BREAKDUST, groupe de Thrash/Death bordelais, a récemment sorti son second album intitulé "Baleful World" avec le label breton Finisterian Dead End. L'occasion de découvrir en exclusivité le morceau 'Make Me a Living Man' et d'en savoir plus sur l'album grâce à une traditionnelle interview track-by-track.



"Make Me A Living Man" :

Artwork et titre de l'album :

Chon (guitares) : L'artwork a été confié a Mathieu Aziza, perso j'aime beaucoup ce qu'il fait pour son propre groupe Hanathem, il s'est chargé aussi de tout le visuel du Raging metal fest III et à même exposé ses tableaux à ce dernier, j'ai du coup une de ses œuvres dans ma piaule. C'était devenu évident pour nous de lui proposer cette mission, il a de suite accepté et nous a sorti un boulot qui dépassait nos espérances. Chacun peut y voir ce qu'il veut, pour ma part ça traduit la description d'un monde où l'homme de par ses croyances, oublie l'essentiel et se cache derrière la religion pour l'unique et seul raison de se déculpabiliser de tout ses vices qui pourrissent notre atmosphère !!! "Baleful World" était le titre qui collait parfaitement au visuel, il regroupe à lui seul tous les thèmes abordés de l'album et l'englobe par son titre relativement vaste.



Production / Studio :

Olive (batterie) : C'est long, c'est dur mais putain qu'est ce que c'est bon. Encore une fois des super moments de partagés! Énormes merci à Mathieu Pascal qui comme d'habitude c'est investi à fond et qui est d'une patience en or. À Mobo pour son mastering de fou et sa patience aussi. À nos potos Mathieu de Hell in Town, Master Veiga et Emilie pour leur participation !

Chon : "Mutilated earth" notre 1er album avait été enregistré chez Bud Records, studio de Mathieu Pascal (Gorod) l'expérience fut si bonne que l'on est devenu amis, on savait qu'on pouvait lui faire confiance et qu'il allait faire de son mieux pour faire sonner nos nouveaux morceaux, il est très perfectionniste, je me suis vu faire et refaire des solos tant qu'ils n'étaient pas parfaits jusqu'à ne plus avoir de doigts, il ne laisse aucune place à l'approximatif et n'a jamais hésité à nous dire ce qu'il pensait des compositions, il nous tire vers le haut, à tel point qu'il plane au dessus de nos deux albums et participe même à l'écriture de certaines compositions (solo sur "Bitter Prayer" 1er album et orchestration de "Poison that consumes me" sur celui-là), en gros bosser avec lui est une aubaine, ce choix était évident, merci à lui pour son putain de boulot.

Pour ce qui est du Master, on avait été déçu de ce qui c'était passé pour le 1er, on a jamais compris pourquoi le producteur à l'époque s'était embêté à l'envoyer aux États Unis pour en plus un prix excessif et un boulot pas super convaincant alors qu'on avait tout ce qu'il fallait sur Bordeaux dont le "Conkrete studio", pour "Baleful World" on tenait vraiment à s'auto produire pour décider tout de A à Z, on a donc bossé avec "El Mobo" un mec qui a une grande expérience dans ce domaine, qui bosse super bien et d'un patience exemplaire. L'alliance "Bud Records" et "Conkrete Studio" fait que cet album sonne comme on rêvait de l'entendre et même au-delà.

Il nous fallait tout de même un label pour nous aider à promouvoir et distribuer ce nouvel album, à l'instinct j'ai été vers Finisterian Dead End, un jeune et modeste label Breton qui a déjà sous son aile de très bons groupes comme Pictured, Mantra, Dysilencia, The Veil et tous les autres, ce qui est génial avec ce label c'est qu'on sent que c'est une famille soudée où tout le monde se connaît et s'entraide, on s'est senti accepté et adopté direct, Laurent de Lavenne (manager du label) fait un énorme boulot pour tous ses groupes, il sait s'entourer et à même créé récemment son propre festival pour promouvoir les groupes du label, le Dead End Fest 1ère édition se fera au Galion à Lorient, le 14 décembre de cette année et on y jouera en compagnie de Pictured, Mantra et Dysilencia, grâce à lui BreakDust s'exporte enfin et c'est énorme pour nous, on est même dans certains magasins de Bretagne, on ne pouvait espérer mieux.



Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?

Alex (chant et guitare) : J'écoute du grind en ce moment : Napalm Death, Terrorizer, Brutal Truth.
Dernier film: Avatar
Lecture: Encyclopaedia Metallum (The Metal Archives).

