l’immensité qui s’offre à lui et commence à dialoguer avec des voix venues des Abysses. Également notre morceau d’intro sur scène pour les mêmes raisons, sans oublier la toute fin en pêches marquées et répétitives permettant de faire monter la pression, le moment idéal pour chauffer le public et présenter le groupe !
3. Echoes Of Silence
(Sydney) Une volonté pour nous d’enchaîner avec un autre morceau assez rapide afin de ne pas laisser de répit à l’auditeur et bien sur à ce pauvre William ! Un des morceaux le plus long et technique de l’album.
(Antoine) L’un de mes morceaux préférés sur l’album, celui qui synthétise le mieux les qualités du groupe tant au niveau des nuances rythmiques qu’au niveau du placement des leads, ainsi que des « couleurs » évoquées par ces dernières. Ici William Beebe y fait l’apologie de la beauté des océans, la face sombre mais néanmoins mystérieuse et attractive, la plénitude du silence des profondeurs. Les échos de ce silence sont bien sûr sa propre réflexion (si je puis dire) sur cette plénitude et ses bienfaits. Ici commence donc sa grosse remise en question de la place de l’Homme sur Terre.
4. Thousands Carybdea
(Antoine) Ce morceau s’est écrit assez simplement et c’est peut être une des raisons qui en fait le morceau le plus catchy de l’album avec ce thème en sweeping et ses refrains easy-listening. Un morceau dansant, rythmé permettant de gros mouvements capillaires, des leads assez démonstratifs, beaucoup de visuel et donc idéal pour un clip video !
William croise des milliers de Carybdea, de petites méduses bleue-violette extrêmement mortelles. Un spectacle époustouflant si on a le plaisir d’y assister protégé par une Bathysphère ! A partir de cet instant son état mental va commencer à décroître.
5. Homocene
(Antoine) Un des morceaux les plus rapides de l’album avec des paroles apocalyptiques : la fin de l’Homme par l’Homme, identifiée comme étant la 6eme extinction de masse de l’histoire de la planète qui pourrait arriver suite à des catastrophes géologiques provoquées par l’Homme donc Tsunami, raz de marrée, tremblement de Terre… On aime à croire, pour la thématique, que ce serait la Terre elle-même qui se retournerait contre l’Homme, sa pire menace.
L’outro du morceaux sert la continuité de l’album, comme un file rouge avec la voix et la respiration lente de William Beebe, la clean guitar et l’ambiance aquatique.
Alex y a écrit son meilleur lead guitar, du moins son préféré !
6. Ten Miles Underwater
(Antoine) Ce morceau est très spécial pour moi, car c’est avec ce titre que j’ai attaqué la composition de l’album. Je venais à peine de débarquer au sein de la formation, l’album était déjà prêt et entièrement maquetté instrumentalement parlant, il fallait donc se plonger directement dans le travail d’écriture. Nous devions présenter ce nouveau line-up. Les gars avaient choisi ce morceau pour entamer les hostilités, nous avons donc dévoilé une version pré-prod de ce titre quelques mois avant la sortie de l’album et ce fut donc le 1er titre enregistré avec ma voix, du coup je garde un rapport quelque peu affectif avec cette chanson.
William ici comprend pourquoi les abysses sont restés des terres inexplorées : l’avidité de l’Homme ne mérite pas une telle pureté, ce lieux doit rester vierge de tout envahisseur.
(Sydney) Nous avons choisi ce titre pour le nom de l’album car c’est celui qui résumait le mieux l’aventure. Le premier morceau à avoir été composé était « Tales Of Atlantis » mais devait au départ figurer sur notre précédent EP « Against The Sea ». Ten Miles Underwater est le second et donc le vrai point de départ de cet album.
7. L’Ivresse Des Profondeurs
(Sydney) Nous avons choisi de placer cet interlude instrumental au milieu de l’album en guise de pause, sans batterie, afin d’adoucir un peu cette descente dans les profondeurs. Si nous devions faire de cet album un film ce serait le moment où nous ne sommes plus dans l’action directe mais dans les pensées de William Beebe, une vision floutée, la folie s’empare de lui et l’ivresse des profondeurs le domine.
Ce phénomène intervient lors de la plongée en bouteille au-delà de 50m, dû à un excès d’azote lié à la pression du milieu sur le mélange des bouteilles et à un effet narcotique. Évidemment ce phénomène ne peut pas toucher notre personnage qui n’est pas en bouteilles mais dans sa Bathysphère.
