Les italiens de Betoken n’en sont pas à leur premier coup d’essai. Avec quatre albums à leur actif, ils n’ont pourtant jamais réussi à s’extraire de l’underground transalpin. Beyond Redemption, leur dernier rejeton en date, constitue certainement leur disque le plus ambitieux à ce jour, puisqu’il s’agit d’un concept album de 52 minutes basé sur la pièce de théâtre de Christopher Marlowe, La Tragique Histoire du Docteur Faust, écrite à la fin du 16e siècle. Considérée comme l’une des premières adaptations littéraires du mythe de Faust, elle relate l’histoire tragique d’un savant allemand qui, désireux de se libérer de sa condition humaine et désespéré par la finitude de l’être, contractera un pacte avec le Diable et finira damné…

S’attaquer à une telle œuvre n’est pas une mince affaire et l’on constate rapidement à l’écoute de Beyond Redemption que le projet de départ s’est avéré bien trop ambitieux au regard des possibilités de ce modeste groupe milanais. Ainsi, malgré un soin tout particulier accordé à l’écriture des textes (le groupe s’est entouré de deux écrivains italiens, Daniele Bellomi et Giulio Mauri) ainsi qu’à la pochette du disque (conçue par le dessinateur Giorgio Cavenago de la série de bandes dessinées à succès Dylan Dog), la musique proposée par Betoken ne se démarque en rien de celle pratiquée par les innombrables formations de heavy mélodique et symphonique de troisième zone dont l’Italie regorge.
On trouve donc dans cet album, pêle-mêle, des vocaux horripilants et sans âme (était-ce bien nécessaire de convoquer trois chanteurs pour un résultat si pauvre en émotions et en intensité dramatique ?), des compositions dont l’originalité frise le néant, des orchestrations régulièrement hors de propos ainsi que, cerise sur le gâteau, une production au rabais. Pas très engageant tout-ça me direz-vous…

En effet, si Victor Hugo disait que « les magnifiques ambitions font faire les grandes choses », force est de constater qu’avec cet album, Betoken est largement passé à côté de son sujet… A éviter.




Rédigé par : up the irons | 07/20 | Nb de lectures : 8713