Olive : Dernier album écouté : "High Jack" de Plug In.
Dernier film vu : "Frankenstein Junior" de Mel Brooks.
Dernier livre lu : "Les fourberies de Scapin" (en1996)

Chon : Musique : en ce moment petite playlist sur Deezer créé par mes soins avec Slayer, Machine Head, Sepultura, Chimaira, Arch Enemy, Altar, Gojira, Six Feet Under, Loudblast, Megadeth, plus le temps passe, mieux j'entend, plus je les découvre et je les aime et l'émission radio "Metal is the Law"
Cinéma : Django (Tarantino), trop bon.
Livres : les mythologies
Jeux vidéos : Silent hill "Downpoor", j'aime bien flipper à ce niveau là et les Silent Hill ne m'ont jamais déçu.



Track-by-Track :

1. "Time has come"

Chon : Intro musicale qui sonne un peu comme si le groupe renaissait de ses cendres, 6 ans séparent le 1er du second, il fallait donc qu'on sente dès les 1ères notes qu'on était pas là pour chier dans la colle, c'est Olive qui s'est occupé de l'orchestrer, ce qui rajoute de l'ampleur. Elle lance parfaitement l'album avant de rentrer dans le vif du sujet.

2. "Come to challenge them"

Chon : "venez les défier", morceau qui donnera le ton de l'album, le texte parle principalement du rassemblement, un espèce d'avertissement à tous ceux qui nous gouvernent, les failles d'un système qui arrive au bout appelé capitalisme où l'écart entre les classes sociales se creusent à une profondeur plus tolérable, un appel à la révolution qu'ils sachent que si un jour nous sommes une majorité à fondre une durite ils ne feront pas le poids, ils ont le chiffre, on est le nombre ! Musicalement j'ai cherché à être le plus efficace possible et j'ai demandé à notre pote Master Veiga (rappeur de Bordeaux) de placer un discours révolutionnaire histoire de faire une ambiance style manifestation, un clip a été réalisé.



3. "Fuck you, shut up, listen or go!"

Alex : Ce titre a été composé sans le texte. Au départ, sa structure est pratiquement la même que la version finie. Je l'ai composée dans le but de casser un peu les codes des mesures en 4/4, en faisant une intro assez simple mais très percutante, puis un riff principal qui accroche dès la première écoute et sans complexité, du simple et efficace. Le reste de la chanson est venu rapidement en modifiant les riffs précédents et en créant au milieu du titre, une relance assez thrash. La suite s'est composée avec la participation du groupe pour donner une ambiance au ¾ de la chanson et pour finir sur un riff plutôt death lent. Le résultat est très satisfaisant car cela nous ressemble beaucoup grâce au changement de rythme tout au long du morceau et nous prenons grand plaisir a jouer ce titre en concert.



Chon : Celle là je l'ai écrite pour un chroniqueur qui a pris un malin plaisir à nous descendre comme des merdes pour notre 1er album "Mutilated earth". Je justifie dans ce texte le fait que notre musique est un punching ball, un antidépresseur, notre religion et tout ça sans aucune prétention, juste une bande de potes un peu paumés qui jouent ce qu'ils aiment et que si des personnes n'arrivent pas à nous écouter ou encore moins à nous entendre ben qu'ils se barrent, on s'en branle complet en fait ! Ce qui a été bluffant c'est que ce texte collait parfaitement à la musique qu'Alex a proposé, un ring parfait en fait !

4. "Make me a living man"

Chon : "Fais de moi un homme vivant", le désir dans les yeux d'une femme, une drogue pour l'homme, le fantasme, le plaisir, le cul, l'histoire d'un mec qui déçu par l'amour ne veut plus que du sexe même si au fond de lui il sait que les deux sont irrémédiablement liés ! Un petit message pour tous les mecs qui se vantent d'avoir baisé un max de Nanas, qui sont persuadés de les aimer sans jamais les connaître, par leurs exploits sexuels, comme si le porno était une réalité. Je parle d'un moment partagé à l'instant T, l'alchimie entre deux êtres où le désir dépasse le contrôle de soi et où le plaisir devient si intense qu'il en est déroutant. J'était pas sur qu'elle collerait à BreakDust quand Olive m'a convaincu, je tenais malgré tout à ce qu'elle soit vraiment différente des autres d'où l'idée de faire participer ma sœur sur l'intro histoire de rajouter un peu de sensualité et Mathieu Dumas (Hell in town, Shoot the pianist et Southern Trendkill) au chant en duo avec Alex, deux voix complètement différentes mais qui se complètent parfaitement.