Ce que nous voulions mettre en lumière est encore une fois la folie grandissante du personnage liée à la forte pression. Ce phénomène se nomme réellement le Syndrome nerveux des hautes pressions et provoque des troubles du comportement. Exactement ce qui arrive à Michael Biehn dans Abyss de James Cameron, mais « L’Ivresse Des Profondeurs » comme titre était bien plus poétique et évocateur !
Nous avons donc opté pour des effets de guitares noyant littéralement les attaques de médiator et donnant une ambiance générale assez aquatique contre-balancée par les guitares sèches afin de ne pas boire la tasse héhé !
Détail de taille : le titre est en Français. Nous souhaitions à la fois que les Français se retrouvent dans un titre et à la fois marquer notre appartenance au drapeau tricolore auprès des autres pays que nous pourrions toucher. C’est notre coté chauvin je crois ! Hahah. Encore aujourd’hui on est fier de cet album et il est temps de dire que le « French fag » est une légende urbaine.
8. Architeuthis Dux
(Antoine) C’est le nom scientifique du calamar géant. Ici, William Beebe sous l’effet narcotique de l’Ivresse des Profondeurs observe par l’unique hublot de la Bathysphère et oublie l’aspect menaçant du gigantisme de la créature. Il n’y voit plus qu’apaisement, beauté et grâce dans son déplacement. Comme une sorte de ballet sous-marin (je ne voudrais surtout pas contredire la légende urbaine de Sydney). Non ! Il n’est pas défoncé, il profite de l’instant présent !
J’aime la thématique évoquée ici, l’idée qu’il ne faille pas diaboliser aveuglément tout ce qui nous apparaît de prime abord comme étant monstrueux, il faut parfois savoir défier ses propres convictions et aller regarder les choses d’un peu plus près, combattre la pensée unique.
(Sydney) Il s’avère que quelques semaines seulement après la sortie de l’album, l’Architeuthis a enfin pu être observé dans son habitat naturel (par un Japonais si mes souvenirs sont exacts). Une anecdote assez sympa je trouve mais qui malheureusement démystifie un peu notre Architeuthis !
9. Tales Of Atlantis
(Antoine) Comme une petite parenthèse dans l’album, un flash-back d’une potentielle vie antérieur (est-ce qu’on peut dire que William a vraiment pété un câble à cet instant ? Peut être !) ou il revit la conquête de l’Atlantide par Atlas, le fils de Poséidon. Le morceau conclut sur une analogie que William entrevoit : le futur potentiel de la Terre et la fin de l’Atlantide telle qu’elle est communément racontée :
« As the Atlas mountains were disappearing,
Under the influence of god’s anger
They all died. »
(Sydney) L’outro de ce morceau rejoint celle d’Homocene pour continuer le fil rouge, à ceci prêt que la respiration de William est maintenant plus rapide, plus saccadée et suffocante. On l’entend poser une question « Should I be here alive ? » puis lui-même y répondre à droite, à gauche symbolisant une paranoïa et le tiraillement du personnage dû à la pression, l’enfermement, l’isolement, l’angoisse et la solitude. Tout ça à la fois, oui madame.
(Antoine) Etant un gros fanatique de tapping je dirais que pour moi LE meilleur de l’album est à la fin de cette chanson. La mélodie que dessine cet enchevêtrement de notes est l’un des éléments qui m’a le plus séduit lorsque j’ai rejoint le groupe, ce passage m’évoque totalement la notion de voyage.
10. Stomias Boa
(Antoine) Le Stomias Boa (ou Poisson Dragon) est un petit poisson que l’on peu croiser que dans les très grandes profondeurs, d’une trentaine de centimètre seulement mais à l’aspect monstrueux. On le retrouve d’ailleurs en bas à droite sur la cover de l’album, revisité avec la touche graphique de Par Olofsson bien sûr.
La rencontre de William Beebe avec ce poisson symbolise le point de non-retour, une mort certaine mais enfin libéré de la vie terrestre « The symbole of my fall as much as my resurrection. It sounds like liberty ». On retrouve également dans ce texte une référence aux coordonnées du « Bloop » : un son mystérieux d’ultras basses fréquences capté dans l’océan Pacifique par des scientifiques américains durant l’été 1997. Ce son a généré bien des fantasmes, notamment parce qu’il aurait été émis non loin de R’lyeh, cité engloutie fantasmagorique de H.P Lovecraft et surtout tombeau du charismatique Cthulhu. Il y a là matière à faire travailler son imagination…
C’est la chanson que j’ai pris le plus de plaisir à enregistrer car je ne l’avais jamais testée en répète. J’ai fini de la composer pendant l‘enregistrement des voix et j’ai donc découvert ce que ça donnait au fur et à mesure, ça apportait une petite excitation en plus lors des prises.