5. "Sad evolution"

Chon : "Triste évolution" le chemin programmé pour tous, étude, boulot puis la mort, la chanson dénonce le fait de ne pas avoir d'autre choix que de vivre pour gagner un max de pognon, la cupidité de l'homme fortuné, l'oubli de ceux qui galèrent !
Titre qui rejoint le délire de "Come to challenge them", elle rentre dans le lard dès les premières notes, le 1er morceau composé pour ce nouvel album.

6. "Poison That consumes me"

Chon : "Le poison qui me consume", morceau musical, court, doux et mélodieux qui marche de pair avec "Make me a living man", je l'ai composé dans la foulé donc même thème à peu près, l'envie, la pulsion, le désir de l'autre mais traduit musicalement. Je suis arrivé en studio avec seulement les guitares mais il manquait quelque chose, Mathieu Pascal (Gorod) s'est occupé de l'orchestrer et elle a pris tous son sens merci au passage pour son putain de talent.

7. "Bloody Puppets"

Chon : "Marionnettes sanglantes", sur la guerre en Irak, des généraux qui font des soldats de vulgaires pantins, les horreurs d'une fausse guerre au terrorisme, d'un président trop idiot pour comprendre qu'il envoie des soldats à l'abattoir ! C'est l'un des morceaux qui a subi le plus de modifications, je voulais une intro qui devait faire penser à une marionnette en train de danser dans les flammes de l'enfer, la suite sonne bien thrash jusqu'à la fin, une partie en mosh part ou l'on a essayé de transmettre la confusion totale d'être sur le front.



8. "Mother Will kill us all"

Olive : Mère la Terre s'adresse à l'humanité, tout ses abus, son oubli par rapport aux règles fondamentales de la vie ont fait que le vase déborde. Sa fin est imminente.
Un thème thrash speed et en "palm mute" en grande partie sur le morceau pour rappeler l'urgence de la situation abordée dans les paroles.

9. "Lost In my dream"

Chon : "Perdu dans mon rêves", morceau musical, on a essayé de raconter à travers la musique l'histoire d'un homme qui se réveille adulte avec une mémoire vierge dans ce monde complètement déjanté, il va se battre tout au long de ce chemin et va se trouver confronté à tous les obstacles de notre misérable vie pour au final devenir complètement branque et détruire tout sur son passage, un visuel est en prévision !

10. "Fucking Sheep"

Rod (basse) : Ce titre parle du trading décomplexé, assumé, d'un tradeur qui jubile pour chaque désastre ou chaque catastrophe mondiale quand la demande se fait sur tout ce qu'il peut exploiter comme ressource vitale, là des gens crèvent en parallèle de sa foutue spéculation, le temps c'est de l'argent mais c'est aussi des vies qui s'envolent.

11. "Dark Side of Human spirit"

Olive : Le côté sombre de l'esprit humain; cette part qui sommeille en nous et qui fait qu'un rien nous sépare d'une folie passagère ou voir même à long terme au vu du stress, du formatage intensif que nous inflige la vie en société. Le fait que les paroles n'aient pas vraiment de fil conducteur est voulu afin de montrer la confusion du personnage.
J'avais envie depuis longtemps d'un morceau lent et lourd dans BreakDust. Et l'occasion s'est produite avec celui-là. Une intro redondante, des riffs simples que j'ai cherché à rendre écrasants (j'espère que c'est réussi, j'adore "Havester of sorrow" de Metallica) afin d'appuyer la rage et l'envie de tout casser que peut ressentir quelqu'un qui pète les plombs. C'est une chanson directement sortie des tripes.

12. "Baleful World"

Chon : "Monde maléfique", dernier morceau et titre de l'album, ce texte parle et dénonce le racisme et la religion, montre la division que cette dernière amène, le communautarisme, l'intolérance et le rejet de la différence, la connerie humaine dans toute sa splendeur, elle regroupe à elle seule tous les thèmes de l'album d'où ce choix !
Je me souviens que j'avais pris pour base un tempo de 236 bpm, à l'origine une intro longue et mélodique devait lancer le morceau, après mûre réflexion et surtout après l'outro de "Dark side of human spirit" attaquer directement par le riff death en harmonie exécuté en double croche coulait de source, couplet, refrain dans un style plus power thrash, un pont à la Metallica j'avoue et une fin bien death comme on les aime.