(Sydney) Jérôme n’était pas satisfait de l’écriture du lead de fin et en a entièrement improvisé un nouveau lors de l’enregistrement. Il a fallu s’y reprendre évidemment afin d’y injecter le bon feeling mais je trouve aujourd’hui que c’est un des plus poignant de l’album. Parfois il est bon de faire table rase. C’est d’ailleurs ce lead qui a clôturé l’enregistrement des guitares.
11. Behold Kraken
(Sydney) Dans ce morceau William Beebe recroise l’Architeuthis Dux mais cette fois dans un combat quelque peu manichéen qui l’oppose au tant convoité et cultissime Kraken.
Mention spécial à un petit passage du morceau où on retrouve une belle mesure en 13/16 ! On a vraiment pas composé ça dans l’objectif de faire du chiadé pour du chiadé, on s’est rendu compte de la métrique au moment de l’écriture. Et c’est bien pour cette raison que ce 13/16 est musical et presque invisible.
12. William Beebe
(Antoine)
Le titre bien que très appréciable sous sa forme actuelle est aussi très stimulant pour placer du chant et j’avoue avoir été un chouilla frustré quand Alex, guitariste et compositeur principal du groupe, m’a certifié que ce morceau serait instrumental.
(Sydney) C’est le seul morceau où nous avons opté pour une basse fretless afin de lui donner une texture différente.
Un des leads de Jérôme ne le satisfaisait pas pleinement encore une fois. C’est donc à force d’improvisations que celui qu’on retrouve à 03:00 a été enregistré.
Comment ne pas évoquer ce court moment de bossa ? Là encore la construction a été assez simple : une guitare acoustique composée par Alex à laquelle j’ai accolé un basse-batterie type bossa nova pour la touche de fraîcheur. Je me souviens comme si c’était hier de l’enregistrement du lead de cette partie : Jérôme toujours avec un train de retard s’est pointé en studio sans avoir ni écrit, ni nous l’avoir fait écouté au préalable. Il s’est assis derrière le micro avec sa guitare nylon… j’ai eu peur, très peur… et là one shot ! C’était beau. A la fois beau et énervant ! Parce que clairement quand Jérôme dit dans notre Podcast sur l’enregistrement de l’album « plus ça va et moins j’ai envie de construire volontairement mes solos » je vais vous en faire la traduction : ça veut juste dire qu’il a rien branlé ! Mais comme cet enfoiré à du talent il s’en sort toujours bien !
Conclusion donc de notre premier album sans structure classique, ni couplet, ni refrain avec une certaine volonté de surprendre. Le morceau se déroule comme un livre sans chapitre. Il symbolise les derniers instants du voyage mouvementé de Beebe jusqu’à toucher le (supposé) plancher océanique des grandes profondeurs. Sur la ghost track à la fin du morceau on entend deux impacts sourds : le premier correspondant à un premier accroc sur la roche océanique, le deuxième au crash définitif et irrémédiable de la Bathysphère. Beebe se rend compte de sa destiné déjà toute tracée « I become aware of my fate. I’m here to stay ». S’en suit une partie de piano dramatique accompagnée par l’agonie et les derniers instants de notre héros. Sa dernière expiration a été remplacé par un accord, model dramaturgique très utilisé dans le cinéma du 20eme siècle.
On note également à 03:30 LES SEULES vst (instruments virtuels) de l’album : violons, violoncelles et cuivres sur le mosh part qui nous sert aujourd’hui d’outro live. Ces parties en vst ont été composées par un ami d’Antoine qui écrit pour des documentaires et des films. Simple mais diablement efficace, parfois on en demande pas plus.
J’ai personnellement mis un point d’honneur à n’utiliser que des instruments réels sur cet album car j’aime le coté organique. De plus, notre concept, notre personnage et le message entier nécessitait d’y insuffler de l’humanité autant dans le jeu que dans le son. Pour bon exemple il y a bien sûr cette ghost track magistralement interprété par un ami sur un piano à queue, un vrai. Et ça change tellement de chose à mon goût, l’écoute m’en donne encore des frissons !
Voilà qui conclu notre Track by Track. On espère que vous y avez appris encore de nouvelles choses sur la conception de notre album et que certains auront la curiosité d’aller décortiquer ce que nous vous avons révélé dans cet interview !
Merci à VS-Webzine et merci à vous d’être toujours aussi passionnés ! C’est bien là la force du métal !